• l’année dernière
Quand il parle de sa passion pour la cuisine, Thierry Marx pourrait discuter des heures durant. Et lorsqu’il évoque sa formation chez les Compagnons, il est presque impossible de l’arrêter. Enfant, il grandit dans le XXe arrondissement de la capitale, au-dessus d’une boulangerie, celle de Bernard Ganachaud. Les odeurs, le levain et les fours à pain l’attirent. «Cet artisan m’a donné le goût de l’artisanat et du bon.»

Le gamin de l’époque n’aime pas l’école. L’adolescent deviendra «turbulent». Le judo le calme, lui offre «un cadre éducationnel qui m’a permis de retrouver le goût du faire pour apprendre. Autant j’avais une difficulté d’apprendre pour faire à l’école, mais la mémoire, la maîtrise du fil rouge ça me permettait de comprendre». Une méthode qu’il retrouve lorsqu’il intègre une formation au sein des Compagnons.

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Transcription
00:00 Chez les Compagnons des Devoirs, quand j'ai entendu qu'on est l'élite du monde ouvrier,
00:03 je me suis dit, enfin, j'ai une vraie fierté d'être dans l'artisanat et d'être un ouvrier.
00:08 J'ai grandi dans le 20e arrondissement de Paris, dans une cité ouvrière en briques rouges,
00:17 comme on les faisait à l'époque.
00:19 Mon grand-père était passé par la casse Compagnons des Devoirs quand il était maréchal ferrant.
00:23 Et ensuite, quand il a fait sa reconversion entre les deux guerres,
00:27 je voulais être pâtissier, je voulais dessiner des gâteaux, faire des grands gâteaux et tout ça.
00:32 Et mon grand-père m'a amené à Paris, voir les Compagnons des Devoirs,
00:37 et très rapidement, ça a matché, je me suis senti accueilli.
00:41 Je me suis senti dans une famille avec beaucoup de respect, avec un cadre éducationnel.
00:51 La force des Compagnons, c'est qu'ils ont su m'attirer, un, dans la qualité et le respect de nos aînés,
00:58 et de deux, de dire on va faire pour apprendre.
01:00 Et cette phrase que je m'entends dire et que j'entends dire par ces anciens, c'est
01:07 « Sois curieux, tu seras un homme libre ».
01:08 Encore aujourd'hui, je le rumine pour aller chercher la connaissance supplémentaire
01:13 à une époque où on vous parle d'intelligence artificielle.
01:17 L'intelligence de la matière, l'intelligence de la main, reste une partie imprenante chez les Compagnons des Devoirs.
01:22 Et c'est pour ça que ça a traversé les siècles à mon avis.
01:24 Il n'y a pas de conflit entre le beau et l'utile.
01:32 Il n'y a pas de conflit entre tradition et innovation.
01:35 Rien d'impossible a une âme honnête.
01:37 Et ça, c'est tout le creuset des Compagnons que j'encourage tout le temps
01:43 pour que des jeunes gens puissent découvrir cette fraternité qui vous amène à être des ouvriers d'élite.
01:50 Vous savez, moi, je suis né dans une cité ouvrière.
01:53 Et l'ouvrier, c'était quelque chose qu'on ne considérait pas.
01:57 L'ouvrier qualifié, on l'était considéré, mais l'ouvrier, on ne le considérait pas.
02:01 Chez les Compagnons des Devoirs, quand j'ai entendu « On est l'élite du monde ouvrier »,
02:05 je me suis dit « Enfin, j'ai une vraie fierté d'être dans l'artisanat et d'être un ouvrier ».
02:09 Je n'étais plus le mauvais élève d'un collège dont je ne comprenais pas le fonctionnement.
02:14 Je devenais quelqu'un d'important.
02:16 Cette société a été pervertie par cette théorie du low cost, du tout pas cher,
02:22 et on a oxydé la société française autour de ça.
02:25 Les Compagnons des Devoirs, c'est toujours l'économie de la qualité.
02:28 Quand vous regardez une jolie charpente qui va traverser des siècles,
02:31 on a eu un exemple avec la cathédrale de Paris, c'est ça un travail de qualité.
02:35 Ça va coûter un certain prix, mais le prix n'étant pas la valeur des choses,
02:39 on va voir que ça va traverser les siècles.
02:42 La théorie du low cost est une très mauvaise théorie
02:44 et qu'on n'apprend pas chez les Compagnons des Devoirs.
02:46 Avec Bleu Blancœur, qui est une action que nous menons avec le monde agricole,
02:55 mais aussi le monde de l'alimentation, on a créé le Palais Nid du Bon.
02:59 Des bons produits, agréables à manger, agréables à payer,
03:03 et en même temps qui vous font rentrer dans un système assez simple.
03:06 Plaisir, plaisir de bien manger et des bons produits, bien-être et santé.
03:11 Et on s'est mis d'accord avec beaucoup d'enseignes qui, pourtant,
03:15 d'habitude font du low cost, ont accepté de choisir des produits Bleu Blancœur,
03:19 des produits bons, pour que tout le monde puisse profiter des bons produits,
03:25 dans une société où il faut faire de nouveau reconnaître
03:29 l'idée de l'économie de la qualité.
03:31 Et ça, c'est extrêmement important, donc on a fait le Palais Nid du Bon avec Bleu Blancœur.
03:35 Et ça, c'est une fierté que je me garde dans un coin de ma tête permanente.
03:41 Parce que j'adore les choses qui font, qui défendent l'artisanat,
03:45 mais qui défendent aussi toute la chaîne du vivant, de la terre à l'assiette.
03:49 [Musique]

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