Laurent Bègue-Shankland, professeur de psychologie sociale à l'université Grenoble Alpes, revisite la fameuse expérience du psychologue Stanley Milgram sur la soumission à l’autorité. Dans les expériences de Milgram, le rôle de la victime est occupé par un comptable qui reçoit une décharge lorsqu’il ne réussit pas à mémoriser une liste de mots. Dans l’étude ici, il s’agit d’un robot-poisson très sophistiqué et si réaliste que la grande majorité des participants pense se retrouver face à un poisson vivant. Laurent Bègue-Shankland veut montrer, contrairement aux conclusions de Milgram, que l’homme n’est pas un robot-exécutant, même lorsqu’il se trouve sous la coupe d’une autorité scientifique, qu’il peut agir selon des buts essentiellement conscients.
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00:00 Je devais injecter 12 doses toutes les 25 secondes.
00:07 On injecte, il y a un timing.
00:10 Chaque fois que j'appuyais, je constatais que ça réduisait les battements.
00:18 C'est surtout le fait qui est marqué clairement sur l'écran qu'il y a un risque de mort à 100%.
00:26 Il allait de moins en moins vite, ses yeux devenaient de plus en plus écarquillés.
00:32 On entendait le rythme cardiaque.
00:34 J'étais en état de stress.
00:36 C'était un peu stressant.
00:38 J'ai senti que le poisson santé était dans la douleur, dans la souffrance.
00:44 Il y a une espèce de lien qui se crée, on se met à sa place et on n'a pas envie d'y être.
00:51 Je trouve que c'est violent, cette surague.
00:53 C'est végétarien, j'avais déjà fait le choix de ne pas tuer d'animaux.
00:58 Je trouvais ça incohérent.
00:59 Tout le mécanisme, c'est trop... On se croirait dans une salle de torture.
01:03 C'est dur de se dire qu'on va le faire crever.
01:09 L'observer dépérir, voire mourir, c'est contre mes convictions.
01:16 La science a progressé, mais je n'avais pas envie de participer à ça.
01:20 Tout le long, on se dit si on continue ou pas.
01:23 Avant, on faisait des choses qui ne sont pas toujours en corrélation avec notre éthique.
01:28 Je tiens à le dire, ça m'a fait un peu chier de devoir injecter ça.
01:33 Mais ce qui est rassurant, c'est que c'est pour la science.
01:37 Mon cœur battait de plus en plus vite.
01:39 Au fur et à mesure que j'entendais, son cœur battait de plus en plus vite.
01:41 Le produit lui fait de l'effet.
01:43 On voit qu'il ressentait des choses.
01:48 Son comportement a été très influencé par le produit.
01:52 Sensible, ça veut dire que ça me fait chier de faire souffrir quelqu'un ou un animal.
01:57 Une fois que j'ai passé cette barrière, les premiers instants, j'ai pris sur moi.
02:02 J'avais l'impression qu'à chaque fois que j'appuie sur un bouton, je tuais un peu plus ce poisson.
02:06 Je n'ai pas senti très bien.
02:09 Je ne sais pas si c'est de la culpabilité ou pas.
02:13 Pas très fière.
02:14 J'ai déjà été confondée aux expériences dans le nucléaire sur les animaux.
02:19 Ça m'a complètement rebutée aussi.
02:22 Je ne voulais pas administrer plus d'une dose au poisson parce que je ne voulais pas le voir souffrir.
02:28 Déjà d'une, ça m'a stressée.
02:30 Et puis, je n'avais aucune envie de le faire.
02:32 J'ai cru que j'allais arrêter à 50%.
02:36 Je me suis dit que ça lui laisse 50% de chance de s'en sortir.
02:41 Et non, j'ai senti qu'il affolait un peu, comme si j'étais à sa place.
02:46 Je suis étonnée de moi-même.
02:49 Je voulais participer à cette étude pour faire avancer la recherche,
02:53 mais d'un autre côté, je ne voulais pas faire mourir le poisson.
02:57 Un petit peu mal à l'aise au moment d'administrer les doses au poisson.
03:00 Au moment où j'ai voulu arrêter, j'ai appuyé pour injecter une dose,
03:04 et en fait le poisson s'est pris la vitre.
03:07 Ça m'a pas trop plu de faire du mal à un poisson quand même.
03:09 D'ailleurs, je me suis arrêtée en route parce que je n'étais pas du tout à l'aise avec ça.
03:13 J'ai senti d'avoir fait quelque chose de pas bien, envers mes principes.
03:17 Est-ce que je continue à les injecter ou pas ?
03:19 Une part de stress ou du moins de culpabilité peut-être ?
03:23 Très stressée, j'avais mon cœur qui battait très vite.
03:25 C'est stressant et surtout, comme vous le dites, émotionnellement, c'est touchant.
03:30 C'est un aimal que je pourrais manger, donc je ne sais pas.
03:33 Le fait d'entendre et que ça accélère, etc.,
03:38 ça a eu un impact sur mes émotions.
03:42 Lors de l'injection du produit, on s'attachait au fur et à mesure au poisson.
03:45 C'est cruel, on se sent cruel.
03:47 Je me sens vraiment coupable d'avoir...
03:51 Pas méchante, quelqu'un qui est en train de mettre un produit...
03:56 J'ai pas l'impression de pouvoir me regarder dans un miroir en fait.
03:58 J'avais peur de lui faire du mal en fait.
04:00 Ouais, j'avais un peu la compassion, je sais pas, j'étais pas bien.
04:04 Je me mettais à sa place, du coup, moi j'aimerais pas qu'on me fasse subir tout ça.
04:08 Enfin, je sens pas de tuer quelqu'un...
04:11 Je suis pas contre les expériences sur les animaux.
04:14 J'entends l'intérêt de faire ce genre de choses pour ensuite passer sur des tests humains.
04:20 Enfin, je sais que quand on court en SVT, on devait disséquer des animaux,
04:24 je le faisais pas, donc du coup j'avais pas envie de faire l'amour.
04:27 Je voulais pas arrêter, mais je me suis dit "je suis en train de tuer un poisson".
04:30 Et en même temps, ouais, c'est un petit pouvoir en fait, je sais pas, c'est...
04:33 J'aurais pu, mais ça irait contre mes idéaux, donc j'ai pas envie.
04:37 Les souris, mais les poissons, j'ai trouvé ça plus facile qu'une souris.
04:40 Enfin, je voulais pas administrer une substance qui peut nuire à la santé du poisson.
04:45 Simplement, j'ai pas envie moi-même de sacrifier un animal.
04:50 Mais c'est vrai que le poisson, c'est du poisson.
04:53 J'aime pas faire des expériences sur les animaux, je trouve pas ça normal.
04:57 Je veux pas participer à ça, quoi, simplement.
04:59 On risque la vie d'un poisson, après, entre guillemets, c'est toujours mieux de risquer
05:04 plutôt la vie d'un animal que la vie d'un humain, mais...
05:07 Du fait que ce soit un poisson, ça m'a moins dérangée, ça.
05:10 Bah en fait, je pensais que ça serait un petit poisson,
05:13 et quand je l'ai vu gros, j'ai pas pu.
05:15 Parce que j'avais peur qu'il meure, en fait.
05:17 Ça me stressait de voir si, quand je voyais dose maximale, dose mortelle, 100% mortelle,
05:21 j'avais pas envie de le voir...
05:23 Donc c'est allé assez vite, en fait.
05:25 En fait, je l'observais parce que j'avais peur qu'il flanche, quoi, donc...
05:29 Et en fait, plus ça allait, plus je me trouvais méchante, en fait,
05:34 et en empathie avec le poisson.
05:36 C'était un peu, ouais, déstabilisant, j'étais pas très à l'aise avec le fait de continuer jusqu'au niveau 12.
05:43 Ça, c'est sûr.
05:44 C'est l'expérience, hein.
05:46 Si ça peut servir pour les humains.
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