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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de l'avancée de l'enquête pour retrouver Lina.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00 (Générique)
00:02 -Punchline, Laurence Ferrari sur Europe 1.
00:05 (Générique)
00:10 -Bonsoir à toutes et à tous.
00:12 Bienvenue dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:15 Emmanuel Macron était aux côtés des gendarmes
00:17 pour confirmer la création de 238 nouvelles brigades
00:21 sur le territoire français.
00:22 Le président de la République a-t-il compris
00:25 qu'il lui fallait être présent sur le sujet régalien de la sécurité ?
00:29 Car les Français se demandent, au fond,
00:31 si c'est bien sa priorité et s'il est proche de leurs préoccupations.
00:34 Plus de bleus dans les villes, mais aussi dans les campagnes.
00:37 C'est pour cela, peut-être, qu'il a choisi une petite commune,
00:40 Tonnins, à quelques kilomètres nord d'Agen,
00:42 pour parler à la France de la ruralité,
00:44 la France des oubliés,
00:45 celle qui voit les services publics s'étioler,
00:47 les déserts médicaux se multiplier
00:49 et qui, n'ayant pas d'autre choix que la voiture pour se déplacer,
00:52 regarde impuissante le prix du carburant savonlé.
00:56 "Il faut être proche des gens", disait Jacques.
00:59 Mais tout de suite, il est 18h.
01:00 Bienvenue sur Europe 1 et sur ce "News".
01:03 On va commencer par le rappel des titres de l'actualité.
01:05 Gérard Larcher, largement réélu à la présidence du Sénat
01:08 pour trois ans, le sénateur Les Républicains des Yvelines,
01:11 rempli pour un cinquième mandat.
01:13 Il était opposé à trois candidats de gauche,
01:16 le socialiste Patrick Cannaire, l'écologiste Guillaume Gontard
01:19 et la communiste Cécile Kuick-Hermann.
01:21 Il obtient 57,88 % des voix.
01:23 Deux détenus mineurs dans des cellules voisines,
01:26 dans un établissement pénitentiaire, se sont évadés de leur prison
01:29 en sciant les barreaux de leurs cellules.
01:32 Les faits se sont déroulés dans la nuit de dimanche à lundi
01:35 à Quai Vreuve-Rechin, dans le Nord.
01:37 L'un était en détention provisoire pour viol et le second pour meurtre.
01:40 Après avoir scié les barreaux, ils ont tressé leur drap
01:42 pour escalader la toiture et descendre de l'autre côté,
01:45 alors qu'un véhicule les attendait à l'extérieur.
01:48 La campagne de vaccination contre le Covid-19 commence aujourd'hui.
01:51 Elle a été avancée de deux semaines face à la reprise de la pandémie.
01:55 Pendant ce temps-là, le prix Nobel de médecine a été attribué
01:58 à une Hongroise et un Américain, tous deux récompensés
02:01 pour leurs travaux sur les vaccins ARN messagers contre le Covid-19.
02:05 Et puis, à partir d'aujourd'hui, les élèves de 5e sont invités
02:09 à recevoir la première des deux injections
02:11 contre les papillomavirus humains.
02:14 Cette vaccination pourra s'effectuer directement
02:16 dans les établissements scolaires.
02:18 Une campagne qui doit permettre d'améliorer la couverture vaccinale
02:21 contre ces virus, responsables de plus de 6000 nouveaux cas
02:24 de cancer en France chaque année.
02:27 Et puis, il flotte comme un air d'été.
02:28 C'est lundi en France. Plusieurs records de chaleur
02:30 ont déjà été battus à super baisse en Auvergne.
02:33 Le mercure est monté à 26,3 contre 23,6 en 2001.
02:37 Il a fait 31 degrés à Clermont-Ferrand.
02:40 Il était attendu jusqu'à 36 degrés dans le Béarn,
02:42 mais le record national de chaleur pour un mois d'octobre
02:45 est détenu par Ajaxio, en Corse, avec 35 degrés en 1988.
02:50 Voilà pour les grands titres de l'actualité,
02:52 avec cette température caniculaire.
02:54 On est avec Louis de Ragnel, chef du service politique d'Europe 1.
02:56 - Bonsoir, Louis. - Bonsoir, Laurence.
02:57 Rachel Cannes et Céïse, bonsoir.
02:59 - Bonsoir, Laurence. - Nous sommes avec François Puponi,
03:00 ancien député.
03:02 Nous sommes avec Éric Grevel, journaliste,
03:04 ancien directeur de LCI.
03:05 - Bonsoir. - Bonsoir.
03:07 - Et Laurent Pietraszewski. - Bonsoir.
03:08 Ex-secrétaire d'État aux retraites.
03:10 On va parler avec vous des sujets économiques.
03:11 Le RSA, il y a beaucoup de choses dans l'actualité.
03:13 J'ajoute qu'à 18h30, Marion Maréchal,
03:15 vice-présidente de Reconcat et candidate aux européennes,
03:19 sera notre invitée sur ces news et sur Europe 1.
03:21 On commence tout de suite, si vous le voulez bien,
03:23 par l'enquête sur la disparition de la jeune Lina, 15 ans.
03:26 Une enquête qui prend désormais une autre tournure,
03:29 avec une dimension criminelle.
03:30 On va rejoindre Solène Bouland, notre envoyée spéciale,
03:33 avec Olivier Gangloff. Bonsoir à tous les deux.
03:35 Vous avez pu rencontrer, il y a quelques instants,
03:37 un témoin qui a fait avoir vu Lina dans une voiture.
03:41 Expliquez-nous, Solène.
03:43 Oui, effectivement, nous l'avons rencontré, ce témoin.
03:45 Il s'appelle Robert et devant sa maison,
03:48 il y a cette pancarte sur laquelle il est écrit
03:50 "Interdit aux journalistes, rien à dire".
03:53 Et pourtant, selon les enquêteurs, il s'agit d'un témoin clé,
03:56 puisque cet homme de 72 ans assure avoir vu Lina
04:00 le jour de sa disparition.
04:02 Elle était assise dans une voiture, côté passager, selon lui.
04:05 On l'a interrogé tout à l'heure, je vous propose de l'écouter.
04:09 - Si je n'ai pas vu la personne complète,
04:12 j'ai vu la petite et légère barbiche,
04:14 c'est tout ce que je peux dire.
04:16 Bon, couleur... La voiture, une couleur foncée,
04:19 mais avec ça, vous voyez, ça change de couleur.
04:22 Je l'ai bien reconnue, elle m'a reconnue,
04:24 elle m'a fait un coucou, en passant, donc je ne peux pas nier.
04:28 - Elle avait l'air comment, dans la voiture ?
04:30 - Naturelle. Naturelle, oui. Pas effrayée.
04:32 Du coup, je ne savais même pas, moi.
04:34 Le samedi, il n'a appris que le lundi,
04:37 après, il n'a pas appris le dimanche.
04:39 Il apprend que le lundi après-midi,
04:40 donc je ne savais pas qu'elle avait été enlevée.
04:43 Je m'entendais dire qu'une fille avait été enlevée,
04:45 si c'était le dimanche, mais qui ?
04:47 Voilà, allez savoir.
04:49 Et puis, j'ai appris que c'était elle,
04:50 je me suis dit "merde, elle m'a fait coucou ici, devant".
04:53 - Aux enquêteurs, il a affirmé que Lina roulait dans une voiture bleue,
04:58 une Renault Clio, mais devant nos caméras,
05:01 il parle désormais d'une voiture foncée,
05:03 sans être totalement sûr de la marque du véhicule.
05:06 Il explique ne pas connaître non plus le conducteur,
05:08 un homme de 20 à 30 ans, selon lui, qui portait une barbichette.
05:12 Il raconte aussi avoir déjà fait deux déclarations au gendarme
05:15 et se dit se tenir prêt pour un troisième témoignage en cas de besoin.
05:19 "Je suis prêt à passer au détecteur de mensonge", assure-t-il,
05:23 très ému face à la disparition de la jeune fille.
05:25 - Merci beaucoup, Solène Boland avec Olivier Gangloff.
05:27 On va écouter, si vous le voulez bien,
05:29 Marie-Laure Pesan, qui est porte-parole de la Gendarmerie nationale.
05:31 Elle nous explique quels types de recherches
05:33 sont actuellement menées, à la fois sur le terrain,
05:36 mais aussi par les gendarmes.
05:38 - On continue, effectivement, sur le temps long.
05:40 On a un certain nombre d'éléments
05:42 qui ont pu être recueillis par les enquêteurs,
05:45 des témoignages, des traces, indices, des prélèvements.
05:48 Maintenant, il faut analyser tout cela,
05:51 décortiquer chaque témoignage
05:53 pour voir les pistes qu'il y a encore à creuser.
05:55 Donc, on est maintenant sur des investigations sur le long terme,
05:59 tout élément qui va permettre, ensuite,
06:01 d'orienter l'enquête et les investigations.
06:04 - Pour la porte-parole de la Gendarmerie,
06:05 c'est important ce qu'on vient d'entendre,
06:07 des investigations au long terme.
06:08 C'est ce qu'a dit aussi la procureure de Strasbourg.
06:10 Ça veut dire que l'enquête change de dimension ?
06:12 - Absolument. Déjà, il y a une information judiciaire
06:14 qui a été ouverte avec la désignation de juge d'instruction
06:17 qui vont pouvoir faire des actes d'enquête
06:20 beaucoup plus poussés,
06:21 vont pouvoir perquisitionner beaucoup plus facilement,
06:23 ils vont pouvoir placer sur écoute
06:25 l'environnement de la jeune fille
06:26 ou alors toute personne qu'ils considèrent
06:28 comme pouvant apporter des éléments à l'enquête.
06:30 Et puis, ils vont pouvoir aussi commander
06:33 des expertises scientifiques.
06:35 Ils vont pouvoir ordonner une reconstitution.
06:37 Et tout ça, pour le coup, c'était pas possible
06:39 dans le cadre juridique jusqu'à aujourd'hui.
06:44 Donc, voilà, ça change de dimension.
06:46 Et puis, il y a un autre message aussi
06:49 qui est envoyé par la justice avec ce mot...
06:52 Donc, c'est un communiqué de la procureure de Strasbourg.
06:56 Donc, on s'attend à une enquête de longue haleine.
06:59 C'est aussi pour essayer d'écarter un peu la presse.
07:01 - La pression médiatique. - Exactement.
07:03 De dire que ça va être très long,
07:05 vous voyez bien, depuis une semaine,
07:07 on trouve quasiment rien,
07:08 et essayer de "décourager" les journalistes
07:11 de suivre jour après jour.
07:13 Et ce qui est vrai, c'est que les journalistes,
07:15 nous, on est là pour essayer de traduire,
07:18 de trouver la vérité dans cette affaire,
07:20 mais on participe à polluer le travail de la justice.
07:23 Les journalistes sont rarement,
07:25 et je prêche un peu contre moi-même, contre nous-mêmes,
07:28 aident rarement à l'issue d'une enquête de justice.
07:32 Ça dépend de quelles affaires, mon cher Ludo,
07:34 des affaires qui sont révélées par la presse.
07:36 - Globalement, il y a des contre-exemples. - Il y a des contre-exemples.
07:39 Vous avez raison, mais souvent...
07:40 Les journalistes, parfois, ont des apports décisifs.
07:42 Alors, c'est exact, mais souvent, les enquêteurs...
07:45 J'entends ce que vous dites,
07:46 il faut respecter le travail des enquêteurs,
07:48 mais on devrait aussi faire notre travail,
07:49 poser des questions, et investiguer.
07:52 Mais je sais que les enquêteurs n'adorent pas
07:56 quand il y a beaucoup de journalistes autour d'eux.
07:58 - Ça, c'est votre passé... - Non, mais c'est vrai.
08:00 Demandez à n'importe quel enquêteur.
08:02 Le journaliste, c'est pas forcément...
08:04 L'affaire est assez grave, François Puponi.
08:05 Elle est dramatique.
08:06 Ça fait depuis samedi dernier que la petite a disparu.
08:10 Les recherches sur le terrain, visiblement, vont s'arrêter.
08:13 On passe dans une autre dimension.
08:15 Avec ce témoignage, ce monsieur qui dit "je l'ai vue dans une voiture",
08:17 elle n'avait pas l'air affolée.
08:19 On part peut-être plus vers la piste d'un enlèvement.
08:21 Oui, enfin, depuis le début,
08:23 rappelez-vous quand les policiers, les gendarmes,
08:25 ont dit qu'effectivement, les chiens avaient perdu la piste.
08:27 Et souvent, c'est révélateur du fait
08:29 que la personne est montée dans une voiture
08:31 et que les chiens ne peuvent pas suivre.
08:32 Donc là, effectivement, on a le sentiment
08:34 qu'elle est sûrement montée dans une voiture,
08:37 qu'elle a été amenée de gré ou de force,
08:39 ou alors elle était d'accord dans cette voiture.
08:41 Et l'enquête va aller vers ça.
08:43 Parce que le témoignage de cette personne...
08:45 Après, il faut faire attention à tous ces témoignages.
08:47 Ils vont être bien entendu auditionnés par la gendarmerie.
08:50 Mais laisse penser, effectivement, qu'elle est partie en voiture
08:53 et donc qu'elle n'est plus dans le périmètre de sa maison.
08:56 - Éric Revel ? - Ce qui est inquiétant,
08:58 moi, je me mets un peu à la place des gens qui vivent dans ces villages.
09:03 Il y a eu aussi le témoignage de ce père
09:05 dont la fille, quelques jours plus tôt, a failli visiblement être enlevée.
09:09 À deux reprises.
09:12 - Bon, alors, je vais... - Lundi et jeudi,
09:14 un homme s'est approché d'elle.
09:15 - Mais... - Absolument.
09:17 L'affaire Émile, le petit Émile...
09:20 Bon, on a peur, quand même.
09:21 C'est pour ça que je posais tout à l'heure la question
09:23 à la représentante de la gendarmerie,
09:24 savoir, mais visiblement, ce n'est pas le cas du tout,
09:26 donc, dont acte, s'il y avait une augmentation ou pas
09:29 de ces tentatives d'enlèvement de jeunes, de mineurs.
09:33 Bon, voilà, donc, évidemment, tous les fantasmes
09:36 ont libre cours dès l'instant où on n'a pas les résultats de l'enquête,
09:39 mais le principal fantasme, entre guillemets, si j'ose dire,
09:42 c'est la peur, quand même, c'est la peur.
09:44 Vous êtes dans ces villages, dans cette région,
09:46 une tentative d'enlèvement à deux reprises.
09:48 - Non, bien sûr. - Cette pauvre jeune fille
09:50 qui disparaît dans des conditions dramatiques,
09:52 on a hâte que les enquêtes aboutissent.
09:54 - Bien sûr, Rachel, une réaction. - Mais la peur, effectivement,
09:56 ça participe à cette palette émotionnelle qu'il y a en ce moment
10:00 par rapport à cette histoire, qui est dramatique,
10:03 et dans cette palette, effectivement,
10:05 entre la panique, l'inquiétude, les recherches,
10:09 les soutiens, les amis, et à chaque fois qu'il y a
10:11 le moindre témoignage nouveau, un autre indice, etc.,
10:17 ça doit être difficile de tenir pour cette maman,
10:20 même si elle est entourée, même si elle a des amis,
10:23 elle doit passer par des montagnes russes
10:25 qui sont inhumaines, en réalité.
10:27 Absolument. Et en tout cas, voilà, Louis-Denis Rignel,
10:29 les recherches se poursuivent.
10:30 Toujours une soixantaine de gendarmes mobilisent,
10:33 nous disait la porte-parole de la Gendarmerie nationale.
10:35 Un petit peu moins, mais avec toutes les palettes
10:38 de compétences de la gendarmerie,
10:40 ce qui montre que l'affaire est prise très au sérieux.
10:43 Et donc, voilà, ce qu'il faut bien comprendre aussi,
10:46 c'est que les enquêteurs et les gendarmes aussi
10:48 ont besoin d'un peu d'air, entre guillemets,
10:51 pour pouvoir faire des investigations au long cours,
10:54 comme c'est expliqué dans le communiqué.
10:56 Ils vont faire des reconstitutions de parcours.
10:58 Le travail de l'environnement,
11:00 ils vont pouvoir mener beaucoup plus d'auditions,
11:02 donc des échanges, essayer de mieux comprendre
11:04 la personnalité aussi de cette jeune fille
11:06 et d'essayer de le faire le plus souvent
11:08 à l'abri un peu de la pression médiatique.
11:10 Je sais que... Mais c'est important pour eux
11:13 parce qu'ils ont besoin aussi de préserver
11:15 une forme de secret de cette investigation.
11:18 Et c'est vrai que, voilà,
11:20 ils vont profiter de ce temps
11:22 pour essayer d'avancer paradoxalement plus rapidement.
11:25 Voilà ce que l'on pouvait dire de la disparition de la jeune Lina.
11:27 Les enquêtes se poursuivent. On va faire une petite pause.
11:29 On se retrouve dans un instant dans "Punchline"
11:31 sur CNews et sur Europe 1.
11:32 On va parler avec Laurent Pietraszewski
11:34 de RSA placée sous condition
11:37 et des allocations de chômage qui pourraient diminuer.
11:40 C'est une proposition d'Eric Ciotti.
11:41 Qu'est-ce que vous en pensez ?
11:42 Est-ce qu'il faut, au nom de l'économie,
11:46 baisser les allocations de chômage pour payer d'autres dépenses ?

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