• il y a 2 ans

L’ADEME a organisé en partenariat avec le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires l’événement PRIMEQUAL 2023 - Pollution de l’air en ville : de nouvelles connaissances pour réduire les émissions et les expositions.

Si la qualité de l'air en milieu urbain s'est globalement améliorée en quelques décennies, elle reste un enjeu majeur de santé publique.

Des recherches financées par l'Agence de la transition écologique, avec l'appui du ministère en charge de l'environnement, éclairent d'un jour nouveau les moyens pour réduire les émissions et les expositions des polluants atmosphériques en ville : politiques publiques, aménagement urbain, mobilité, mobilisation citoyenne, place du végétal...
Un colloque de restitution de ces travaux (issus du programme Primequal, mais aussi AACT-AIR et DIQACC) s'est tenu le 23 septembre 2023.

Événement adressé principalement aux acteurs et décideurs dans le domaine de la qualité de l’air (collectivités, aménageurs urbains, entreprises, services des ministères et DREAL, agences et instituts publics, associations, etc.) ainsi qu'aux chercheurs.

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00:00 (Musique)
00:16 Voilà, nous allons donc démarrer notre journée.
00:20 Je souhaite tout d'abord la bienvenue à celles et ceux qui sont avec nous
00:25 par l'intermédiaire de leur ordinateur, tablette ou je ne sais quel device.
00:31 Vous êtes nombreux puisqu'il y a cette journée plus de 700 inscrits
00:36 et nous sommes une bonne centaine ici dans la salle du 7e arrondissement de Paris.
00:42 On va passer une bonne journée tous ensemble, riches bien évidemment de retours d'expérience,
00:47 riches d'échanges et je vous précise tout de suite,
00:52 pour celles et ceux qui nous regardent en ligne, que vous pouvez au fil de l'eau
00:57 m'envoyer vos questions sur le chat et je m'en ferai l'intermédiaire auprès de nos intervenants.
01:02 Alors, petite frustration pour celles et ceux qui sont dans la salle,
01:05 moi je regarderai souvent la caméra, bon c'est le privilège du nombre,
01:10 ils sont 600 en ligne, vous êtes une bonne centaine ici, mais on est bien tous ensemble.
01:16 Un grand plaisir d'accueillir Alexandre Dosière et Joséquer pour ouvrir cette journée.
01:23 Alexandre Dosière, sous-directeur au ministère de la Transition écologique
01:28 est en charge dans vos attributions, vous en avez d'autres,
01:31 en charge de la qualité de l'air et Joséquer qui est le directeur ville et territoire durable de l'ADEME.
01:39 Alors je vous propose d'introduire le sujet de notre journée avec quelques informations,
01:47 avec quelques éléments d'état des lieux, et puis ensuite je vous demanderai d'être à l'écoute
01:54 d'une première contribution de Carlos Moreno, il est urbaniste, vous le connaissez certainement,
02:00 c'est l'homme de la ville du quart d'heure, du territoire de la demi-heure,
02:04 et il apporte son regard sur notre sujet d'aujourd'hui, la qualité de l'air dans la ville,
02:13 et ce sera intéressant d'avoir votre commentaire et votre regard. Alexandre Dosière.
02:20 Merci beaucoup. Bonjour à tous. Quelques actualités sur la qualité de l'air.
02:25 Un point qu'il faut rappeler, mais qui est pas une actualité brûlante,
02:29 c'est que la qualité de l'air s'améliore grandement depuis 20-30 ans.
02:32 Il y a des baisses de pollution comme on n'en connaît pas sur les autres types de polluants.
02:37 Donc ça c'est un point important. Pour autant, faut-il ne plus rien faire ? Eh bien non.
02:41 D'une part, on a encore pas mal de population qui est exposée à des dépassements de valeur limite,
02:47 donc avec des risques sanitaires, et j'insiste là-dessus, pour nous la qualité de l'air c'est avant tout
02:51 un risque sanitaire avant d'être un risque environnemental, et en plus l'Organisation mondiale de la santé
02:57 nous indique que ces seuils qu'on considérait comme étant les valeurs à pas dépasser,
03:01 eh bien faut les abaisser. Faut les diviser par 4 pour les oxydes d'azote,
03:05 faut les diviser par 5 pour les particules fines, pour se dire qu'on a à peu près fait le travail sur le plan sanitaire.
03:12 Ce qui veut dire que là où en France on a plus que quelques poches de dépassement de valeur limite,
03:17 eh bien en 2030, en fait, on va se dire à nouveau que toutes les grandes agglomérations de France
03:23 sont en dépassement, voire même peut-être des zones périurbaines, voire rurales,
03:28 on est en train d'évaluer les choses, mais voilà, l'orientation clairement donnée par l'Organisation mondiale de la santé
03:34 puis la Commission européenne, c'est qu'il va falloir trouver des nouvelles actions.
03:40 Alors des nouvelles actions, on en a en stock, chacun d'entre vous en a,
03:47 au niveau national on a le plan national de réduction des émissions de polluants atmosphériques, le PREPA,
03:52 qui a été publié il y a à peine un an, qui traite vraiment plein d'actions sur tous les secteurs.
03:58 Et puis on a aussi les plans de protection de l'atmosphère, on en a une quarantaine en France,
04:04 et il y en a 13 en révision, dont celui du lieu où nous sommes en ce moment, le PREPA d'Ile-de-France,
04:10 qui est en cours de révision, et le point important c'est, son ambition est-elle la bonne,
04:16 pour les 5 ans à venir, est-ce qu'on fait vraiment tout ce qu'on peut le plus rapidement possible ?
04:22 Alors ça ce sont nos plans qualité de l'air, mais il y a plein d'autres plans qui servent la qualité de l'air,
04:29 il y a le plan covoiturage du quotidien, 150 millions d'euros, le plan vélo et mobilité active, 2 milliards d'euros,
04:35 le plan rénovation, 5 milliards d'euros, je pourrais en agréner de nombreux, et en fait tout ça,
04:40 y compris la sobriété énergétique, ça a un grand impact sur la qualité de l'air.
04:46 Donc ces actions sont importantes, les journées comme aujourd'hui permettent sans doute de préparer
04:52 les futurs plans d'action, et donc c'est un point assez important. Sur la qualité de l'air en ville,
04:58 on a deux secteurs, le chauffage au bois, je pense qu'il faut le rappeler, on en parle assez peu,
05:04 et l'autre c'est le transport routier, et là on en parle largement avec les zones à faible émission, je vais y revenir.
05:10 Sur le chauffage au bois, le Parlement a donné le cadre, c'est divisé par deux les émissions de particules fines
05:19 liées au chauffage au bois d'ici 10 ans. Il y a des mesures fortes qui ont commencé à être mises en place
05:26 au niveau local par les préfets, en région Auvergne-Rhône-Alpes, on a des interdictions d'utilisation
05:32 de foyers ouverts dans deux départements et bientôt d'autres territoires, comme le Grésil-Vaudan il me semble.
05:39 Et donc ça c'est le début sans doute d'une interdiction d'utilisation plus forte des chauffages au bois non performants.
05:47 Et puis on a aussi le sujet des aides, les aides à la rénovation, les aides MaPrimeRénov' à quel point le chauffage au bois
05:53 est subventionné par les aides MaPrimeRénov'. Alors il y a un point qui est super important, c'est le renouvellement
05:59 du chauffage au bois, ça c'est très subventionné par MaPrimeRénov', par les fonds Herbois que certains d'entre vous abondent,
06:06 avec l'ADEME évidemment en chef de file. Donc ça c'est des volets importants, mais est-ce qu'il faut aller plus loin
06:12 ou est-ce qu'on est sur une réduction du chauffage au bois domestique ? Voilà, c'est vraiment des sujets qui sont en pleine discussion
06:18 avec les programmations pluriannuelles de l'énergie dans la droite lignée de ce que le Président de la République
06:23 a pu annoncer hier et dimanche soir. Donc le chauffage au bois, ça nous paraît important d'en reparler ce matin,
06:31 et puis bien sûr le transport routier, où là on a le changement de mode de transport vers du covoiturage ou mieux,
06:39 les transports en commun, ou mieux, le vélo, ou encore mieux, la marche. C'est facile à dire comme ça, mais c'est des organisations
06:46 personnelles et des leviers de motivation à trouver. Puis le changement de véhicule. On pourrait lister toutes les aides
06:53 qu'il y a autour des zones à faible émission. Bonus prime à la conversion, bonus malus, les éco-prêts. Enfin voilà, il y a plein d'aides.
07:03 Le leasing auto qui doit être mis en place d'ici la fin de l'année. Mais bon, tout ça vous connaissez, vous connaissez même
07:11 le fonds vert qui devrait être conduit l'an prochain avec 150 millions d'euros pour les collectivités locales pour faire des choses
07:18 en matière de déplacement autour des aides-feux. Mais il y a peut-être un point, et je vais en finir avec ça, sur lequel vous êtes sans doute
07:27 en attente de quelle est vraiment la position du gouvernement. Ce sont les zones à faible émission. Qu'est-ce qui est obligatoire
07:33 en zone à faible émission ? On a eu un dossier de presse en juillet et voilà, je peux vous indiquer que tout ça est encore pleinement
07:41 d'actualité. C'est-à-dire que des zones à faible émission mobilité, on en a 12 aujourd'hui en France. D'ici deux ans, on en aura une quarantaine.
07:51 Et en fait, les zones à faible émission mobilité les plus contraignantes seront sur les agglomérations en dépassement.
08:01 Aujourd'hui, on en compte 5 des agglomérations en dépassement. Ce sont Paris, Lyon, Aix-Marseille, Strasbourg et Rouen.
08:09 Et donc là, on aura les aides-feux telles qu'elles sont écrites dans la loi. C'est-à-dire qu'en ce moment, les véhicules critères 5 sont interdits,
08:15 les voitures critères 5 sont interdites. L'an prochain, ce sera critère 4 et dans deux ans, ce sera critère 3. Et pour les 35 autres aides-feux,
08:22 c'est chaque collectivité qui est responsable de l'ambition de la zone. Hormis le périmètre qui doit quand même être assez conséquent pour être validé,
08:34 savoir quel type de véhicules sont interdits, quel type de vignettes, c'est vraiment la collectivité qui est en pleine responsabilité sanitaire et qui définit ses objectifs.
08:44 En conclusion, si je peux conclure une introduction, un point qui est vraiment important pour nous et que je vois sur tous les sujets dont je m'occupe,
08:53 c'est qu'on ne prend aucune réglementation sans accompagnement. Je pense que ça fait maintenant 8 ans qu'à chaque fois qu'on prépare une réglementation,
09:02 il y a toujours des dispositions d'accompagnement. On réglemente la chaudière, gaz, il y a les aides aux pompes à chaleur depuis un certain temps,
09:09 mobilité, carburant, chèques pour ceux qui vont travailler en voiture, sur plein d'autres sujets, même sur l'agriculture. Je ne vais pas tout détailler aujourd'hui.
09:18 Mais du coup, l'accompagnement et l'anticipation sont vraiment les maîtres mots avant qu'on fasse quoi que ce soit en matière de réglementation.
09:25 Et ça, ça me paraissait un point important. J'espère qu'aujourd'hui, on va continuer d'avancer sur ce sujet.
09:30 Faire tout ce que l'on peut et le plus rapidement possible, nous dit Alexandre Dosière, et aucune réglementation sans accompagnement.
09:40 Vous êtes les acteurs de l'accompagnement par les projets que vous allez nous présenter et partager aujourd'hui.
09:48 Et on est vraiment dans l'actu, avec, vous l'avez dit, cette présentation par le président de la République hier de notre planification écologique,
09:58 qui parle beaucoup justement à la ville, au territoire, au pluriel, que nous allons explorer tous ensemble.
10:05 Joséquer, directeur, territoire, justement, et ville durable à l'ADEME.
10:10 Bonjour à toutes et à tous. Par rapport à l'actualité que vient de balayer Alexandre Dosière, si je focalise un petit peu sur le rôle de l'ADEME dans tout ça,
10:20 l'ADEME est présent à peu près sur tous les sujets qu'il vient d'évoquer, que ce soit en production d'expertise, de connaissances, en production d'accompagnement des acteurs, en financement.
10:31 Il a évoqué les transports, il a évoqué la rénovation des bâtiments, il a évoqué des sujets plus directement en qualité de l'air.
10:41 Tout ça, ça nous parle évidemment au quotidien et on est aux côtés du ministère pour avancer sur tous ces sujets.
10:48 Si on focalise un petit peu plus sur la dimension recherche qui nous anime aujourd'hui, qui est une des dimensions du sujet, rappelez que depuis l'origine,
10:58 ça fait une trentaine d'années que l'ADEME soutient des travaux de recherche, des études et des thèses qui sont menées par des organismes de recherche,
11:06 des instituts techniques spécialisés ou des entreprises pour acquérir les connaissances et les outils nécessaires qui ont permis de progresser, comme l'a dit Alexandre.
11:14 Ce sont des recherches qui ont contribué à caractériser les émissions de polluants par les différentes sources impliquées,
11:23 l'exposition des populations et des écosystèmes ou agro-systèmes et puis les impacts sanitaires et environnementaux associés.
11:31 Ça permet également d'évaluer des solutions pour prévenir ou au moins réduire les situations de pollution.
11:40 Le programme PRIMEQUAL, je rappelle pour ceux qui n'ont pas forcément la mémoire de son intitulé, ça veut dire Programme de Recherche Interorganisme pour une meilleure qualité de l'air,
11:52 interorganisme parce qu'il est co-animé par le ministère et par l'ADEME depuis l'origine.
11:57 Il a permis d'accompagner à ce jour plus de 300 projets sur les problématiques de pollution de l'air, intérieure comme extérieure, de pollution urbaine,
12:07 qui est le sujet traité aujourd'hui. Ce sujet avait été choisi pour l'appel à projet 2018.
12:15 Là aussi je vais vous citer son intitulé complet, ça s'appelait "Vie des qualités de l'air, gouvernance et approche intégrée des dynamiques urbaines en faveur de la qualité de l'air".
12:25 C'est à dire qu'au-delà de l'aspect technique, il y a aussi une dimension SHS, science humaine et sociale, importante dans cet appel à projet.
12:32 Dans ce cadre de Primecoil 2018, 6 projets ont été soutenus et vont vous être présentés aujourd'hui.
12:42 Je dirais également que l'ADEME et le ministère ont souhaité regrouper ces résultats Primecoil avec ceux d'autres projets,
12:51 des projets complémentaires issus d'autres appels à projet de recherche de l'ADEME, comme ACTER, qui implique les collectivités territoriales,
13:00 ou DICAC, sur les changements de comportement.
13:04 Et donc de proposer à des acteurs de la qualité de l'air en ville de témoigner sur leurs expériences et initiatives mises en oeuvre sur les sujets abordés.
13:12 Ce qui fait qu'aujourd'hui on évoquera une quinzaine de ces projets.
13:18 Ces résultats de travaux de recherche ont bien sûr vocation à être valorisés et transférés vers les utilisateurs potentiels pour répondre aux enjeux sociétaux et passer à l'action.
13:32 A l'occasion du colloque aujourd'hui, sont édités un recueil de résumé des projets présentés aujourd'hui, et une plaquette de synthèse à destination des décideurs et acteurs confrontés à la pollution urbaine.
13:45 Ces deux documents sont d'ores et déjà en ligne.
13:49 En complément, vous trouverez la 44e lettre de recherche de l'ADEME, qui présente les projets sciences humaines et sociales soutenus par les programmes de l'ADEME que je viens de citer.
14:01 Il y a encore beaucoup de travail, tout n'est pas résolu, comme l'a dit Alexandre, malgré les progrès accomplis grâce à ces travaux.
14:09 On a encore une édition de Primecoil en cours et une édition de Cortea. Cortea, c'était notre autre appel à projet qui veut dire connaissance, réduction à la source et traitement des émissions dans l'air.
14:22 Je rappelle que depuis 2020, on a regroupé ces deux appels à projet en une seule qui s'appelle ACACIA.
14:30 Le prochain rendez-vous concernant Cortea sera le 28 novembre.
14:41 Ce sera en ligne.
14:43 Le 28 novembre sera la 7e journée de restitution du programme sur la caractérisation et la réduction à la source des émissions de polluants de l'air.
14:51 Voilà pour les annonces pratiques. Je voudrais juste terminer l'intervention pour remercier vivement tous les membres du groupe de travail d'organisation de cette journée,
15:02 qui sont issus du comité scientifique et du comité d'orientation de Primecoil, qui nous ont appuyés bénévolement, le ministère et l'ADEME, dans l'organisation de cet événement et dans la préparation des publications que je viens de citer.
15:14 Il y a les deux volets que vous avez rappelés. Prévenir et réduire les situations de pollution. 300 projets, vous allez dire sur étagère mais surtout en mouvement.
15:28 Avez-vous des choses à nous dire sur l'évaluation globale et macro de ces 300 projets ? Quelles sont les grandes tendances ? Qu'est-ce qui a avancé ? Qu'est-ce qui stagne ? Parce qu'il y a de la matière, il y a de l'actif.
15:48 Je pense qu'il faudra interroger dans la journée les participants ADEME à ces projets-là. C'est sûr que ça constitue une très très grande richesse. Des fois, on a l'impression d'avancer pas à pas.
16:00 C'est sûr que parmi ces projets, il y en a qui sont plus marquants que d'autres. J'ai en souvenir par exemple tous les projets qui ont permis d'avancer sur la problématique de la pollution du chauffage au bois.
16:15 Avec tous les événements de la vallée de l'Arve qui ont été des événements marquants dans la connaissance du sujet, dans la découverte de l'importance du sujet.
16:24 On remet le couvert aujourd'hui encore.
16:26 Qui ont vraiment fait avancer les choses.
16:30 Alors messieurs, je vous propose d'écouter Carlos Moreno. Carlos Moreno, urbaniste qui travaille pour de nombreuses métropoles un peu partout dans le monde.
16:41 Je crois qu'il travaille en France auprès de 7 métropoles. C'est l'homme de la ville du futur. C'est lui qui a conçu l'approche de la ville du quart d'heure et le territoire de la demi-heure.
16:56 Parce qu'on ne pense pas que zone urbaine, mais c'est l'ensemble des territoires qui sont concernés.
17:02 On va l'écouter pour une première séquence sur les constats qu'il fait sur l'impact qualité de l'air pour la ville du futur.
17:12 Je vous demanderai de réagir, après on l'écoutera sur des propositions qu'il nous fait. Écoutez.
17:18 Tout le rapport sur la santé urbaine se succède depuis à peu près 20 ans. L'air est pollué, les particules fines sont très dangereuses pour notre santé.
17:32 Nos enfants sont asphyxiés, la respiration dans des temps qui deviennent de plus en plus caniculaire affecte également les personnes âgées.
17:44 Nous sommes dans des pays qui vieillissent aussi. Les vieillissements amènent beaucoup de fragilités. Nous avons beaucoup de vulnérabilités.
17:54 Donc la santé urbaine est aujourd'hui au cœur de nos réflexions. Nous avons le soutien des grandes organisations mondiales, comme la ONU par exemple,
18:04 qui nous dit que la santé urbaine est avant tout notre manière de vivre. Rien que marcher tous les jours 15 minutes diminue les 2% de la morbidité.
18:14 Faire 45 minutes de vélo tous les jours diminue de plus de 55% la morbidité. Lutter contre l'obésité, lutter contre les maladies cardiovasculaires,
18:28 ce sont des choses simples. Retrouver à proximité la marche, la végétalisation, les parcs, l'eau, c'est un devoir.
18:40 Aujourd'hui, avec la ville d'Icardeur, le territoire des demi-heures, nous pouvons contribuer à avoir une meilleure santé physique et mentale.
18:49 La santé est au cœur des questions d'aménagement. Vous avez fait vos 4 minutes à pied, vos 45 minutes de vélo aujourd'hui, messieurs ?
18:58 À pied, oui. Je pense à pied, mais aujourd'hui est peut-être exceptionnel. Mais c'est assez important. C'est vrai, les écoquartiers, les villes du futur,
19:08 c'est des choses qui sont belles, qui sont en bois, qui sont chauffées au solaire. C'est beau, mais c'est surtout un endroit où on vit.
19:18 Les émissions carbone, c'est quelque chose, mais les particules, la santé des gens qui y habitent, c'est le point principal.
19:25 Et je pensais qu'avec les crises Covid qu'on a eues, ça reviendrait sur le devant de la scène. Alors c'est revenu, évidemment,
19:31 mais c'est peut-être un peu en train de repartir aussi vite que c'est venu. Ce sujet, la santé des gens qui habitent en ville, c'est vraiment un beau témoignage.
19:39 Oui, et puis les vulnérabilités dont il parle sont grandissantes, les canicules à répétition et tout ce que l'on subit là aujourd'hui.
19:49 De l'importance d'agir, vraiment, je reprends votre terme, faire tout ce qu'on peut et le plus rapidement possible.
19:57 Joséquer? Oui, puisque vous posez une question perso, je suis à 40 minutes par jour, 2 fois 20, puisque je suis à peu près à 1,6 km de l'ADEME à Montrouge.
20:10 Voilà un autre sujet perso, c'est que comme l'ADEME était basé précédemment au bord du périphérique, je suis devenu asthmatique au bout de 7 ans d'ADEME au bord du périphérique.
20:24 L'ENOX tous les jours, donc c'est du concret.
20:28 Sinon dire que cette question de la ville du quart d'heure, de la demi-heure, etc. c'est complètement structurant, c'est le point de départ.
20:39 Et donc il y a derrière ça les formes urbaines, l'étalement urbain, le zéro artificialisation net qui est aujourd'hui un très gros sujet, les ZFE etc.
20:49 Donc tout ça se tient, c'est les enjeux d'urbanisme et d'aménagement qui ont été suivis.
20:55 Peut-être, puisqu'on se focalise un petit peu plus sur la marche, dire que l'ADEME, dont ses multiples soutiens de démarches d'accompagnement, soutient en ce moment un appel à projet marche,
21:07 qui est financé dans le cadre de l'astreinte conseil d'état. J'en ai pas parlé tout à l'heure, mais je rappelle que l'état français sur le contentieux national a été condamné par le conseil d'état
21:18 à une amende de 10 millions qui a été répartie entre plusieurs organismes d'intérêt public, dont l'ADEME.
21:24 Et donc l'ADEME consacre cette part de la somme, on en a à peu près un tiers, à faire de la communication, comme l'a évoqué Alexandre, sur le chauffage au bois et sur la mobilité,
21:37 à soutenir un appel à projet sur l'agriculture à qualité de l'air, donc ça c'est pas le sujet d'aujourd'hui, et puis sur les dispositifs en soutien aux dispositifs en herbe.
21:46 Et puis cet appel à projet marche qui est dans le coeur du sujet, ça veut dire quoi ? La marchabilité, c'est rendre la marche possible à des endroits où elle est compliquée,
21:59 quand il faut franchir des voies ferrées, quand il faut franchir un périphérique, quand il faut franchir un grand carrefour, où il y a des voies urbaines compliquées, faire des raccourcis dans des zones pour gagner du temps, etc.
22:11 Donc c'est très concret, ça paraît à petite échelle, mais en fait c'est très déterminant pour la vie quotidienne et donc ce sujet de marchabilité de la ville.
22:22 Et donc c'est vertueux de faire des lois retoquées, ça finance des actions positives aussi.
22:30 Ouais, enfin on pourrait aussi avoir ces financements en dehors de cadre.
22:34 Alors on va le réécouter Carlos, on l'a rencontré il y a moins d'une semaine, sur ses propositions, évidemment ça tourne autour, vous l'avez dit Joséquer, de la ville du quart d'heure, du territoire de la demi-heure. Écoutez-le.
22:48 Nous parlons de la ville du quart d'heure et du territoire de la demi-heure pour évoquer le besoin d'être informé de la manière de vivre dans nos villes et nos territoires pour diminuer les longs déplacements qui sont source de fatigue et de mauvaise qualité de vie.
23:09 Pour réduire les longues distances, pour avoir plus de services de proximité, plus d'emplois local, plus de circuits courts, plus de matières premières locales.
23:19 Partir vers une ville ou un territoire polycentrique, multi-services, multi-usages, voilà. Révitaliser la vie et l'économie.
23:29 Je regardais une étude qu'a publiée l'INSEE la semaine dernière qui dit que, hors Paris, hors Ile-de-France, 83% des déplacements domicile-travail se font en voiture.
23:42 Se font encore en voiture. Et sur les 5 premières régions émettrices de carbone, la moyenne des déplacements tourne autour des 45km à l'air tour sur une journée.
23:58 Commentaire sur ce qu'on vient d'entendre ? Monsieur Dozière, monsieur Kerr ?
24:04 Par rapport à ce que vous venez de dire, c'est sûr que plus on a des moyens de transport rapides, plus on va loin. C'est le temps de transport qui est plutôt une constante.
24:14 Cette facilité de vitesse qu'a permise la voiture thermique jusqu'à présent, maintenant c'est un peu compliqué pour revenir en arrière. Les efforts des politiques publiques sont très importants à mener.
24:31 Tout à fait. Mais toutes les réglementations dont vous parliez doivent être accompagnées. C'est ça qui est très important. Monsieur Dozière ?
24:42 C'est un point important. Passer de la ville du quart d'heure en voiture à la ville du quart d'heure en vélo ou la ville du quart d'heure à pied, effectivement, c'est ça l'enjeu.
24:52 Ce qui est difficile, c'est que la voiture reste là et est encore possible. Donc aujourd'hui on a le choix entre la ville de 5 minutes en voiture ou la ville du quart d'heure en vélo.
25:01 C'est peut-être aussi pour ça que l'accompagnement ça marche, mais les réglementations aideront peut-être à convaincre les derniers.
25:10 Merci beaucoup messieurs. Aujourd'hui nous allons travailler autour de 3 sessions. Une ce matin, deux cet après-midi. Ce matin, notre thématique c'est agir sur la mobilité.
25:24 Je dirais même les mobilités, bien évidemment. Nous travaillerons jusqu'à 12h et nous reprendrons nos travaux à 13h15.
25:32 Avec une pause au milieu de l'après-midi, nos travaux se termineront ce soir à 17h10. Vous êtes nombreux à être inscrits à cette journée, près de 700 personnes.
25:44 Ce qui est intéressant, j'ai le dispatch des qualités, elles sont nombreuses, de celles et ceux qui sont inscrits. C'est à peu près égal sur 6 familles de participants.
25:56 Les collectivités, les entreprises, les services et agences publiques, bureaux d'études, associations et chercheurs, bien évidemment.
26:04 Ils sont à la fête aujourd'hui vu qu'ils vont nous présenter leurs projets. Alors tout au long de la journée, celles et ceux qui sont à distance,
26:12 vous pouvez nous envoyer au fil de l'eau vos questions. Je les reçois sur ma tablette et je m'en ferai l'intermédiaire.
26:20 N'hésitez pas et n'attendez pas la fin d'une prèse pour réagir, commenter. Vous pouvez aussi sur le chat mettre des ressources.
26:28 Si vous avez envie de nous partager un lien sur une étude, sur un article, un document, vous pouvez le faire.
26:36 Ça sera intéressant et toutes ces ressources, je le dis pour ceux qui sont dans cette salle, seront mises à votre disposition.
26:45 Une consigne pour les speakers, l'essentiel d'entre eux viendront sur cette scène mais on en aura deux je crois à distance.
26:55 Une consigne vraiment sur le timing. Vous allez intervenir sur des séquences de 5, 10, 15 minutes au pupitre ou à côté de moi avec un échange.
27:07 Pour les intervenants au pupitre, je vous donnerai votre timing et une minute avant la fin de votre temps, je vous dirai qu'il ne restera qu'une minute pour mettre la pression.
27:19 Mais c'est important qu'on puisse terminer à l'heure comme on a commencé à l'heure. C'est tout ce qu'on doit à ceux qui sont à distance.
27:29 Merci beaucoup messieurs, je vous invite à rejoindre la salle et on va tout de suite entrer.
27:35 [Applaudissements]
27:37 [Musique]

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