Les fausses alertes à la bombe se multiplient

Touche pas à mon poste

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Transcript

00:00 Ce ne sont que des blagues, de mauvaises blagues.

00:02 De quoi s'agit-il exactement ?

00:04 – D'abord c'est un phénomène qui est pris très au sérieux par nos autorités.

00:06 Je vous rappelle que le 19 mars 2012, à l'école aux Aratora,

00:10 il y avait Mohamed Meras, le terroriste islamiste qui avait tué Arieh Gabriel,

00:13 ses enfants de 5 et 4 ans, et Jonathan le professeur.

00:15 Et donc du coup aujourd'hui, la menace terroriste sur le pays est extrêmement élevée.

00:18 Tous les indicateurs des services de renseignement nous amènent à dire

00:20 qu'il peut y avoir une attaque qui se commet sur le territoire national.

00:23 Et donc du coup, ces alertes à la bombe, dont vous l'avez rappelé,

00:26 160 établissements sur 46 départements depuis le début de l'année

00:29 sont assez importantes, c'est même une explosion des signalements.

00:32 Et à chaque fois, ça entraîne l'intervention des polices,

00:34 la fermeture des établissements, le déminage, pour lever le doute,

00:37 c'est-à-dire pour être sûr qu'il n'y ait pas de bombe déposée

00:39 ou que l'établissement ne fera pas l'objet d'une attaque.

00:41 – Non mais ce qui paraît incroyable, c'est qu'on a le sentiment que c'est un jeu,

00:43 parce que c'est souvent de très jeunes adolescents qui envoient ce type de messages.

00:48 – Vous avez parlé de Grenoble aujourd'hui, avec les 8 établissements

00:50 qui ont été fermés par le préfet de l'ISER en lien avec le rectorat de l'ISER.

00:54 Hier, dans Grenoble, il y a un collège qui a été fermé

00:57 et les services de la police judiciaire et de la sûreté départementale

01:01 ont identifié un jeune gamin de 12 ans qui est féru d'informatique

01:05 et donc qui a reconnu les faits et qui en réalité est celui

01:08 qui a proféré les menaces d'attaque de cet établissement

01:10 et qui a entraîné sa fermeture et donc l'absence de cours.

01:13 Et en plus, le but c'est de créer un chaos, une panique, une terreur

01:16 par rapport à ces menaces auprès de l'équipe éducative,

01:18 auprès des collégiens et des lycéens.

01:21 Et c'est quelque chose qu'il faut prendre au sérieux.

01:22 Vous savez que ceux qui font ça risquent deux ans d'emprisonnement

01:24 et 30 000 euros d'amende.

01:25 Donc ce n'est pas être un simple plaisantin, c'est être un voyou, un délinquant.

01:29 Quand on fait ça.

01:30 – Juste une chose, est-ce que vous êtes certain, Mathieu Vallée,

01:32 que ça ne part pas des réseaux sociaux ?

01:33 Est-ce que ce n'est pas, je ne sais pas, un défi qui aurait été lancé

01:36 sur les réseaux sociaux ?

01:37 – Vous avez raison, dans la police, on se moderne parfois tardivement.

01:39 Mais la cybercriminalité, quand vous êtes sur Internet,

01:42 par les escroqueries, les abus de confiance,

01:43 les usages de moyens de paiement qu'on peut vous voler à votre détriment

01:47 et dont les citoyens sont de plus en plus victimes,

01:49 et vous avez aussi ces escroqueries à la vidéo sexuelle

01:52 lorsque vous êtes filmé à votre insu.

01:54 Et ça, ça fait partie effectivement des moyens de messages récryptés,

01:57 des fausses adresses e-mails générées pour annoncer des alertes à la bombe

02:01 par les établissements scolaires ou par des appels mavillants

02:03 qui sont beaucoup moins nombreux.

02:04 Et aujourd'hui, la police, elle doit mieux se former,

02:07 par une école de la cybercriminalité, mieux s'équiper.

02:08 Parce qu'on voit bien que les délinquants en 3.0 sont mieux habitués,

02:12 mieux ferrus et mieux rodés aux réseaux sociaux,

02:14 aux messages récryptés que la police nationale.

02:16 Et demain, ça sera la première criminalité sur Internet

02:19 parce que les voyous ne seront plus uniquement dans la rue

02:21 à vous voler votre téléphone portable, à vous arracher votre sac à main,

02:23 mais ils seront sur le Darknet, ils seront sur les réseaux sociaux,

02:25 ils seront sur Internet pour faire des victimes,

02:27 et ce qui oblige la police à se moderniser.

02:29 – Sacha ?

02:30 – Non mais là, vous avez rappelé les chiffres,

02:31 160 établissements dans plus de 45 départements.

02:34 Lundi, c'est près de 5000 élèves qui ont été évacués dans le 94

02:37 dans plusieurs villes, Champigny, Créteil, etc.

02:39 Là, on ne parle pas d'élèves qui appuient sur une alarme incendie

02:42 pour échapper à un contrôle.

02:43 On parle d'alertes à la bombe.

02:44 Ce sont des choses qui peuvent être très graves,

02:46 avec des décès, un attentat, c'est quelque chose de très grave.

02:49 Donc j'espère que la justice sera plus rapide et plus ferme

02:54 envers les étudiants qui font ça, les établissements aussi,

02:56 parce qu'on ne peut pas laisser traîner ça.

02:58 Là, on a rappelé, deux ans de prison et 30 000 euros d'armande,

03:00 on sait très bien que ça n'arrivera jamais.

03:02 – Mais oui, vous avez raison, mais les parents,

03:04 parce que l'adolescent, il a 12 ans,

03:06 est-ce que les parents sont responsables dans ces cas-là ?

03:07 – Oui, dans notre pays, en fait, la majorité pénale est à 18 ans,

03:11 en dessous de 13 ans, on est considéré comme irresponsable,

03:13 si j'ose dire, pénalement, et à partir de 13 ans,

03:15 la responsabilité des parents est engagée, de toute façon,

03:17 la police, l'école, les éducateurs, les quartiers ne pourront jamais

03:21 remplacer l'amour et l'éducation des parents.

03:23 Moi, j'ai été élevé par une mère seule dans une cité du nord de la France,

03:26 et jamais la République ou ses institutions n'auraient pu remplacer

03:29 l'amour et l'éducation d'une mère.

03:30 Et donc, effectivement, il faut que les parents soient conscients

03:33 que quand leur gamin… – Ils risquent en quoi, les parents, concrètement ?

03:34 – Ils risquent d'être mis en cause dans le délaissement

03:37 ou l'abandon de l'éducation de leur enfant,

03:39 parce que c'est très difficile à déterminer,

03:41 mais par contre, la responsabilité parentale est engagée,

03:43 et en fait, au-delà de les culpabiliser, il faut leur dire "on a besoin de vous".

03:46 Allez sur Internet, allez sur les réseaux sociaux,

03:48 allez sur les plateformes, allez sur l'ordinateur,

03:49 ce n'est pas simplement pour étudier ou aller sur Wikipédia,

03:52 mais c'est aussi parfois pour faire des infractions,

03:54 et puis on voit que ces gamins, souvent, c'est pour faire des trophées,

03:56 c'est pour se faire briller et chercher la lumière

03:58 sur les sites de jeux vidéo en ligne ou sur les réseaux sociaux,

04:00 pour se faire une notoriété par rapport à ces alertes à la bombe,

04:03 et notamment en piratant les systèmes informatiques

04:05 des établissements et des élèves pour pénétrer dans le système

04:08 et faire des menaces telles qu'on les connaît.

04:09 – Pour l'instant, c'est une mauvaise blague,

04:10 mais vous avez rappelé effectivement que l'alerte était au maximal,

04:12 ça, on l'avait peut-être un peu oublié,

04:14 que la France était sous menace terroriste.

04:16 – Vous savez, les services de renseignement travaillent souvent dans l'ombre,

04:18 la Direction de Général Sécurité Inter,

04:19 les services de renseignement territoriaux et la préfecture de police,

04:22 et tous les deux mois, dans notre pays, on déjoue un attentat

04:24 pour éviter qu'on ait du sang qui coule dans nos rues

04:25 comme on a connu dans le passé.

04:26 – Merci beaucoup Mathieu Radine.

04:27 [Musique]

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