L'interview de Michel Sardou en intégralité

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Michel Sardou était l’invité du 20H de Ruquier, à l'occasion de sa tournée événement "Je me souviens d'un adieu", en partenariat avec BFMTV.

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Transcript
00:00 - Heureux de vous retrouver tous et toutes et on commence tout de suite aussi par dire bienvenue à Michel Sardou.
00:05 - Merci.
00:06 - Ce soir dans notre édition, c'est l'actualité culturelle qu'on va traiter avec le retour de Michel Sardou sur scène.
00:12 Heureux que vous soyez parmi nous, Michel.
00:14 Vous êtes chez nous sur BFM TV ce soir avant de partir en tournée.
00:18 Une tournée qui s'appelle "Je me souviens d'un adieu" qui a eu le titre d'une chanson aussi d'ailleurs.
00:22 - Oui, oui, qui était une vieille chanson, oui.
00:24 - Une vieille chanson ?
00:25 - Oui.
00:26 - Qui date de quand à peu près cette chanson ?
00:27 - Bon, arrête de guérir sur ça. C'est seulement ton âge.
00:32 - 60 ans, Michel.
00:34 - Mais t'es jeune.
00:35 - Oui, oui, oui, oui, oui. Oui, ça me fait plaisir que vous me disiez ça, Michel.
00:38 En tout cas, la tournée commence par le Zénith de Rouen le 3 octobre prochain pour 30 dates, Michel Sardou.
00:45 - Il me posait la question, je ne savais plus combien il y avait de dates.
00:47 - Une trentaine de dates.
00:48 - 33 même.
00:49 - Et à mon avis, ce n'est pas fini parce qu'il y a déjà eu une date d'ajoutée à la Défense Arena.
00:54 Vous serez à Paris, vous terminerez normalement la tournée en 2024 par les 16 et 17 mars à Paris, la Défense Arena.
01:01 Est-ce que vous êtes heureux de retrouver votre public, Michel ?
01:04 - Très, honnêtement, très.
01:05 - Ça vous manquait ?
01:07 - Pas vraiment, non. Je ne peux pas dire que ça me manquait, mais c'est quand même agréable de rentrer dans des salles.
01:13 Tu parles de la Reda, par exemple.
01:15 Là, d'un seul coup, t'as le monde à tes pieds.
01:21 C'est des salles énormes, des ambiances, un contact qu'on n'a pas au théâtre.
01:27 Par exemple, au théâtre, on passe par un partenaire auquel on dit la réplique qui va aller dans la salle.
01:35 Là, on est plein pot.
01:37 - 100 000 billets vendus en 8 heures à l'annonce de la tournée. C'est énorme.
01:41 - Oui, c'est beaucoup.
01:43 - Peut-être, Michel, qu'on pourrait commencer par vous présenter.
01:46 Julie va le faire très bien.
01:47 - Mais oui.
01:48 - On a quelques camarades qui sont en face de vous, d'autant qu'on a quelqu'un qui démarre ce soir.
01:52 - Oui, c'est sa première. Bienvenue à vous, Bérénice Levev.
01:55 Vous êtes philosophe et professeur à l'IPC, Faculté libre de philosophie.
01:59 On vous souhaite la bienvenue. Ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer.
02:02 - Une philosophe ? Ça ne vous fait pas peur, une philosophe ?
02:05 - Non, j'ai fait philosophie.
02:07 - Bon, ça va.
02:09 - On accueille également sur ce plateau Frédéric Hermel, journaliste RMC, écrivain.
02:13 Bonsoir à vous, Frédéric.
02:14 - Bonsoir.
02:15 - Et puis, Louison, bien sûr, dessinatrice de presse.
02:18 Évidemment, on vous mettra un petit peu à contribution.
02:20 - On espère bien.
02:21 - Lors de cette prochaine demi-heure, on espère votre titre préféré, Michel Sardouder.
02:24 - On va leur demander, évidemment.
02:26 A chaque fois, c'est ça, la question.
02:27 Quel est le titre préféré ?
02:28 Il y a tellement de choix.
02:29 Quel est le titre préféré de Michel Sardouder ?
02:31 Vous en chantez combien, à peu près, de chansons dans cette nouvelle tournée ?
02:34 - Écoutez, le spectacle, je ne sais plus le nombre.
02:38 C'est 21 ou 22, mais ça dure deux heures.
02:40 - Ça dure deux heures.
02:41 - Pas plus.
02:42 - C'est toujours le problème du choix des chansons.
02:44 Forcément, à chaque fois, à la fin, il y en a qui vous disent, mais pourquoi ?
02:47 - Il n'a pas chanté "Sailor Moon".
02:49 Ça, c'est toujours pareil.
02:51 Moi, je m'en rappelle avec Hildo Jones.
02:53 Je lui avais dit, mais pourquoi tu n'as pas chanté "Tonight" ?
02:56 Il m'a dit, je ne peux pas vous chanter.
02:58 - Mais les plus grands tubes, ils seront là.
03:00 - Oui, oui.
03:01 - Mais il y a plus que 20 plus grands tubes.
03:03 C'est ça, le problème avec Michel Sardouder.
03:05 - On a trouvé un moyen.
03:06 Il y a un mash-up.
03:07 Il y a un truc.
03:08 Vous verrez, j'arrive à tout caser.
03:11 J'arrive.
03:13 - Est-ce qu'il y aura le France, par exemple ?
03:16 - Oui.
03:17 - Très bien.
03:18 - Une partie du France.
03:19 - Comment ça, une partie du France ?
03:20 - Pas en entier.
03:21 - Ah oui ?
03:22 - Je le dis tout de suite, pas en entier.
03:24 Parce qu'il y a d'autres trucs avant.
03:26 Il y a d'autres choses.
03:28 J'ai fait une mise en scène particulière.
03:30 C'est ça qui m'inquiète d'ailleurs le plus.
03:33 Ce n'est pas de remonter sur scène.
03:35 C'est de savoir si mes idées sont pour le spectateur,
03:38 vont faire de l'effet au spectateur.
03:40 - C'est quoi, vos idées ?
03:41 Vous n'avez pas un petit avant-goût ?
03:43 - C'est compliqué à vous expliquer.
03:44 C'est en quatre dimensions.
03:46 On arrive dans l'intelligence artificielle.
03:49 - Vous n'êtes pas en hologramme.
03:50 Ce sera bien vous qui serez sur scène.
03:52 - Non, non, je n'aime pas les hologrammes.
03:54 - Vous n'avez pas vu encore de spectacle en hologramme ?
03:56 Vous n'allez pas aller voir un spectacle en hologramme ?
03:58 - Non, mais j'en ai fait un avec Sinatra.
04:00 - Avec Sinatra ?
04:01 - Oui, en hologramme.
04:02 - Oui, j'ai compris.
04:03 - Moi, je chantais en duo avec lui.
04:05 - On n'a pas un vrai contact, évidemment.
04:07 - Non.
04:08 - Ce qu'on voit, c'est vrai.
04:11 - Je vous ai interrogé sur cette chanson, "Le France",
04:13 parce qu'évidemment, elle est particulière pour moi.
04:15 Je suis né au Havre.
04:16 Mon père a travaillé sur "Le France"
04:19 pour les paquebots des chantiers de Normandie.
04:21 Et c'est vrai qu'on avait des images.
04:23 Je ne sais pas si on peut les passer maintenant.
04:25 Oui, c'est bon.
04:26 On peut les passer maintenant.
04:27 On va vous voir chanter,
04:29 c'était sur une tournée précédente,
04:30 un extrait de ce titre qui m'a marqué.
04:33 "Ne m'appelez plus jamais France".
04:35 C'était, je crois, Jacques Chirac, à l'époque,
04:36 qui était Premier ministre.
04:37 - Non, c'était Giscard.
04:39 - Giscard, président.
04:40 - Oui, président.
04:41 - Ah oui, mais Chirac, Premier ministre.
04:43 - Ah, peut-être, j'avais pas vu.
04:44 - Ah oui, oui, oui.
04:45 - ♪ Ne m'appellez plus jamais France ♪
04:51 ♪ C'est ma dernière volonté ♪
04:55 ♪ ♪ ♪
04:59 - C'est une chanson, évidemment,
05:00 qui touche tous les Havrets qui nous regardent ce soir
05:03 et toute la Normandie.
05:04 Vous commencez souvent, d'ailleurs,
05:05 vous tournez par la Normandie.
05:06 - Bah oui, ça devient une tradition, maintenant.
05:09 On commence loin, on est toujours dans ce camp-là.
05:13 - Alors, évidemment, on va demander à nos camarades...
05:15 La vôtre, d'ailleurs, peut-être, Julie, d'abord.
05:17 - Alors, moi, j'adore "La maladie d'amour".
05:19 - Ah !
05:20 - Voilà.
05:21 - Oui.
05:22 - Je disais...
05:23 - Pourquoi oui ?
05:24 - Oui, oui, oui, oui.
05:25 - Ah, bah, elle est magnifique.
05:26 - Il en a marre de "La maladie d'amour".
05:27 Elle a 50 ans, la chanson, cette année.
05:28 - Elle a 50 ans ?
05:29 - Oui, c'est une chanson qui date de 1973.
05:32 Elle a donc 50 ans, cette année.
05:33 Elle court depuis 50 ans.
05:35 - C'est pour ça qu'elle vous fatigue, peut-être ?
05:36 - Elle me fatigue un peu, oui.
05:37 - Mais quand j'ai envie d'être requinquée,
05:39 c'est "La java de Bordouais"
05:40 où vous dites que ça swing comme un meudon.
05:42 Moi, la meudonaise, ça swing un meudon.
05:44 - Ça vous fait plaisir.
05:45 - Alors, ça m'a fait plaisir, petite,
05:46 parce que j'y habitais,
05:47 mais j'avais du mal à comprendre
05:48 pourquoi ça swingait un meudon.
05:49 Voilà.
05:50 - C'était une façon de faire...
05:51 - C'était pour la rime.
05:52 C'était pour la rime.
05:53 - C'était pour la rime, oui.
05:54 - Bérenice Levé.
05:56 - Moi, j'ai choisi "J'habite en France"
05:58 d'abord pour le contenu, le rythme
06:01 et puis l'humour qui est présent dans cette chanson.
06:04 - Ça fait partie des premiers succès de Michel.
06:06 - Vous savez, j'avais dit à Laurent
06:08 quand on s'est rencontrés en prévue de cette émission,
06:10 je lui ai dit, j'aimerais,
06:11 après tous les essais que j'ai créés
06:12 sur les choses que je n'aime pas,
06:14 le féminisme, le wokisme, l'écologie actuelle,
06:17 et donc j'ai dit à Laurent,
06:19 j'aimerais parler des choses que j'aime.
06:20 Voilà, j'ai eu ma première occasion.
06:22 - Mais vous ne m'ingéniez pas, là.
06:24 - Pourquoi ?
06:25 - J'habite en France et elle a au moins 55 ans.
06:27 - Ah oui, mais alors là, vous me tendez une paire.
06:30 J'ai apporté un livre dans lequel vous êtes présent,
06:32 du grand historien Jean-François Cyrinelli,
06:35 "Le temps qui passe, la France qui change"
06:37 et qui parle justement de ce qu'il appelle
06:40 la bande-son de nos vies.
06:42 Et vous êtes très présent dans ce livre,
06:44 alors évidemment avec "Les lacs du Connemara",
06:48 parce qu'il dit que vous faites partie
06:50 de cet imaginaire collectif
06:52 avec ce génie de durée
06:55 que rien ne peut laisser prévoir pour une chanson
06:57 et en plus, vous y ajoutez le don justement
07:00 de la transmission de génération en génération.
07:03 Donc, je recommande très vivement ce livre
07:05 parce que vous êtes présent
07:07 et en plus, ça s'inscrit dans un ensemble
07:11 qui marque l'imaginaire collectif français.
07:14 - Vous avez dit que vous étiez plutôt habitué
07:16 à parler du féminisme, du wokisme,
07:18 mais j'ai envie d'interroger Michel Sardou.
07:19 Qu'est-ce qu'il en pense ?
07:20 - Je déteste le féminisme.
07:22 - Il était sûr que...
07:24 - Je connaissais un peu la réponse.
07:26 - Tu as connaissé ? Je vais ce siècle d'abord.
07:29 En gros, je vais tout.
07:31 Bon, je quitte Paris parce que je ne supporte plus Paris.
07:34 C'est insupportable, c'est laid, c'est moche,
07:36 je ne sais rien dire, je ne comprends plus ma rue.
07:38 Je ne sais plus où j'habite, les rues sont fermées.
07:40 - Vous n'êtes pas venu à bicyclette ici, Michel ?
07:42 - Non.
07:43 - Ou en trottinette !
07:45 - Ou en trottinette, non.
07:47 Non, je vais tout ça.
07:49 - Et sur le féminisme, est-ce que les femmes...
07:51 - Non, le féminisme, je n'en sais rien.
07:54 Les femmes ont raison vraiment de se défendre,
07:58 de demander leurs droits, de réclamer...
08:01 - Mais elles les ont acquis, ces droits ?
08:04 - Oui, enfin, pas tout à fait.
08:06 - J'ai longtemps hésité votre leçon sur les femmes des années 80.
08:10 - On en écoute un extrait, peut-être,
08:12 parce que moi je me croyais féministe.
08:14 - On termine juste la question.
08:16 - Les femmes ont raison de se défendre,
08:18 ont raison de réclamer le même salaire que les hommes.
08:20 Il n'y a pas de reçage, je trouve ça complètement juste.
08:23 Par contre, qu'elles n'en fassent pas trop.
08:26 - Et surtout qu'on ne sépare pas les hommes des femmes.
08:30 - C'est-à-dire qu'elles aiment un peu les hommes.
08:32 - Est-ce que les paroles ont changé ?
08:34 Parce qu'il y a eu la version 2010.
08:36 - J'ai eu la version 2010, ou 2020, je ne sais plus.
08:39 Et j'ai repris la première,
08:41 parce que le public préférait la première.
08:43 - Celle des années 80.
08:44 - Celle-là, alors, peut-être.
08:46 - Maitrisez à fond le système, accédez au pouvoir suprême,
08:50 s'installez à la présidence et de la faire vendre la France !
08:55 (Musique)
09:02 - La capitale, Anne Hidalgo, c'est une femme.
09:04 - Oui, mais elle n'est pas bonne mère.
09:07 - Vous n'aimez pas non plus Anne Hidalgo ?
09:09 - Si, je l'aime bien. Honnêtement, je l'aime bien.
09:11 - Il ne faut pas tirer sur les ambulances.
09:13 - Non, c'est même pas ça.
09:15 Par exemple, il y avait la voie George Pompidou sur les quais,
09:19 c'était formidable, vous pouviez rouler.
09:22 Là, on est tous coincés sur le haut,
09:24 ce qui fait que toutes les boutiques de fleurs
09:26 qui avaient d'animaux, de machins, tout ça, c'est fini,
09:29 parce qu'ils crèvent tellement.
09:31 Et en bas, il y a cinq vélos, deux trottinettes et trois joggers.
09:35 - Vous êtes d'accord avec Fred et Hermel,
09:39 qu'on n'a pas interrogé, on va faire chaque chroniqueur, évidemment.
09:42 Fred, vous, vos chansons préférées en deux ?
09:44 - Il y en a une tonne, mais c'est en chantant.
09:46 En chantant, parce que je pense que c'est la chanson parfaite.
09:48 C'est-à-dire qu'il y a tout.
09:50 Le rythme est extraordinaire, la mélodie de la chanson.
09:52 En plus, c'est un rythme...
09:54 Ça reste dans la tête.
09:56 Ça accompagne toute une vie.
09:58 - C'est une musique italienne de Toto Coutugno qui est partie.
10:01 - Qui est décédée il y a très peu de temps.
10:03 - Les paroles sont magnifiques, et tout ce que vous entendez,
10:05 "la première fée de ma vie", etc.,
10:07 en fait, on a tous vécu une première fois,
10:09 et moi, j'aime les chansons dans lesquelles on peut se reconnaître.
10:11 - Bien sûr, c'est un peu moi.
10:13 - Je voulais vous dire aussi, moi qui ai vécu pendant
10:15 près de 30 ans à l'étranger en Espagne,
10:17 quand j'avais un petit coup de blues,
10:19 quand mon pays me manquait, j'écoutais une chanson de Michel Sardou
10:21 et je me sentais mieux.
10:23 Il y a quelque chose de très...
10:25 Vous êtes tellement liés à l'histoire de France
10:27 que quand on est loin, et on est 2 millions de Français à vivre à l'étranger,
10:29 on se souvient de vous,
10:31 et ça nous rapproche de la patrie.
10:33 - Alors attention, Louison est plus féministe,
10:35 plus progressiste que les deux autres chroniqueurs.
10:38 - Mais elle est pas une chroniqueuse.
10:40 - Mais je suis sûr qu'elle aime quand même Michel Sardou,
10:42 parce que Michel Sardou, il plaît à la droite et à la gauche.
10:44 - C'est ça, c'est de la musique.
10:46 Il n'y a pas une droite et une gauche en musique.
10:48 Au piano, avec les mains, peut-être, mais c'est tout.
10:50 - Alors vous ?
10:52 - Alors j'aurais pu prendre "Femmes des années 80"
10:54 étant une femme née dans les années 80,
10:56 mais j'ai pris "Les vieux mariés" car je suis une jeune mariée.
10:58 Et je me suis dit que ça me faisait une sorte de spoiler.
11:00 - Et bien, figurez-vous que les féministes...
11:02 - Il a été emmerdé avec cette chanson, Michel.
11:04 - Ah ben, j'étais un être sexiste.
11:06 - Pour "Les vieux mariés" ?
11:08 - Oui.
11:10 Parce que c'est soi-disant l'homme
11:12 qui emmène sa vieille épouse
11:14 faire une croisière.
11:16 - Et qui lui dit ce soir "J'ai des idées".
11:18 - Oui, "J'ai bien des idées".
11:20 - Et après tout...
11:22 - Et bien moi, je l'aime bien.
11:24 - C'est une très jolie chanson, moi j'adore cette chanson.
11:26 - Vous avez été féministe au présentable.
11:28 - C'est une des plus jolies chansons, même.
11:30 "Les vieux mariés", plus émouvante.
11:32 - Vous la chantez, celle-ci, dans le concert ?
11:34 - Oui. - Alors je viendrai.
11:36 - Elle est au programme, "Les vieux mariés".
11:38 J'aimerais qu'on évoque vos débuts, Michel Sardou,
11:40 parce que ça n'a pas été si facile, au départ.
11:42 Vous avez ramé à vos tout débuts.
11:44 - Oui, mais j'ai pas souffert.
11:46 De ramer.
11:48 Je me suis amusé, quand même.
11:50 C'était la bohème, c'était...
11:52 On faisait du cabaret,
11:54 on gagnait notre vie comme on pouvait.
11:56 J'étais serveur de restaurant le week-end,
11:58 je faisais du cabaret le soir.
12:00 - Vous avez travaillé chez Patachou.
12:02 - Oui, je coupais des cravates aux clients,
12:04 c'est la mode, elle est bonne.
12:06 - C'était ce qui se passait là-bas, chez Patachou.
12:08 - Oui, chez Patachou.
12:10 Et je faisais des petits cabarets.
12:12 - On va voir, regardez, Michel, vos débuts,
12:14 parce que lundi soir, vous connaissez mieux que moi,
12:16 évidemment, les docs Lignes Rouges.
12:18 Et d'ailleurs, c'est vous, Julie,
12:20 qui lancerait à 21h lundi ce doc consacré
12:22 à Michel Sardou.
12:24 Michel Sardou, donc lundi soir, dans Lignes Rouges.
12:26 - Il fait peur, là.
12:28 - Il fait peur. Lundi soir, c'est un documentaire...
12:30 - C'est une petite archive.
12:32 - ...signé Caroline Mier, Etienne Grelet, Benoît Chevalier.
12:34 On verra ces images. Regardez, on va reconnaître
12:36 quelqu'un que j'adorais, Jean-Yann,
12:38 qui n'avait pas été forcément sympa avec vous ce jour-là.
12:40 - Nous continuons, 6e chanson,
12:42 Michel Sardou chante "Le madras".
12:44 - Mais les débuts sont laborieux.
12:46 2 ans avant "Les Ricains",
12:48 il fait une première apparition
12:50 dans une émission de télé,
12:52 un peu l'équivalent de "La Nouvelle Star" aujourd'hui.
12:54 (musique)
12:56 - ♪ Portez du madras et des cheveux longs ♪
12:58 - La chanson de Michel Sardou ne convainc pas.
13:00 - ♪ Mais les Beatles, c'est même Ursula ♪
13:02 (applaudissements)
13:04 - Jean-Yann, votre avis?
13:10 - C'est une chanson
13:12 que les gens auront peut-être plaisir à entendre,
13:14 mais ils diront, oh, dis donc, c'est bien ce truc-là.
13:16 Comment ça s'appelle?
13:18 C'est le... Tu sais, cette chanson qui fait...
13:20 Je sais plus comment ça commence, mais c'est...
13:22 Je sais plus, mais c'est chouette.
13:24 - Bon. Alors, pour vous, c'était...
13:26 Alors, un succès ou une échec?
13:28 - Non, je crois pas au succès.
13:30 (applaudissements)
13:32 (musique)
13:34 - Ah oui, il était dur avec vous, Jean-Yann.
13:36 - Non, mais il avait pas tort.
13:38 - Ah, voilà.
13:40 - D'abord, c'était pas une bonne chanson.
13:42 - Mais ça s'appelle "Madras", la chanson.
13:44 - Le "Madras", c'était pas très bon.
13:46 Et j'avais pas de voix du tout.
13:48 - Vous n'aviez pas de voix, à cette époque?
13:50 - Ah non.
13:52 J'avais un professeur de chant qui s'appelait Annette Charlot.
13:54 - La fameuse Madame Charlot.
13:56 - Oui, qui a fait travailler Pavarotti et tout ça.
13:58 Et je suis parti.
14:00 J'avais ça sur le clavier comme tessiture.
14:02 Et je me suis retrouvé avec ça.
14:04 C'est une excellente prof de chant.
14:06 Et jusqu'à 94 ans,
14:08 quelques mois avant sa disparition,
14:10 elle venait encore.
14:12 Quand je faisais "Bercy",
14:14 on la montait sur scène,
14:16 elle me chauffait la voix avant de...
14:18 Et à 94 ans, elle avait une voix cristalline.
14:20 - Dans ce passage qu'on vient de voir,
14:22 on vous voit dans ce même jury,
14:24 parce qu'il n'y a pas si longtemps,
14:26 j'ai regardé la série sur Netflix
14:28 consacrée à Bernard Tapie.
14:30 C'est la même émission, le même jury,
14:32 qui fait gagner Michel Polnareff
14:34 contre Bernard Tapie.
14:36 Je ne sais pas si vous l'avez vue, cette série.
14:38 - Non, je n'ai pas vue.
14:40 - Vous ne regardez pas?
14:42 - Non, mais en ce moment, je regarde peu de choses.
14:44 Je n'ai même pas vu vos débuts,
14:46 vos tout débuts, parce que je répète.
14:48 - Je vous demande ça, parce que Polnareff,
14:50 évidemment, avait gagné contre Bernard Tapie
14:52 ce soir-là, et on a souvent noté que dans la chanson
14:54 française, il y avait beaucoup de Michel.
14:56 Alors moi, j'avais envie de vous demander
14:58 quel était votre Michel préféré.
15:00 Est-ce que c'est Michel Fuga, Michel Jonas,
15:02 Michel Delpech, Michel Berger,
15:04 Eddy Michel?
15:06 - Eddy Michel, il fait partie de la famille.
15:08 Mais c'est mon frère, c'est autre chose.
15:10 Mais j'aimais beaucoup
15:12 Michel Berger.
15:14 Et le dernier projet qu'on avait ensemble,
15:16 c'était formidable, on voulait faire une
15:18 comédie musicale
15:20 sur la vie de ce pain
15:22 entre les pommes,
15:24 les fameuses pommes, les pays provençaux.
15:26 - Cézanne. - Cézanne.
15:28 - On voulait faire la vie de Cézanne.
15:30 On avait commencé à travailler, malheureusement,
15:32 il est parti pendant qu'on travaillait.
15:34 - Je reviens au documentaire "Ligne rouge"
15:36 qu'on pourra voir lundi soir sur BFM TV.
15:38 C'est un documentaire qui va parler aussi, évidemment,
15:40 de Michel Sardou, qui a divisé la France
15:42 à une époque, ne serait-ce qu'effectivement
15:44 avec cette chanson "Les vieux mariés"
15:46 qui a un moment donné a déplu aux féministes.
15:48 - De toute façon, même j'habite en France,
15:50 je crois que c'est heurté quand même
15:52 à une certaine critique.
15:54 - L'Erica aussi.
15:56 Mais la peine de mort...
15:58 Pour le coup, vous n'aviez pas écrit le texte.
16:00 - Si, si, si, si,
16:02 j'assume.
16:04 Mais ce que j'ai fait,
16:06 c'est que je me suis planté.
16:08 Je voulais écrire, en fait,
16:10 "Tu tues mon gosse,
16:12 vaut mieux que ce soit la police
16:14 qui t'arrête", je montre là,
16:16 parce que j'ai vu des policiers,
16:18 "qui t'arrêtent que moi, parce que moi,
16:20 il n'y aura pas d'avocat".
16:22 C'est ça que je voulais dire.
16:24 Et puis "emporter", comme je ne fais pas de brouillon,
16:26 j'écris tout directement.
16:28 Donc "emporter par la rime",
16:30 je tombe, mon affreux, je suis pour.
16:32 Et en parallèle,
16:34 arrivent ces événements.
16:36 J'étais complètement d'accord avec M. Bazinter,
16:38 la peine de mort, on n'a jamais arrêté le crime,
16:40 on le voit bien aux Etats-Unis et tout.
16:42 Il y a un sénateur américain
16:44 qui m'a dit un truc qui m'avait troublé à l'époque,
16:46 "ça empêche au moins la récidive".
16:48 - Évidemment !
16:50 C'est un peu d'argument,
16:52 c'est peut-être le meilleur argument.
16:54 - Vous la regrettez, cette chanson ?
16:56 - Non, je ne la regrette pas,
16:58 mais je me suis expliqué dans un petit livre
17:00 où je raconte la véritable histoire de cette chanson,
17:02 parce qu'on a dit tellement de choses
17:04 sur moi là-dessus.
17:06 En fait, je suis parti, j'écris,
17:08 j'écris, j'écris, et je ne m'en rends pas compte.
17:10 Et je ne me rends pas compte
17:12 de la portée.
17:14 Parce que dans ma tête, c'était la loi du talion.
17:16 Ce n'était pas la règle,
17:18 la loi,
17:20 on condamne à mort un homme ou une femme,
17:22 c'était la loi du talion.
17:24 Et je me suis planté.
17:26 - Le temps des colonies, même chose.
17:28 - Le temps des colonies, c'est humoristique,
17:30 je me foutais de sa gueule,
17:32 les mecs qui avaient fait les colonies,
17:34 ils n'ont rien compris.
17:36 - Des moquifs de l'époque.
17:38 Aujourd'hui, quel serait le sujet si vous aviez
17:40 envie d'écrire des nouvelles chansons ?
17:42 - Non, pas vraiment, non.
17:44 - Il n'y a pas un sujet qui vous énerve ?
17:46 - Non, moi ça serait tomber dans la politique,
17:48 dans le truc, laissez tomber,
17:50 il ne m'intéresse pas.
17:52 - Ce seraient des chansons plutôt plus joyeuses aujourd'hui ?
17:54 - Plus joyeuses, peut-être, oui.
17:56 Peut-être ça, tu as raison.
17:58 - Mais en tout cas, fini de diviser la France.
18:00 - Il y a eu des chansons où j'allais chercher
18:02 exprès le bâton, parce que
18:04 ça fait du bien de provoquer.
18:06 - Vous n'avez pas toujours été finalement
18:08 classé à gauche.
18:10 La chanson "Le France", par exemple, d'un seul coup,
18:12 les communistes étaient d'accord et contents avec vous.
18:14 - Merci camarades !
18:16 - Vous défendiez les chantiers navals.
18:18 Je pense aussi à une autre chanson,
18:20 j'avais le 45 tours,
18:22 est-ce que ça ne plaît pas le curé ?
18:24 "Ah mon Dieu, si on était vous !"
18:26 Pour le mariage des prêtres.
18:28 Là, vous étiez sacrément en avance,
18:30 parce qu'ils ne sont toujours pas maris aujourd'hui.
18:32 - C'est lui-là qui dit beaucoup de conneries.
18:34 Moi, je ne suis pas papy, je suis chrétien,
18:36 mais réformé.
18:38 - Vous n'aimez pas le pape François ?
18:40 - Je ne reconnais pas les papes.
18:42 Je suis chrétien, mais réformé.
18:44 - Vous trouvez qu'il dit des conneries,
18:48 le pape François ?
18:50 - Il aurait bien fait de se taire sur la Sainte-Trucie,
18:52 la fille de Catherine II...
18:54 - Et en revanche, sur l'immigration ?
18:58 - Ah, ça, qu'est-ce que vous voulez qu'il dise ?
19:00 - Il parle avec l'Évangile,
19:02 pas avec le Livre Rouge,
19:04 ni avec la Constitution.
19:06 Il est obligé de citer la charité,
19:08 la bonté, l'accueil...
19:10 Mais après, évidemment,
19:12 il a raison.
19:14 Seulement, il y a un moment où...
19:16 Comment on fait ?
19:18 - Donc, vous êtes d'accord avec ce que dit Gérald Darmanin
19:20 quand il dit qu'il ne faut pas en accueillir un en France
19:22 parce qu'on n'en a pas les capacités ?
19:24 - Je ne sais pas. Vous savez, je ne peux pas me prononcer là-dessus,
19:26 ce n'est pas ma spécialité.
19:28 Et je ne sais pas ce que je ferais si on me donnait un poste
19:30 avec cette responsabilité-là.
19:32 Ce qu'il y a, c'est qu'à un moment donné,
19:34 c'est ce que dit Zerro-Quart,
19:36 on ne peut pas accueillir toute la misère du monde.
19:38 - Phrase qu'a reprise le président dimanche dernier.
19:40 - Bien sûr.
19:42 - Regardez la bande-annonce du documentaire que vous verrez lundi soir,
19:44 je suis sûr que ça va vous donner envie de réagir.
19:46 - J'en ronge de ça, moi. On ne m'a pas demandé mon avis, en plus.
19:48 - Le français m'a laissé...
19:50 - Depuis 60 ans,
19:52 il fait chanter les Français,
19:54 mais n'a jamais cessé de les diviser.
19:56 - ♪ C'est ma dernière volonté ♪
19:58 - Je ne l'ai jamais vu faire la moindre concession.
20:00 - Il s'est mis à dos des présidents.
20:02 - Il m'a fait un redressement d'impôt, cet enfoiré.
20:04 - Il a même été menacé de mort.
20:06 - Je me souviens des titres des journaux
20:08 "Faut-il brûler Sardou ?"
20:10 - Est-ce que ça ne fait pas partie de son truc pour se marrer ?
20:12 - Comment ce provocateur est-il devenu
20:14 l'un des derniers monstres sacrés de la chanson française ?
20:16 ♪ ♪ ♪
20:18 "Confidentiel" Michel Sardou.
20:20 Lundi 2 octobre, 21h, sur BFM TV.
20:22 - Il faut voir rigoler, Michel.
20:24 - Bah oui, parce que...
20:26 - Disponible sur tablette.
20:28 - Quand il y avait...
20:30 Les chauffe-fourrées qu'on voit
20:32 entre les CRS et les manifestants
20:34 qui étaient devant la Forêt Nationale,
20:36 c'était en Belgique.
20:38 Alors...
20:40 En plus, en Belgique, c'est assez impressionnant
20:42 parce qu'ils chargent à cheval.
20:44 Ça fait un drôle d'effet
20:46 quand on voit les chevaux
20:48 qui arrivent sur la foule, évidemment.
20:50 Et je me dis, bon, bah,
20:52 c'est cuit pour moi, là.
20:54 Bruxelles, c'est fini.
20:56 Je pourrais plus mettre tes pieds.
20:58 Je vais me faire guillotiner à chaque fois
21:00 ou massacrer à chaque fois.
21:02 L'année suivante, j'étais à Bruxelles,
21:04 j'ai fait... En tout, j'ai fait 100 fois
21:06 Forêt Nationale. - Ah oui ?
21:08 - Tu te rends compte ? - C'est un record.
21:10 - C'est un record. Et j'avais plus rien.
21:12 Ça avait disparu. Comme quoi,
21:14 c'est des mouvements comme ça, spontanés,
21:16 dirigés, organisés, que sais-je, je sais pas.
21:18 - Dans la bande-annonce, là, en tout cas,
21:20 à un moment donné, on parle d'un redressement fiscal.
21:22 C'est Giscard. Et on revient à cette chanson,
21:24 c'est à cause du France, ce redressement fiscal.
21:26 - J'ai jamais su. Pourquoi ?
21:28 Parce que j'ai toujours payé mes impôts.
21:30 Sauf au tout début.
21:32 Mais t'as rien vu de l'histoire.
21:34 Je gagnais pas ma vie, donc je payais pas d'impôts.
21:36 Et quand je travaillais, je travaillais au Black.
21:38 Donc, c'était...
21:40 J'étais serveur dans un restaurant.
21:42 Bon, on me donnait pour boire
21:44 et puis on...
21:46 C'était pas déclaré. Et un jour,
21:48 donc la feuille d'impôt, poubelle.
21:50 Je reçois la... Et un type vient, me dit
21:52 "Monsieur, vous avez un redressement d'impôt."
21:54 Je dis "Pourquoi ? Je paye pas d'impôt."
21:56 Il me dit "C'est bien pour ça que vous avez un redressement."
21:58 [Rires]
22:00 Heureusement, je suis tombé sur un...
22:02 sur un...
22:04 Comment dirais-je ? Un inspecteur d'évidence.
22:06 - Un percepteur.
22:08 - Qui avait un poste assez important à Bercy.
22:10 Qui m'a dit "Je vais m'occuper de votre comptabilité."
22:12 - Et ça s'est arrangé.
22:14 - Vous étiez très amis avec François Mitterrand.
22:16 - Oui. Pas très amis.
22:18 - Amis. - J'ai bien vu. On était amis.
22:20 - Vous avez des liens avec Emmanuel Macron ?
22:22 - Non, aucun. - Vous ne l'avez jamais rencontré ?
22:24 - Non. - C'était qui vos autres liens ?
22:26 - Président.
22:28 - Vos autres amis présidents de la 5ème République, tiens.
22:30 - J'ai eu...
22:32 Mitterrand, bien sûr.
22:34 J'ai eu Chirac.
22:36 J'ai eu Sarkozy. - François Hollande ?
22:38 - François Hollande, non. - Non.
22:40 - Mais pas pour des raisons précises.
22:42 Non, parce que ça c'est pas...
22:44 - Quoi ? "N'ayez pas rencontré Brigitte et Emmanuel Macron."
22:46 - Oui. - Mais je ne les ai pas rencontrés, non.
22:48 - Bon, peut-être qu'ils nous regardent ce soir,
22:50 et ils vont réagir.
22:52 Louison, un mot encore sur Michel Sardou.
22:54 - Moi, j'ai rencontré Brigitte et Emmanuel Macron.
22:56 Moi, je les ai rencontrés.
22:58 - Bah oui. - Mais je n'ai jamais rencontré Mitterrand.
23:00 Vous avez un point d'avance.
23:02 - Mitterrand, il m'a même étonné,
23:04 parce qu'il m'a dit "On déjeunait tous les deux,
23:06 face à face."
23:08 Et il me dit "Pourquoi vous avez retiré
23:10 Georges Dand de votre tour de champ ?"
23:12 - Donc il connaissait vraiment le répertoire.
23:14 - Tu vois un peu. - Ah ouais.
23:16 - Quand on pouvait me dire ça, "Vous êtes venu au spectacle,
23:18 je sais que vous ne mettez plus. Remettez-la."
23:20 Et j'ai toujours remis.
23:22 - Louison, autre chose à ajouter
23:24 sur la carrière de Michel Sardou ?
23:26 - Elle n'est pas facile, votre question.
23:28 - Ah, merci. - Alors, je pense que
23:30 60 ans, c'est...
23:32 Là aussi, c'est un peu flou, parce qu'il y a
23:34 des gens qui, comme moi, n'ont pas 60 ans,
23:36 et on les avait accompagnés, d'autres qui ont...
23:38 J'ai une grand-mère qui en a 102.
23:40 Elle vous dira que ça fait 10 ans que vous chantez, je pense.
23:42 Donc tout est assez relatif.
23:44 Non, écoutez, moi, je suis ravie qu'on se croise ce soir.
23:46 - Qu'est-ce qui fait que vous reprenez
23:48 quand même votre tournée ? J'ai lu que c'est votre femme
23:50 qui vous a menacé de vous quitter.
23:52 - Non. - Si vous ne recommencez pas
23:54 à chanter. - Non, elle ne m'a pas menacé de me quitter.
23:56 Elle irait où, d'ailleurs ?
23:58 [Rires]
24:00 - Elle n'a pas essayé de vous avoir à la maison, c'est ça ?
24:02 - Non, elle a...
24:04 J'étais au théâtre.
24:06 J'aime beaucoup le théâtre.
24:08 C'était le métier que j'avais choisi, d'ailleurs, au départ, de faire.
24:10 Et c'est vrai que...
24:12 Quand on parlait tout à l'heure
24:14 des salles énormes,
24:16 d'un public important,
24:18 des choses où on a
24:20 une mère, en soi, comme ça,
24:22 qui vous accueille, au théâtre, on ne l'a pas.
24:24 Parce que l'avantage que j'ai,
24:26 moi, c'est que les gens qui viennent me voir
24:28 connaissent mon répertoire par cœur.
24:30 Et le jeu, c'est de les surprendre
24:32 avec ce qu'ils connaissent déjà.
24:34 Voilà, c'est pour ça que j'ai
24:36 pourfité des trucs...
24:38 - Une mise en scène un peu spéciale.
24:40 - Un peu spéciale.
24:42 Et au théâtre, ils étaient un peu...
24:44 Ils ne connaissaient pas l'histoire.
24:46 La dernière pièce que j'ai jouée,
24:48 c'est celle de Guitry,
24:50 "N'écoutez pas Bédame", qui est d'un misogysme total.
24:52 - C'est amoureux.
24:54 - Je reste quand même
24:56 35 minutes en scène tout seul.
24:58 Aujourd'hui, ne vous mariez pas.
25:00 Et je décline tous les défauts que peuvent avoir les femmes.
25:02 - Anne-Marie Purier, c'est celle avec qui
25:04 vous êtes restée le plus longtemps maintenant,
25:06 de toutes vos épouses.
25:08 - Oui, oui. C'est ma conscience.
25:10 C'est elle qui s'occupe de tout,
25:12 qui gère tout. Je suis peinard.
25:14 Je ne fais rien.
25:16 Là, on va déménager, je ne m'occupe de rien du tout.
25:18 On va déménager,
25:20 donc on ne va habiter à rien.
25:22 Je ne m'occupe de rien.
25:24 Tout se fait tout seul.
25:26 - Elle va vous suivre sur toute la tournée ?
25:28 - Non, pas sur toute la tournée,
25:30 mais sur la deuxième dans le midi.
25:32 Donc elle ne viendra pas toute la tournée.
25:34 - Quelques mots encore sur Michel Sardou,
25:36 Bérenice Levé, après Fred.
25:38 - J'ai un peu tout dit au départ.
25:40 Michel Sardou fait partie
25:42 de ce que Proust appelait
25:44 l'histoire sentimentale de nos sociétés.
25:46 Tout à l'heure,
25:48 je ne sais plus,
25:50 mais je crois que c'est vous, Julie, qui le disiez,
25:52 on se ressource. Dès qu'on entend
25:54 vos chansons, c'est impressionnant
25:56 comme on est saisi,
25:58 on est provigoré.
26:00 Je trouve ça extraordinaire.
26:02 Je ne crois pas qu'il y ait quelqu'un d'équivalent.
26:04 Sincèrement, sans flagornerie, aucun.
26:06 - Il y en a eu.
26:08 - Ah oui, mais il y a une...
26:10 - Mais populaires.
26:12 - Oui, ça c'est une chose que je voulais absolument dire.
26:14 - C'est une chose très différente.
26:16 On peut citer Brel, Brassas,
26:18 qui sont des chanteurs marqués,
26:20 et des chanteurs à texte, bien sûr, très importants
26:22 dans la chanson française, mais sont-ils aussi populaires ?
26:24 Est-ce qu'on les chante dans les karaokés
26:26 comme on chante vos chansons ?
26:28 - Oui, ça vous énerve d'ailleurs qu'on chante vos chansons dans les karaokés.
26:30 - Pas du tout. Ce qui m'amuse de plus, c'est dans les grandes écoles.
26:32 Quand ils finissent,
26:34 quand ils reçoivent leur bosé carré,
26:36 tout le monde lève les pieds et danse sur le connemara.
26:38 - On termine toujours par les lacs du connemara.
26:40 - C'est important ce que vous disiez, Laurent,
26:42 par rapport à la chanson populaire.
26:44 C'est ça, c'est une époque où
26:46 on... et vous êtes le témoin
26:48 de la possibilité de ne pas mépriser le peuple,
26:50 justement, de lui offrir de grandes choses,
26:52 et ça, c'est tout à fait extraordinaire.
26:54 - Fred, Fred Hermel.
26:56 - Moi, ce sera une question en bon journaliste.
26:58 Brel disait que "Je ne sais pas"
27:00 était sa meilleure chanson.
27:02 J'ai envie de vous poser la question.
27:04 Quelle est selon vous votre meilleure chanson parmi ces dizaines et ces dizaines ?
27:06 - Je vais vous raconter une autre histoire.
27:08 C'est très difficile à dire.
27:10 Je ne sais pas
27:12 quelle est ma meilleure chanson.
27:14 Je ne sais pas celle que je préfère.
27:16 En général, si je les chante,
27:18 c'est que je les aime.
27:20 - Les 22 que vous chantez, vous les aimez ?
27:22 - Je les aime.
27:24 Autrement, je ne les mettrais pas.
27:26 Celles que je n'aime pas, je les écarte.
27:28 Parce qu'il y a des erreurs aussi.
27:30 J'ai commis des chansons qui étaient moyennement...
27:32 Il faut dire qu'on fournissait beaucoup,
27:34 un album à 45 tours, 10 par an.
27:36 Des fois, on bâclait un peu.
27:38 Mais je vais vous dire ce que m'a dit Brel.
27:40 Pour mes 20 ans, Eddie Barclay
27:42 m'a offert, Brel, un déjeuner en tête à tête.
27:44 Pas mal.
27:46 Et Brel,
27:48 dans ce déjeuner, m'a dit
27:50 "Voilà, je ne sais pas combien de temps tu vas durer.
27:52 Ça n'a peu d'importance.
27:54 Mais le jour où tu vas te mettre à écrire
27:56 des chansons que tu as écrites à tes débuts,
27:58 les mêmes sujets,
28:00 il faut que tu arrêtes."
28:02 Et ce qui m'est arrivé en 2018,
28:04 j'ai commencé à écrire un truc.
28:06 Je me suis dit
28:08 "Mais j'ai déjà parlé de ça.
28:10 Ça me rappelait quelque chose."
28:12 Ah ! Je dis là, il est sec.
28:14 - Et le conseil de Brel vous est revenu à l'émoi.
28:16 - Il faut que j'arrête.
28:18 - Et donc, vous n'allez plus réécrire de chansons ?
28:20 - Pour l'instant, non.
28:22 - Parce qu'on a retrouvé aussi un petit témoignage
28:24 des compositeurs qui écrivent pour vous
28:26 et qui, eux, disent "Il est excellent.
28:28 Il est même meilleur que nous. On écoute."
28:30 - J'ai une plate.
28:32 Ils ont peur.
28:34 - C'est un extrait de Ligne rouge.
28:36 - Il organise de grands week-ends à la campagne
28:38 dans le studio d'enregistrement du label TREMA
28:40 pendant lesquels il challenge son entourage.
28:46 - Les meilleures chansons qui sortaient, venaient de lui.
28:48 Alors pour nous, c'était la honte, les odeurs.
28:50 Normalement, on est là pour apporter le foin
28:52 dans les tables et non.
28:54 C'est l'artiste lui-même qui les fournit.
28:56 Donc ça fait bizarre.
28:58 Je me souviens, par exemple, le matin
29:04 où il est arrivé avec "Afrique à Dieu"
29:06 qu'il avait écrit dans la nuit.
29:08 Et moi, j'étais là au petit déjeuner, j'avais honte
29:10 et je me disais "Putain, mais on fera pas mieux
29:12 qu'"Afrique à Dieu", donc qu'est-ce qu'on fait là ?"
29:14 *Afrique à Dieu*
29:16 J'avais autour de moi une équipe formidable.
29:26 J'avais Delannoy, j'ai eu Vidalin,
29:28 j'ai eu le compositeur Jacques Reveaux,
29:30 Jean-Pierre Bourtère,
29:32 qui j'ai eu encore,
29:36 alors la fille aux yeux clairs,
29:38 le Dieu son nom m'échappe.
29:40 Enfin, il s'organisera.
29:42 J'avais de très bons auteurs.
29:44 Et on était à table,
29:46 tous passés à table dans la maison de campagne
29:48 que vous montrez là,
29:50 et on échangeait comme ça.
29:52 Et je vais te donner un exemple,
29:54 Vladimir Ilich.
29:56 Les Russes avaient envahi, je ne sais plus,
29:58 la Tchécoslovaquie ou je ne sais plus quel pays,
30:00 et il y avait un môme
30:02 qui avait écrit, avant que les chars
30:04 arrivent à sa hauteur,
30:06 "Lenin, relève-toi, ils sont devenus fous."
30:08 Enfin, c'était la traduction.
30:10 Il l'avait écrite en russe,
30:12 mais la traduction, on avait ça.
30:14 Et là, je dis, "Mais attendez, les enfants,
30:16 on a une chanson formidable."
30:18 - Vous iriez chanter chez Poutine aujourd'hui,
30:20 Michel Sardou ?
30:22 - Non. Non. Non.
30:24 Non, ça, ça me gêne un peu.
30:26 Je suis mal à l'aise, là.
30:28 Tu vois, je suis...
30:30 Le public que j'adore le plus,
30:32 par exemple, c'est le public du Liban.
30:34 J'adore le Liban.
30:36 C'est un public magnifique.
30:38 Il est accueilli d'une façon royale.
30:40 C'est formidable. Il y a un monde fou.
30:42 Mais malheureusement, maintenant...
30:44 - À Beyrouth, ça se passe très, très mal en ce moment.
30:46 - Ça se passe très mal. Tu peux pas y aller.
30:48 - On peut avoir une pensée pour un autre grand nom
30:50 de la chanson française, Charles Aznavour.
30:52 Ce qui se passe en Arménie, l'exil actuel des Arméniens,
30:54 ça, ça vous touche ?
30:56 - Ah oui. Oui. Sauf qu'on manque un peu de couilles, quand même.
30:58 Là, moi,
31:00 les Arméniens, pour moi, c'est pareil.
31:02 C'est nous, quoi.
31:04 Bon, alors,
31:06 tournez la tête, je veux bien.
31:08 Mais ça, on le paiera.
31:10 On le paiera.
31:12 - On laisse trop faire la Zermaydjan et la Turquie
31:14 contre les Arméniens, en ce moment.
31:16 Avec l'aide de Poutine derrière, sûrement.
31:18 - Oui, oui. Il faut arrêter de baisser son froc, quand même.
31:20 Ça va. Il y a un moment donné où...
31:22 Non ? Vous êtes pas d'accord ?
31:24 - Ah, si, si, si.
31:26 - Là, ça me choque, quoi.
31:28 En plus, ils sont là depuis 6 000 ans.
31:30 C'est pas un début.
31:32 - Pourquoi on n'y va pas, vous pensez ?
31:34 Pourquoi on ne se saisit pas ? Et l'Europe, d'ailleurs.
31:36 Parce qu'il n'y a pas que la France.
31:38 Pourquoi l'Europe ne se saisit pas de ce dossier ?
31:40 - Parce qu'il a peur de la guerre mondiale, peur de ceci, peur de ça.
31:42 Mais à force d'avoir peur, finalement, on se fait tout bouffer.
31:44 - Non, et puis on a des intérêts économiques.
31:46 - Je ne sais pas.
31:48 Je ne suis pas à sa place. Je ne peux pas parler pour lui.
31:50 Et je ne sais pas ce qu'il pense.
31:52 Je ne sais même pas ce qu'il veut faire. Peut-être qu'il a une idée.
31:54 Mais là, quand je vois
31:56 des centaines de milliers d'Arméniens
31:58 qui quittent leur terre
32:00 de 6 000 ans,
32:02 de 6 000 ans, les chrétiens arméniens,
32:04 merde,
32:06 ça me fait mal.
32:08 - Tout à l'heure,
32:10 nous parlerons des Premières Dames
32:12 dans la deuxième partie de cette émission,
32:14 parce qu'on évoquera un film qui sort mercredi prochain
32:16 avec Catherine Deneuve. - Formidable.
32:18 - Vous l'avez vue ? - Formidable.
32:20 - Dans le rôle de Bernadette Chirac. - Catherine est à tomber.
32:22 J'ai pas vu tout le film,
32:24 mais j'ai vu un extrait.
32:26 Oh ! Parce que je me suis dit, oh, mais Catherine Deneuve,
32:28 parce qu'elle ne ressemblait quand même pas à Catherine Deneuve.
32:30 Non.
32:32 Ça va être un fiasco total.
32:34 Pas du tout. Elle le fait super bien.
32:36 - On recevra la réalisatrice Léa Doménac
32:38 tout à l'heure et on fera un spécial Premières Dames de France.
32:40 Ce sera après le trombinoscope.
32:42 Mais je voudrais vous montrer justement
32:44 toutes les Premières Dames que vous avez connues, Michel.
32:46 Laquelle vous préférez
32:48 parmi toutes ces Premières Dames ?
32:50 Est-ce que c'est Carla Bruni ?
32:52 Est-ce que c'est... Non. Ah, tiens, non.
32:54 Pourquoi vous faites la grimace ?
32:56 - C'est pas elle que je préfère.
32:58 Elle est très belle, elle a du tas de qualités.
33:00 Elle est intelligente, elle est belle,
33:02 elle est charmante.
33:04 - Il y a eu Daniel Mitterrand,
33:06 il y a eu Bernadette Chirac.
33:08 - Non. - Valérie Ferveilleur.
33:10 - Annémone. - Annémone Giscard d'Estaing.
33:12 - Non.
33:14 - Non.
33:16 - Aucune.
33:18 - Brigitte Macron, elle est pas mal.
33:20 - Ah, l'actuelle. - L'actuelle, oui.
33:22 - Déclaration à Brigitte Macron.
33:24 Vous ne l'avez pas encore rencontrée,
33:26 mais de toutes celles-là, c'est votre première dame préférée.
33:28 - Je sais pas, elle a un visage,
33:30 une attitude,
33:32 une démarche, je sais pas que c'est.
33:34 Un charme
33:36 qui me plaît bien.
33:38 - Michel Sardou pas retourné à travers la France,
33:40 ça commence le 3 octobre à Rouen,
33:42 aux Zéniths de Rouen.
33:44 Il y aura 33 dates. Antoine, c'est bien ça ?
33:46 - Exactement, ça commence à Rouen.
33:48 - À mon avis, il va y avoir d'autres dates, ça va augmenter encore.
33:50 Tenez-vous prêt à ce que...
33:52 - Je fais ce que je peux.
33:54 - Rajoute des dates au fur et à mesure.
33:56 - Et BFM TV vous accompagne dans cette tournée.
33:58 - Je sais, je sais, je sais.
34:00 Qu'est-ce que vous croyez que je fais ici ?
34:02 - C'est pas par sympathie que vous venez de venir ?
34:04 - Mais si, je suis un peu jeter.
34:06 - Merci Michel, vous me rassurez.
34:08 Et la tournée se terminera
34:10 les 16 et 17 mars 2024,
34:12 donc avec BFM TV, vous l'avez compris,
34:14 à Paris, la Défense Arena.
34:16 Et on est tellement heureux que vous soyez venu
34:18 sur ce plateau. - C'est gentil.
34:20 - C'est notre première semaine, tout n'est pas parfait.
34:22 - Vous avez essuyé un peu les plâtres.
34:24 - C'est pas mal, tu t'en sors bien
34:26 pour un jeune présentateur
34:28 qui d'habitude était méchant,
34:30 envoyait des vannes, tout.
34:32 - Je me suis assassiné avec l'âge,
34:34 on s'assajit. - Oui, mais tu es jeune.
34:36 - Non, mais non. - Je pourrais être ton père.
34:38 - On termine toujours une soirée
34:40 et évidemment nous on est ensemble jusqu'à 22h.
34:42 Julie est là jusqu'à 22h et moi avec Julie jusqu'à 21h.
34:44 On termine normalement toujours
34:46 une soirée Michel Sardou par les lacs du Connemarin.
34:48 - C'est très bien.
34:50 - On est à la terre, les lacs et rivières
34:52 C'est le décor
34:54 du Connemarin
34:56 On y vit encore
34:58 Au temps des gaelles et du cramouel
35:00 Au rythme des pluies et du soleil
35:02 Au pas des chevaux
35:04 On y croit encore
35:06 Au monstre des lacs qu'on voit nager
35:08 Cette nace soirnette est recongée
35:10 Pour l'éternité
35:12 On y voit aussi
35:14 Les hommes à d'ailleurs venu chercher
35:16 Le repos de l'âme et pour le coeur
35:18 Pour les meilleurs
35:20 On y croit encore
35:22 Que le jour viendra il est tout prêt
35:24 Où les Irlandais feront la paix
35:26 Autour de la France
35:28 - C'était à l'Olympia en 2013
35:30 - Ah oui, parce que je ne voyais pas les lumières vertes
35:32 D'ailleurs parce que le vert c'était interdit sur scène
35:34 - Ah oui, normalement, par tradition
35:36 Pour les acteurs, mais là vous êtes chanteur
35:38 - Oui mais c'est pareil
35:40 - Bon d'accord, 2013 à l'Olympia
35:42 Et effectivement 10 ans plus tard vous revenez sur scène
35:44 Avec cette grande tournée qui démarre le 2 octobre
35:46 Merci Michel Seppou
35:48 - Et un documentaire qui vous sera consacré à un long format ligne rouge
35:50 - Mais ça je ne regarderai pas
35:52 - Vous ne regarderez pas ?
35:54 - Non - Comment ça ?
35:56 - Je ne me regarde jamais et je ne m'écoute jamais non plus
35:58 - Vous n'aimez pas votre image ?
36:00 - C'est pas que je n'aime pas mon image
36:02 C'est que c'est ma femme qui regarde, qui me dit si c'est bien ou pas
36:04 Je ne me regarde jamais ni ne m'écoute jamais
36:06 Une fois que le disque est fini, il est fini
36:08 - Bon mais vous, vous pourrez regarder en tout cas
36:10 - On vous souhaite une bonne tournée Michel
36:12 Et on se retrouve évidemment après la pub avec le trombinoscope
36:14 -Merci, Michel Sardou. -Au revoir.
36:16 -Au revoir. Merci.

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