L'invité du jour - Yvan Attal

  • l’année dernière
Thomas Sotto et Marie Portonalo reçoivent aujourd'hui Yvan Attal, à l'affiche de la pièce Vidéo Club au théâtre Antoine, avec Noémie Lvovsky. 

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Transcript
00:00 Yvan Attal est l'invité de Télé Matin. Bonjour Yvan Attal.
00:03 - Bonjour. - Bienvenue.
00:04 Merci d'être ici.
00:05 Alors bon, vous êtes à l'affiche avec Noémie Lovski de la pièce "Vidéoclub" qui est au Théâtre Antoine.
00:09 - Génial. - Voilà, c'est ce que j'allais dire.
00:11 Thomas Sautot n'arrête pas d'en parler. Il me dit "c'est formidable", etc.
00:14 - Mais il a bien raison. - Bah oui, il a bien raison.
00:16 C'est l'histoire de Justine, Juju et Jean-Marc, vous et Noémie Lovski, vous êtes mariés depuis 25 ans.
00:22 Et un jour, vous recevez un mail étrange. Racontez-nous ce qui se passe quand vous ouvrez ce mail.
00:27 Surtout, effectivement, Juju, ma femme, depuis 25 ans, on est dans notre cuisine, on dîne et elle reçoit un mail.
00:34 On finit par cliquer sur le mail et on se rend compte qu'on est filmé en direct dans notre cuisine.
00:39 On trouve une mystérieuse caméra donc planquée quelque part.
00:43 Et à partir de là, on va débrancher cette caméra évidemment qui nous affole, qui nous filme, qui a installé cette caméra.
00:50 Mais à partir de là, on va continuer à recevoir des e-mails avec des liens.
00:55 On ne peut pas s'empêcher de cliquer et on va voir des choses qui nous compromettent chacun notre tour.
01:00 Et tout l'enjeu de la pièce, c'est de faire quand même gober à l'autre ce qu'il vient de voir.
01:05 Donc on est obligé de déployer des talents de mauvaise foi totale jusqu'au moment où les mails deviennent de plus en plus compromettants et mettent le couple en danger.
01:13 C'est un peu une radiographie de la vie de couple au fil des ans.
01:16 - 25 ans de vie commune. - C'est ça, 25 ans.
01:18 Alors c'est un peu comme les punaises de lits, votre pièce. C'est une pièce qui rend parano.
01:22 Est-ce qu'après avoir lu le texte, vous êtes allé voir, vous, dans votre bibliothèque, dans votre salon, s'il y avait une caméra, s'il avait été filmé ?
01:27 - Non, j'ai pas d'angoisse de ce genre. J'en ai d'autres. - C'est quoi vos angoisses ?
01:31 - J'en ai beaucoup des angoisses. - Les punaises de lits, ça vous angoisse ?
01:34 Oui, j'imagine que si j'en trouvais, je ne serais pas très content.
01:39 Vous avez parlé de la mauvaise foi du couple. Est-ce que c'est ça aussi le secret d'un couple qui dure ?
01:45 Avoir un petit peu de mauvaise foi, un petit peu de drôlerie ?
01:48 Je ne dirais pas mauvaise foi, mais je dirais un peu de mystère.
01:52 Il faut admettre... Je veux dire, on n'est pas obligé de les regarder, ces images, non plus.
01:57 Ça raconte ça aussi, la pièce et l'obsession qu'on a avec toutes ces images, ces écrans.
02:01 À chaque fois qu'on nous envoie quelque chose, on ne peut pas s'empêcher de cliquer et de regarder.
02:05 C'est vrai qu'elles sont toxiques, ces images. Alors évidemment, il y a quelqu'un qui nous veut du mal, apparemment.
02:10 Mais c'est quand même fou de se regarder.
02:17 Vous seriez capable de résister, vous, sincèrement ?
02:19 Je crois que je ne serais pas capable.
02:21 On clique, on y va.
02:22 Je vais même vous avouer une chose. À l'apparition des portables, donc il y a quelques années,
02:27 j'avais un copain bien placé qui m'avait donné un numéro de téléphone
02:31 pour pouvoir écouter toutes les messageries sans que vous soyez découvert.
02:38 Ça veut dire que vous pouviez écouter, d'ailleurs.
02:40 Vous appeliez quelqu'un et vous écoutiez sa propre messagerie ?
02:42 Exactement. Et les messages restaient nouveaux.
02:45 Ça veut dire que lui ne pouvait pas savoir.
02:48 C'est un truc de dingo, ça.
02:49 C'est les écoutes de Snowden.
02:51 Je ne pouvais pas résister. Je lui ai dit "donne-moi ce numéro".
02:54 Qu'est-ce que vous avez découvert ?
02:55 Mais je n'ai rien découvert. J'ai découvert surtout que c'était terrifiant.
03:00 Parce qu'évidemment, je m'en suis servi.
03:02 Bien sûr, en fait, ça devient une machine infernale.
03:04 Mais au premier coup de fil, je me suis dit "mais j'ai envie de savoir rien du tout".
03:08 C'est affreux, en fait, de rentrer comme ça dans la vie des gens.
03:12 Faut-il séparer l'homme de l'artiste ? Vous êtes en couple depuis 30 ans.
03:15 Dans la vraie vie, avec quelqu'un qu'on connaît bien, c'est Charlotte Gainsbourg.
03:18 C'est quoi vos petits mensonges du quotidien à vous, Yvan Attal ?
03:21 Ça ne sortira pas de cette pièce ou pas de l'Union Européenne ?
03:23 Évidemment, ça ne va pas sortir de cette pièce.
03:25 Dans ma cuisine, dans la pièce, il y a une caméra. Là, il y en a à peu près 28.
03:29 Donc, non, on parlait de mystère.
03:32 Il faut rester mystérieux. On ne peut pas tout se dire.
03:35 Encore moins à la télévision.
03:36 Vous n'êtes pas marié, c'est ça ?
03:37 Non.
03:38 Vous ne voulez pas finir comme Juju et Jean-Marc ?
03:40 Je n'aimerais pas quand même.
03:42 C'est le mariage qui détruit tout ?
03:44 Ce n'est pas que ça détruit, mais c'est vrai que le quotidien, les années, il faut rester vigilant.
03:50 Mais ça, c'est pareil pour le couple marié ou non marié.
03:52 Comment ?
03:53 C'est pareil pour un couple marié ou non marié.
03:54 Absolument. Je pense que le mariage ne change absolument rien.
03:57 Mais effectivement, on s'étouffe.
04:00 En même temps, ils sont assez beaux quand même, les deux héros de cette pièce.
04:04 Il y a quelque chose de touchant chez eux, chez Juju et Jean-Marc ?
04:06 Oui, parce que la pièce est touchante, parce qu'ils s'aiment, parce que la pièce finit par parler de ça.
04:12 Elle est très drôle dans un premier temps, et puis il y a quelque chose de mélancolique qui s'installe.
04:18 Et puis c'est aussi parce que je crois qu'on s'aime, j'ai une partenaire que j'aime.
04:23 Ça, c'est bien, qui est formidable comme vous. Je suis très gentil, moi, ce matin.
04:27 Il y a votre fille Alice qui a un petit message pour vous, figurez-vous.
04:30 Ah, Alice !
04:33 Coucou papa, France 2 m'a demandé de leur faire part d'une petite anecdote familiale.
04:37 Maman m'a dit qu'elle cautionne le fait que je parle de cette anecdote.
04:40 Donc je voulais te demander, qu'est-ce que tu as fait une ou deux fois en public
04:44 qui fait beaucoup rire la famille, mais qui pourrait choquer d'autres ?
04:47 Un indice est que quand vous étiez plus jeunes, toi et maman, tu l'as fait dans un musée.
04:52 Je suis désolée, mais vous êtes absolument obligé de nous raconter.
04:56 Merci Alice, merci d'avoir parlé avec nous, c'est sympa.
04:58 D'abord, je comprends ce qui s'est passé hier soir.
05:02 Je suis rentré, et elle parlait avec sa mère, elle est à New York,
05:08 elle parlait avec sa mère et elles m'ont caché quelque chose.
05:10 J'ai senti qu'il y avait un truc bizarre.
05:13 C'était pour TéléMath.
05:14 C'est vous qui avez dit qu'il ne fallait pas tout se dire.
05:16 Mais alors ça, je ne sais pas si je peux.
05:18 Ah si, elle a dit que maman avait validé.
05:22 Mais ce n'est pas le problème de maman.
05:23 C'est ma vie à moi, c'est ma vie à moi.
05:26 Perso, vous êtes malade ou quoi ?
05:27 C'est vrai, un tout petit peu.
05:29 Allez !
05:32 J'aimais bien faire une chose absurde, mais pourtant je ne suis pas du tout du tout...
05:37 Non, je ne peux pas raconter ça à vous.
05:39 Allez, allez, allez, allez !
05:40 Mais non, ce n'est pas possible !
05:41 Allez, s'il vous plaît.
05:42 Vous y êtes presque.
05:43 C'est impossible !
05:44 Est-ce qu'on peut tamiser la lumière pour qu'il se sente mieux tout ça ? Non ?
05:46 Écoutez, j'allais au musée de temps en temps avec Charlotte,
05:49 et pour déconner, devant une œuvre, j'ouvrais ma braguette, je sortais mon truc,
05:53 et je regardais les gens qui, tout d'un coup, tombaient dessus,
05:57 et étaient bien plus attirés par mon machin que par l'œuvre d'art devant moi.
06:01 C'est affreux ce que vous venez de me faire faire.
06:03 Ça fait bien longtemps que je ne le fais plus.
06:05 Oh, c'est pas du tout !
06:06 Non, mais voilà, pardonnez-moi !
06:08 Je vous avais prévenus, hein !
06:09 Je vous avais prévenus !
06:11 Il faut que je boive un coup.
06:13 Non, c'est pas du tout ce que tu fais.
06:14 Mais c'est bien, vous êtes francs, vous êtes spontanés,
06:16 on sait qu'il ne faut pas aller au musée avec vous.
06:17 Non, c'est fini, je ne fais plus du tout ça.
06:20 C'est pour ça que vous n'êtes pas allés dîner avec le roi Charles III ?
06:23 Parce que vous n'étiez pas au dîner.
06:25 J'étais au théâtre, je regardais Yannick.
06:26 Mais vous étiez invité ? Elle avait un +1 ?
06:28 Elle ne sait même pas qu'elle avait un +1.
06:30 Vous étiez invité tous les deux.
06:31 J'ai reçu, moi, mon invitation.
06:33 Magnifique.
06:34 Non, mais c'est clair comme ça.
06:35 Je suis très très fier de ça, mais j'étais au théâtre.
06:38 Bon, je ne m'en remets pas.
06:40 Il paraît que vous êtes hypochondriaque, c'est vrai ou pas ?
06:42 Je le suis beaucoup moins, beaucoup moins qu'avant.
06:45 Je me suis fait, je crois, soigner, oui.
06:49 Je me suis fait soigner.
06:51 L'hypochondrie, ça a à voir, d'après ce que j'ai compris maintenant, avec la culpabilité.
06:57 Ah bon ?
06:58 Comme vous vous sentez coupable, vous pensez que vous devez payer quelque chose.
07:02 Et donc, la note doit être salée.
07:04 Donc, c'est la maladie, la souffrance, la mort.
07:06 Bon, vous restez avec nous, on va passer.
07:08 On va revenir sur Vidéoclub, cette pièce formidable.
07:11 J'ai envie de me marier avec vous.
07:13 Allez, petite page de pub, à tout de suite.

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