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Transcription
00:00 Culture Média sur Europe 1, Thomas Hill avec vos invités Valérie Lemercier.
00:04 Lou Delage à l'affiche du film "Coup de chance", c'est le tout dernier Woody Allen, le cinquantième Woody Allen, peut-être le dernier, ça c'est pas la bonne nouvelle.
00:12 Il faut absolument aller le voir ce Woody Allen, en plus c'est un film Europe 1.
00:16 Et alors on parlait de votre personnage, Lou Delage, qui s'appelle Fanny, qui a du mal avec ce rôle de femme du monde,
00:22 comme ça qui doit être tout le temps en représentation, qui se considère un peu comme une femme trophée finalement.
00:27 Et d'ailleurs toutes les personnes qui gravitent autour de votre mari, on sent qu'ils jouent un peu un rôle, il y a un côté comme ça très théâtral dans ce film.
00:35 Oui, ça c'est sûr que j'ai pas un mari spontané, naturel.
00:41 Non, ça c'est le personnage de Niels Schneider qui va être plutôt comme ça, mais moi je pense que mon personnage a aimé cet homme-là à un moment.
00:47 Elle a aimé cette vie-là, il l'a redressée, il l'a fait sortir d'un mauvais état.
00:53 Et puis elle se rend compte qu'il lui manque concrètement quelque chose, il lui manque physiquement quelque chose.
00:58 C'est quand même le milieu de l'hypocrisie, ce milieu de personnes très bourgeoises, parce que dès qu'il y en a un qui a des talons tournés, les autres balancent et critiquent.
01:07 Est-ce que c'est bourgeois ?
01:08 Oui voilà, est-ce que c'est pas partout ? Je connais ça dans tous les milieux.
01:12 Ici c'est pareil.
01:14 C'est pire, c'est pire.
01:15 Vous Valérie, votre personnage, c'est peut-être la seule d'ailleurs avec Niels Schneider aussi qui du coup joue pas un rôle.
01:21 Elle a un côté très franc du collier.
01:23 Elle aime surtout, elle aime sa fille unique et elle veut qu'elle soit heureuse, c'est tout.
01:29 Donc après elle se mêle, après elle se prend pour Sherlock Holmes et elle commence à enquêter.
01:34 Mais elle, elle veut surtout le bien de sa fille, c'est une gentille maman on va dire.
01:39 C'est vrai.
01:40 Aimante.
01:41 Aimante.
01:42 Et alors on va parler série maintenant avec Héloïse Goy et vous nous conseillez aujourd'hui une série à cheval entre thriller, fantastique et comédie.
01:49 Oui, une série assez inclassable à vrai dire, c'est d'ailleurs ce qui la rend géniale.
01:52 Black Girl, c'est son titre.
01:54 Alors dans l'ambiance et dans l'intrigue, c'est un peu un mélange du Truman Show et du film d'horreur Get Out.
02:00 Pour ceux qui ont pas les rêves, le Truman Show, on y pense pour le côté personnage piégé par le reste du monde
02:06 et Get Out pour le côté justement horreur sur fond de racisme.
02:10 Le titre original de cette série c'est The Other Black Girl, l'autre fille noire, vous allez comprendre pourquoi.
02:15 Pour l'instant on fait connaissance avec Nella, une jeune femme noire qui travaille dans une grande maison d'édition à New York.
02:21 Alors jusque là, elle n'est entourée que de blancs qui s'occupent d'écrivains blancs
02:25 et ses éditeurs n'ont pas forcément envie d'entendre une jeune assistante dénoncer les discours problématiques, pour ne pas dire racistes, de leur publication.
02:32 Nella, tu es très talentueuse et je veux que tu excelles ici.
02:38 Mais parfois, une partie de l'excellence c'est être diplomatique. Tu comprends ?
02:46 Voilà, vous voyez l'ambiance, mais ouf, une nouvelle assistante fait son entrée dans la maison d'édition, elle s'appelle Hazel, c'est elle The Other Black Girl.
02:54 Alors Nella est ravie de se retrouver avec cette jeune fille ambitieuse qui compte bien faire bouger les lignes du sort réservé aux afro-américains dans le monde du travail.
03:01 Je suis vraiment, vraiment heureuse que tu sois là.
03:05 Très heureuse que tu sois là aussi.
03:08 T'as vu ce panthéon de blancs qu'ils ont ici ?
03:12 Je plains tous ceux qui ont la malchance de se trouver sur notre chemin.
03:17 Bon là, ça a l'air tout beau, tout rose, sauf que très vite, plusieurs événements étranges viennent perturber le quotidien de Nella.
03:23 Déjà, les beaux discours de sororité d'Hazel sonnent faux. Nella a l'impression que cette nouvelle collègue cherche plutôt à lui prendre sa place.
03:30 Et puis surtout, Nella reçoit des lettres anonymes inquiétantes qui lui ordonnent de quitter la maison d'édition.
03:35 Elle commence à avoir de drôles de visions et a un peu l'impression d'être observée en permanence.
03:39 Est-ce que tu es venue chez moi hier soir ?
03:42 De quoi tu parles ?
03:46 Ok, j'ai l'impression de perdre la tête.
03:50 Je suis en train de devenir folle.
03:53 Vous l'entendez, l'atmosphère est de plus en plus lourde à mesure que la série avance.
04:02 Jusqu'à la fin, on se demande si Nella est juste paranoïaque ou si elle a bien raison de croire qu'elle est victime d'un gigantesque complot.
04:08 Je sais que ça ressemble à une théorie de complot.
04:11 Oui, mais toutes les théories selon lesquelles les blancs sont barjots finissent par se vérifier 20 ans plus tard.
04:16 Là, vous comprenez peut-être mieux le parallèle avec le Truman Show.
04:19 Et comme dans le film Get Out, cette série propose une réalisation aux petits oignons, les plans de Tang pour filmer la folie et la paranoïa.
04:26 Ça donne parfois le tournis.
04:28 Il y a aussi quelques pincées de fantastique dans les épisodes, mais je ne peux pas vous en parler sans trop vous en dévoiler sur l'intrigue.
04:33 Vous disiez qu'il y a de la comédie aussi. On ne l'a pas trop sentie la comédie là.
04:37 Non.
04:38 C'est drôle quand même par moments.
04:39 Oui, c'est drôle, mais on sursaute, mais on rit aussi devant cette série.
04:42 Ça nous donne d'ailleurs l'impression d'être nous-mêmes Zinzin.
04:44 On rit parce que certains personnages de la série sont là pour souligner avec un tronc très ironique, très grinçant,
04:50 l'absurdité de la discrimination positive au travail et plus largement des inégalités raciales encore très ancrées aux États-Unis.
04:57 Ce mélange des genres permet d'appuyer là où ça fait mal.
05:00 Sous couvert d'humour, cette satire sociale dénonce la discrimination raciale et la difficulté pour les Afro-Américains de gravir l'échelle sociale.
05:08 C'est une fiction maligne, nerveuse, c'est puissant et même très souvent perturbant.
05:13 En tout cas, cette série ne laisse vraiment pas indifférent.
05:15 Black Girl, c'est à voir donc sur Disney+.
05:18 Merci Héloïse Goua.
05:19 On vous retrouve chaque dimanche aux côtés de Nicolas Carreau dans La Voix, les livres.
05:22 Pour les livres jeunesse, avec plein de pépites que nous dévoilait Héloïse Goua, c'est tous les dimanches 19h20.

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