La bande de 22H Max réagit à la situation au Haut-Karabakh, d'où plus de 50 000 personnes ont fui vers l'Arménie, après une offensive éclair de l'Azerbaïdjan la semaine dernière.
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00:00 Vous vouliez parler du Haut-Karabakh ce soir.
00:01 Oui, de l'Arménie.
00:02 Alors, j'explique, je replace les choses.
00:05 Le Haut-Karabakh, c'est une enclave arménienne entourée par l'Azerbaïdjan,
00:09 sauf que l'Azerbaïdjan a décidé de se débarrasser des Arméniens qui sont à l'intérieur de cette enclave.
00:14 C'est un territoire historiquement arménien depuis toujours,
00:16 que Staline avait donné à l'Azerbaïdjan pour le diviser, pour régner.
00:20 Une guerre a été déclenchée, les Arméniens du Haut-Karabakh se retrouvent obligés de fuir.
00:24 Et il y a déjà la moitié de la population qui a fui.
00:28 Pendant 9 mois, ces gens-là, 120 000 personnes, dans la république d'Ardzak,
00:34 n'ont rien eu, pas de vivres, rien.
00:37 Ils ont dû vivre comme ça par leur propre moyen.
00:39 Brusquement, une grosse attaque de l'Azerbaïdjan contre eux.
00:42 Et aujourd'hui, ils filent vers l'Arménie, qui va les secourir.
00:46 Et il faut dire, ils sont déjà 50 000 à 60 000 qui ont touché la frontière.
00:50 Donc, c'est-à-dire l'ensemble des 120 000, ils sont chassés de chez eux.
00:54 C'est ça, la vraie histoire.
00:55 Et là, vous avez les deux dictateurs, qui sont copains comme cochons,
00:58 qui veulent faire la civilisation turque, comme ils disent.
01:00 Ils disent qu'ils forment une même nation.
01:02 C'est-à-dire l'horrible Aliyev et le non-horrible Erdogan.
01:06 - Le président turc.
01:07 - Qui, maintenant, ont des... Comment dire ?
01:09 Des vérités sur... Enfin, oui, ils ont, oui, quelques vérités sur l'Arménie.
01:14 C'est-à-dire, ils prendraient bien un petit bout par-ci, un petit bout par-là.
01:16 Ils en discutent ouvertement, comme ces gens-là font toujours ce qu'ils disent.
01:20 C'est affreux.
01:21 Et là, je veux dire, c'est juste... Moi, j'ai honte.
01:24 J'ai honte.
01:25 - Honte pour qui ?
01:26 - J'ai honte pour nous.
01:27 Nous, l'Union européenne.
01:29 On a été achetés par ces gens.
01:31 Parce qu'au fond, c'est le drame de...
01:33 C'est quoi, le drame de l'Arménie ?
01:35 C'est un îlot chrétien dans un océan musulman, avec des dingues,
01:39 c'est-à-dire Aliyev, Erdogan.
01:41 Les Iraniens, je les mets à part, parce que ce sont les seuls alliés
01:44 qu'ils ont dans la région, qui sont également musulmans.
01:46 Mais les Iraniens ont honte, effectivement, à des sortes d'alliés historiques de l'Arménie.
01:50 Ça peut vous paraître bizarre, mais c'est la réalité.
01:52 Et ces gens-là ont décidé d'éradiquer depuis longtemps l'Arménie.
01:56 L'Arménie, il ne faut pas oublier qu'il y a un génocide en 1915 en Turquie,
02:00 organisé par l'État turc.
02:02 1,8 million de personnes sont mortes.
02:04 Je ne parle pas de tous les massacres d'Arméniens,
02:06 des massacres de Grecs également, sous la coupe de l'État turc.
02:10 Et aujourd'hui, ce petit État arménien,
02:14 parce que c'est lui maintenant, c'est sur lui que tous les yeux sont rivés,
02:17 il est menacé.
02:18 Il est menacé par ces gens-là.
02:20 Et nous, parce que nous avons le gaz de l'Azerbaïdjan,
02:24 parce que c'est ça l'histoire, le gaz de l'Azerbaïdjan que nous consommons,
02:28 l'Azerbaïdjan a doublé ses importations de gaz vers l'Europe.
02:32 – Emmanuel Macron a condamné le comportement de l'Azerbaïdjan.
02:35 – Mais ce gaz, vous savez très bien que c'est du gaz russe,
02:36 en grande partie, il recycle.
02:38 Et du coup, d'ailleurs, Poutine est obligé de se coucher
02:43 devant l'Azerbaïdjan et devant la Turquie,
02:44 parce qu'ils ont des arrangements depuis longtemps.
02:47 Donc lui aussi, il a vendu l'Arménie.
02:49 L'Union Européenne a vendu l'Arménie.
02:51 – Il faut que tout le monde réagisse.
02:53 – Et Macron qui a eu des mots justes sur l'Arménie,
02:56 souvent, parce qu'il faut reconnaître ça, il était très bien.
02:59 On attend les actes, il n'y en a aucun.
03:00 Il n'y a même pas des…
03:01 Si vous voulez, tout ça est atroce.
03:03 Et vous savez quoi ?
03:04 Vous avez même des déclarations de l'Union Européenne qui disent
03:06 "Ces gens-là, tous ces gens qui se barrent,
03:08 vous voyez en courant, ils ont choisi de quitter l'Azerbaïdjan.
03:12 Ils n'ont pas choisi, ça tirait de tous les côtés, les images sont là."
03:15 Tout ça est atroce, c'est répugnant.
03:18 Et je veux dire, j'ai honte, j'ai honte pour l'Europe,
03:21 j'ai honte aussi pour la France.
03:23 – Faut-il mourir pour le haut-Karabakh ?
03:25 – Mais ce n'est pas mourir, ça n'a rien à voir.
03:27 On pourrait au moins dire les choses.
03:28 Ah non, parce que l'idée de "je ne suis pas en train",
03:30 moi je suis… il ne faut pas me confondre avec d'autres.
03:32 Je ne demande pas qu'on aille faire la guerre, je ne suis pas Kouchner.
03:34 Non, non, non, je dis simplement, on est là pour dire les choses.
03:38 On est là pour crier, on est là pour dire non.
03:40 On est là pour être du côté des vaincus, des massacrés.
03:43 Et ça, non, tout le monde ferme sa gueule, c'est atroce.
03:46 – Christophe.
03:47 – On le dit, l'indignation de France en témoigne.
03:51 Sylvain Tesson mène ce combat dans le Figaro encore demain matin
03:54 avec un grand texte, il en appelle à Macron.
03:57 On doit en tirer des leçons parce que la réelle politique,
03:58 ça nous fait avaler beaucoup de couleurs et puis il faut en tirer des leçons.
04:01 La Turquie, parce que plus que la Russie,
04:03 c'est la Turquie qui est beaucoup derrière ça.
04:05 Jamais dans l'Europe, jamais dans l'Europe.
04:08 Certains ont eu nourri cette illusion funeste, dont Jacques Chirac.
04:12 On a réussi à l'éviter.
04:13 – Ça fait longtemps que c'est enterré.
04:14 – Oui, mais quand même la candidature continue.
04:15 – C'est enterré, c'est en dossier.
04:17 – Non, il n'y a même plus de chapitre ouvert.
04:18 – Personne n'y croit plus.
04:19 – Erdogan est en train de bâtir une sorte de nouvel empire ottoman.
04:23 Il veut être le maître d'un certain islam.
04:25 Il passe par le Caucase.
04:26 Il est aussi en négociation vers la Méditerranée, vers la Libye.
04:29 – Il s'intéresse à l'Afrique, à l'Algérie, il a des pions en Algérie.
04:33 – Voilà, alors encore, il ne s'agit pas de demain de déclarer la guerre.
04:36 – C'est absurde, ce n'est pas ce que je suis en train de dire, à aucun moment.
04:38 – Bien sûr, ça se gère par la démocratie.
04:39 – Mais je veux dire qu'on doit réagir.
04:41 – Mais France, pardon, mais ce n'est quand même pas nouveau
04:44 que l'Union Européenne n'a pas de politique extérieure.
04:47 On a 27 pays qui ont chacun une politique extérieure,
04:52 avec une difficulté ne sera-ce qu'à avoir une position commune.
04:55 – Non, non, non, ça va plus loin que ça.
04:57 Nous l'Europe, nous défendons Erdogan et Alief,
05:02 qui sont deux dictateurs véreux, il faut bien dire les choses,
05:07 quand on pue, criminels.
05:08 – Non, Erdogan, vous savez très bien qu'on a des accords…
05:12 – Avec Aliette aussi, renseignez-vous, le gaz russe,
05:15 c'est le pétrole russe qu'on achète.
05:17 – Si vous voulez terminer ma question, je vais vous faire remplacer une, merci.
05:20 On a des accords avec Erdogan concernant la gestion des camps de migrants,
05:24 souvenez-vous, moyennant plusieurs milliards d'euros.
05:26 – C'était longtemps ça.
05:27 – Mais oui, mais en fait ça continue.
05:28 – Il ne les a pas respectés.
05:29 – Mais il les a respectés.
05:30 – Mais il est dans l'OTAN.
05:31 – Il faut qu'on avance.
05:33 – Il y a quand même un jeu de billard à 18 bandes qui fait que,
05:35 c'est peut-être pas aussi simple.
05:36 – Voilà, c'est compliqué, parce que quand les gens crèvent,
05:39 madame nous dit, c'est compliqué, donc on va étudier.
05:42 – Je ne suis pas en train de légitimer.
05:44 – Non, non, on doit être du côté des victimes et des vaincus.
05:46 – On vous a entendu, France.
05:47 – On doit hurler la vérité, parce que ce qui se passe là est abjecte,
05:51 c'est abominable.
05:52 – On vous a entendu, France, mais Lisa Hadef nous attend.