• l’année dernière
Transcription
00:00 Madame la Présidente, Messieurs dames, membres de la Cour, ce procès est politique.
00:06 L'histoire de la souffrance de mon père est politique, car elle est le fruit de la politique de l'entreprise France Télécom Orange, de son actionnaire principal et de ses dirigeants.
00:15 On a réussi à imposer un procès de d'envergure.
00:18 Ce qui est exceptionnel, c'est qu'on ait pu monter une affaire pénale.
00:21 Il faut bien comprendre qu'à ces altitudes-là, celles du grand patronat, la justice pénale ne passe plus.
00:28 En 2007, je ferai les départs d'une façon ou d'une autre, par la fenêtre ou par la porte.
00:33 On a désinhibi les cartes de façon à ce qu'ils aillent le plus loin possible.
00:37 Quand on dit "il faut faire passer les gens par la fenêtre", c'est un appel aux meurtres.
00:40 Ils doivent crever de trouille !
00:42 Ils avaient les listes des salariés de la réunité, et en dessous, ils avaient -25, -40, -50.
00:51 Cette crise a eu un coût majeur pour France Télécom.
00:55 Plus de dix ans après, on continue d'en parler.
00:58 Et ça a fait le tour du monde.
00:59 Ce qu'on a mondialisé, c'est la cruauté du management par les chiffres.
01:04 Le problème de fond est que la boîte veut qu'on parte.
01:07 Et donc il y a une logique de casser les gens les uns après les autres.
01:10 Je ne pourrai jamais parler d'un suicide.
01:14 Je pense que c'est très difficile.
01:16 C'est encore tabou. On n'ose pas aller là-dedans.
01:19 On n'ose pas montrer du doigt l'employeur comme responsable.
01:21 On espère, nous, que ces dirigeants seront condamnés, que ces entreprises-là sachent qu'elles peuvent être condamnées.
01:27 Pour la première fois, une entreprise du CAC 40 a été condamnée pour harcèlement moral.
01:31 On va peut-être voir le travail autrement.
01:33 On va peut-être essayer de changer les modèles d'entreprise de l'intérieur,
01:36 parce que les employés ne voudront plus travailler de cette manière-là.
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