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00:00 Tous les matins, la lune le guide vers la piscine de Saint-Germain-en-Laye.
00:08 Il fait encore nuit noire lorsqu'Alex Portal rejoint le bassin olympique de sa ville.
00:12 Il le connaît par cœur, il vient ici depuis plus d'une dizaine d'années.
00:16 - On échauffe, on a 300 palmes au choix, dès par 4.30, on apprendra 6 fois 50, avec
00:23 de la récup à chaque fois, entre chaque bloc.
00:25 Et même avec l'habitude, le réveil est difficile.
00:28 - 200 non-stop.
00:30 Non, après 4 fois 100.
00:32 Bien joué.
00:33 C'est pas grave, il est 6 heures.
00:35 Entouré de 10 autres athlètes, le francilien de nage sous le regard bienveillant et parfois
00:43 moqueur de son entraîneur Guillaume Benoit, c'est lui qui l'a lancé dans le grand bas.
00:47 - Alex, ça fait 8 ans que je l'entraîne.
00:54 Il avait 13-14 ans quand il est rentré dans mon groupe.
00:56 Ah non, il est comme les autres, il n'y a pas de traitement particulier.
01:00 C'est peut-être même plus dur pour lui que pour les autres, parce qu'il y a plus d'attentes.
01:03 Des attentes importantes, dignes de celles d'un triple champion du monde, médaillé
01:09 d'argent en 2021 à Tokyo, aux Jeux paralympiques.
01:12 Atteint d'une maladie génétique, il concourt en handisport depuis qu'il a 15 ans.
01:17 - Alors ce handicap, c'est un albinisme oculaire, ça s'appelle en gros, c'est comme les albinos,
01:23 mais qu'au niveau des yeux.
01:24 Les effets de cet handicap, c'est on n'a pas de pigmentation au niveau de la rétine.
01:28 Du coup, on est obligé de mettre des lunettes de soleil en extérieur.
01:31 On ne voit pas la 3D.
01:32 On a un nystagmus, ça s'appelle, du coup, on ne peut pas fixer longtemps.
01:35 On ne voit pas la distance, en gros, à partir d'un mètre, on ne voit plus net.
01:38 À l'entraînement, Alex partage le bassin avec des nageurs valides,
01:42 mais il ne veut pas de traitement de faveur.
01:45 Alors, Guillaume Benoit, son entraîneur, reste exigeant.
01:48 - Ça serait bien d'écouter, c'est 25 bras droits, 25 bras gauches.
01:52 Le bras, il est fixe.
01:54 - C'est bien.
01:55 Entre la piscine et son école, où il étudie les mathématiques,
01:58 le jeune homme de 21 ans ne compte pas ses heures.
02:01 - Je m'entraîne 10 fois par semaine dans l'eau,
02:05 de 6h30 à 8h le matin et souvent de 16h à 18h le soir.
02:09 - Ce n'est pas facile à vivre de nageur.
02:10 Mais depuis 2 ans, la charne mandale expaye,
02:13 avec 14 médailles remportées sur cette période.
02:15 - Mais sinon, là, c'est bien nager.
02:17 L'été dernier, il remporte 3 médailles d'or au championnat du monde de paranatation
02:24 Une compétition partagée pour la première fois avec Kylian,
02:27 son petit frère âgé de 16 ans.
02:28 - Les émotions qui s'en suivent après un titre, c'est juste énorme.
02:32 Là, je fais champion du monde et en plus avec Kylian,
02:35 qui lui fait 3e sa première médaille internationale.
02:37 C'était notre premier podium tous les deux.
02:40 C'était le scénario un peu idéal.
02:42 C'était des souvenirs de fou.
02:43 J'étais limite plus content pour lui que pour moi.
02:45 - C'était vraiment un peu spécial parce que c'est mon premier podium à l'international
02:49 et le faire avec mon frère, qui a toujours été là pour moi,
02:52 vraiment, c'était extraordinaire.
02:54 Les yeux rivés vers Paris 2024, les deux frères voient les choses en grand.
02:58 - L'argent, non, ça ne m'irait pas du tout.
03:00 Ça ne m'irait pas du tout.
03:02 J'ai envie d'écouter le Marseillaise et j'ai envie d'avoir le public français avec moi.
03:06 - On fait tout pour gagner l'or à Paris.
03:08 Surtout devant son public, ça ne serait pas mal.
03:11 - Je sais que je vais me donner à fond.
03:12 Donc j'espère faire l'or.
03:14 Et manière, en tout cas, j'espère ne rien regretter surtout.
03:17 - Merci.
03:18 - Merci à vous.
03:18 - Merci à vous.