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Transcription
00:00 comme on disait hier quant aux informations qui nous parviennent du front russe.
00:03 Exactement, on est en droit de s'interroger sur la véracité des informations qui sont à partager,
00:08 parler de quand, quand on écoute cet enregistrement.
00:12 Il a été publié par le service de renseignement ukrainien.
00:16 On entend un homme présenté comme un soldat russe en pleine conversation avec son épouse.
00:23 La femme raconte à son mari avoir vu à la télévision russe
00:28 des images de la ville de Robotny dans laquelle des soldats parviennent à reprendre une partie de la ville
00:36 qui a pourtant été reconquise par les ukrainiens il y a un mois déjà.
00:41 Son mari se montre bien plus prudent et il explique que tout ça ce sont des conneries.
00:48 Écoutez son explication.
00:50 J'ai également enregistré des conneries sur la caméra de mon téléphone,
00:54 montrant que nous nous battons à merveille, que nous nous défendons courageusement.
00:58 Mais ce n'est que de la mise en scène.
01:00 Il raconte à son épouse avoir lui aussi été sollicité pour filmer des vidéos de victoire sur le front.
01:09 Mon commandant m'a demandé de tourner une vidéo inspirée de la 9e compagnie
01:16 en me disant que je serai le futur Fedor Bondarchuk,
01:21 en référence à un film de guerre très populaire en Russie,
01:24 en référence également à son réalisateur. Forcé, l'homme s'est donc exécuté.
01:31 J'ai habillé tous mes soldats, je les ai placés ici et là.
01:34 Et puis je me suis promenée en les filmant dans les tranchées
01:37 pour montrer à quel point ils se battent bien ici.
01:41 Toutes les vidéos ont ensuite été envoyées à certains de nos supérieurs.
01:46 Une mise en scène qui jure avec la réalité des combats selon lui.
01:51 Il raconte à son épouse avoir perdu énormément d'hommes,
01:55 que d'autres ont été blessés, qu'il est très difficile de récupérer les corps.
02:01 Il y a un corps qui vit à 100 mètres de notre position
02:05 et nous ne pouvons même pas le ramasser.
02:08 Impossible de savoir de quel front l'homme combat,
02:12 de quel front l'homme parle, où il combat.
02:14 Il ne précise jamais son unité.
02:18 Impossible de savoir non plus si cette vidéo, si cet appel est authentique,
02:23 si les faits relatés sont réels, où ils se sont déroulés,
02:27 à quel moment ils sont déroulés.
02:30 Pas de réponse, pas d'indication précise dans cette vidéo.
02:33 Alors il faut préciser également que ce n'est pas la première fois, Nivine,
02:37 que les Ukrainiens publient des appels qu'ils auraient interceptés.
02:40 Non, au contraire, c'est même devenu extrêmement fréquent
02:44 selon nos confrères de Reuters.
02:47 En un mois, le Renseignement ukrainien a publié pas moins de 18 appels téléphoniques
02:53 passés par des soldats russes.
02:56 À chaque fois, les propos tenus sont très spectaculaires.
03:01 Un soldat explique par exemple qu'il prie pour être blessé
03:05 dans le but de rentrer chez lui.
03:07 Un autre parle de 600 hommes qui auraient été tués.
03:11 Un autre explique, là aussi encore dans un appel téléphonique,
03:14 que la guerre va durer jusqu'à 2026.
03:17 Des camions remplis de cadavres sont mentionnés
03:21 dans une conversation entre deux soldats.
03:25 Notre groupe de saboteurs a détruit le barrage de Kharkovka.
03:28 Voilà quelques-uns, quelques-unes des conversations interceptées par les Ukrainiens.
03:34 Souvent, ces vidéos sont invérifiables parce qu'elles sont publiées
03:38 justement, uniquement par les services de renseignement ukrainiens,
03:43 sans trop de détails.
03:45 Il y a deux possibilités.
03:46 La première possibilité, c'est que ces vidéos, elles sont authentiques.
03:51 Les Ukrainiens parviennent de mieux en mieux à intercepter les conversations des Russes,
03:55 ou alors les Russes ne sont pas forcément très prudents.
03:58 Une autre possibilité, à la lecture de toutes ces conversations,
04:03 tout cela est finalement trop beau pour être vrai.
04:06 Les Ukrainiens utilisent de fausses conversations pour ridiculiser l'ennemi,
04:11 pour raviver également le sentiment patriotique.
04:14 Finalement, il s'agit de propagande, impossible évidemment de trancher,
04:19 mais il faut évidemment rappeler que cette guerre,
04:20 c'est aussi une guerre de l'information,
04:22 une guerre de la communication entre les deux camps.
04:24 Oui, évidemment. Merci beaucoup, Nivine Pautreau.
04:27 Ceci dit, alors ça peut être du fantasme, effectivement, c'est compliqué.

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