• l’année dernière

Category

🥇
Sport
Transcription
00:00 Avant, j'étais ambulancier et j'ai rencontré une dame qui avait Alzheimer.
00:10 Elle était habillée, elle était magnifique, avec une belle robe rouge, elle avait 75 ans
00:15 et elle m'a raconté qu'elle allait faire du dancing, qu'elle allait faire des claquettes
00:18 ce soir à Reims et on n'était pas du tout à Reims et je ne la connaissais pas du tout.
00:23 Et j'ai commencé à participer avec elle et à lui dire que oui, je connaissais bien
00:26 Reims parce qu'elle me parlait tout le temps de la même rue et je lui dis "ben oui, bien
00:29 sûr, je la connais cette rue, c'est à côté de ça" et elle était fascinée.
00:31 Je pense qu'elle a passé un bon moment même si elle ne s'en rappelle certainement plus.
00:34 Je suis Guillaume Darnot, je suis à l'affiche de Poisson Rouge au cinéma.
00:37 Ok, c'est pas parce que le week-end il a mal commencé qu'il va mal se terminer.
00:41 Il y a bien des trucs à faire ici.
00:43 C'est incroyable.
00:44 Par contre, je vais devoir bosser un peu ce week-end.
00:48 Ah bon, pourquoi ? Le casting pour Canet.
00:50 Guillaume Canet ? Ouais.
00:51 Oh non, c'est nul.
00:52 Et qu'est-ce que tu fais dans la vie ? Moi, je n'ai pas de travail en fait.
00:58 Enfin, j'avais un travail mais je l'ai perdu parce que je suis tombé malade.
01:00 En fait, je perds la mémoire, c'est une maladie dégénérative.
01:03 Ok, cool.
01:04 Ok, alors on va l'encourager.
01:07 J'avais un spectacle dans lequel je jouais quelqu'un qui perdait la mémoire donc j'avais
01:11 l'habitude de jouer avec le fait de retrouver ou de la perdre la mémoire.
01:16 Et après, le rôle, je l'ai travaillé surtout quand on m'a expliqué.
01:20 Il y a un neurologue qui est venu nous expliquer à quoi ça ressemblait vraiment la maladie
01:24 d'Alzheimer et après c'était tout un travail de comédien autour de ça.
01:27 C'est une maladie terrible.
01:29 On se voit disparaître, on se voit perdre tout petit à petit jusqu'à tout oublier.
01:34 C'est difficile je pense de vivre avec quelqu'un qui a Alzheimer parce qu'on perd ses repères.
01:40 Effectivement, il y a des troubles dans le film.
01:42 Par exemple, je mets des Post-it partout chez moi pour me rappeler de ce que je dois faire.
01:46 Je répète tout le temps les mêmes histoires à mes amis qui au bout d'un moment n'en
01:49 peuvent plus, même si ce sont mes amis donc ça va.
01:52 Mais oui, ça ne doit pas être facile.
01:54 Ils ont quoi là ?
01:57 Comme toi, mais à un stade un peu plus avancé.
01:59 Et quand je suis sortie de là-bas, tu ne t'imagines pas la bouffée d'air que ça m'a fait.
02:04 Je veux en profiter encore un peu.
02:06 Allons faire le tour du monde.
02:08 D'abord, on va voir ton père.
02:10 C'est vrai qu'en tant qu'ambulancier, j'ai eu affaire aux patients et quand on m'a proposé
02:13 ce sujet, c'était vraiment quelque chose qui est important.
02:16 On a tous des grands-parents à qui il arrivait des Parkinson, des choses comme ça.
02:19 Alors pas Alzheimer pour moi, mais c'est vrai que toucher à ça, essayer de faire
02:23 autour de ça quelque chose de pas pathos, plutôt drôle et touchant en même temps,
02:28 ça me plaisait.
02:29 Les premiers signes, je pense que la perte de mémoire, les oublis au début, c'est spontané.
02:34 On a tous des moments où on oublie des choses.
02:36 Le problème, c'est quand ça se répète.
02:38 Et si ça se répète trop, là, il faut consulter.
02:40 Oui, on commence à connaître ça chez des jeunes malheureusement.
02:43 C'est vrai que personne n'est vraiment au courant et puis au début, même si c'est très rare,
02:46 ça arrive à cause notamment des perturbateurs endocriniens, de la pollution, de toutes
02:52 ces choses-là qui viennent nous faire du mal au cerveau, à ce qu'on mange, etc.
02:58 On a enlevé les peintures au plomb chez nous, on a enlevé l'amiante, mais il en reste encore beaucoup.
03:03 Et puis, il y en a des nouveaux avec tous ces aliments qu'on mange et qui ne sont ni
03:07 bio ni bons pour la santé.
03:10 Pour accompagner un malade de l'Alzheimer, il faut déjà l'aimer beaucoup parce que
03:14 je pense que ça prend beaucoup de temps.
03:16 Et l'accompagner, c'est aussi s'accompagner soi-même, c'est-à-dire que lui va mal, c'est
03:20 à nous de faire qu'il aille le mieux possible dans son mal-être jusqu'à ce que...
03:24 Et la maladie, c'est presque une maladie qui se transmet parce que quand la personne perd
03:28 la mémoire définitivement, après, c'est presque nous qui sommes malades de le voir
03:31 comme ça.
03:32 - Ça va ? Fallait que je te voie en fait.
03:36 - Je vous balade, je vous trimballe, vous me faites un coup de pute comme ça là !
03:50 - Il ne s'en souviendra pas, Andy !
03:52 - Guillaume ? Qu'est-ce que tu fais là ?
03:55 - Bah du coup, comme toi, t'as été important pour moi, bah...
03:58 - C'est mignon.
03:59 - Est-ce que moi, éventuellement, même si t'as de l'argent, tu voudras nous léguer ?
04:02 - Vous êtes au courant qu'il est malade et vous lui avez fait prendre des risques comme
04:10 ça ?
04:11 - Tu ne m'oublies pas.
04:12 - Essayez.
04:13 - Ça permet aussi, ce film, de mettre un peu de rire là-dessus, de mettre un peu de
04:30 détente et d'envisager des bonnes choses autour de ça, même si c'est vrai que les
04:34 retours qu'on a de gens qui ont Alzheimer nous disent que c'est quand même un peu plus
04:38 triste que c'est dans le film, mais je pense que ça doit donner quand même pas mal d'espoir
04:41 à ces gens-là et puis ça s'adresse à tout le monde.
04:44 C'est un film qui n'est pas que sur Alzheimer, c'est pas un film triste, c'est une comédie
04:49 dramatique donc il y a beaucoup de rire et qui s'enchaîne avec des choses plus tristes,
04:53 malheureusement.
04:53 - C'est ça, c'est ça.
04:54 - C'est ça.
04:54 - C'est ça.
04:55 - C'est ça.
04:55 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

Recommandations