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00:00 - Heureux Pas Matin - Nicolas Caro, le livre du jour, c'est un roman drôle, en tout cas si j'en crois le titre, non ?
00:06 - Drôle oui, souvent, mais pas seulement. Il y a aussi du tragique, ça va avec l'humour en général, avec le bon en tout cas, mais effectivement ça s'appelle "Les petits farceurs". J'en reviendrai sur ce titre, signé Louis-Henri de Laroche Foucault chez Robert Lafont.
00:17 - Alors qu'est-ce que raconte ce livre ? - Ça commence mal, même si on hésite entre blague ou tragédie. Dès le premier paragraphe, la femme de ménage découvre Paul Beuvron étendu au milieu du salon. Elle croit à un canular parce que Beuvron est de ce genre là, mais elle doit assez vite se rendre à l'évidence.
00:29 Il est mort. Suicide ? Meurtre ? On ne sait pas trop. Le monde, même le journal, se pose la question, qui consacre toute une page à cet homme, un écrivain incompris. Il a publié dans sa vingtaine un roman très ambitieux, mais qui n'a pas du tout marché, alors il a accepté de prêter sa plume aux vedettes et aux hommes de pouvoir pour écrire leurs livres, souvent des best-sellers, sans les signer, jusqu'à fréquenter les cercles de pouvoir un peu mal famés.
00:49 - Mais c'est quoi ? C'est un assassinat ? - Sans doute pas. Mais pourquoi s'est-il tué ? Henry, son ancien meilleur ami, retrace son histoire et nous raconte. Ancien parce qu'ils s'étaient perdus de vue depuis longtemps, ils avaient commencé ensemble en prépa. Henry, le parisien blasé, bonne famille, qui traînasse avec ironie dans un journal légèrement subversif.
01:07 Le patron pour tout entretien d'embauche lui demande juste « Tu t'es pas inscrit en école de journalisme ? » Au moins, Paul, lui, venait de Grenoble avec la volonté de Rastignac pour conquérir la capitale, mais qui, comme beaucoup, sera vite déçu, mais qui s'est accroché, mais qui a encore été déçu, malgré son talent, sa ténacité. C'est une satire ce livre, mais c'est plus que ça.
01:25 Ce sont les illusions perdues, bien sûr, mais avec deux visions différentes, celle de celui qui en avait, des illusions, et celle de celui qui, de toute façon, n'en avait pas. Et ça sonne très juste.
01:34 Louis-Henri de Larochefoucauld écrit décidément, drôlement bien, « Ça fuse avec beaucoup de tranquillité, c'est précis, romanesque, ça se lie avec un sourire en coin amusé, parfois attendri. » C'est le même sourire.
01:44 Et le titre, alors pourquoi ? Les petits farceurs ? C'est une citation de Balzac, justement. « Tiens, lui dit le sauvage républicain avec une affreuse bonhomie, tu pourras être un grand écrivain, mais tu ne seras jamais qu'un petit farceur. »
01:56 « Les petits farceurs », signait Louis-Henri de Larochefoucauld, séché Robert Laffont. Merci Nicolas Carreau. Les choix séries européens de la semaine, Héloïse Gouin, vous en avez choisi trois.
02:06 Des fictions historiques, on commence avec une série italienne qui se déroule à la fin du 19e siècle.
02:12 Et qui nous raconte l'histoire de Lidia Poet, la toute première femme avocate d'Italie. La série « Lidia fait sa loi » nous raconte, avec beaucoup de suspense, le combat de cette femme dont la présence au tribunal ne fait pas que désheureux.
02:23 « Feignez-vous d'être battue par une femme au tribunal ? »
02:25 « Je crains seulement le discrédit que cela pourrait jeter sur notre profession, si maintenant les femmes devaient commencer à s'en occuper. »
02:32 Lidia sera aussi la première femme à se faire radier du barreau, précisément parce qu'elle est une femme.
02:37 Les épisodes se déclinent en plusieurs enquêtes policières haletantes et les costumes sont somptueux.
02:41 « Lidia fait sa loi », cette série addictive, est à voir sur Netflix.
02:44 « Alors votre deuxième conseil série, c'est une série autour cette fois-ci de l'histoire d'Anne Frank. »
02:49 Une lueur d'espoir, c'est une fiction élégante qui s'intéresse surtout à Mip Gis, la femme qui a caché Anne Frank et sa famille à Amsterdam avant leur déportation.
02:57 « Ce que je vous demande de faire est très dangereux. J'aurai besoin de votre aide pour cacher ma famille. Vous devez prendre le temps d'y réfléchir. »
03:03 « Non, c'est inutile. Dites-moi quoi faire. »
03:06 Les épisodes se concentrent donc sur cette femme prête à donner sa vie pour protéger les Juifs.
03:10 C'est émouvant bien sûr, mais cette série ne bascule jamais dans le pateau.
03:13 S'il y a même quelques passages joyeux, une lueur d'espoir, c'est à retrouver sur Disney+.
03:17 « Enfin, troisième conseil série, alors là c'est un thriller, c'est une revisite du scandale Watergate. »
03:23 Oui, si vous pensez tout connaître sur le Watergate, la série Gaslit va vous étonner.
03:27 La fiction avec Julia Roberts et Sean Penn nous raconte cette affaire du point de vue des protagonistes de l'ombre,
03:32 comme Martha Mitchell, la femme du procureur général de Nixon.
03:36 C'est elle qui devient l'épine dans le pied du président, car Martha a la fâcheuse tendance à dire tout ce qu'elle pense à la presse.
03:41 « Je dis les choses comme je les ressens. Et si ça me vaut d'être banni de Air Force One, je prendrai les fautes commerciales. »
03:46 « Vous avez été banni de Air Force One ? »
03:48 « Oh oh, vous êtes douée. »
03:51 Petite anecdote qu'on apprend dans cette série, le parti républicain a fait croire que Martha Mitchell était une malade mentale.
03:58 Hystérique, au point qu'aujourd'hui son nom est associé à un type d'erreur médicale en santé mentale, l'effet Martha Mitchell.
04:04 C'est quand on veut vous faire passer pour fou ?
04:06 Absolument, c'est exactement ça.
04:08 Ce thriller politique est audacieux, souvent drôle, ça sonne très juste.
04:11 Gaslit, c'est disponible sur MyCanal.
04:15 Ça veut dire éclairer au gaz.
04:17 Absolument.
04:18 Gaslit.
04:18 Vous y connaissez du coup ?
04:20 J'ai fait en anglais, pas en anglais seconde langue.
04:22 On a quelques heures à passer devant nos écrans, là, encore avec tout ce que vous nous avez conseillé.
04:26 Merci beaucoup les amis, allez à demain.