• l’année dernière
Il sera resté dans l'Hérault 26 mois. Ce qui est assez court pour un préfet. Hugues Moutouh, préfet de l'Hérault, quitte donc le département dans quelques jours. Direction Nice et la préfecture des Alpes Maritimes.
Un passage éclair qui va forcément laisser des traces.
On l'a souvent surnommé en effet "le préfet bulldozer".
Hugues Moutouh avait déclaré à son arrivée qu'il voulait "nettoyer" le département.
Lutte contre l'insécurité, mais aussi contre la radicalisation et le séparatisme.
A-t-il le sentiment d'avoir réussi dans sa mission ?

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Transcription
00:00 prochainement l'invité de France Bleu Azur, mais pour l'instant c'est France Bleu Héro. Je vous dis tout de suite l'accueil ne sera pas le même
00:06 Monsieur Moutou
00:08 L'ex-préfet de l'héro, le futur ex-préfet est notre invité ce matin. - Oui futur ex-préfet Moutou puisque vous êtes encore dans l'héro
00:15 pour quelques jours, la semaine prochaine vous ne serez plus là. - Absolument.
00:18 - Encore préfet de l'héro quand même jusqu'à la fin de la semaine. - Oui jusqu'à l'installation
00:22 dans le nouveau département
00:25 des Alpes-Maritimes. - Et l'arrivée de votre
00:28 successeur dont on dirait un mot. - On s'installe tous les deux en fait au même moment le 9 au matin
00:33 9 octobre. - Ça veut dire qu'il n'y a pas de... ça je l'ai appris en discutant avec vous avant d'entrer dans le studio, il n'y a pas
00:39 de passation de pouvoir entre les préfets ? - Il y en a une mais elle se fait de façon officieuse.
00:43 - C'est pas comme entre les présidents, vous vous refilez pas les dossiers mais vous parlez quand même un peu au téléphone. - Oui oui
00:49 on se refile les dossiers quand même mais il n'y a pas de caméra pour nous voir.
00:53 - On reviendra là dessus tout à l'heure Moutou.
00:57 J'ai vu ce titre de nos confrères de Midi Libre ce week-end à qui vous avez accordé un long entretien
01:02 et à qui vous avez dit "j'ai adoré être préfet de Leraud". - Oui c'est exact j'ai été un
01:08 préfet et un homme
01:11 très épanoui dans ce magnifique département. - C'est à dire que vous vous regrettez un peu de partir ? - Oui bien sûr vous savez c'est toujours un peu
01:19 particulier quand on part.
01:21 C'est comme les courants d'arrachement à la mer,
01:24 on laisse beaucoup de choses derrière soi,
01:27 beaucoup de problématiques, beaucoup de dossiers qui n'ont pas pu
01:31 trouver encore de solutions. On s'est beaucoup engagé, je le disais c'est un métier où il faut être en bonne santé et il faut aimer les gens.
01:40 Donc
01:42 c'est ce que j'ai fait, j'ai été, je touche du bois en bonne santé et j'ai beaucoup aimé les gens.
01:49 Finalement c'est un métier très gratifiant puisqu'on essaie d'apporter, en tout cas c'est la façon dont je conçois la mission,
01:55 on est là pour apporter des réponses
01:58 aux problèmes que rencontrent les gens, les élus.
02:01 - Vous êtes là aussi ce matin pour qu'on fasse un peu le bilan de votre action et donc de l'action de l'état que vous
02:07 représentez au sein de ce département. Votre arrivée n'était pas
02:11 passée inaperçue, vous aviez eu des déclarations qui sont restées dans toutes les mémoires.
02:17 Alors justement pour reprendre l'une d'entre elles, est-ce que vous avez l'impression d'avoir justement réussi à
02:21 nettoyer un peu le département pour reprendre encore une fois la votre propre expression
02:25 parce qu'on sait que la sécurité était une de vos priorités quand vous êtes arrivé ?
02:29 - Alors vous savez, jamais suffisamment, je le disais, c'est très frustrant parce que c'est un combat qu'on mène tous les jours.
02:34 On ne gagne jamais complètement, il n'y a jamais zéro délinquance dans un département.
02:40 J'espère avoir
02:43 réussi à instaurer une forte autorité de l'état.
02:48 Et avoir mené des combats contre les réseaux.
02:51 - Est-ce que c'était le cas quand vous avez pris vos fonctions ?
02:53 - Quand chacun a son style
02:55 différent, non pas du tout, mais chacun a son style et mon style c'est un engagement à 200%
03:00 et une très forte incarnation de l'autorité. Et je pense que c'est comme ça que je conçois les choses.
03:07 C'est le premier job du préfet quand il arrive quelque part.
03:11 - Oui, mais on sent quand même, vous vous ressentez peut-être une frustration de ne pas avoir réussi complètement
03:16 sur ce terrain-là ?
03:18 - Qui peut prétendre de réussir ?
03:20 Il y a toujours de la délinquance, il y a toujours de l'insécurité, il y a toujours quelques campements, quelques squats,
03:26 quelques sources
03:29 d'illégalité.
03:32 C'est à la fois décourageant, mais finalement c'est la nature humaine. On passe notre vie finalement
03:38 c'est la quête de l'inaccessible, paix sociale, tranquillité qui n'existe pas.
03:44 - Alors cette autorité vous l'avez aussi exercée dans la lutte contre la radicalisation,
03:49 le séparatisme, mais là aussi j'ai un peu le sentiment,
03:52 vous ressentez peut-être aussi
03:55 l'impression de ne pas avoir complètement fini le travail non plus ?
03:58 - L'État a beaucoup fait ces deux dernières années, on a fermé beaucoup d'écoles illégales,
04:06 on a fait fermer des associations
04:10 séparatistes, on s'est beaucoup investi sur ce champ parce que c'est un champ essentiel,
04:14 c'est le bien vivre ensemble et moi
04:19 je crois que j'ai la mission en tant que représentant de l'État d'éviter que finalement
04:24 notre communauté civique se délite et qu'on vive les uns
04:29 juxtaposés à côté des autres.
04:32 Donc je crois que notre rôle c'est d'essayer de maintenir cette cohésion, il ne faut pas oublier qu'en France
04:39 l'histoire de notre pays c'est que c'est l'État qui a fait la nation, donc l'État a un rôle permanent pour faire
04:45 et éviter que la nation se défasse et aujourd'hui ce séparatisme qui mine notre société
04:52 et notamment dans le département de l'Hérault, peut-être un peu plus qu'ailleurs
04:55 dans les départements
04:58 plus ruraux,
04:59 et bien c'est essentiel ce rôle, il faut essayer en permanence de ramener les gens dans la communauté civique,
05:05 leur faire partager les mêmes valeurs, qu'ils se sentent appartenir à une même nation.
05:09 - Alors vous dites aussi j'ai très bien travaillé avec les deux principaux maires de ce département,
05:13 Mickaël de La Fosse et Robert Ménard, ce sont deux personnalités totalement différentes et opposées politiquement.
05:19 Exceptionnellement, est-ce que vous accepteriez, parce que c'est notre dernier ce matin,
05:22 de sortir un petit peu de votre réserve préfectorale et peut-être de nous résumer
05:26 chacune de ces deux personnalités en un mot, Mickaël de La Fosse et Robert Ménard, parce que j'imagine vous les avez souvent côtoyés.
05:32 - J'ai déjà commencé par ce qui les rassemble et paradoxalement il y a un certain nombre de choses qui les rassemblent.
05:37 Vous savez, ce sont les deux grandes agglomérations qui ont connu les émeutes du mois de juillet et juillet.
05:42 À l'issue des émeutes, le président de la République et le ministre de l'Intérieur nous ont demandé
05:47 de nous rapprocher des élus et d'avoir le bilan et les propositions de chacun des maires concernés.
05:55 Donc on a fait ce travail à la fois avec Robert Ménard pour Béziers et Mickaël de La Fosse pour Montpellier.
06:00 Figurez-vous que le bilan
06:02 et les propositions de ces deux édiles étaient strictement les mêmes.
06:08 - Alors que ce sont les chiquiers politiques qui ont radoqué.
06:10 - Exactement les mêmes. C'est très intéressant.
06:12 Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que quand on est en responsabilité, aujourd'hui être maire c'est une sacrée responsabilité,
06:18 être maire d'une grosse agglomération, d'une métropole c'est une responsabilité immense,
06:22 ça vous amène au-delà des idéologies, au-delà du jeu politique,
06:28 à être pragmatique. On est là comme le préfet pour répondre à des problèmes qui se posent.
06:33 Et quand vous regardez les propositions qui étaient faites par les deux maires, on était exactement
06:39 dans la même ligne. - Et ça, ça vous a marqué ?
06:42 - Oui c'est marquant et ça dit beaucoup aussi sur
06:45 cette politique qui aussi est nécessaire mais le petit jeu politique qui parfois est délétère.
06:53 - Bon et par rapport à ma demande, c'est pas évident ce que je vous demande, un mot pour qualifier chacun des deux ?
06:57 - Non, ils ont chacun des personnalités différentes.
07:01 Leur territoire est très différent. Montpellier et Béziers sont deux territoires très attachants pour des raisons assez différentes.
07:07 Mais donc j'ai apprécié de travailler avec les deux.
07:10 - Il nous reste deux minutes, j'aurais qu'on essaie de parler un petit peu de sport parce que je sais que vous êtes un sportif accompli,
07:14 vous aimez notamment beaucoup le rugby. Avant ça, un mot d'un dossier dont on parle beaucoup en ce moment à Montpellier,
07:18 pour lequel vous êtes prononcé, qui est celui du stade, du projet de nouveau stade.
07:22 Je crois savoir que vous êtes intervenu récemment, enfin vous avez fait savoir que
07:27 la banque des territoires... - J'ai travaillé depuis plusieurs mois avec les différents partenaires.
07:31 - Vous êtes un défenseur de ce stade, de ce projet ?
07:33 - Oui bien sûr, moi je pense que Montpellier c'est la ville du sport.
07:36 Et aujourd'hui, le club de football de Montpellier qui est un club avec une histoire très particulière.
07:44 C'est pas un fonds d'investissement, c'est pas un Émir, c'est une famille, c'est un groupe familial.
07:49 Et le club de Montpellier a toujours joué un rôle essentiel en matière d'inclusion sociale.
07:55 Donc c'est une histoire particulière, sportive et sociale.
07:59 Donc on a besoin d'un stade à la hauteur de nos ambitions à Montpellier.
08:04 C'est ce que j'ai dit aux différents acteurs, c'est ce que j'ai dit au directeur de la banque des territoires,
08:09 qui m'a assuré qu'il serait présent au tour de table.
08:12 Simplement il faut d'autres partenaires financiers dans ce tour de table,
08:15 et on ne peut pas faire reposer uniquement le projet à la fois sur le groupe Nicolin et sur la banque des territoires.
08:21 Il faut essayer de diversifier un peu des partenaires financiers.
08:23 - Le rugby, vous y avez joué beaucoup. - Oui j'ai joué.
08:26 - Quel poste ? - J'étais rentré 3ème ligne et j'ai fini 2ème ligne très rapidement.
08:30 - Alors la France, vous la sentez comment ? - Moi je la sens plutôt bien, comme tous les français.
08:35 Je regarde ce qui va se passer pour Antoine Dupont.
08:38 - Ah oui, on est tous un peu suspendus à ça.
08:40 - Je suis un peu pessimiste quand même, c'est difficile parce que vous savez quand vous jouez blessé,
08:45 vous avez une forte appréhension, la maxillaire, le plancher orbital, c'est très sensible.
08:50 - Elle peut gagner la France ou pas ?
08:52 - Moi je pense que pour la première fois on a vraiment l'équipe qui peut gagner, oui tout à fait.
08:57 Je pense qu'on est très très fort devant avec un mental extraordinaire.
09:02 Moi j'ai été au match d'ouverture, j'ai eu cette chance.
09:04 - Contre les All Blacks ? - Contre les All Blacks.
09:07 Et j'étais impressionné par cette résistance de l'équipe de France qui était dominée en première période,
09:13 mais qui collait les Blacks, on était d'ailleurs juste devant au score.
09:18 On n'a jamais pris l'eau et on a saisi toutes les opportunités.
09:22 On a un jeu aujourd'hui qui allie à la fois le pragmatisme, ce qu'on n'avait pas avant et le French Flair.
09:27 - Merci Moutou d'être revenu une dernière fois dans ce sujet.
09:32 - Je peux vous poser une question ? Je mets peut-être les pieds dans le plat, mais peut-être que certains qui nous écoutent...
09:36 - J'ai peur de rien. - Non non non non.
09:38 - Je sais quelle question il va poser. - Vous avez adoré le département de Leroux,
09:41 du coup on peut quand même se poser la question, alors pourquoi vous partez ?
09:43 Ça veut dire que c'est mieux là-bas ? On vous a nommé là-bas ou on a nommé quelqu'un ici qui du coup prend votre place ?
09:48 Ça se passe comment en fait ?
09:50 - En fait c'est un choix du président de la République.
09:54 - D'accord. - Le département des Alpes-Maritimes c'est un très grand, très beau département
09:57 avec des problématiques ultra régaliennes. Il se trouve que j'ai un profil ultra régalien.
10:02 - C'est parce qu'on a estimé que vous étiez la bonne personne pour les Alpes-Maritimes,
10:08 qu'on vous a dit que vous alliez là-bas ? - Je le pense.
10:10 - Et vous emmenez Poutine à Nice ? - Ah ben j'emmène Poutine, Texas et Gatar.
10:15 - Mais il s'était pas fait des copains chiens ici ?
10:17 - J'en ai trois maintenant. - Comment ils s'appellent les autres ?
10:19 - C'est un berger femelle, un berger suisse et puis il y a un petit Westie que les gens croisent souvent dans les jardins de la préfecture
10:27 qui s'appelle Gaspard. - Gaspard, d'accord.
10:29 - Donc on part avec nos chiens. - Bon vous verrez, ils sont sympas France Bleu et Azur.
10:34 En fait pour de vrai ils sont plutôt cool. - Merci Gmoutou.
10:36 - Merci à vous surtout, merci pour cette collaboration.
10:38 - Merci d'être venu ce matin et vous réécoutez l'interview de Gmoutou en allant sur francebleu.fr.
10:45 La balade de Jim tout de suite avec Alain Souchon, puis juste après on va accueillir Léopoldine Dufour
10:51 qui va nous raconter une histoire cétoise. C'est dans 3 minutes sur France Bleu et Ronde.
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