Attaque du Hamas : « On a une minute trente pour descendre aux abris », témoigne un habitant de Jérusalem

  • l’année dernière
Depuis l’attaque du Hamas survenue samedi, Benjamin, 43 ans vit au rythme des sirènes qui résonnent dans Jérusalem. Ce père de trois enfants a accepté de raconter son quotidien à «20 Minutes»

#Hamas #Israel #Jerusalem #Guerre

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Transcription
00:00 Vu le nombre de morts et vu la taille du pays, on est tous touchés.
00:02 C'est comme si une famille sur trois ou sur quatre avait eu quelqu'un en bataclant.
00:07 En fait, c'est à peu près ça.
00:09 C'est dans toutes les familles la même chose.
00:10 Maintenant, mes enfants sont au moment de jeunesse.
00:13 Il y a deux de leurs amis qui sont portés disparus,
00:16 qui étaient donc à la Rêve-Partie.
00:18 C'est nos voisins qui sont combattants, qui ont dû partir tout de suite.
00:26 C'est le professeur de mon fils qui est parti pendant Shabbat au front
00:34 et qui a tenu aujourd'hui à leur faire, pas court, mais au moins voir les enfants
00:40 pour les rassurer, pour leur dire que tout va bien.
00:44 On a eu des alertes pendant tout le samedi matin.
00:48 Là, on a eu la première alerte depuis samedi.
00:50 À partir du moment où on entend la sirène,
00:52 c'est automatiquement que le dôme de fer a été déclenché.
00:56 À partir de là, si on est dans la rue, on peut même voir les missiles.
01:00 Il y a des règles qui sont bien sûr affichées,
01:03 rabâchées à la radio tout le temps, comment se comporter.
01:07 Dans la rue, il faut s'allonger par terre contre un muret.
01:10 D'abord, on essaie de garder les fenêtres ouvertes pour bien entendre les alertes.
01:14 Deuxièmement, on a tous les applications de l'armée et des mairies
01:21 qui diffusent les alertes en temps réel.
01:25 Si jamais il y a une alerte, même si les fenêtres sont fermées,
01:28 le téléphone sonne, il s'éclaire automatiquement avec le flash.
01:34 Donc, on peut difficilement le louper.
01:36 À partir de là, on a tous notre rôle.
01:40 Ma femme prend la dernière, moi, je m'occupe des grands.
01:44 Moi, je suis au dernier étage, donc c'est moi qui suis en charge de taper aux portes
01:48 pour vérifier que tout le monde soit bien parti pour aller à l'abri.
01:51 On a la chance d'être à Jérusalem, d'avoir une minute trente pour descendre aux abris,
01:57 contrairement aux villes qui sont à côté de la bande de Gaza,
02:03 qui ont quelques secondes pour se préparer.
02:06 On a un abri collectif dans l'immeuble.
02:08 Donc, on a 32 colocataires avec deux abris.
02:12 On doit rentrer, attendre les bruits d'interception
02:16 ou les bruits des roquettes qui sont tombés.
02:21 On ne peut pas vraiment se tromper, c'est vraiment très clair au niveau du bruit.
02:26 À partir de là, il faut attendre dix minutes,
02:29 le temps que les débris des missiles aient fini de tous retomber
02:36 et qu'ils ne présentent plus de danger.
02:37 Donc, on doit attendre dix minutes et après, on peut remonter chez nous.
02:41 J'ai de la chance de ne pas avoir de télévision.
02:44 Donc déjà, les enfants n'ont pas accès à la télévision,
02:47 donc aux informations.
02:49 Les grands ont bien sûr leur téléphone portable et les réseaux sociaux,
02:52 comme tous les jeunes.
02:54 On leur a expliqué avant qu'ils les ouvrent ce qu'ils allaient voir,
02:59 parce qu'ils allaient le voir, c'était évident.
03:01 La plus petite, elle a huit ans,
03:04 il est évident qu'elle n'a pas accès du tout aux écrans,
03:08 qu'on n'écoute pas les informations à voix haute.
03:13 On les écoute avec des écouteurs si on a envie
03:15 et on fait attention à ce à quoi elle est exposée.
03:20 Les professeurs font un travail extraordinaire.
03:23 Ils appellent les enfants un par un, en classe, en groupe,
03:27 pour que les enfants puissent parler, parce que la plupart des parents sont partis.
03:31 La plupart des papas ou des mamans d'ailleurs,
03:34 sont partis en tant que réservistes.
03:36 On essaye de les mettre au courant de ce qu'il faut faire,
03:39 aller aux abris, écouter, voir les fenêtres ouvertes,
03:42 faire attention, fermer la porte, les gestes de sécurité.
03:46 On parle, on explique, ils savent que c'est la guerre, tout simplement,
03:51 en essayant de les traumatiser le moins possible.
03:57 Partir du pays, vraiment pas.
04:00 Rester, c'est sûr, il n'y a pas de question en fait.
04:04 Je pense qu'il n'y a pas grand monde qui pense à…
04:07 Enfin, chacun fait ce qu'il veut bien évidemment,
04:10 la plupart des gens ne pensent même pas à ça.
04:13 Après, pour l'instant, il n'y a pas d'après.
04:15 Le problème, c'est qu'à chaque fois qu'il y a un attentat,
04:19 le après devient de plus en plus sombre.
04:22 Mais cette fois-ci, je pense que personne ne pense à l'après en fait.
04:26 Sous-titrage ST' 501
04:28 ...

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