Brigitte Macron s'est exprimée, en marge d'un déplacement avec l'association ELA, sur l'attaque au couteau dans un lycée d'Arras.
Category
📺
TVTranscription
00:00 - Bien sûr. Alors toutes mes pensées vont à la famille de Dominique Bernard, à ses proches, son épouse, ses enfants,
00:07 tous ceux qui l'ont connu parce qu'il faisait l'unanimité. C'est un professeur de l'être unanimement respecté, aimé.
00:14 Donc on pense très fort à lui. Je pense également aux autres personnes qui ont été victimes et à toute leur famille.
00:20 C'est aujourd'hui, ça fait 3 ans aujourd'hui qu'il y a eu Samuel Paty, l'assassinat de Samuel Paty.
00:25 Nous sommes également en empathie totale avec les familles. Aussi avec toute la communauté éducative du lycée Gambetta-Carnot.
00:33 Je sais ce que c'est qu'appartenir à une communauté éducative. Je sais aussi combien ils souffrent et je veux leur dire combien on est avec eux.
00:40 Depuis ce matin aussi, les parents se manifestent pour leur dire qu'on est tous avec eux. Nous sommes une communauté.
00:46 Les profs, les élèves, les personnels, ça, c'est très important. Et aussi, je suis prof, vous le savez.
00:53 Tout ce... C'est cette profession qui a un sens énorme en ce moment. Nous avons la responsabilité des élèves.
00:59 C'est à l'école que tout se structure. C'est à l'école que tout arrive. Ça doit être, je pense, j'ai entendu que ça doit être un sanctuaire, certainement.
01:08 On est dans le monde, mais c'est aussi là qu'on doit apprendre le monde. Et il va y avoir de plus en plus de formations aussi à la tolérance, à la bienveillance.
01:16 Comment, dans ce monde qui est là, comment faire avec nos enfants ? Comment faire pour les rassurer ? Comment faire pour leur dire le monde sans les angoisser
01:26 et pour leur construire, construire avec eux leur avenir ? Parce que c'est bien de leur avenir dont il s'agit, l'avenir des enfants et des adolescents.
01:34 Et croyez-moi, en ce moment, c'est difficile pour tout le monde, mais c'est particulièrement difficile pour eux de trouver un sens.
01:43 Et tout ce que nous leur devons, c'est de construire la paix. Et je pense que chacun, à notre niveau, nous pouvons construire cette paix, parce que nous leur devons.
01:52 Et c'est ce que je pense véritablement très fort aujourd'hui, au milieu de tout ce qui se passe. Voilà.
01:57 Aujourd'hui, ils vont devenir dans une école, dans une école de première dimension très particulière. Qu'est-ce que vous leur dites, justement, à ces enseignants ?
02:04 Qu'est-ce que vous avez envie de leur dire aujourd'hui ?
02:06 D'abord, toute mon admiration, parce que je sais ce qu'ils donnent, je sais ce qu'ils sont, je sais ce qu'ils font. D'avoir choisi cette profession.
02:14 Mais beaucoup sont comme moi, c'est-à-dire qu'on ne sait pas faire autre chose. On a ce métier qui est un peu chevillé au corps.
02:20 C'est tellement important, ce rapport qu'on a, qu'on ne sait pas faire forcément autre chose. Et bien, il y en a d'autres également.
02:29 D'autres, ce n'est pas le cas. Mais en règle générale, c'est un métier de vocation. C'est un métier de vocation.
02:35 Et je veux leur dire à quel point nous sommes tous solidaires. Mais je pense qu'ils le savent. Ils le savent.
02:40 C'est très important qu'on le soit dans des moments comme aujourd'hui, que nous restions unis.
02:44 Et que si nous, nous restons unis, il y a des chances que le reste du monde le soit aussi. J'en suis persuadée.
02:50 Merci.
02:51 Comment, justement, parler aussi aux enfants de plus ?
02:53 Je pense qu'il faut être très factuel. Ne pas les angoisser, mais être très factuel. On ne raconte pas d'histoire aux enfants.
03:02 On leur dit ce qu'il y est. Et on se lance pas forcément dans des explications. Mais trouver le ton.
03:08 Je pense qu'on va avoir des éléments de langage, les professeurs, pour savoir comment dire aux enfants et que dire aux enfants.
03:15 D'une manière générale, parce que je suis très engagée contre le harcèlement, il va y avoir également dans toutes les écoles des messages à délivrer.
03:23 Leur rapport aux écrans, leur rapport à l'autre. Il y a des choses à leur dire. On doit leur rappeler, leur donner les informations,
03:32 leur rappeler nos devoirs vis-à-vis d'eux, mais leurs devoirs aussi, les uns vis-à-vis des autres.
03:38 Et il faut absolument être très factuel aux enfants et éviter qu'ils soient sans arrêt au contact d'images qui les angoissent.
03:46 Il faut essayer de réguler un petit peu ça. Il ne s'agit pas d'arrêter ça, mais de réguler.
03:51 — Est-ce qu'il faut continuer de la raconter, la laïcité ?
03:54 — Bien sûr. Bien sûr. Et savoir ce que c'est que la laïcité, parce que c'est un mot que beaucoup ne comprennent pas.
04:01 Qu'est-ce que c'est que la laïcité ? Et la tolérance. Je pense qu'en première, il n'y a pas une année où je n'ai pas fait lire le traité sur la tolérance de Voltaire.
04:10 Pas une année où je ne l'ai pas fait lire. Et ça les a toujours fait réfléchir. Ça les a toujours... Mais en perspective.
04:16 Ça n'est pas être contre la laïcité. C'est véritablement... Il faut bien expliquer ce que c'est, parce que je pense que c'est mal compris.
04:23 On ne s'élève pas contre quelque chose. Et on explique comment on voit le monde.
04:30 — C'est aussi le même message sur le handicap à faire passer ?
04:33 — Oui. Bien sûr. Sur le handicap, il y a un message à faire passer. C'est l'inclusion. Leur place, c'est au milieu de nous, avec nous.
04:42 — Eh bien merci. Merci. — Voilà. Non, je voudrais bien que vous posiez aussi des questions.
04:45 — Non, non. Mais vous avez très bien parlé. C'est parfait. Non, non, non. Vous avez parlé pour moi. C'est parfait.
04:49 — Qu'est-ce que j'ai forcément oublié ?
04:51 — Brigitte Macron, donc, qui s'exprime à l'instant à l'occasion de son engagement pour l'association ELA, que l'on connaît bien évidemment,
05:02 et qui permet donc à l'épouse du président de la République de dire son émotion après ce qui s'est passé à Arras.
05:12 C'est une prise de parole, au fond, qui était assez attendue, parce qu'elle n'est pas seulement la femme du président. Elle est aussi enseignante.