Les planètes sont alignées : Alaphilippe a tout pour enfin devenir champion de France

  • l’année dernière
Nicolas Fritsch consacre sa chronique à la course en ligne des Championnats de France, dont l'arrivée sera jugée dimanche à Cassel. Avec 224 km à parcourir et 4 146m de dénivelé positif au menu, l'épreuve promet de sourire à un puncheur résistant. Serait-ce enfin l'heure de Julian Alaphilippe aux "France" ? Notre consultant cite aussi Valentin Madouas et Warren Barguil Son joker ? Romain Grégoire.

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Transcript
00:00 Ce dimanche sera donc lieu le championnat de France de cyclisme sur route professionnel.
00:07 Ça va se dérouler quasiment intégralement en circuit.
00:10 On sait que parfois il y a une zone de liaison en quelque sorte pour aller rejoindre le circuit final.
00:14 Là non, ce sera très court, au bout de cinq bornes, les courses seront sur le circuit.
00:17 Donc il y aura pratiquement 16 tours de circuit complet, 15, 3/4 on va dire.
00:21 Avec deux bosses par tour, ça fera 32 ascensions au total sur une distance de 224 km.
00:27 On parle de plus de 4000 mètres de dénivelé, on annonce 28-29 degrés.
00:31 Donc il y a vraiment tout pour avoir un championnat de France de très haut niveau.
00:33 Qui dit championnat de France de haut niveau dit Julien Alaphilippe.
00:37 C'est quand même une anomalie que notre double champion du monde n'ait jamais été champion de France.
00:42 En plus, ses deux coéquipiers l'ont été, Rémi Cavagna en 2021 et Florian Sénéchal en 2022,
00:49 qui remet donc son titre en jeu.
00:51 Et le troisième larron, qui est censé être le plus fort, Julien Alaphippe, lui n'a jamais été.
00:54 J'ai vu qu'ils en rigolaient, ils chariaient Julien Alaphilippe, ses coéquipiers,
00:58 "t'as été deux fois champion du monde mais jamais champion de France".
01:01 Donc je pense que c'est vraiment l'occasion pour lui de réparer cette incongruité dimanche.
01:07 Parce que vraiment, le circuit est si prêt.
01:09 Après c'est vrai que tous les ans on a l'impression que dès que le circuit est un petit peu dur,
01:12 on cite Julien Alaphilippe.
01:14 Mais là, je pense que c'est plus que jamais.
01:17 J'ai présenté ce circuit, il est vraiment très très difficile, il n'y a pas de temps de récup,
01:20 les côtes s'enchaînent.
01:22 On voit tout le jeu d'équipe, parce qu'on sait qu'ils sont trois.
01:25 Donc face à 18-19 coureurs dans les autres équipes,
01:28 on a ces images de 20 groupes à Mavidi qui roulent ou 20 à Cofidis.
01:32 Ce ne sera pas le cas.
01:34 Le circuit est tellement dur que naturellement, au fil des tours,
01:37 toutes les équipes vont perdre les coureurs les moins forts.
01:40 C'est évident, ils n'ont pas un grand rôle à jouer finalement.
01:42 Rémi a remporté encore le contre la montre.
01:44 Florian Hossein-Leschal, il sait que c'est trop trop dur pour lui,
01:47 même si on est dans son point.
01:49 Il ne se fait pas d'illusions, c'est vraiment Julien le leader.
01:52 Pour une fois, c'est très très clair à ce niveau-là.
01:54 Les deux vont se sacrifier, d'autant plus que Rémi vient d'être champion de France.
01:58 Il va couvrir de manière libérée et non pas frustrée.
02:01 Il va pouvoir se lâcher pour son copain.
02:03 Ils sont très proches tous, en plus les trois.
02:05 Donc oui, ils ne sont que deux, mais ils seront trois en tout, contre 18 souvent.
02:11 Au fil des tours, ce sera 3 contre 15, 3 contre 10, peut-être 3 contre 5.
02:15 Bien sûr qu'ils auront toujours l'avantage, un groupe à Mavidi, Cofidis.
02:18 Total Energy, AG2R Citroën, Arcaça pour les cités.
02:22 Ils seront toujours plus nombreux, en tout cas très longtemps plus nombreux
02:25 que les Soudal Quick-Step, mais pas autant que les années précédentes.
02:28 Il est revenu très fort sur le Dauphiné, il a remporté une belle étape.
02:30 Il fait un top 10 du général.
02:32 Donc on a retrouvé, peut-être pas un Julien aussi fort qu'en 2019-2020,
02:35 peut-être pas exagéré, mais pas très loin.
02:38 Et donc évidemment, c'est ce qui fait aussi que je suis parmi les favoris,
02:42 parce que c'est vraiment un circuit extrêmement difficile.
02:44 Je pense qu'on va vraiment prendre du plaisir dimanche devant la télé.
02:47 Évidemment, mon favori numéro 1, c'est Julien Alaphilippe, mais il n'y a pas que lui.
02:51 Parmi ses adversaires, il faut chercher des coureurs du profil des coureurs classiques,
02:56 comme les Juliens.
02:57 C'est-à-dire des coureurs performants au-delà de 5-6 heures d'effort.
03:00 Il n'y aura pas 6 heures de course, mais c'est tellement difficile que c'est tout comme.
03:03 Des coureurs qui se retrouvent toujours à l'avant naturellement,
03:06 parce que c'est des grosses caisses.
03:08 La course d'usure, ça leur plaît.
03:09 Ils sont toujours là dans le final des courses.
03:11 Alors évidemment, ils ne gagnent pas souvent,
03:13 parce que c'est des courses au niveau international.
03:15 C'est des courants classiques, des Liege, des Amstel, etc.
03:18 Mais là, c'est le championnat de France, c'est avec des Français, évidemment.
03:21 Je vais citer Warren Barguil et Valentin Madouas, deux coureurs bretons.
03:26 Ce n'est pas fait exprès.
03:28 Avec le petit bémol, c'est que Warren Barguil n'a pas couru depuis le Giro,
03:32 petite inconnue, mais on peut lui faire confiance pour arriver au top.
03:35 C'est un coureur qui aime ces courses-là, qui aime aussi les courses en circuit.
03:38 Il a déjà été champion de France chez les jeunes et champion de France chez les pros également.
03:41 Il aime ça.
03:42 En plus, sur un circuit d'époque, il ne lui convenait pas tant que ça.
03:44 Là, ça va lui correspondre très bien.
03:46 Lui, il a une grosse équipe, il pourra quand même compter sur eux.
03:48 Et l'autre, c'est Valentin Madouas.
03:49 Alors là, le petit bémol, c'est l'état de forme.
03:52 Parce qu'on a vu sur le Dauphiné, ce n'était pas super, super,
03:54 comme son compère David Ngodu l'a reconnu.
03:57 Mais pour le suivre sur les réseaux sociaux, j'ai l'impression que ça va mieux.
04:01 Il va arriver crescendo, notamment sur le Tour de France.
04:03 On espère aussi qu'il va être mieux pour le Tour de France.
04:06 Je pense qu'on aura un très bon Valentin Madouas dimanche.
04:09 Lui, son petit souci aussi, ça va être le placement.
04:11 On sait que c'est un coureur qui court souvent derrière.
04:13 Et là, on a vu à l'occasion du chrono, c'est quand même beaucoup de routes étroites, sinueuses.
04:17 Donc, le placement va être hyper important.
04:19 Mais encore une fois, c'est un championnat de France.
04:21 Ce n'est pas un championnat du monde.
04:23 Donc, un Valentin Madouas, même si ça va lui coûter un petit peu d'énergie,
04:26 parce qu'il ne va pas très bien trotter, il va remonter souvent,
04:29 il va ramasser des morts, comme on dit, malgré tout, au fil des tours.
04:33 Même si on ne l'aura pas vu pendant 150 km, d'un coup,
04:37 on va voir surgir Valentin Madouas.
04:39 Et on le retrouvera assurément devant.
04:41 Et après, c'est un peu le joker.
04:43 Parce qu'il y a l'inconnu de son âge, je parle de Romain Grégoire, évidemment,
04:46 qui a remporté cette étape sur le 4 jours de Grands Quercs,
04:49 mais c'était plus court, moins difficile.
04:51 Et c'est ça, un peu l'inconnu.
04:53 C'est plus long, il y a plus de dénivelé.
04:56 La course sera plus difficile, tout simplement.
04:59 Il n'a que 20 ans, c'est sa deuxième année espoir.
05:01 Mais c'est un tel champion, dans chaque pays,
05:04 qui a en ce moment son krach, c'est à nous les Français, c'est notre krach.
05:08 C'est Romain Grégoire.
05:10 Ça m'étonnerait qu'il soit champion de France.
05:12 D'un autre côté, je ne serais pas surpris s'il l'était.
05:14 Et ça ferait un très, très beau champion.
05:16 [Générique]

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