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00:00 Bonjour Benjamin Godin, merci de répondre à France 24.
00:02 Vous êtes responsable des opérations au Moyen-Orient pour première urgence internationale.
00:07 Vous appelez depuis le début à l'ouverture de corridors humanitaires.
00:11 Pour l'instant on ne parle pas encore d'évacuation de civils palestiniens.
00:14 Rafa, est-ce qu'il y a une porte d'entrée et pas une porte de sortie ?
00:19 Pour l'instant on en est là.
00:21 C'est supposé être une porte d'entrée pour un convoi humanitaire qui pourrait être organisé demain.
00:27 Je vous rappelle simplement que l'accord des autorités israéliennes, égyptiennes et potentiellement du Hamas
00:32 ne suffit pas à garantir l'entrée d'un convoi humanitaire sur Gaza
00:37 puisqu'il reste à gérer le contrôle des foules à la frontière de Rafa
00:42 qui depuis plusieurs jours reste un des principaux défis qui se présentent pour la mise en place d'un convoi humanitaire.
00:53 Ça veut dire que pour l'instant cette aide est toute théorique pour demain ? Il faut rester très prudent ?
01:00 Il faut rester prudent.
01:01 Ça nous donne beaucoup d'espoir, nous personnellement, de voir que politiquement les choses avancent,
01:05 qu'administrativement les choses semblent se régler.
01:07 Mais dire que demain un convoi humanitaire pourra rentrer dans Gaza sans heurts et sans problèmes,
01:16 sans problème de sécurité en particulier, c'est s'avancer un petit peu.
01:19 Au-delà de ça, on parle d'une vingtaine de camions, il me semble,
01:23 l'aide nécessaire pour répondre aux besoins de la population de Gaza qui, je vous le rappelle, atteint 2,3 millions d'habitants,
01:29 et bien sûr, le besoin est bien supérieur à cela.
01:33 On va en parler, mais les images que l'on voit ici nous montrent des destructions massives autour du terminal de Rafa.
01:43 C'est vrai que les Israéliens ont bombardé certaines routes qu'il faut réparer.
01:47 C'est un défi majeur pour pouvoir permettre l'arrivée de l'aide humanitaire ?
01:52 Oui, en effet, les infrastructures sont très endommagées.
01:58 On sait qu'actuellement l'Égypte travaille à la réparation des routes qui permettraient au convoi humanitaire de potentiellement passer cette frontière.
02:05 Je vous rappelle également, et je pense l'avoir dit sur votre antenne il y a quelques jours,
02:10 que les autorités israéliennes ayant annoncé le rétablissement de l'accès à l'eau dans le sud de Gaza,
02:16 il ne suffit pas d'avoir une position politique et une déclaration de ce type-là pour permettre que les choses fonctionnent réellement.
02:24 Les infrastructures sont endommagées et ça reste un des principaux problèmes.
02:29 On parle d'une vingtaine de camions d'aide. C'est une goutte d'eau au regard des besoins de l'enclave.
02:34 Vous évoquiez, vous rappeliez les deux millions de Gazaouis qui vivent aujourd'hui dans l'enclave.
02:39 Il est certain que ce n'est pas suffisant, mais il faut pouvoir aussi se réjouir de la possibilité de ce convoi de potentiellement entrer.
02:48 S'il entre demain dans Gaza, c'est une très bonne nouvelle.
02:51 Mais ça ne répondra pas à l'entièreté des besoins.
02:54 Bien sûr. Est-ce qu'on sait ce que transportent ces camions ?
02:58 Il y a de tout type de biens. Je ne mets pas la liste exacte, mais je pense qu'il y a des matériels médicaux et des médicaments.
03:08 Des biens de première nécessité et probablement également du matériel pour assurer l'accès à l'eau potable et à l'hygiène.
03:15 L'une des conditions du Feu vert d'Israël, c'est que cette aide ne tombe pas aux mains du Hamas.
03:21 Comment en être certain ?
03:24 Écoutez, le détournement de l'aide fait partie du quotidien, malheureusement, du travail des humanitaires.
03:31 Donc on a beaucoup de mécanismes qui nous permettent de suivre comment l'aide est acheminée
03:36 et si elle atteint bel et bien les bénéficiaires qui ont été identifiés.
03:39 Ça passe par un certain nombre de techniques, de listage de personnes qui sont censées être bénéficiaires de cette aide,
03:45 mais également de mécanismes de remontée de plaintes mis à disposition des bénéficiaires,
03:50 qui nous permet de voir assez rapidement si l'aide a pu être éventuellement détournée ou pas.
03:56 Aujourd'hui, on est plutôt très confiant quant au fait que cette aide puisse atteindre nos bénéficiaires.
04:01 Vous avez encore des équipes aujourd'hui qui travaillent à Gaza et qui tentent de survivre aussi pour elles-mêmes ?
04:08 Alors, on a avant tout des équipes qui tentent de survivre,
04:11 mais depuis hier, on essaye de lister parmi nos équipes les personnes encore en capacité de travailler,
04:18 puisqu'on est en train depuis environ 48 heures de préparer notre intervention,
04:25 chose qui n'était pas le cas quelques jours plus tôt où nous cherchions simplement à sauver les vies de nos personnels.
04:30 Aujourd'hui, on est en train de faire un état des lieux de nos capacités de réponse en termes de ressources humaines
04:36 et de technicité sur le terrain,
04:39 et ça, ça devrait être mis au regard de ce qui parviendra à rentrer dans la Fable-Ansion.
04:44 Est-ce que vous pouvez nous faire un point, 13 jours après le début de cette guerre d'Israël contre le Hamas ?
04:51 Ça fait 13 jours que les Palestiniens sont bombardés, 24 heures sur 24.
04:56 Vous parliez de l'eau qui est revenue à certains endroits,
04:59 couilles de la nourriture, des besoins vitaux ?
05:02 La situation est toujours dramatique.
05:05 On a environ un million de déplacés sur la bande de Gaza,
05:07 on a énormément de réfugiés, 400 000 réfugiés qui sont encore dans des abris des Nations Unies.
05:16 Beaucoup de gens sont encore dans la partie nord de l'enclave.
05:19 Beaucoup de gens ne sont simplement pas partis, donc les besoins restent immenses.
05:25 Il faut saluer la résilience du peuple gazaoui qui, dans le sud du pays,
05:31 arrive à se réorganiser un petit peu.
05:33 On retrouve un tout petit peu d'accès aux vivres,
05:35 ce qui n'était plus possible pendant les premiers jours à la suite de l'offensive,
05:39 puisque simplement, je pense que les zones de stockage n'étaient pas accessibles,
05:44 le transport n'était pas possible.
05:45 On retrouve un petit peu de possibilité de pouvoir acheter un petit peu de nourriture.
05:52 C'est clair que ça ne suffit absolument pas, mais la situation actuelle est toujours critique, c'est certain.
05:58 Je vous rappelle également que l'offensive israélienne sur le nord de l'enclave
06:03 est toujours très probablement en préparation
06:06 et qu'on ne sait pas quels vont être les impacts humanitaires liés à cette offensive,
06:11 même si on envisage le fait qu'elles vont être forcément catastrophiques.
06:15 On reçoit ici les images de Ranyounès, c'est dans le sud de la bande de Gaza,
06:20 où les Gazaouis sont en mode survie.
06:23 Merci en tout cas Benjamin Godin pour vos explications.