• il y a 2 ans
50% des agriculteurs prendront leur retraite dans les 10 prochaines années. La question de la transmission est alors au coeur des débats. Mais la Loire a su anticiper ce phénomène ! Nous allons voir comment.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:03 Bonjour et bienvenue dans Place aux Paysans,
00:05 l'émission qui vous ouvre les portes du monde rural.
00:08 Aujourd'hui, on va vous parler de la transmission des exploitations.
00:11 Et oui, 50% de nos agriculteurs en France,
00:14 d'ici 10 ans vont prendre la direction de la retraite.
00:17 Comment la Loire a-t-elle fait pour s'en sortir ?
00:19 Eh bien écoutez, on en parlera justement avec Rémi Jousserand,
00:22 élu à la Chambre de l'Agriculture Loire.
00:25 [Musique]
00:35 Rémi Jousserand, comme je l'annonçais, 50% de nos agriculteurs en France
00:40 vont prendre la direction de la retraite d'ici ces 10 prochaines années.
00:43 Comment la Loire va-t-elle faire face à cela ?
00:48 La Loire, elle a travaillé déjà,
00:50 et on y a travaillé au niveau de la Chambre d'Agriculture depuis de nombreuses années.
00:54 Ce qui fait qu'on est un petit peu moins concerné par ce taux.
00:59 Moins concerné parce que vous avez travaillé sur le dossier.
01:01 On va voir derrière une carte qui explique bien, qui est bien explicite.
01:04 C'est qu'elle est jeune, notre Loire est jeune.
01:06 Enfin, nos agriculteurs Loire sont jeunes.
01:08 Les agriculteurs de la Loire sont un peu plus jeunes
01:11 du fait de la production laitière déjà,
01:13 où c'est une production qui est contraignante
01:15 et donc qui renouvelle fortement ses hommes et ses femmes.
01:20 Mais aussi parce qu'on a toujours eu dans ce département
01:24 la volonté d'installer des jeunes
01:26 et la nécessité pour ce métier d'avoir un fort renouvellement.
01:31 Aujourd'hui, ils portent ses fruits
01:32 et c'est ce qui fait qu'on est un peu différent par rapport au reste de la région.
01:35 Mais est-ce que ça ne vient pas du phénomène qu'on voit en ce moment,
01:38 celui de la post-Covid, où il y a une reconversion professionnelle
01:42 et les jeunes aujourd'hui se décident, tiens, je veux de la vraie valeur
01:45 et cette valeur-là, je la trouve dans le milieu agricole ?
01:47 Alors, la population de gens qui s'installent, elle est divers et variée.
01:54 On a des gens qui sont en reconversion professionnelle,
01:56 on a forcément des gens qui sont de plus en plus issus,
02:01 ou non-issus, on va le dire comme ça, du monde agricole, directement.
02:04 La population d'agriculteurs, elle a aussi baissé,
02:06 donc la proportion de gens qui viennent de l'extérieur, elle est plus forte qu'avant.
02:10 Et on n'est plus agriculteur aujourd'hui de père en fils.
02:12 Alors justement, comment je fais ?
02:13 Si par exemple, moi, je veux une terre, comment je la trouve cette terre ?
02:16 Parce que c'est ce qu'il y a de plus compliqué à trouver en général.
02:19 En tout cas, c'est aussi le moyen de production premier pour l'agriculture,
02:24 qu'on parle de maraîchage où on cultive la terre,
02:28 ou à la production laitière où on a besoin de la terre pour nourrir les animaux par exemple.
02:33 On a à la Chambre d'agriculture un répertoire d'épargne d'installation
02:37 qui permet de recenser les exploitations qui cessent leur activité,
02:41 mais aussi pour les jeunes qui souhaitent acquérir une exploitation,
02:46 ça leur permet de s'inscrire et d'être connu au sein de ce répertoire
02:51 pour acquérir éventuellement une exploitation et trouver un site pour s'installer.
02:55 Dans quelques instants, on va prendre la direction de Saint-Gélien-Malifaux
02:57 où Joseph Arnault et sa femme ont décidé de céder leur exploitation.
03:01 Comment ça s'est passé, eux, cette rencontre ?
03:03 Parce que justement, Benjamin et sa femme n'étaient pas de ce milieu-là,
03:07 d'ailleurs n'étaient même pas de la Loire.
03:08 Alors c'est des jeunes qui n'étaient pas issus du département
03:11 qui ont été contactés par le sédan.
03:13 C'est du fait qu'il y ait une double inscription,
03:15 ça permet aussi au sédan de voir les jeunes qui souhaitent acquérir une exploitation.
03:21 Et après, c'est la rencontre de personnes qui fait que ça réussit.
03:26 Écoutez, on va prendre un peu de hauteur.
03:28 Direction Saint-Génème-Malifaux.
03:30 Tout d'abord, je suis né ici.
03:38 J'ai passé 61 ans sur ce site de Bel Air.
03:43 Pourquoi on a voulu céder cette exploitation ?
03:46 Parce que nous n'avions pas de succession familiale assurée par des enfants.
03:50 Et nous avions envie, avec mon épouse qui a été conjoint collaborateur
03:54 pendant de longues années à mes côtés,
03:56 nous avions envie que le travail qu'on avait fait pendant 32 ans
04:00 ou 40 ans de carrière serve à quelque chose.
04:03 Et puis on avait envie aussi que ce site de Bel Air
04:06 reste un lieu de vie familial, de production agricole et un lieu de vie.
04:12 Du coup, moi, j'ai grandi dans les Yvelines,
04:15 pas du tout issu du milieu, avec un papa dans le social et une maman dans la culture.
04:19 Moi, du coup, j'ai grandi en Bretagne,
04:21 avec des parents qui élevaient des vaches et qui livraient du lait, comme nous aujourd'hui.
04:27 On a trouvé cette ferme notamment par le répertoire départ-installation,
04:32 qui est un répertoire interdépartemental des chambres d'agriculture
04:36 où ils mettent des annonces de fermes et de cédents
04:39 notamment qui sont passées par les chambres d'agriculture pour chercher un repreneur.
04:44 Et c'est par ce biais-là que Jo nous a trouvés,
04:47 puisque c'est lui qui nous avait contactés suite à cette annonce.
04:52 En un an et demi, on a fait beaucoup de changements.
04:54 On a fini d'aménager la salle de traite,
04:58 fini la laiterie, fait un espace pour les veaux.
05:02 Et puis maintenant, il y a aussi des agrandissements pour les vaches
05:05 et puis pour les génisses, pour le reste.
05:08 Et maintenant, il nous reste la fromagerie et les caves d'affinage à faire.
05:12 C'est souvent moi qui appelle Jo.
05:19 Jo, c'est un peu notre joker dans les moments un peu galères
05:23 où on ne voit pas trop comment on va s'en sortir à deux
05:26 ou une troisième personne.
05:26 Et là, bienvenue, surtout une personne qui a autant l'habitude de la ferme
05:30 et des machines qu'on a rachetées.
05:32 [Musique]
05:40 Rémi Jousserand, quand on voit ce reportage,
05:42 qu'est-ce qui vous a le plus séduit ?
05:45 Ce qu'il faut avoir dans ce reportage,
05:47 c'est la complicité entre le cédant et le repreneur.
05:50 Ou du coup, en venant d'un autre département,
05:52 on est aussi capable de trouver appui sur celui qui cède son exploitation,
05:57 même s'il ne faut pas que ce soit trop.
06:00 Trop, exactement.
06:01 Mais ça n'empêche pas les investissements.
06:03 Vous avez vu ?
06:04 Ça n'empêche pas les investissements
06:05 et puis tous les imprévus qu'on peut avoir lorsqu'on a une exploitation.
06:10 Le fait d'avoir quelqu'un aussi sur qui s'appuyer,
06:12 ce n'est pas négligeable.
06:14 Et je trouve que la complicité, il est là.
06:18 Ils ont pris le thé ensemble, ils prennent le goûter.
06:21 C'est sympa ça.
06:22 C'est beau à voir, non ?
06:24 C'est le fait de pouvoir se retrouver dans les moments où ça va moins bien.
06:28 Il y a autre chose pour finir cette émission.
06:29 Il y a des "firm dating". C'est quoi ces "firm dating" ?
06:32 Ça fait partie des actions collectives que la Chambre d'Agriculture
06:34 met en œuvre sur le sujet de la transmission.
06:37 Il y a aussi des réunions d'information.
06:39 Et le "firm dating", c'est une mise en relation entre un jeune et un cédant
06:45 qui permet un premier contact et de voir si ça va coller
06:50 ou si ça peut matcher sur la structure telle qu'elle est ou si elle se modifie.
06:54 Et toutes ces infos, on les trouve forcément sur le site de la Chambre d'Agriculture.
06:58 Merci à vous Rémi Bousfranc.
06:59 Merci à vous téléspectateurs d'avoir suivi ce numéro.
07:02 Et je vous dis à très bientôt pour un prochain magazine.
07:05 [Musique]

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