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Inceste, harcèlement scolaire, violences intrafamiliales… Me Antonelli nous parle de son métier d’avocate et de son engagement citoyen dans ces affaires devenues les plaies de notre société.

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Transcription
00:00 Le violence intrafamiliale, l'inceste et le harcèlement scolaire,
00:03 c'est pour moi une cause.
00:05 Donc c'est au-delà du simple dossier.
00:08 C'est ma cause, c'est mon combat.
00:10 On a affaire à des petites victimes, à des majeurs,
00:17 ou à des gens qui vous confient une partie de leur existence.
00:21 Ça me touche, quel que soit le dossier.
00:24 Alors peut-être que je suis un petit peu trop sentimentale,
00:29 ou humaine,
00:31 mais je ne vois pas comment je pourrais faire ce métier autrement.
00:35 C'est moi.
00:36 J'ai toujours aimé le combat.
00:56 J'ai toujours fonctionné en prenant la défense des gens.
01:00 Ça a été la révélation.
01:01 J'adore cette profession.
01:03 C'est ce que je voulais faire depuis toujours en fait.
01:05 Au départ, moi, je me suis inscrite aux permanences pénales.
01:08 J'ai fait des permanences pénales, des permanences partie civile.
01:11 Et dans les permanences partie civile,
01:14 j'ai souvent été amenée à avoir en charge des dossiers difficiles,
01:19 les dossiers d'inceste et de viol sur mineurs.
01:22 Évidemment, ça m'a orientée dans mon parcours de recherche
01:29 d'amélioration du système, quelque part.
01:31 Je me suis rendue compte qu'il y avait des choses qui n'allaient pas.
01:34 On essaye d'accompagner les victimes tout au long de la procédure,
01:39 parce qu'une petite victime, victime d'inceste,
01:43 de viol, d'agression sexuelle, de harcèlement scolaire,
01:48 de maltraitance physique, c'est toujours très difficile.
01:52 C'est en face, vous avez un humain.
01:53 On est là, nous, pour faire en sorte que ça se passe bien,
01:59 que la personne arrive à parler,
02:01 que la personne arrive à témoigner et à expliquer ce qui s'est passé.
02:06 C'est important pour elle, c'est important pour la famille
02:09 et c'est important pour son avenir en fait,
02:12 puisque ça lui permet de se reconstruire, ça c'est évident.
02:16 [Musique]
02:44 Les enfants, ce sont les adultes de demain.
02:48 Donc il faut vraiment faire attention au harcèlement scolaire.
02:50 Le harcèleur, bien souvent, est victime lui-même, chez lui.
02:56 Ou alors il y a une maltraitance, ou alors il y a un inceste souvent derrière.
03:00 C'est un problème de société.
03:02 Pour le harcèlement scolaire, la dernière nouveauté en date,
03:05 c'est éloigner le harcèleur de l'établissement dans lequel il exerce le harcèlement,
03:12 sauf que que devient ce petit enfant ou cet enfant ou cet adolescent
03:17 dans le nouvel établissement qui va l'accueillir ?
03:19 Qui va le suivre ?
03:20 Est-ce qu'il va y avoir un suivi par un psychologue ?
03:22 Et juridiquement, me concernant,
03:26 dès lors qu'il y a un problème d'inceste ou de harcèlement scolaire,
03:30 il ne faut pas oublier l'avocat.
03:32 Il est là justement pour faire en sorte que le dossier avance.
03:36 Parce que vous allez déposer plainte, mais derrière il faut qu'il y ait un suivi.
03:39 Il y a une affaire qui me vient immédiatement à l'esprit.
03:42 C'était pour une agression sexuelle sur une mineure.
03:46 Cette victime était restée très distante avec sa propre histoire.
03:53 Et en face, vous aviez un agresseur qui, lui, avait plus le comportement de la victime.
04:00 Vous voyez, les rôles étaient inversés.
04:02 C'était glaçant d'un côté et très humain avec des pleurs de l'autre.
04:10 Il y a eu une relaxe.
04:12 Donc on n'a pas cru la parole de cette petite,
04:15 alors que le dossier, tout le dossier a mené à donner raison à cette gamine.
04:23 Il y a eu un appel après et un court d'appel a condamné justement le monsieur.
04:29 Mais là, ça a été une grande frustration pour moi
04:32 parce que je ne m'attendais pas à un résultat pareil.
04:35 Toute est expérience et le chemin est long.
04:38 L'avocat, on vous le dit toujours, doit rester de marbre.
04:42 C'est une affaire comme une autre.
04:45 Après, chacun a sa pratique.
04:49 Moi, ce n'est pas la mienne.
04:51 Voilà.
04:52 [Musique]

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