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Nouvelle journée de mobilisation pour les AESH, les Accompagnant des élèves en situation de handicap. Les syndicats réclament une augmentation des salaires mais aussi une meilleure reconnaissance de leur travail.

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Transcription
00:00 Les AESH, accompagnants d'enfants en situation de handicap, se mobilisent un peu partout en France aujourd'hui pour demander plus de reconnaissance.
00:07 Nous en parlons avec notre invité ce matin, Emmanuel Champal.
00:09 Bonjour Jean-Luc Chaurier.
00:10 Bonjour.
00:11 Président de l'ADAPEI de la Drôme, l'association départementale d'amis et de parents d'enfants inadaptés,
00:15 le gouvernement a annoncé cet été une revalorisation des salaires des AESH de 10%. Est-ce que c'est suffisant pour vous ?
00:23 Évidemment que ce n'est pas suffisant, mais évidemment que pour les personnes qui sont en AESH, c'est quelque chose qui est bien.
00:30 Mais au-delà de l'argent, c'est plutôt le statut pour lequel il faut vraiment réfléchir.
00:35 Aujourd'hui, c'est un rôle qui est hyper important, ce rôle de l'AESH auprès des enfants en situation de handicap.
00:41 Pour les enfants qui sont scolarisés en milieu ordinaire ?
00:43 Exactement. Et c'est justement un petit peu le nœud du problème.
00:46 Il ne faut aussi pas... Alors, le gouvernement, les financeurs ont décidé d'essayer d'envoyer tout le monde à l'école, et c'est peut-être une erreur.
00:54 Certains enfants ont besoin d'une école un peu spécialisée. C'est une école, mais que sont les IME, donc il faut peut-être créer des places en IME.
01:01 Et ceux qui ont besoin et qui peuvent aller à l'école, c'est bien qu'ils puissent y aller accompagnés par des AESH,
01:06 à condition que le métier soit, je le dis, revalorisé, qu'ils puissent avoir des formations adéquates.
01:12 Ce n'est pas le cas aujourd'hui ?
01:14 Ben non, on demande par exemple qu'à la rentrée scolaire, où il y a un gros déficit,
01:18 on demande qu'à la rentrée scolaire, les AESH puissent avoir au moins une semaine de formation.
01:22 Avant, le handicap était quelque chose de très varié entre quelqu'un qui a un handicap moteur, un handicap sensoriel, notice, etc.
01:29 Donc il y a besoin que les AESH puissent être formés et puissent s'habituer à ce rôle-là.
01:33 Et aujourd'hui, ce n'est pas le cas. Aujourd'hui, quand une AESH par exemple est absente aussi, il n'y a personne pour la remplacer.
01:39 Et l'enfant fait comment pour aller à l'école ?
01:41 Aujourd'hui aussi, les AESH ont besoin d'avoir, je l'ai dit, des remplacements.
01:48 Elles ont besoin des formations en cours également de travail.
01:53 Elles ne les ont pas et elles ont besoin d'avoir un travail qui soit rémunéré à la hauteur de ce qu'elles font.
01:58 Est-ce qu'on a une idée du nombre de personnels accompagnants qui manquent dans la Drôme aujourd'hui ?
02:02 Non, moi je n'ai pas ce chiffre-là parce que je ne suis pas un homme de chiffre.
02:05 Mais par exemple, je peux vous dire que nous au niveau de l'ADPI, on a 130 enfants qui n'ont pas fait la rentrée scolaire.
02:11 Nous c'est par rapport à des IME ou à des CESAD.
02:15 Ils n'ont pas fait la rentrée scolaire, ce qui fait que ces enfants sont quelque part avec leur famille hors la loi, puisque bien sûr l'école est obligatoire.
02:21 Difficulté pour les enfants évidemment, pour les familles aussi.
02:24 Bien sûr, pour les familles parce que lorsqu'on sait que dans nos départements,
02:29 la Drôme, l'Ardèche, c'est difficile de ne pas être deux à travailler dans un couple.
02:32 Quand il y a un enfant qu'on doit garder à la maison, bien sûr les parents d'un seul peuvent travailler.
02:40 Ce qui fait qu'on a des familles qui sont au RSA parce que justement il n'y a pas de solution qui sont faites.
02:45 Et donc c'est un peu la double peine.
02:47 Jean-Luc Chaurier, vous êtes président de l'ADAPI.
02:49 Quand vous dites qu'il faut revoir le statut de ces personnels qui accompagnent les enfants en situation de handicap, ces AESH,
02:55 il y a quand même des choses qui ont été faites.
02:57 La titularisation au bout de trois ans des CDD par exemple, ça a été une bonne chose ?
03:01 Bien sûr.
03:02 Ça a été une bonne annonce ?
03:02 Bien sûr.
03:03 Qu'est-ce qui manque très clairement au niveau du statut aujourd'hui ?
03:06 Donc les formations, on en a parlé, d'autres choses ?
03:08 Vous l'avez dit, le statut réellement.
03:09 Aujourd'hui, ça va bientôt devenir, avec les créations qui sont faites et heureusement et pas assez,
03:15 ça va bientôt devenir le poste le plus important au niveau de l'éducation nationale.
03:18 Donc il faut vraiment que ce statut-là soit reconnu au niveau de, je l'ai dit et je le répète,
03:24 au niveau formation, au niveau salaire et au niveau du nombre de personnes.
03:28 C'est pas normal qu'une AESH qui est nommée dans une école pour un enfant, à temps plein,
03:33 combien manque ? Elle va s'occuper de 2-3 enfants.
03:36 Non, l'accompagnement comme ça, il est impossible.
03:38 Je le dis pour vos auditeurs, il y a un rapport qui a été fait par le sénateur Vial,
03:43 vous pouvez le trouver facilement.
03:44 Au mois de mai, en mai dernier.
03:46 Il donne vraiment de bonnes pistes.
03:47 Moi, j'ai eu l'occasion de le rencontrer aux 50 ans de l'ADAPI de l'Ardèche,
03:51 où j'étais le grand témoin pour parler de tout ce qui est éducation.
03:54 Et vraiment, c'est quelque chose qui est très bien fait avec beaucoup de recommandations positives.
03:58 Ce que dit ce rapport en substance, c'est qu'il y a aujourd'hui environ 290 000 enfants handicapés
04:02 en milieu scolarisé, en milieu ordinaire, et qu'il n'y a que 125 000 AESH.
04:08 C'est bien tout le nom du problème.
04:09 Bien sûr, c'est le nom du problème, parce que ce sont des enfants qui n'étudieront pas
04:13 dans de bonnes conditions s'ils n'ont pas d'AESH.
04:15 Jean-Luc Chaurier, on apprend ce matin que l'AFM Téléthon et APF France Handicap
04:19 vont saisir la défenseur des droits demain pour mise en danger de la vie d'autrui
04:24 et non-assistance généralisée à personne en danger pour dénoncer le manque de personnel
04:29 dans le secteur de l'aide aux personnes en situation de handicap.
04:31 Vous en pensez quoi ?
04:33 - Moi ce que j'en pense, c'est que bientôt vous m'inviterez à nouveau dans vos studios,
04:38 parce qu'au niveau de la tapis de la Drôme, on a un gros déficit.
04:40 Par exemple, l'État n'a pas compensé la Ségur de la Santé.
04:46 C'est-à-dire qu'on nous dit "vous devez payer" et on ne nous paye pas.
04:49 Donc à la tapis de la Drôme, on a déjà fait un recours gracieux qui s'est terminé le 4 octobre.
04:53 Et le 4 octobre, on a eu une fin de non-recevoir.
04:58 Donc maintenant, on doit attaquer au tribunal administratif parce qu'il y a des choses aberrantes.
05:01 Et la plupart des associations, des ADAPI par exemple,
05:05 le Rhône va faire 5 millions de déficits cette année,
05:07 la Loire, l'Isère, nous l'année dernière on a fait 1,2 millions.
05:10 Donc on nous prive de l'oxygène et on va mourir.
05:12 Donc pour cela, il faut qu'on fasse reconnaître d'autres bons droits.
05:15 Donc je soutiens pleinement cette initiative et nous on va faire de même.
05:19 - Ce que vous dites, c'est que les choses ont avancé malgré tout,
05:22 mais qu'il reste beaucoup, beaucoup à faire et que ça ne va pas assez vite.
05:25 - Il y a beaucoup d'effets d'annonce.
05:27 Bien sûr que les choses ont avancé, car je me promène dans un magasin avec ma fille,
05:30 les gens sont bienveillants, ils viennent plutôt vers moi.
05:32 Alors qu'avant, ils se détournaient.
05:33 Ça c'est positif, c'est la société qui avance.
05:35 Mais il faut que les moyens suivent.
05:36 Et ça c'est des choix politiques très clairs qui ne sont pas faits aujourd'hui.
05:39 Certes, on est en déficit, ok, mais il y a des choix qu'il faut faire.
05:42 Et ça, c'est pas à moi d'aller faire, c'est aux hommes politiques et au gouvernement.
05:46 - Jean-Luc Chorier, le président de l'ADAPEI de la Drôme ce matin sur France Bleu Dromardèche,
05:50 puisque vous êtes là, j'en profite pour dire que l'opération brioche démarre en ce moment.
05:53 - Elle démarre le 9, lundi prochain.
05:55 - Lundi prochain, c'est important.
05:57 L'argent de ces brioches servira, rappelez-le nous, à financer...
06:01 - À financer des équipements sportifs et sensoriels,
06:04 parce que, évidemment, avec ce que je disais précédemment par rapport au manque de moyens,
06:07 toutes ces choses-là peuvent paraître superflues, mais tellement importantes.
06:10 Mais je pense qu'on aura peut-être l'occasion d'en reparler.
06:12 - Merci à vous Jean-Luc Chorier, bonne journée.
06:13 - Merci.
06:14 à réécouter dans quelques instants, ce sera sur francebleu.fr 7h49.

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