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Les obsèques de Dominique Bernard, professeur tué dans une attaque au couteau dans son lycée à Arras, vendredi 13 octobre, se tiennent ce jeudi. Emmanuel et Brigitte Macron ainsi que Gabriel Attal sont présents. 

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Transcription
00:00 Dominique, ta silhouette, je la vois sur le perron du lycée Gambetta,
00:08 quand nous arrivions ensemble pour aller enseigner et que nous gravissions
00:13 ces quelques marches, alourdies par nos sacs, nos copies, nos livres et nos idées.
00:20 Alourdies, mais tellement légers, parce que toi et moi allions faire ce que nous
00:28 aimions, ce pour quoi nous étions taillés et levés.
00:34 Ta silhouette, je la vois dans la salle des profs.
00:39 Je vois ta chemise, toujours, le gobelet que tu tiens, ton sourire malicieux
00:45 parce que tu as un truc marrant à dire.
00:48 Il était difficile de ne pas s'approcher, de ne pas t'écouter, de ne pas se laisser
00:56 ravir par un conseil de lecture, une anecdote, un rien, un tout.
01:04 Ta silhouette, je la vois dans les couloirs, devant une classe un peu
01:10 dispersée, que ta présence ramenait au calme parce que c'est M.
01:14 Bernard. Alors bonjour, monsieur.
01:15 C'était aussi ça, ton pouvoir avec les élèves.
01:21 Tu étais là pour eux.
01:23 Ils l'avaient compris et se nourrissaient en désordre de ta passion
01:27 dévorante pour la littérature, de ta foi en l'homme, des espoirs que tu
01:33 mettais en eux. Ta silhouette, je la vois sur le perron du lycée Gambetta
01:41 quand nous arrivions ensemble et que tu disais aux fumeurs amassés devant
01:45 l'entrée. Alors, on se fume un petit clou de cercueil, l'air satisfait et
01:52 content de ta vanne.
01:53 Quelle ironie tragique que ce soit sur ce même perron où tu as usé tant
02:02 de semelles que la vie t'ait été ravie.
02:04 Tu ne l'as pas cherché, toi, ce clou.
02:08 Il s'est planté en toi au hasard d'une haine aveugle et primitive.
02:17 Quelle ironie aussi qu'un geste aussi sombre, aussi obscur ait frappé
02:23 celui que Victor Hugo aurait pu appeler un porteur de flambeaux.
02:26 Te voilà élevé au rang des martyrs, toi, l'homme discret.
02:35 Une passion en remplace une autre.
02:39 Et quelle perte pour le monde.
02:45 Je n'oublierai jamais ta silhouette sur le perron du lycée Gambetta.
02:49 sur le perron du lycée Gambetta.

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