La campagne “Octobre rose” - pour la sensibilisation au dépistage du cancer du sein - a été lancée ce dimanche sur les Champs-Élysées. L’Arc de Triomphe et la Tour Eiffel ont été illuminés en rose pour l’occasion.
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00:00 - Quel âge avez-vous ? - J'ai eu 33.
00:02 - Bonsoir tout d'abord. - J'avais 32.
00:04 - Oui, non mais c'est parce qu'on parlait de l'âge.
00:06 - Après y aller, bien sûr.
00:08 - Et puis Virgilia, vous avez été diagnostiquée et vous en avez tout de suite parlé.
00:11 - Oui exactement. Bah justement, moi j'en ai parlé dans ce but-là aussi pour sensibiliser et pour dire que ça peut arriver à n'importe quel âge.
00:18 La preuve, j'avais 32 ans, on m'aurait pas proposé de mammographie et aussi à n'importe quelle période de la vie parce qu'à ce moment-là j'étais enceinte aussi.
00:26 Et ça c'est quelque chose dont il faut parler parce que beaucoup de gynécologues ne prennent pas la peine de vérifier la poitrine d'une femme enceinte.
00:34 Et ça, c'est un geste d'ailleurs...
00:36 - Mais on vous a examinée à ce moment-là parce que simplement vous étiez enceinte ou parce que vous aviez eu une douleur ou un doute ?
00:41 - Non, justement je me sentais absolument pas malade. C'est ça qui fait que le cancer est assez très sournois.
00:47 Je me sentais bien, c'est dans le cadre de ma grossesse vraiment que j'ai été examinée.
00:51 Je suis venue à la base pour une échographie de mon bébé, je suis repartie avec une ordonnance d'échographie ma mère
00:56 parce que justement ma gynéco avait vérifié ma poitrine et a senti une petite boule que moi je n'avais pas sentie justement.
01:03 Après en touchant, je l'ai sentie mais c'est dans ce cadre-là, dans le cadre de la grossesse.
01:08 - Alors depuis, vous avez donné naissance à une petite fille qui a 7 mois, qui va très bien.
01:15 - Elle vit très bien.
01:16 - Dès la naissance de votre fille, on vous a soigné ?
01:19 - Avant sa naissance.
01:20 - Même avant, mais surtout des traitements plus chauds, j'ai envie de dire, après la naissance. Vous en êtes où ?
01:25 - Alors juste, pour rectifier un petit peu, j'ai pu avoir quand même des traitements lourds enceintes, à savoir 2 chimios enceintes,
01:33 mais parce que j'étais à un stade de grossesse suffisamment avancé.
01:36 Ça aussi, il faut le dire, c'est que si j'étais au premier trimestre de grossesse, malheureusement, j'aurais sûrement pas pu avoir de chimiothérapie.
01:44 Donc là où j'en suis, j'ai poursuivi mes traitements après l'accouchement de chimiothérapie.
01:49 J'ai eu l'opération, donc moi une tumorectomie.
01:53 Ensuite, j'ai pu avoir une analyse de ce qui m'a été retiré et comme il restait quelques cellules cancéreuses,
02:01 j'ai une espèce de thérapie ciblée qui était déjà prévue au programme parce que moi, il faut le dire, il n'y a pas qu'un cancer du sein, il y a des cancers du sein.
02:09 Et donc moi, mon cancer du sein, c'est un HER2 positif, donc il y a une thérapie ciblée qui s'appelle l'hercéptine,
02:15 donc là qui est couplée à une molécule de chimio qu'on appelle le cathsylla.
02:19 - Et la thérapie n'est pas terminée ? Vous avez encore des chimios prévus ?
02:25 - J'ai encore 12 chimios prévus, donc toutes les 3 semaines jusqu'à juin prochain.
02:30 Et en parallèle, la radiothérapie à partir de la semaine prochaine normalement.
02:34 Et ça, c'est du lundi au vendredi pendant 6 semaines.
02:36 - Vous gardez le moral ?
02:37 - Oui, je garde le moral, j'essaye, mais c'est très très long.
02:40 - C'est long et c'est éprouvant ?
02:42 - C'est long, c'est éprouvant, alors là, on a l'impression que non.
02:45 J'ai tellement de choses à dire que...
02:47 C'est vrai que ça c'est aussi le côté un petit peu difficile avec le cancer du sein et peut-être même le cancer en général.
02:56 C'est que quand on est une jeune femme comme moi, on a envie de s'apprêter, donc ça se voit pas, c'est un petit peu un handicap invisible.
03:03 - Je peux vous donner une question très franche ?
03:04 - Oui.
03:05 - Vous avez une perruque, Virginie ?
03:06 - Oui, j'ai une perruque.
03:07 - Le défi déjà.
03:08 - Oui, mais là, c'en est une autre.
03:10 Je m'amuse du coup, comme je peux plus me coiffer, je change de coupe tous les 4, très régulièrement, 2 fois par semaine peut-être.
03:18 Mais oui, je perds le fil de ce que je vous ai précisé.
03:22 - Vous avez dit que c'est pas évident quand on est une jeune femme.
03:24 - Oui, voilà.
03:25 - On a envie de vous dresser et qu'il y a encore ce traitement.
03:27 - Parfois, c'est une maladie un petit peu invisible, mais la première fois, vous me demandez si j'ai une perruque, j'ai toujours la perruque.
03:32 Parce que c'est mon choix, j'ai envie de décider à quel moment je vais l'enlever.
03:35 Mes cheveux, ils repoussent un petit peu, mais pour moi, pas suffisamment pour l'assumer encore.
03:40 Mais c'est vrai que si je n'avais rien fait, la première fois que je suis venue vous voir en plateau, je n'aurais pu montrer l'image du cancer, à savoir pas de cheveux, pas de cils.
03:49 J'avais des faux cils à ce moment-là, j'avais une perruque, mes sourcils n'avaient pas repoussé, donc j'avais un tatouage.
03:55 Là, ça commence à repousser, justement, puisque j'ai arrêté les grosses chimios.
03:59 - Est-ce que vous arrivez, physiquement, parce que vous avez une petite fille quand même, ça va, vous arrivez à vous en sortir ?
04:07 - Parce que je suis très bien entourée et bien aidée.
04:10 Sinon, je pense que j'aurais été dans l'incapacité de m'en occuper toute seule.
04:15 C'est des traitements très très lourds, ça il faut le dire.
04:18 C'est paradoxal, ça nous soigne, on n'a pas le choix.
04:22 Je sais que c'est ma meilleure amie, la chimiothérapie, mais quand je l'ai fait, de janvier à juillet, il faut le dire,
04:29 je me montrais sous mon meilleur jour parce que j'ai envie aussi de porter un message d'espoir.
04:33 - Il faut dire quand même que c'est très dur.
04:35 - Il faut le dire que c'est très dur.
04:37 Moi, je suis de nature très optimiste, mais il y a eu énormément de fois où je m'écroulais, mais c'est juste que je ne me filmais pas en train de pleurer.