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Le journaliste Jean-Pierre Elkabbach est décédé à l'âge de 86 ans. Il avait commencé sa carrière en 1960 sur la radio RTF, avant de travailler pour France Inter et Europe 1 notamment.

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Transcription
00:00 Votre père vous a raconté la relation qu'il avait avec Jean-Pierre Elkabbach.
00:04 Alain Diamène nous disait à quel point ça pouvait être très dur entre les deux à cette époque-là.
00:08 Oui, oui. En tout cas, il s'appréciait, je pense, enfin je le sais, il s'appréciait beaucoup.
00:16 C'était peut-être les deux meilleurs ennemis, puisque Elkabbach disait qu'ils s'étaient un petit peu fabriqués tous les deux ensemble.
00:29 Mais en tout cas, il y avait beaucoup de respect entre eux.
00:32 Cette fameuse phrase qu'on a remise encore une fois sur l'écran, "taisez-vous Elkabbach", qui est devenue mythique,
00:38 et encore une fois Alain Diamène nous racontait tout à l'heure comme les gamins à l'époque dans les cours de récré,
00:43 jouaient à marcher Elkabbach, c'était l'un des jeux dans les cours. Cette phrase-là, en réalité, elle n'a jamais vraiment été prononcée par votre père ?
00:51 Non, elle n'a jamais été prononcée. C'était Thierry Leluron qui, dans un sketch, avait repris cette phrase.
00:58 Et d'ailleurs, Jean-Pierre Elkabbach avait même fait un livre dont le titre était "Taisez-vous Elkabbach".
01:03 Et il savait très bien que Georges Marchand n'avait jamais prononcé cette phrase.
01:07 Pourquoi est-ce que c'était si difficile entre ces deux-là, entre Jean-Pierre Elkabbach et votre père ?
01:12 Je pense que les deux avaient un cœur de faire parler l'autre,
01:21 de pouvoir s'exprimer, de défendre leurs idées.
01:28 Mon père, en tout cas, avait toujours dit que quand il passait à la télé, c'était 2000 meetings en une soirée.
01:35 Donc, lui se préparait énormément. Et Jean-Pierre Elkabbach était un grand professionnel qui préparait minutieusement ses interviews,
01:44 qui posait ses questions et qui, effectivement, ne se laissait pas faire.
01:50 Donc, on était en face de deux personnes qui, chacun, se défendait et voulaient s'exprimer.
01:57 Cette tension que l'on voyait à l'instant à l'écran, elle existait une fois les caméras éteintes ? Elle continuait, elle perdurait ?
02:03 Non, je ne pense pas. Vous savez, c'est un petit peu comme sur les terrains de rugby.
02:09 Sur un terrain de rugby, on est capable de s'affronter et derrière, on est capable de boire un coup, d'échanger, de partager
02:16 et d'avoir beaucoup de respect pour son adversaire et pour la personne avec qui on vient de jouer.
02:23 C'était un petit peu, je pense, leur état d'esprit.
02:26 On l'a vu tout au long de cette soirée que Jean-Pierre Elkabbach, y compris avec des politiques avec qui il avait des rapports tendus,
02:33 très tendus, avait pu ensuite tisser des liens qui pouvaient aller jusqu'à l'amitié. Est-ce que ça a été le cas avec votre père ?
02:41 Est-ce qu'il y a eu une proximité ensuite ?
02:44 En tout cas, il y a eu une proximité et cette proximité, moi, j'ai pu la mesurer des années après la disparition de Georges Marchais
02:52 puisque j'ai deux événements qui me reviennent. En 2015, le nouveau maire de Villejuif, le maire républicain, avait voulu débaptiser la place Georges Marchais
03:02 et Jean-Pierre Elkabbach, dans un tweet, avait pris position en disant "Ne débaptisez pas cette place, Georges Marchais appartient à l'histoire politique de ce pays".
03:10 Et donc, on avait échangé à ce moment-là et je l'avais remercié de ce positionnement et lui disait que c'était tout à fait normal qu'un député, 24 ans dans sa circonscription,
03:20 avait le droit à une rue, à un parvis, à une place. Et puis, en 2017, à l'occasion des 20 ans du décès de Georges Marchais, une exposition avait eu lieu,
03:30 Place du colonel Fabien. Naturellement, je l'avais invité. Je lui avais même proposé de prendre la parole le soir de l'inauguration.
03:38 Il avait eu un empêchement parce qu'il avait interviewé un président en Afrique, je crois, donc il n'était pas venu le jour même, mais il est venu quelques jours après.
03:47 On a visité l'exposition ensemble. Il m'a raconté quelques anecdotes. Et d'ailleurs, il m'avait invité le lendemain sur ses news.
03:55 Et à cette occasion-là, j'avais rencontré quelqu'un d'adorable, vraiment, qui m'avait mis parfaitement à l'aise.
04:02 Et j'avais vraiment mesuré à ce moment-là le respect qu'il avait pour Georges Marchais. Et moi, je sais également de mon côté que Georges Marchais avait un grand respect pour Jean-Pierre Elkabach.

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