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Nora Fraisse sur le plan gouvernemental contre le harcèlement scolaire : «Être parent d’un harceleur, ce n’est pas voulu ou décidé, il n’y a pas de profil type», dans #SoirInfo

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Transcription
00:00 C'est pas trop manichéenne, c'est pas blanc ou noir.
00:02 Être parent d'un harceleur, c'est pas voulu, c'est pas décidé.
00:06 Nous, à Marion Lamain-Tendu...
00:08 -Y a pas un cheminement éducatif qui mène à ce que l'enfant
00:10 devienne harceleur ? -Ca serait tellement simple.
00:12 Ca veut dire, comme j'entendais, on va enlever les aides
00:14 aux parents d'enfants harceleurs,
00:16 comme si les harceleurs étaient forcément des enfants de pauvres.
00:18 C'est pas si simple.
00:20 Les délinquants sont parfois issus de CSPI+.
00:23 Donc voilà, faut pas...
00:25 On reçoit des enfants harceleurs à Marion Lamain-Tendu,
00:28 et il se trouve qu'on a aussi des enfants qui sont issus
00:30 de quartiers très favorisés.
00:32 -Il y a pas de profil type du harceleur.
00:33 -Y a pas de profil type de harceleur, mais néanmoins,
00:35 y a une souffrance du harceleur où y a des conduites à risque
00:38 qu'on peut révéler dès le plus jeune âge,
00:39 c'est-à-dire dès 3 ou 4 ans, même si beaucoup ne me croient pas.
00:42 Mais quand on est beaucoup dans les interactions négatives,
00:45 c'est quelque chose qui se poursuit si on l'arrête pas.
00:47 Le harcèlement, il est très genré.
00:48 Donc ça, c'est une étude que nous, on a réalisée.
00:50 Donc c'est pas aux doigts mouillés, c'est pas moi qui décide
00:52 que c'est très genré, mais si vous venez avec nous dans les écoles
00:54 et que vous avez une classe de filles et de garçons,
00:56 si vous dites aux garçons, bon, là, y en a beaucoup,
00:58 mais si je dis que c'est la seule femme,
01:00 donc je vais répondre à leur place,
01:02 si on leur dit "c'est quoi, le harcèlement ?",
01:05 je suis sûre que dans leur tête d'enfant de 8 ans ou de 14 ans,
01:07 ils vont nous dire "c'est la bagarre, c'est les balayettes,
01:10 c'est les coups, etc."
01:11 Si vous interrogez une jeune fille,
01:12 ce seront plutôt les rumeurs, les violences psychologiques.
01:15 Après, y a une banalisation des violences verbales.
01:17 Quant au territoire, oui, on sait aujourd'hui
01:20 que les personnes les plus vulnérables
01:21 ou dans les quartiers difficiles
01:22 ont parfois une banalisation
01:24 de ce qu'on appelle la violence environnementale.
01:27 On va intervenir dans des écoles,
01:28 on va leur parler de violences physiques,
01:30 comme c'est banalisé à l'intérieur de chez eux,
01:32 dans les rues ou dans... Voilà, dans les rues,
01:34 pour être très large, pour eux, c'est pas un problème.
01:36 C'est comme ça qu'on interagit,
01:38 et ça se passe aussi comme ça à maison.
01:39 Par contre, les violences psychologiques,
01:40 quand vous leur dites si tu es traité de ou mis à l'écart,
01:44 là, c'est quelque chose qui va les toucher.
01:45 C'est pour ça que je dis qu'il faut un peu plus de précision
01:48 sur les modalités.
01:49 Confisquer un téléphone portable, ils en achèteront un autre.
01:52 Le couvre-feu numérique,
01:53 ça veut dire qu'il faut accompagner les parents.
01:54 ...
01:58 [SILENCE]

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