Primée au festival de la fiction de La Rochelle 2023, la série "Parlement" entame sa troisième saison sur France.tv.
Noé Debré est le créateur et scénariste de la série humoristique "Parlement" dont la troisième saison est diffusée sur la plateforme numérique france.tv. La série, qui a été primée au festival de la fiction de La Rochelle en 2023, et dont les intrigues se déroulaient au Parlement a déménagé pour se retrouver à la Commission européenne à Bruxelles. Il nous dévoile un peu les coulisses de cette nouvelle saison avec toujours en tête, l’objectif de mieux faire connaître les institutions européennes au grand public, mais dans la bonne humeur.
Noé Debré est le créateur et scénariste de la série humoristique "Parlement" dont la troisième saison est diffusée sur la plateforme numérique france.tv. La série, qui a été primée au festival de la fiction de La Rochelle en 2023, et dont les intrigues se déroulaient au Parlement a déménagé pour se retrouver à la Commission européenne à Bruxelles. Il nous dévoile un peu les coulisses de cette nouvelle saison avec toujours en tête, l’objectif de mieux faire connaître les institutions européennes au grand public, mais dans la bonne humeur.
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00:00 Votre invité médias, Céline Bayle d'Harcourt, est le créateur et réalisateur d'une excellente série
00:04 qui vient d'être primée au Festival de la Fiction de La Rochelle.
00:07 La saison 3 de Parlement arrive sur la plateforme numérique de France Télé.
00:11 Bonjour Noé Debré.
00:12 Bonjour.
00:13 Faire une série comique sur les coulisses des institutions européennes, c'est le pari
00:16 fou que vous vous êtes lancé et vous avez tellement bien fait.
00:18 On est ravi de revoir l'assistant parlementaire Samy, qui n'est plus le candidat de la première
00:23 saison.
00:24 Il s'est endurci, il fait même lui aussi des coups bas maintenant pour progresser dans
00:27 la hiérarchie.
00:28 D'ailleurs, il est conseiller politique désormais et il tente, dans l'extrait qu'on va écouter,
00:32 de préparer une réunion entre eurodéputés de plusieurs pays.
00:35 Pardon Samy, mais c'est mon député qui pose la première question.
00:38 Les miens aussi veulent poser la question.
00:41 Que non chicos, que la première question elle est pour nous.
00:42 On l'avait déjà dit ça.
00:43 Non, non, non, non, on avait déjà décidé.
00:44 Les amis, les amis, ça va ? On va essayer de la jouer en équipe, on est une team, d'accord,
00:52 en team spirit s'il vous plaît.
00:54 Team spirit.
00:55 Y a rien de drôle, Amigual.
00:56 Mirel.
00:57 Quels députés veulent poser la première question ?
00:59 D'accord.
01:00 C'est super.
01:01 Comme ça, tous les députés posent une première question, on parle tous en même temps et
01:04 c'est un énorme bordel.
01:05 Pourquoi tu t'énerves Samuel ?
01:06 Je t'ai dit que c'est pas Samuel, c'est Samy.
01:09 C'est ton vrai prénom ça ?
01:10 Oui, c'est mon vrai prénom.
01:11 Sur ton passeport, il est marqué Samy ?
01:14 Oui.
01:15 C'est un vrai prénom Samy Amigual en France.
01:17 Ça fait beaucoup rire, ça y est.
01:19 C'est le formidable Xavier Lacaille qui interprète Samy.
01:22 Qu'est-ce qui va lui arriver dans cette saison Noé Debré ?
01:25 Dans cette saison, Samy est devenu conseiller politique et Valentine Cantel, la députée
01:31 pour laquelle il travaille au cours de la saison 2, revient pour devenir commissaire.
01:35 Toujours aussi charmante.
01:37 Toujours aussi charmante, toujours aussi déterminée.
01:39 Et voilà, Samy va l'aider à passer ses auditions parlementaires et puis va s'en suivre quelques
01:46 conflits.
01:47 On va raconter un nouveau chapitre de la vie politique à Bruxelles qui est la guerre entre
01:52 les institutions, la commission, le parlement.
01:54 Il y a toujours cette batterie de personnages plus loufoques les uns que les autres, du
01:58 président idiot du parlement à la commissaire européenne dont vous venez de parler, qui
02:02 est française et sans scrupules.
02:03 Ce sont des personnages existants ou du moins, est-ce que vous vous êtes inspiré de personnages
02:07 existants ?
02:08 Alors, toute ressemblance avec un personnage existant, évidemment, fortuit.
02:12 Non, on s'inspire de...
02:13 Bien sûr, après on s'inspire plutôt de situations que de personnes, mais oui, parfois on...
02:19 Parce que pour avoir ces coulisses-là, effectivement, la première question, moi qui suis journaliste
02:25 politique, évidemment, on a assisté à ce genre de scène.
02:28 On est au courant que ça existe.
02:29 Mais vous, comment vous le savez ? Comment vous vous documentez ?
02:32 Alors c'est très simple.
02:34 On écrit vraiment sur place.
02:36 Et quand je dis sur place, c'est littéralement sur place.
02:38 C'est-à-dire qu'on se fait accréditer au parlement avec mes co-auteurs et on rentre
02:42 dans le parlement, en fait, c'est un lieu assez ouvert.
02:44 Et puis voilà, on pousse des portes, on s'assoit là où on peut et puis on emmène les gens
02:48 déjeuner, des assistants, parce que c'est eux qui racontent les meilleures anecdotes.
02:51 Parfois les fonctionnaires.
02:53 Bonne astuce.
02:54 Évidemment.
02:55 Et voilà, on prend des cafés avec les gens, on leur raconte ce qu'on a en tête et ils
02:59 nous disent comment ça se passe.
03:00 Et souvent, ce qu'ils nous disent est beaucoup plus marrant, surprenant, intéressant que
03:03 ce qu'on invente.
03:04 Donc vous avez tourné depuis la fin de la première saison dans le véritable parlement
03:07 et là, la nouveauté pour cette année, c'est que vous avez pu tourner à la Commission
03:12 européenne à Bruxelles.
03:13 Ça a été facile de voir ces portes ouvertes ?
03:17 Pas du tout.
03:18 Le Parlement, ça a été quand même une vraie campagne pour réussir à tourner là-bas.
03:25 Mais maintenant, il nous faut confiance et on s'entend très bien avec eux.
03:27 Et la Commission, effectivement, c'était tout un nouveau travail de conviction à
03:32 faire.
03:33 Donc ce n'est pas évident.
03:35 En plus, on tourne dans le bâtiment qui s'appelle le Berlaymont, qui est vraiment
03:39 là où sont tous les commissaires.
03:41 C'est le bâtiment central, c'est le QG, c'est vraiment l'Élysée.
03:44 Mais ils ne sont pas là au moment où vous tournez, ils sont en vacances, non ?
03:48 Non, non, au Parlement à Strasbourg, on tourne en dehors des sessions plénières.
03:56 Donc c'est plus calme, bien qu'il y ait des gens qui travaillent quand même.
03:59 Tandis qu'à la Commission, c'était une des difficultés.
04:02 C'est qu'à un moment, on est en train de tourner et on nous dit "écartez-vous parce
04:05 que là, il y a un commissaire qui arrive et tout le monde doit s'écarter et le commissaire
04:08 passer parce qu'on ne va pas lui faire perdre 40 secondes dans sa journée".
04:12 Et c'est quoi la réaction des politiques qui vous croisent ? Parce que j'imagine que
04:15 ce n'est pas anodin d'avoir une équipe de tournage avec des acteurs qui jouent le rôle
04:19 de ces commissaires ou de ces parlementaires.
04:21 Et surtout que la série se moque d'eux quand même, ils le prennent bien ?
04:24 Ils aiment bien, je crois.
04:27 Je pense aussi qu'ils voient tout l'intérêt qu'il y a à faire une série sur les institutions
04:32 européennes pour que les gens puissent comprendre ce qui s'y passe, en avoir un peu une topographie,
04:36 etc.
04:37 Et souvent, en fait, c'est très sympathique, en vrai.
04:40 Dans cette saison, on a une commissaire qui apparaît.
04:45 Une véritable !
04:46 Une véritable commissaire.
04:47 On peut dire laquelle ou pas ?
04:48 Je pense qu'on peut le dire, c'est Margrethe Vestager qui est toujours commissaire.
04:53 Il y a Manon Aubry aussi de "La France Insoumise" qu'on voit.
04:57 Absolument, il y a Manon Aubry qui apparaît dès le premier épisode.
04:59 Il y a d'autres personnalités comme ça que vous aimeriez intégrer dans le scénario
05:03 et qui n'a pas encore dit oui ?
05:05 On a écrit Angela Merkel mais pour l'instant, pas de réponse.
05:08 Non, mais c'est...
05:10 Oui, alors après, toute la difficulté, évidemment, c'est que nous, on se dit que c'est marrant
05:15 d'avoir des gens qui apparaissent parce que l'expérience est déjà très drôle de les
05:19 faire venir, de les faire parler avec les comédiens, avec les personnages.
05:22 Et ensuite, toute la difficulté, c'est qu'on n'a pas des marges de manœuvre énormes
05:26 quand on tourne parce qu'on est quand même à un rythme assez serré et qu'eux ont des
05:31 agendas littéralement de ministre.
05:32 Donc, faire fonctionner les deux ensemble, ce n'est pas toujours évident.
05:35 Alors, le casting de Parlement a été patent.
05:37 C'est le cas de Xavier Lacaille.
05:38 Mais alors, mention spéciale à Philippe Duquesne qui interprète Michel Speclin, député
05:42 européen, qui ne comprend rien à l'institution mais qui se retrouve propulsé malgré lui
05:46 à la tête du Parlement européen.
05:48 Philippe Duquesne, pour ceux qui ne s'en souviennent pas, c'est un ancien membre de la troupe
05:51 des Déchiens.
05:52 Pourquoi avez-vous pensé à lui pour ce rôle d'imbécile ?
05:55 C'est une idée géniale.
05:56 Non, mais parce qu'on l'aime énormément.
05:58 Parce que certes, il joue un type assez dépassé mais aussi très attachant.
06:02 Et en fait, c'est un personnage qui sait faire des choses quand même.
06:05 Il sait parler aux gens.
06:07 C'est une qualité chez un homme politique.
06:10 Et ce qui nous plaît beaucoup chez Philippe, comme d'ailleurs chez la plupart des acteurs
06:14 qui jouent dans cette série, c'est que c'est souvent des gens qui ont appartenu à des
06:16 troupes.
06:17 Et donc, ils savent jouer avec les autres et ils savent prendre en charge un personnage
06:20 et sa comédie.
06:22 Et Philippe, c'est formidable.
06:23 Quoi qu'on mette devant lui, ça va être drôle.
06:25 Il fallait absolument que ce soit une comédie.
06:27 Sinon, ça aurait été très vite ennuyeux.
06:29 Moi, mon intuition, c'est qu'il fallait en faire une comédie parce que la série
06:34 parle de la complexité.
06:35 C'est le Parlement européen, les instituts européens.
06:38 C'est une métaphore de la complexité du monde.
06:40 Avec la comédie, la force qu'on a, c'est que plus les choses sont compliquées, plus
06:44 le personnage est paumé, plus on rit.
06:46 Et donc, ce qui était la grande difficulté à faire une série et même à parler des
06:49 instituts européens devient la force de la série grâce à la comédie.
06:53 C'est une série qui s'exporte, Parlement ?
06:55 Oui, alors, beaucoup.
06:57 Uniquement en Europe ?
06:59 Et bien non.
07:00 Et puis, curieusement, on était très surpris.
07:01 Une des premières ventes, c'était aux Etats-Unis.
07:03 Alors, déjà, réussir à intéresser des Français et des Allemands aux instituts
07:06 européens, c'est...
07:07 Qu'est-ce que ça semblait ?
07:08 Voilà.
07:09 Inhabituel.
07:10 Mais alors, des Américains ?
07:11 Des Américains, oui.
07:12 Et là, des Canadiens aussi.
07:13 Mais parce que vous moquez des Européens.
07:14 C'est peut-être pour ça, non ?
07:15 Et bien, peut-être.
07:16 Je ne sais pas.
07:17 Après, la vérité, c'est qu'un Américain qui est un peu versé en politique américaine
07:22 comprend le fonctionnement du Parlement européen assez facilement.
07:25 Parce qu'en fait, ça y ressemble.
07:27 Peut-être plus que pour un Français, en fait.
07:29 Et donc, on a des ventes un peu surprenantes aux Etats-Unis, au Canada.
07:32 Il paraît que c'est un peu en Amérique du Sud aussi.
07:35 Et après, en Europe, on est beaucoup vus en Allemagne, en Espagne, la Suède, la République
07:42 tchèque.
07:43 Enfin, c'est un peu partout.
07:44 Beau succès, mais amplement mérité.
07:45 Merci d'être venu, Noam Domé.
07:46 Merci à vous.
07:47 La série Parlement revient à partir de demain, donc sur France.tv.
07:50 Merci, Céline.