• l’année dernière
Dimanche, dans un Emirates Stadium en fusion, Arsenal a rompu le signe indien en dominant Manchester City (1-0). La performance des Gunners, tout en contrôle, dit beaucoup de l'évolution de cette équipe. Alors, ce match est-il un tournant pour la Premier League ? Philippe Auclair penche sur la question dans Tour d'Europe, à retrouver en intégralité en podcast tous les lundis. (Real : H.Hiault / Q.

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Transcription
00:00 J'aimerais qu'on s'arrête sur ce qu'on a vu après le but de Martinelli à l'Emirates Stadium,
00:04 une espèce de folie furieuse.
00:06 Ça foutait la chair de poule depuis le canapé.
00:10 Comment on explique cette ambiance complètement dingue dans le stade des Gunners ?
00:15 Je pense que c'est en partie dans la ligne de ce que l'on vit depuis maintenant un petit peu plus d'un an et demi,
00:23 je dirais, au stade d'Arsenal, et que je vis quasiment toutes les semaines quand le club reçoit,
00:29 quand l'équipe reçoit, qu'il y a une connexion qui s'est établie,
00:34 presque une communion qui s'est établie entre Mikel Artetas, ses joueurs, et le public de l'Emirates,
00:39 qui avait la réputation d'être un public froid.
00:41 On appelait ça la bibliothèque, etc.
00:43 Et c'est vrai que c'était parfois un stade qui avait des problèmes pour se réveiller,
00:47 ne se réveiller que dans les très grandes occasions et quand il se passait des choses extraordinaires.
00:51 Là, depuis la montée en puissance d'Arsenal, depuis en particulier la saison passée,
00:57 il y a cette connexion qui se traduit par une ambiance qui est sans doute l'une des meilleures de Première Ligue,
01:04 et dans tous les matchs.
01:06 Alors parfois c'est une ambiance, ça joue dans les deux sens,
01:10 parce que quand les gens sont tellement impliqués émotionnellement dans ce que fait leur équipe,
01:14 il y a parfois une crispation qui s'installe, une certaine tension,
01:17 qui peut se traduire par une espèce de silence tendu.
01:21 C'est difficile à expliquer et puis tout d'un coup ça explose.
01:24 Et là, ce à quoi on a assisté hier, après justement un moment de tension, de crispation,
01:29 au début de match compliqué avec David Raya, qui n'est pas vraiment à l'aise,
01:32 c'est le moins qu'on puisse dire, quelques demi-occasions pour Manchester City,
01:36 un public qui se demande, il attend tellement de cette rencontre et puis finalement après il se lâche.
01:41 Il se lâche également, encouragé par Martine Deguinde,
01:44 il se lâche, encouragé par Gabrielle Martinelli, par Mikel Arteta, etc.
01:47 Il y a quelque chose, il y a un courant qui passe et qui est très difficile à décrire.
01:52 Mais en effet, comme tu dis, moi, rien que d'en parler,
01:53 j'ai un peu la chair de poule parce que j'ai vécu ça avec les buts marqués dans le temps additionnel.
01:59 La victoire contre Manchester United, c'était de la folie.
02:03 Et hier, ça a été ça, mais à la puissance 10, mais on va dire au carré ou au cube.
02:09 Parce qu'en plus de ça, il y a bien évidemment le contexte.
02:11 Bien sûr, on peut le rappeler, le contexte, le fait que Mikel Arteta,
02:15 depuis qu'il est manager d'Arsenal, a joué contre 24 équipes.
02:18 Il en a battu 23. La 24e, qui c'était bien sûr Manchester City.
02:22 12 défaites de rang d'Arsenal en première ligue contre les Citizens.
02:27 Et c'est des défaites qui ne se ressemblaient pas nécessairement.
02:29 D'ailleurs, il y en avait où ça avait été plutôt une affaire assez tendue
02:34 et ça avait été un moment de génie de Kevin De Bruyne ou une erreur de Gabriel.
02:40 Là, c'est complètement différent.
02:42 Et je pense que l'une des raisons pour lesquelles l'émotion était si forte à l'émirat de Sierre,
02:47 c'est aussi parce que les joueurs d'Arteta ont été capables de canaliser cette émotion.
02:51 Et ça, c'est nouveau.
02:52 Et je crois que c'est l'une des raisons pour lesquelles le public,
02:55 mais également les médias anglais, insistent là-dessus aujourd'hui.
02:59 C'est-à-dire qu'on a assisté à un match, très honnêtement,
03:02 je ne sais pas ce que tu en penses, tu l'as regardé comme moi, comme nous.
03:05 Quand tu vois la première période,
03:07 si tu ne sais pas que tu as affaire à Arsenal et Manchester City,
03:09 franchement, ce n'est pas un grand match.
03:11 Non, non, tout à fait.
03:12 C'est un match crispé, c'est un match tendu.
03:15 Tu as des équipes qui se regardent un petit peu en chien de faïence.
03:18 C'est un peu comme des boxeurs poids lourds qui passent les deux,
03:20 trois premières rondes à faire des petits jabs.
03:22 Mais en fait, il n'y a pas véritablement...
03:23 On ne veut pas prendre de risques.
03:24 On ne veut pas tout d'un coup dégager son menton ou son plexus.
03:28 Et on a vu ça.
03:30 Et puis, petit à petit, et c'est la chose la plus surprenante et il faut qu'on en parle,
03:34 c'est que Arsenal a pris le dessus.
03:38 C'est-à-dire que c'est quand même...
03:40 J'ai du mal à croire que je dis ce que je dis.
03:44 Pour la première fois, et ce n'était pas en produisant quelques actions de jeu magnifiques,
03:50 ce qu'ils ont fait dans le passé, marquant un très joli but,
03:55 et sans saccades en plus, en l'occurrence.
03:58 Non, c'était différent.
03:58 C'est-à-dire que le match était dominé par Arsenal,
04:01 comme Manchester City a l'habitude de dominer ses adversaires.
04:04 Et dans les tribunes, et je pense devant nos écrans et dans la salle de presse,
04:10 on peut se demander si on est vraiment en train de voir ce que nous sommes en train de voir.
04:15 Et du coup, aujourd'hui, quand on parle de cette rencontre et de son importance,
04:20 je crois que bien évidemment, le résultat compte beaucoup.
04:24 L'impact au niveau du classement, on va en parler dans une minute.
04:27 Mais c'est également la manière de la performance et le fait que Arsenal nous a apporté la preuve que,
04:32 bien oui, les petits Gunners, les baby Gunners de Patrice Evra ont bien grandi.
04:37 Alors évidemment, Arsenal est désormais deuxième seulement dépassée par Tottenham
04:41 à la différence de but au classement de première.
04:44 Ah non, non, non, non, non, non, au nombre de buts marqués.
04:46 Au nombre de buts marqués, pardon, pardon.
04:47 Oui, effectivement, au nombre de buts marqués.
04:49 City est deux points derrière.
04:51 Merci pour la correction.
04:53 Je t'en prie.
04:55 La question à un milliard de livres Sterling,
04:58 est-ce que c'est déjà un tournant dans la saison ?
05:02 Alors, moi, j'ai entendu certains dire, ça relance la saison.
05:06 Non, ça lance la saison.
05:09 Ce n'est pas la même chose du tout.
05:11 A savoir que City est moins bien.
05:15 Au passage, Rodri suspendu trois matchs.
05:19 Trois défaites.
05:20 La défaite contre Newcastle en Carabao Cup,
05:23 la défaite contre les Wolves, la défaite contre Arsenal.
05:25 C'est un signe que ce joueur-là est absolument essentiel dans cette équipe.
05:29 On le savait, mais là, on en a eu la démonstration.
05:32 Puis Kevin De Bruyne aussi manque beaucoup.
05:34 Cela dit, Bukayo Saka manquait aussi à Arsenal.
05:37 Et Gabriel Martinelli n'est entré qu'à la pause.
05:40 Mais bref.
05:41 Mais quand on regarde ce classement, justement, ce qui est fascinant,
05:44 c'est de voir que ce n'est pas seulement un mano-a-mano entre Arsenal et Manchester City.
05:49 On voit une équipe de Tottenham qui est franchement enthousiasmante,
05:52 bâti à l'image.
05:53 Là aussi, il y a une communion, une connexion qui s'est établie entre le public de White Hart Lane, Mark Two,
05:58 et Ange Posteco-Glou et ses joueurs.
06:01 Très important, ça va les porter.
06:04 Je dirais, c'est curieusement, tu vois, ça me fait penser un petit peu à ce qui se passe à Tottenham en ce moment.
06:08 À ce qui s'est passé à Arsenal l'année dernière.
06:11 C'est-à-dire un moment où tu as vraiment une communion qui s'instaure entre un public, une équipe et son manager.
06:15 Tu as Liverpool qui, mine de rien, bon, ils laissent deux points en route, mais bon, c'est contre Brighton.
06:20 Et Brighton est dans le coup aussi.
06:22 Et puis tu vois Aston Villa et tu dis, attention, Aston Villa, c'est du sérieux.
06:26 Et je vais même te dire un truc qui va sans doute t'étonner.
06:29 Mais ça fait plusieurs semaines que l'on parle du fait que Chelsea
06:32 n'a pas les résultats que méritent ses performances.
06:35 Là, ils commencent à avoir les résultats que méritent les performances.
06:38 Ils ne sont pas si loin.
06:40 Donc, du coup, ce que l'on voit, c'est un championnat d'Angleterre
06:43 où pour la première fois depuis longtemps et alléluia,
06:46 on n'a pas une équipe qui se détache Manchester City
06:50 ou deux équipes Manchester City Liverpool Manchester City Arsenal,
06:53 mais un groupe de cinq ou six équipes, voire sept,
06:56 qui peuvent espérer jouer les premiers rôles,
06:58 qui ont les capacités pour ça, qui développent le football pour ça.
07:02 Et donc, oui, la saison s'annonce absolument passionnante.
07:04 Et encore une fois, d'un point de vue spécifiquement neutre,
07:07 ce que je puis être de temps à autre, d'un point de vue spécifiquement neutre,
07:11 c'est le résultat d'Arsenal hier et c'est une bénédiction
07:15 pour quiconque veut du suspense dans le championnat d'Angleterre.
07:17 [Générique]

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