À cinq jours du match France - Italie, dernier match de poule qui doit entériner la qualification du XV de Fraance pour les quarts de finale de la Coupe du monde 2023, dans quel état se trouve Antoine Dupont après sa fracture de la pommette ? Les réponses de Jean-Baptiste Grisoli, ancien médecin du XV de France (2011-2015) et ancien médecin de l'OM et du RC Toulon.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 6h, 9h15, RTL matin avec Stéphane Carpentier.
00:07 Merci d'être avec nous à 8h49, c'était donc le 21 septembre dernier à Marseille.
00:12 Antoine Dupont, le Zidane du rugby, sortait blessé lors du match face à la Namibie et c'était bien sûr en direct sur RTL.
00:20 Il y a Dupont qui prend un coup de tête.
00:22 C'est ça, il y a un gros coup de tête là dedans.
00:24 Comment sont ces deux matchs ?
00:26 Attention, le plancher orbital, il est costaud Antoine mais il a pris le coup de tête sur le plancher orbital.
00:31 Et ça peut être...
00:32 Il pleure, il pleure.
00:33 Oh là là là là là là là là là.
00:34 Les larmes et l'opération le lendemain soir à Toulouse.
00:37 Le capitaine des Bleus du rugby retrouve le 15 de France là avec l'espoir de refouler la pelouse.
00:42 Pourquoi pas en quart de finale ?
00:43 Il a 26 ans, il est le guide, l'inspirateur des tricolores.
00:46 Il est le chouchou du public français qui s'inquiète un peu, beaucoup, énormément concernant sa présence pour la suite de la Coupe du Monde.
00:53 Alors on va essayer ce matin de comprendre comment gérer au mieux les prochains jours concernant la santé et la fameuse mâchoire de notre vedette de l'Ovalie.
01:01 Jean-Baptiste Grisolier est donc en direct avec nous, ancien médecin de l'OM, du RC Toulon et donc du 15 de France.
01:06 Bonjour Jean-Baptiste.
01:08 Bonjour.
01:08 Antoine Dupont retrouve les Bleus ce week-end là.
01:10 Il a été autorisé à reprendre une activité physique progressive dirigée.
01:16 Ça veut dire quoi ? Vous pouvez nous décoder ça ?
01:19 C'est une formule consacrée, il est autorisé à reprendre une activité progressivement par palier.
01:24 C'est-à-dire de faible intensité au début, ce qu'on appelle un travail aérobie, en gros des footing du vélo.
01:31 Et après en fonction des symptômes et du réveil des douleurs ou non, il pourra mettre de l'intensité à peu près sur une semaine.
01:39 Ça fait 10 jours sans sport, sans entraînement, sans le haut niveau. Qu'est-ce qu'il est susceptible d'avoir perdu là ?
01:44 Alors peut-être chez vous et moi beaucoup, chez lui, vu son état de forme et sa préparation, pas grand chose.
01:52 On est d'accord, il ne va pas aller au contact dans un premier temps, il ne va pas s'entraîner comme les autres.
01:56 Non, pas du tout, c'est l'inverse.
01:58 Donc là, dans une démarche optimiste, c'est-à-dire par rapport au quart de finale,
02:04 en général les staffs médicaux et sportifs ont pris un calendrier inversé,
02:08 c'est-à-dire qu'on va dire qu'on valide la date du quart de finale,
02:12 c'est-à-dire que la semaine avant, quelques jours avant, il va pouvoir reprendre des contacts.
02:17 Donc pour l'instant, ils ont une fenêtre de 15 jours de travail physique, bien sûr sans contact.
02:23 Il pourra travailler la tactique, sa passe, son jeu au pied, des jeux d'intensité, de placement,
02:31 mais bien sûr avec zéro risque de contact.
02:33 Alors ce que je comprends dans vos propos, Jean-Baptiste Grisoli,
02:35 c'est qu'il n'est pas question de le voir évoluer là, vendredi soir, contre l'Italie, on est d'accord ?
02:40 D'abord, ça serait faire injure aux autres, à ses coéquipiers qui ont tout à fait le niveau, je pense,
02:46 pour passer l'écueil de l'Italie.
02:49 Et je pense que tous médecins et staffs, ça serait de l'inconscience.
02:54 Donc aujourd'hui, il faut minimum 4 semaines pour avoir un début de consolidation
02:59 de son appôt physi-gomatique, de son maxillaire opéré,
03:02 et personne ne prendra le risque de le faire jouer contre l'Italie.
03:05 Vous savez Jean-Baptiste Grisoli, quand on n'est pas médecin comme vous,
03:07 on n'arrive pas à comprendre comment un joueur de rugby professionnel opéré de la mâchoire
03:11 peut rejouer au rugby quelques jours après.
03:14 Est-ce que ce n'est pas risqué tout simplement pour sa santé ?
03:18 Alors oui, le risque existe, je dirais, le risque existe dans le rugby pour plein de choses.
03:25 Le risque, oui, ce n'est pas consolidé.
03:28 Aujourd'hui, il y aura un début de consolidation à 4 semaines.
03:32 Alors par contre, c'est une zone qui n'est pas la plus impactée au rugby.
03:37 Je dirais, ce n'est pas comme s'il avait une fracture de l'avant-bras ou d'une jambe.
03:40 Ça ne va pas le gêner dans ses performances physiques.
03:43 Et la décision va se faire avec un staff médical qui l'entoure, un staff sportif,
03:49 et le joueur surtout, sur la prise de risque pour sa santé.
03:54 Sachant que le risque pour sa santé aujourd'hui, c'est que de nouveau on a une fracture,
04:00 et il faut le réopérer.
04:01 Donc, je dirais, il ne joue pas non plus avec la perte d'un rein, d'un oeil ou quoi que ce soit.
04:07 On imagine le meilleur, c'est-à-dire qu'il soit là pour le quart de finale très probable contre l'Afrique du Sud.
04:12 On connaît tous le rugby.
04:13 Qu'est-ce qu'ils vont faire les Sud-Africains si Antoine Dupont est sur la pelouse à ce moment-là au coup d'envoi ?
04:17 Ils ne vont pas le cibler directement parce qu'ils savent ce qui est arrivé, ce qu'il a eu ?
04:22 Alors, le cibler au visage, c'est difficile parce que c'est une zone interdite.
04:26 Mais ils vont cibler le joueur, mais je pense qu'il était déjà ciblé.
04:30 Je veux dire, aujourd'hui, clairement, le meilleur joueur du monde dans une équipe à un poste stratégique, il est ciblé.
04:37 Donc, plus ou moins, c'était déjà prévu.
04:39 Moi, ce qui m'inquiète le plus, c'est le ressenti du joueur.
04:42 Même s'il se dit à 100 %, il aura forcément un peu d'appréhension à exposer son visage.
04:50 Bien sûr. Puisque vous avez été, vous, médecin de l'équipe de France, qui est-ce qui décide au final, à l'arrivée ?
04:55 C'est quoi ? C'est le staff ? C'est le médecin des Bleus ? Ou c'est lui qui dit "moi, j'y vais" ?
05:00 Alors, les deux. Le joueur décide s'il y va. D'habitude, il faut d'abord son premier feu vert.
05:05 Mais le staff médical et sportif peut voir, dans le déroulement des derniers entraînements,
05:11 que le joueur a quand même une appréhension n'est pas à 100 %,
05:14 et peut-être qu'ils ne prennent pas le risque de le mettre en position, je dirais, titulaire,
05:22 parce qu'ils auront plus de satisfaction d'avoir un lucu ou un couillou à 100 %, on imagine.
05:28 Merci de nous avoir expliqué les choses concrètement, Jean-Baptiste Grisoli, d'avoir été en direct.
05:31 Je l'envie, on va espérer le voir en forme.
05:34 Car ou demi, selon vous ?
05:36 Moi, le plus tôt possible. Après, c'est que tout se passe bien, je vais raisonner en médecin.
05:42 On va suivre tout ça. Merci d'avoir été en direct avec nous ce matin sur RTL.
05:45 On refait la Coupe du Monde, c'est tous les jours pendant la compétition,
05:48 je vous le rappelle, entre 20h et 20h30 avec tous nos spécialistes.
05:51 !
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