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00:00 liberté sexuelle c'est aussi la liberté de ne pas baiser. Pendant très longtemps,
00:03 j'ai fait partie d'un mouvement qui est un mouvement féministe pro-sexe et qui luttait
00:07 pour une meilleure représentation des sexualités, pour une meilleure éducation sexuelle, etc.
00:13 Et au bout d'un moment je me suis dit "merde, est-ce que moi-même, finalement sans le vouloir
00:18 et en croyant faire bien, je vais pas aussi contribuer à créer de nouvelles formes d'injonction
00:23 ? C'est-à-dire dire aux femmes "ouais si, vraiment l'épanouissement ça passe
00:25 nécessairement par la sexualité". Je caricature, je n'ai pas dit ça mais c'était un peu
00:29 ça l'idée que voilà le sexe était une source d'épanouissement, ok. Mais en fait
00:33 il y a plein de femmes pour qui le sexe n'est surtout pas une source d'épanouissement
00:36 parce qu'il y a des traumas, parce qu'il y a plein de choses en fait, il y a une histoire
00:39 personnelle ou une lassitude ou que sais-je, ou même rien de tout ça, juste une asexualité,
00:44 ça peut être possible aussi. Si je dois faire mon méa culpa, je me demande parfois
00:49 jusqu'à quel point malgré moi je n'ai pas contribué à cette nouvelle forme d'injonction.
00:52 En étant récupérée, c'est-à-dire pas forcément moi ma volonté première mais
00:56 peut-être que ce que moi j'ai fait a pu être récupéré ensuite et tout ça. Il
00:59 y a une phrase que moi je n'ai jamais cessé de répéter qui était "le féminisme pro-sexe
01:04 c'est le droit de faire l'amour avec qui on veut, quand on veut, dans les limites
01:08 du consentement, mais c'est aussi le droit de ne pas faire l'amour". Et il y a toujours
01:12 eu dès la naissance du féminisme pro-sexe des passerelles entre la communauté féministe
01:17 pro-sexe et la communauté asexuelle. Une fois qu'on cesse de tourner l'intégralité
01:22 de sa vie autour de la relation amoureuse aussi, parce que ça va au-delà de la sexualité,
01:26 Tout à coup on récupère énormément de temps pour soi.