SMART IMPACT - Mission volontariat en Ukraine

  • l’année dernière
Suite à la destruction du barrage de Kakhova en Ukraine, l’accès à l’eau potable était condamné. Mais en alliant volontariat et parrainage, Veolia et Solidarités International ont uni leurs ressources pour répondre aux besoins de la population ukrainienne. Avec les technologies de Veolia et l’expertise de Solidarités International, des solutions d’urgence sont mises en place dans les pays dans le besoin.

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00:00 [Musique]
00:06 Je vous présente tout de suite les invités du débat de Smart Impact, Marie Gaviriaud, bonjour.
00:10 Bonjour Thomas.
00:11 Bienvenue, vous êtes volontaire Veolia Force à la fondation Veolia.
00:14 Alain Coutan, bonjour et bienvenue.
00:16 Bonjour Thomas.
00:17 Directeur régional de l'ONG Solidarités internationales.
00:19 On va parler ensemble de cette mission menée depuis des mois en Ukraine
00:23 après la destruction du barrage de Kharkovka.
00:26 Mais d'abord, Marie Gaviriaud, un mot de votre engagement personnel.
00:29 Vous êtes ingénieure chez Veolia. Pourquoi vous êtes devenue volontaire Veolia Force ?
00:33 J'ai entendu parler de la fondation Veolia lorsque je suis rentrée en tant que stagiaire en 2013
00:38 et ça a tout de suite attiré mon attention.
00:40 La particularité de la fondation, c'est qu'elle fait à la fois du mécénat financier
00:45 mais surtout du mécénat de compétences.
00:47 Le mécénat de compétences, c'est le fait de s'appuyer sur l'expertise des collaborateurs
00:51 pour venir appuyer certains projets.
00:54 Et pour moi, c'est quelque chose qui donne du sens à nos métiers
00:57 et qui nous amène vraiment à travailler sur des projets un petit peu particuliers
01:01 et qui nous tiennent à cœur.
01:02 Vous êtes ingénieure chez Veolia Water Technologies.
01:05 Quand vous travaillez sur une mission, vous êtes détachée en quelque sorte de l'entreprise, c'est ça ?
01:10 Exactement. On est contacté par la fondation qui nous explique un petit peu le but de la mission.
01:15 Et ensuite, avec accord de notre hiérarchie, on est mis à disposition pour un temps imparti pour la fondation.
01:21 D'accord. Une présentation de solidarité internationale pour commencer, Alain Couton,
01:24 une mission qui existe depuis plus de 40 ans, c'est ça ?
01:27 Plus de 40 ans. 1980, la première mission en Afghanistan.
01:30 Quelle mission ? Quel est votre rôle ?
01:32 Le rôle, on travaille principalement en urgence, avec trois gros piliers qui sont autour de l'accès à l'eau,
01:37 l'assainissement, l'hygiène.
01:38 Deuxième pilier qui est autour de la nourriture, la sécurité alimentaire et les moyens d'existence.
01:43 Un troisième pilier qui est autour des abris.
01:46 On a résumé boire, manger et s'abriter.
01:49 Est-ce que vous voyez, vous devez intervenir de plus en plus à cause de catastrophes climatiques
01:55 liées, on va dire, à la fréquence ou à la puissance de ces catastrophes ?
02:01 Oui, on le ressent.
02:04 Si on parle par exemple tout simplement sur les crises de réfugiés,
02:07 il y a une augmentation de l'incendie et du nombre de personnes victimes en mouvement,
02:15 des personnes réfugiées liées à des changements climatiques qui vont impacter négativement leurs moyens de subsistance,
02:20 là où ils vivent et donc ils se déplacent.
02:22 Là, on va parler de l'Ukraine ensemble.
02:25 Cette mission lancée en juin dernier, ça commence le 6 juin, vous vous en souvenez,
02:29 avec la destruction du barrage de Karovka.
02:32 Catastrophe humanitaire et écologique pour la région.
02:35 On peut peut-être commencer par ça, rappeler ce que ça a provoqué, Marie Gaviriaud.
02:38 Oui, le barrage, effectivement, l'explosion du barrage, ça a eu des conséquences
02:42 à la fois en amont et en aval du barrage, avec je crois plus de 700 000 m3 d'eau qui se sont déversées,
02:48 donc une inondation des infrastructures en aval du barrage,
02:51 mais également un assèchement en amont et énormément de pollution des cours d'eau
02:56 qui peuvent rendre les ressources difficilement utilisables pour produire de l'eau potable.
03:00 Comment se décide une intervention de la Fondation Veolia ou de Veolia Force dans ce cas-là ?
03:05 Parce que la France décide d'abord d'aider les populations locales.
03:08 Comment vous vous rentrez dans ce dispositif en quelque sorte ?
03:11 La Fondation Veolia est en contact et en partenariat avec les ONG.
03:16 Ce sont des partenariats qui sont déjà établis, Alain pourra en parler plus en détail.
03:22 Et donc lorsqu'il y a une alerte, il y a une catastrophe, un conflit, etc.,
03:26 les permanents de la Fondation vont se mettre en relation avec l'ONG
03:30 pour justement venir s'enquérir des besoins et éventuellement planifier une intervention
03:34 ensuite conjointement avec le partenaire.
03:37 Donc là vous partez relativement vite, moins de dix jours après la destruction si je ne me trompe pas.
03:42 Avec quel matériel ? C'était quoi l'objectif ?
03:44 Alors l'objectif c'était de pouvoir mettre en place un approvisionnement en eau potable
03:50 en attente de la réhabilitation des différents ouvrages.
03:54 La Fondation a fait don de cinq Aqua Force 2000.
03:57 Les Aqua Force 2000 ce sont des machines de potabilisation de l'eau en urgence
04:01 qui ont été développées par la Fondation Veolia.
04:03 L'idée c'est qu'elles soient le plus mobiles, le plus robustes possible
04:07 pour être installées dans des contextes particuliers,
04:09 type catastrophe naturelle ou camp de personnes déplacées.
04:13 Donc la Fondation a envoyé ce matériel en Ukraine
04:16 et le but de ma mission c'était d'aller former les personnels de solidarité internationale
04:20 qui allaient ensuite être amenés à les déployer sur le terrain.
04:23 Alain, en coûtant l'eau potable, on doit le rappeler,
04:25 pourquoi c'est un enjeu majeur dans un cas comme celui-là ou d'une manière générale quand vous intervenez ?
04:31 C'est un enjeu de survie déjà, tout simplement, c'est clair.
04:35 Sans eau, voilà.
04:36 C'est aussi un enjeu de prévention des maladies hydriques.
04:39 C'est un enjeu de cohésion sociale.
04:41 C'est un enjeu aussi pour les populations d'être en capacité.
04:45 C'est une des conditions de retour quand vous voulez revenir chez vous.
04:49 Les services de base doivent être là.
04:51 Et un des services de base principaux va être l'accès à l'eau potable
04:55 et en quantité et à coût raisonnable.
04:58 Dans le cas particulier, dans cette région d'Ukraine,
05:01 quelles étaient les difficultés, les défis à relever, l'urgence dans laquelle il a fallu intervenir ?
05:06 Les difficultés, c'est qu'on avait notamment par rapport à l'utilisation de ces pompes,
05:10 c'est qu'on s'est retrouvé pas loin de la ligne de front avec des équipes.
05:14 Quelques dizaines de kilomètres, c'est ça ?
05:16 Même moins, certaines fois.
05:17 Et lorsqu'on les mettait en fonctionnement pour potabiliser l'eau,
05:21 on pouvait se retrouver avec, pas très loin, moins de 10 kilomètres,
05:24 l'armée ukrainienne en position défensive.
05:26 Et donc évidemment, on a des analyses sécuritaires et des plans de sécurité
05:30 qui nous désignent justement les zones sur lesquelles on ne doit plus aller.
05:34 Ça, c'est une des principales contraintes sur l'utilisation de ces pompes.
05:37 On va avoir des contraintes aussi de discussion avec les autorités locales,
05:43 qui sont évidemment le fer de lance de la réponse,
05:46 et avec lesquelles on doit discuter en permanence de l'utilisation,
05:49 ou pas, dans telle zone ou dans tel village, de ces pompes.
05:51 On est quoi ? 4 mois, un peu plus de 4 mois après la destruction ?
05:55 Elles sont toujours en usage, ces stations mobiles ?
05:59 Elles ont bougé d'ailleurs, puisque vous nous disiez qu'elles sont mobiles.
06:02 Elles bougent régulièrement, oui ?
06:04 Alors, elles étaient d'abord sur deux zones des oblastes de l'Est,
06:07 du côté de Kharkiv et du côté de Nikolayev-Kherson.
06:10 Et maintenant, les 4 sont à Kharkiv.
06:12 Elles ont l'avantage d'être mobiles,
06:14 ce qui fait que ça nous donne la capacité, même en post-urgence maintenant,
06:17 comme vous disiez, 4 mois après, d'être en capacité d'identifier de nouveaux besoins
06:21 qui ne sont peut-être pas liés à la destruction du Bérage,
06:23 mais sur lesquels, nous, on peut intervenir en potabilisation,
06:26 puisqu'on a maintenant ces pompes directement sur place
06:29 et tout le processus d'importation, de formation, par la Fondation Veolia a été fait.
06:34 Donc, ça nous donne cette capacité de réponse en urgence.
06:37 C'est long d'ailleurs de former à l'utilisation de ces stations mobiles ?
06:42 Alors là, la formation s'est tenue sur 3 jours,
06:46 avec à la fois une partie théorique,
06:48 où on apprend comment bien choisir le site pour installer l'AquaForce,
06:52 comment bien choisir la ressource que l'on va utiliser,
06:55 et ensuite une formation, on va dire pratique,
06:57 et c'est vraiment le cœur de la formation.
06:59 On apprend à déployer la machine, à l'opérer,
07:01 on fait des exercices de simulation.
07:03 Donc, en 3 jours, on arrive à avoir des équipes qui sont capables ensuite
07:06 de déployer, opérer et maintenir la machine,
07:09 et également la reconditionner si elle a besoin d'être déplacée.
07:12 Et l'idée, c'était vraiment de former les chefs d'équipe
07:15 pour qu'ensuite, ils puissent transmettre aussi cette connaissance aux opérateurs sur le terrain.
07:18 Cette formation, elle se passe ici, en France,
07:21 ou déjà sur le terrain, en Ukraine ?
07:24 Comment ça s'est passé ?
07:25 Alors, la formation, elle s'est passée après l'arrivée du matériel en Ukraine,
07:28 et elle s'est tenue à Lviv, donc à 2 heures de la frontière polonaise.
07:32 On ne pouvait pas faire la formation vraiment à l'endroit
07:35 où elles allaient être déployées à cause du contexte sécuritaire qu'Alain a évoqué.
07:39 Donc, la formation s'est tenue à Lviv sur 3 jours,
07:41 et on a déplacé les chefs d'équipe jusqu'à Lviv pour suivre la formation.
07:46 L'eau, c'est souvent la raison principale,
07:49 ou la première raison pour laquelle Veolia va intervenir en urgence ?
07:54 Parce qu'évidemment, il y a beaucoup de missions dans beaucoup de pays.
07:57 Oui, il y a beaucoup de missions, et comme je le disais,
07:59 ça s'appuie sur tous les métiers de notre groupe.
08:02 Donc, c'est à la fois l'eau, l'assainissement, les déchets, l'énergie.
08:05 Donc, on peut intervenir sur tout un panel d'activités différentes.
08:09 C'est vrai qu'on a ici un accent sur l'eau avec les stations de potabilisation,
08:13 mais ça ne se limite pas à ça.
08:15 De quoi vous n'avez plus besoin ?
08:18 Ça dépend de la mission ?
08:21 Là, c'était clairement l'eau, parce que c'est la survie,
08:26 c'est les maladies qui peuvent survenir.
08:29 Parfois, c'est quoi ? C'est de l'aide alimentaire ?
08:31 C'est remettre l'électricité ?
08:33 Ça va dépendre du contexte, du moment.
08:35 Ça va dépendre de l'analyse des besoins que nous en faisons.
08:38 Et si, en l'occurrence, comme on est multi-activités,
08:42 on détecte des priorités,
08:45 et puis là, en l'occurrence, c'était une réponse en urgence
08:48 suite à la destruction du barrage sur de l'eau,
08:50 dans laquelle on a cherché une complémentarité.
08:53 Nous avions les équipes, on avait l'accès, on a l'expertise,
08:56 mais il nous manquait le matériel et la formation derrière ce matériel.
09:00 C'est comme ça qu'on articule rapidement une réponse en urgence
09:03 avec un partenariat technique.
09:05 Et quelle est la situation sur place aujourd'hui dans cette région de l'Ukraine ?
09:08 La situation est... C'est une situation statique d'un point de vue conflit.
09:11 Les zones sont maintenant plus ou moins à l'abri de bombardements,
09:16 mais ça revient régulièrement.
09:18 Donc c'est des zones qui sont encore difficiles d'accès.
09:21 C'est des zones sur lesquelles il y a assez peu de retour encore,
09:24 puisque les conditions de base du retour ne sont pas encore là.
09:27 On parle encore des bombardements de temps en temps, des mines.
09:30 On parle de services de base qui ne sont pas encore rétablis,
09:33 que ce soit l'école, l'accès à l'eau, etc.
09:35 Donc on est sur une situation un peu statique.
09:37 Il y a moins de déplacements qu'il y en a eu,
09:40 mais il y a peu de retour non plus.
09:43 Marie Gavirio, vous êtes nombreux à avoir intégré comme ça Veolia Force
09:48 au sein de la fondation Veolia ?
09:50 Alors la Veolia Force, c'est un pool de 450 à 500 volontaires,
09:54 comme je le disais, sur tous les métiers du groupe.
09:56 Donc on a une bonne diversité d'experts qui peuvent être appelés
10:00 pour intervenir en fonction des besoins.
10:03 La prochaine, vous savez déjà,
10:05 depuis l'Ukraine, il y a eu d'autres déploiements,
10:08 d'autres missions à lesquelles vous avez participé ?
10:10 Ou pas forcément ?
10:11 Moi, personnellement, non, mais d'autres volontaires, oui.
10:13 Et ça peut être à la fois sur de l'urgence,
10:15 mais également sur des projets de développement.
10:17 Il y a des projets de plus long cours,
10:19 comme un projet de réhabilitation d'une station d'eau potable au Congo
10:24 pour la lutte contre les épidémies de choléra qui sont cycliques.
10:27 Donc on intervient à la fois sur de l'urgence et sur du développement.
10:30 Et vous êtes toujours adossé à une ONG,
10:32 notamment Solidarité internationale.
10:34 Vous n'y allez jamais "tout seul" ?
10:36 Comment ça se passe ?
10:38 Principalement, non.
10:39 On est généralement intégré...
10:41 En fait, quand un volontaire part, il est intégré au staff de l'ONG.
10:44 Ça peut arriver également qu'on s'appuie sur les entités Veolia locales,
10:48 mais c'est plus rare.
10:50 Merci beaucoup.
10:51 Merci à tous les deux d'avoir participé à cette émission.
10:53 Bravo pour cet engagement.
10:55 On passe tout de suite à notre rubrique Start-up.

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