Attaque du Hamas : « On a une minute trente pour descendre aux abris », témoigne un habitant de Jérusalem
Depuis l’attaque du Hamas survenue samedi, Benjamin, 43 ans vit au rythme des sirènes qui résonnent dans Jérusalem. Ce père de trois enfants a accepté de raconter son quotidien à «20 Minutes»
#Hamas #Israel #Jerusalem #Guerre
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https://www.20minutes.fr/monde/israel/4056889-20231010-attaque-hamas-israel-minute-trente-descendre-abris-temoigne-habitant-jerusalem
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NewsTranscription
00:00 Vu le nombre de morts et vu la taille du pays, on est tous touchés.
00:02 C'est comme si une famille sur trois ou sur quatre avait eu quelqu'un en bataclant.
00:07 En fait, c'est à peu près ça.
00:09 C'est dans toutes les familles la même chose.
00:10 Maintenant, mes enfants sont au moment de jeunesse.
00:13 Il y a deux de leurs amis qui sont portés disparus,
00:16 qui étaient donc à la Rêve-Partie.
00:18 C'est nos voisins qui sont combattants, qui ont dû partir tout de suite.
00:26 C'est le professeur de mon fils qui est parti pendant Shabbat au front
00:34 et qui a tenu aujourd'hui à leur faire, pas court, mais au moins voir les enfants
00:40 pour les rassurer, pour leur dire que tout va bien.
00:44 On a eu des alertes pendant tout le samedi matin.
00:48 Là, on a eu la première alerte depuis samedi.
00:50 À partir du moment où on entend la sirène,
00:52 c'est automatiquement que le dôme de fer a été déclenché.
00:56 À partir de là, si on est dans la rue, on peut même voir les missiles.
01:00 Il y a des règles qui sont bien sûr affichées,
01:03 rabâchées à la radio tout le temps, comment se comporter.
01:07 Dans la rue, il faut s'allonger par terre contre un muret.
01:10 D'abord, on essaie de garder les fenêtres ouvertes pour bien entendre les alertes.
01:14 Deuxièmement, on a tous les applications de l'armée et des mairies
01:21 qui diffusent les alertes en temps réel.
01:25 Si jamais il y a une alerte, même si les fenêtres sont fermées,
01:28 le téléphone sonne, il s'éclaire automatiquement avec le flash.
01:34 Donc, on peut difficilement le louper.
01:36 À partir de là, on a tous notre rôle.
01:40 Ma femme prend la dernière, moi, je m'occupe des grands.
01:44 Moi, je suis au dernier étage, donc c'est moi qui suis en charge de taper aux portes
01:48 pour vérifier que tout le monde soit bien parti pour aller à l'abri.
01:51 On a la chance d'être à Jérusalem, d'avoir une minute trente pour descendre aux abris,
01:57 contrairement aux villes qui sont à côté de la bande de Gaza,
02:03 qui ont quelques secondes pour se préparer.
02:06 On a un abri collectif dans l'immeuble.
02:08 Donc, on a 32 colocataires avec deux abris.
02:12 On doit rentrer, attendre les bruits d'interception
02:16 ou les bruits des roquettes qui sont tombés.
02:21 On ne peut pas vraiment se tromper, c'est vraiment très clair au niveau du bruit.
02:26 À partir de là, il faut attendre dix minutes,
02:29 le temps que les débris des missiles aient fini de tous retomber
02:36 et qu'ils ne présentent plus de danger.
02:37 Donc, on doit attendre dix minutes et après, on peut remonter chez nous.
02:41 J'ai de la chance de ne pas avoir de télévision.
02:44 Donc déjà, les enfants n'ont pas accès à la télévision,
02:47 donc aux informations.
02:49 Les grands ont bien sûr leur téléphone portable et les réseaux sociaux,
02:52 comme tous les jeunes.
02:54 On leur a expliqué avant qu'ils les ouvrent ce qu'ils allaient voir,
02:59 parce qu'ils allaient le voir, c'était évident.
03:01 La plus petite, elle a huit ans,
03:04 il est évident qu'elle n'a pas accès du tout aux écrans,
03:08 qu'on n'écoute pas les informations à voix haute.
03:13 On les écoute avec des écouteurs si on a envie
03:15 et on fait attention à ce à quoi elle est exposée.
03:20 Les professeurs font un travail extraordinaire.
03:23 Ils appellent les enfants un par un, en classe, en groupe,
03:27 pour que les enfants puissent parler, parce que la plupart des parents sont partis.
03:31 La plupart des papas ou des mamans d'ailleurs,
03:34 sont partis en tant que réservistes.
03:36 On essaye de les mettre au courant de ce qu'il faut faire,
03:39 aller aux abris, écouter, voir les fenêtres ouvertes,
03:42 faire attention, fermer la porte, les gestes de sécurité.
03:46 On parle, on explique, ils savent que c'est la guerre, tout simplement,
03:51 en essayant de les traumatiser le moins possible.
03:57 Partir du pays, vraiment pas.
04:00 Rester, c'est sûr, il n'y a pas de question en fait.
04:04 Je pense qu'il n'y a pas grand monde qui pense à…
04:07 Enfin, chacun fait ce qu'il veut bien évidemment,
04:10 la plupart des gens ne pensent même pas à ça.
04:13 Après, pour l'instant, il n'y a pas d'après.
04:15 Le problème, c'est qu'à chaque fois qu'il y a un attentat,
04:19 le après devient de plus en plus sombre.
04:22 Mais cette fois-ci, je pense que personne ne pense à l'après en fait.
04:26 Sous-titrage ST' 501
04:28 ...