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Marine Le Pen, députée du Rassemblement national dans le Pas-de-Calais, était l'invitée du Grand Entretien de France Inter mardi 26 septembre. Elle a notamment dénoncé la politique de l'Union européenne en matière d'immigration.

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Transcription
00:00 Avec Léa Salamé, nous recevons ce matin la députée du Pas-de-Calais, présidente du groupe RN à l'Assemblée Nationale.
00:07 Questions et réactions au 01 45 24 7000 et sur l'application de France Inter.
00:13 Marine Le Pen, bonjour.
00:15 - Bonjour.
00:16 - Et bienvenue à ce micro. Beaucoup de sujets à aborder avec vous ce matin.
00:20 Mais d'abord quelques mots sur cette semaine qui s'est écoulée,
00:25 qui a été marquée par les visites du roi Charles III et du pape François par les matchs de la coupe du monde de rugby.
00:32 Le tout s'est déroulé sans incident, Emmanuel Macron s'en est réjoui.
00:36 Il y a en France une capacité à accueillir, à assurer la sécurité, à être exemplaire dans l'accueil.
00:42 Est-ce que vous vous félicitez de la manière dont ça s'est passé ?
00:46 Est-ce que vous saluez la manière dont Emmanuel Macron a géré les choses ?
00:50 - Je crois qu'on mélange beaucoup de choses différentes.
00:55 Que la France, qui est une grande puissance, puisse accueillir dignement un certain nombre d'événements
01:00 m'apparaît relever une forme de normalité. C'est l'inverse qui interroge en réalité.
01:07 J'ai vu un certain nombre de polémiques d'ailleurs qui sont nées sur la visite de Charles III.
01:13 Moi je pense que la Grande-Bretagne est un allié précieux et que par conséquent,
01:17 il est tout à fait normal d'accueillir le roi Charles III de manière...
01:22 - De la manière dont ça a été fait, Versailles ?
01:25 - Oui, bien sûr, l'accueillir à Versailles ne pose pas de difficultés.
01:30 Le problème c'est que les Français ont été, je crois, agacés par les images de ce dîner.
01:35 D'abord parce qu'il y avait un petit côté festival de Cannes qui n'était pas une obligation.
01:39 Et deuxièmement parce qu'ils ont le sentiment qu'en réalité, il y a une forme de vacuité
01:43 et que le président de la République se sert de ces événements pour sa glorieuse personnelle.
01:48 Je suis sûre que si les Français se sentaient protégés, se sentaient défendus,
01:52 ce type d'événement demain pourrait être pour eux une fierté et pas être ressenti comme une provocation.
01:58 - Marine Le Pen, vous auriez été présidente aujourd'hui, vous seriez allée assister à la messe du pape au Vélodrome.
02:03 - Oui, bien sûr.
02:04 - Et vos oreilles auraient sifflé quand il a dit "ne nous habituons pas à considérer les naufrages comme des faits divers,
02:10 ce sont des noms et des prénoms, l'indifférence devient fanatique, les personnes qui risquent de se noyer doivent être secourues,
02:15 c'est un devoir d'humanité, un devoir de civilisation".
02:17 - Mais j'ai aucune difficulté avec ces propos-là, moi.
02:20 Il n'a jamais été question dans notre esprit, ni dans l'esprit des élus du Rassemblement National,
02:26 de laisser les migrants se noyer.
02:28 Nous sommes en revanche fondamentalement en opposition avec ceux qui nous expliquent
02:34 qu'il faut accueillir l'ensemble des migrants qui souhaitent venir en Europe.
02:38 C'est aussi simple que ça.
02:39 Donc nos solutions sont assez claires.
02:41 Nous pensons qu'il faut, avec les différentes nations qui sont concernées, effectuer un blocus maritime,
02:46 qu'il faut mettre en sécurité les migrants, bien entendu, qu'il faut les ramener à leur port de départ,
02:51 qu'il faut traduire les passeurs et les condamner à des très lourdes peines,
02:56 et qu'il faut détruire les embarcations.
02:58 - Mais quand vous avez votre député, le député du Rassemblement National, Jean-Philippe Tanguy,
03:01 qui dit "ce qui me dérange avec le pape, c'est son côté irréaliste et donneur de leçons",
03:05 vous partagez ces mots ? Vous trouvez le pape donneur de leçons ?
03:07 - Je vais vous dire, il y a ce qui relève des scintes d'écriture,
03:11 et puis il y a ce qui relève de la pensée politique du pape.
03:14 Beaucoup de papes se sont succédés et ont eu des positions différentes sur l'immigration.
03:19 Moi je me souviens de Benoît XVI, par exemple, qui disait que les nations ont parfaitement le droit
03:23 de maîtriser les flux migratoires et de protéger leurs frontières.
03:27 Lorsque le pape actuel vient dire que l'intégration c'est bien et que l'assimilation c'est pas bien,
03:34 c'est, je crois, un propos politique.
03:36 Ça ne relève pas, me semble-t-il, des scintes d'écriture.
03:39 Donc il faut faire la part des choses, et c'est peut-être le reproche qu'on peut lui faire.
03:44 Cette forme d'ambiguïté entre le chef d'État qu'il est et le chef religieux.
03:48 - Le spécialiste des religions, Odon Vallée, dit dans Le Monde "tous les papes ont fait de la politique".
03:52 - Tous. - Que ce soit Benoît XVI ou le pape François.
03:55 - Le tout, c'est de différencier, encore une fois, ce qui relève de la parole du chef religieux
03:59 et ce qui relève de la parole politique. - Mais pour vous, ce pape-là, ce pape François,
04:02 est-il un donneur de leçons ?
04:04 - C'est-à-dire que le pape François vient exprimer un certain nombre de choses fondées sur la charité.
04:10 Et encore une fois, je crois que personne n'est d'accord pour laisser les migrants mourir en mer.
04:16 Que les choses soient extrêmement claires.
04:18 - C'est-à-dire que là, par exemple, vous seriez à la place de... - Mais lorsque...
04:21 - Allons-y. Sur Giorgia Melloni, par exemple, vous seriez à sa place aujourd'hui.
04:24 Il y a 11 000 migrants qui débarquent sur ses côtes à Lampedusa.
04:27 Vous feriez quoi à cette place ?
04:29 - Exactement ce qu'a fait Matteo Salvini.
04:31 Je pense que la méthode qui a été utilisée par Matteo Salvini,
04:34 qui a fait baisser de 80% l'arrivée des migrants en Italie,
04:37 était la bonne méthode.
04:38 C'est-à-dire une méthode qui consiste à faire preuve de clarté, de pugnacité,
04:44 et de dire "non, vous ne pouvez pas risquer votre vie d'ailleurs en tentant cette traversée,
04:49 parce que nous arraisonnerons les bateaux et après vous avoir mis en sécurité,
04:54 nous vous ramènerons dans vos ports de départ".
04:56 - Giorgia Melloni a été élue en martelant ce message, en disant avec moi
05:01 "les problèmes de l'immigration seront réglés, il y aura blocus naval".
05:05 Un an après, elle reconnaît elle-même que les résultats ne sont pas ceux qu'elle espérait.
05:09 Le nombre de migrants n'a même plus que doublé depuis qu'elle est au pouvoir.
05:13 Vous qui faites campagne, Marine Le Pen, sur "avec nous on va régler les problèmes de l'immigration,
05:18 on va tarir le flux", vous voyez bien qu'il y a un principe de réalité.
05:22 Vous pensez que vous feriez mieux qu'elle ?
05:24 - Oui, oui, tout à fait. Parce que je pense que Giorgia Melloni a commis une erreur,
05:29 c'est qu'elle en appelle à l'Union Européenne.
05:31 Or, pardon de vous dire que le moins qu'on puisse dire, c'est qu'en matière d'arrivée de migrants,
05:34 l'Union Européenne n'a pas démontré son efficacité.
05:36 Puisque précisément, le nombre de migrants double quasiment d'année en année,
05:42 et il y en a autant d'ailleurs qui sont arrivés en 9 mois cette année,
05:46 que l'intégralité de l'année dernière.
05:48 - Non, il y en a eu plus. Il y en a eu deux fois plus.
05:51 Je crois que venir, si vous voulez, en appeler à l'Union Européenne,
05:55 je l'ai dit, c'est en même temps vain et dangereux.
05:57 C'est vain parce qu'elle est inefficace, et parce qu'en réalité,
06:01 son souhait est précisément de faciliter l'immigration, y compris illégale.
06:07 Et c'est dangereux parce que ça veut dire que l'on accepte, nous, nation,
06:10 de transférer à l'Union Européenne la responsabilité de la gestion de l'immigration.
06:14 Moi, je pense que les nations doivent rester celles qui décident qui entre chez elles,
06:21 qui se maintient chez elles, et à quelles conditions.
06:23 - Mais comment vous jugez le fait qu'elle ait fait campagne ?
06:25 Elle-même, elle parlait, vous parlez de blocus maritime,
06:27 elle disait dans sa campagne "on va faire un blocus maritime",
06:29 elle disait "on va tarir le flux",
06:31 elle disait "avec moi, vous allez voir, vous allez voir ce que vous allez voir".
06:34 Et elle n'y est pas arrivée.
06:35 Vous comprenez qu'il y a un principe de réalité qui est...
06:37 - Non, non, non, non, non, non... - Non, il n'y a pas de principe de réalité ?
06:39 Ou alors c'est juste que Giorgia Meloni est mauvaise ?
06:41 - Non, mais Nicolas Sarkozy aussi, il avait fait de grandes promesses.
06:45 La réalité, c'est qu'il ne se mette pas en situation.
06:49 Pour Giorgia Meloni, c'est une raison essentiellement financière, on le sait.
06:53 L'Italie attend 200 milliards du plan de relance européen.
06:57 Et de fait, je pense qu'elle subit une forme de chantage de la part de la Commission et de l'Union Européenne.
07:04 - Et donc, elle s'assoit sur ses convictions, ce que vous dites ?
07:06 - Non, je ne dis pas qu'elle s'assoit sur ses convictions,
07:08 mais elle pense que l'Union Européenne est capable de mettre fin à cette immigration.
07:12 Je pense qu'elle n'a pas compris que l'Union Européenne a une vision,
07:16 qui est une vision immigrationniste, qu'elle souhaite cette immigration, encore une fois,
07:20 qu'elle soit légale ou illégale.
07:22 Et donc, on ne peut pas essayer d'arrêter l'immigration avec quelqu'un qui veut l'aggraver.
07:26 - Sur les migrants de Lampedusa, Emmanuel Macron a dit que la France prendrait sa part
07:31 uniquement pour ceux qui relèvent de l'asile politique, mais pas pour les migrants économiques.
07:36 Est-il sur la bonne position ?
07:38 - Oui, mais encore une fois, ce ne sont que des paroles verbales.
07:41 La réalité, c'est qu'Emmanuel Macron a mis en place une politique d'immigration,
07:45 a changé d'ailleurs d'avis plusieurs fois sur ce sujet,
07:48 parce que début août, il nous parlait de sa volonté de mettre en place une immigration de peuplement.
07:53 Puis, trois semaines plus tard, il nous explique qu'il faut restreindre drastiquement l'immigration.
08:00 Dans le même temps, ses ministères font la publicité de la localisation des migrants
08:05 dans les campagnes pour revitaliser la ruralité, ce qui est quand même incroyable.
08:10 Donc, que veut-il Emmanuel Macron ?
08:13 En réalité, il veut faire plaisir.
08:15 Il veut faire plaisir aux Français dans les paroles, dans les actes.
08:19 Ni l'immigration clandestine, ni l'immigration légale n'est maîtrisée dans notre pays aujourd'hui.
08:24 - Là, sur les 11 000, ceux qui relèvent de l'asile politique, il faut les accueillir en France ?
08:28 Il faut prendre sa part ? Concrètement ?
08:31 Il y a des migrants économiques et il y en a qui relèvent de l'asile politique.
08:35 Ceux qui relèvent de l'asile politique, est-ce qu'on les accueille ou pas ?
08:37 - Concrètement. Les critères qui sont ceux de l'asile politique ont été totalement dévoyés.
08:43 Ce qui fait qu'on a aujourd'hui un nombre de gens qui indiquent relever de l'asile politique
08:52 et qui, en réalité, n'en relèvent pas.
08:55 Les règles qui nous sont imposées par l'Union Européenne, par les cours européennes,
09:00 nous obligent en réalité de toute façon à les accueillir et nous empêchent de les refouler.
09:05 - Et c'est là que vous feriez quoi ?
09:07 - C'est la raison pour laquelle, tout de suite, je pense qu'il faut que les demandes d'asile soient faites à l'étranger.
09:15 Et qu'elles soient analysées par la France.
09:18 Et lorsque l'asile est accordé, alors les personnes en question peuvent rejoindre...
09:23 - Ça va peut-être arriver, Marine Le Pen, ils sont en train de réfléchir au niveau de l'Union Européenne et vous le savez.
09:27 - Je vous signale d'ailleurs que ça permettrait d'accorder l'asile politique à M. Assange,
09:31 puisque nous faisons une résolution dans notre niche pour lui accorder l'asile politique.
09:36 Or aujourd'hui, on lui refuse l'asile politique parce que le dépôt de demandes d'asile n'a pas été fait en France.
09:42 - Mais aujourd'hui, sur les 11 000, pour l'instant, la loi est telle qu'elle est.
09:44 Elle n'est pas changée. Peut-être qu'à terme, on devra faire les demandes d'asile depuis le pays extérieur.
09:50 Aujourd'hui, les 11 000 de l'Empedouza, s'il y en a qui ressortent de l'asile politique, est-ce qu'il faut les accueillir ou aucun ?
09:56 - Mais je pense qu'il faut un moratoire sur l'immigration.
09:58 - Donc non. - Aujourd'hui.
09:59 - Aujourd'hui, nous sommes dans une situation telle qu'il faut un moratoire, le temps de soumettre aux Français,
10:08 le référendum sur l'immigration que nous avons rédigé et qui va nous permettre de reprendre la main sur les conditions d'acceptation de l'arrivée des migrants dans notre pays.
10:18 - Encore un mot sur le projet de loi immigration de Gérald Darmanin qui arrive au Parlement.
10:22 Emmanuel Macron a précisé la mesure sur la régularisation dans les métiers en tension en disant qu'ils seront d'abord réservés aux Français
10:30 et qu'il n'y a pas de droit inconditionnel à la régularisation.
10:33 Je le cite, mais après, il y a des situations très humaines.
10:37 Quand il y a des femmes et des hommes qui travaillent bien, qui sont là pour travailler, qui sont intégrés,
10:42 il ne faut pas les laisser dans la précarité administrative et c'est pour ça,
10:46 et c'est ça que doit trouver ce texte, c'est du bon sens.
10:50 Cette précision vous rassure-t-elle ?
10:52 - Je vois que j'ai réussi à convaincre le président de la République sur la nécessité de mettre en place la priorité nationale.
10:59 C'est quand même une grande victoire idéologique, permettez-moi !
11:02 - C'est pas exactement ce qu'il a dit.
11:03 - Ah si ! Il faut d'abord que l'on voit si les Français peuvent remplir ces emplois.
11:08 Ça s'appelle la priorité nationale, voyez comme quoi on a diabolisé ce concept.
11:12 - Et en l'occurrence, dans le BTP, dans l'hôtellerie, il manque des mains.
11:17 Et les Français n'y vont pas.
11:19 - C'est étrange parce que moi j'ai entendu le BTP expliquer qu'ils allaient supprimer 150 000 emplois d'ici 2025.
11:26 Donc si, oui, et pour une raison simple d'ailleurs, c'est que la construction est dans un marasme absolu,
11:33 à raison d'ailleurs des mauvaises décisions politiques qui ne cessent d'être prises par le gouvernement.
11:38 Donc je viens dire, et je le dis depuis de nombreuses années,
11:42 que le problème des métiers en tension est très souvent lié à un problème de salaire.
11:48 Et que si l'on payait correctement dans ces secteurs,
11:52 eh bien on aurait certainement beaucoup plus de gens qui acceptent d'y travailler.
11:56 - Marine Le Pen, on a beaucoup de questions à vous poser ce matin.
11:58 On va donc accélérer. Emmanuel Macron a présenté hier son grand plan de transition écologique
12:02 où il défend une écologie à la française, une sobriété mesurée, ce sont ses mots.
12:06 Avant d'entrer dans les détails, est-ce que vous le soutenez sur l'idée de faire pour la première fois
12:09 une grande planification écologique ? Comment réduire d'ici 7 ans 55% de nos émissions ?
12:15 Voilà comment on va faire, voilà comment on chiffre ce qu'on va faire.
12:18 - Vous avez compris quelque chose vous ? Parce que même personne n'a rien compris.
12:23 D'abord il change d'avis tous les 15 jours, Emmanuel Macron.
12:25 Ce qui crée un gros problème. Parce qu'en réalité il crée une insécurité juridique,
12:31 notamment pour les entreprises. On ne sait pas où on va.
12:34 Un coup c'est les pompes à chaleur, puis après ça n'est plus les pompes à chaleur.
12:37 Un coup c'est l'immigration, après c'est plus l'immigration, c'est la vente à perte,
12:43 et puis c'est plus la vente à perte. On ne comprend plus rien à ce qu'il souhaite mettre en oeuvre.
12:47 - Alors je vais vous dire à date ce qui se passe.
12:48 - Quant à la planification, avez-vous entendu comment il finance cette planification ?
12:54 - 7 milliards de plus cette année sur les 30 milliards qui sont déjà budgétés.
12:59 Donc 40 milliards sur le budget.
13:01 - Pardon, c'est... - Bah oui ça coûte de l'argent la transition écologique.
13:04 - Non mais, excusez-moi, on va reprendre les termes.
13:07 Vous parlez de transition écologique. Ce n'est pas une transition, c'est une destruction pour l'instant,
13:12 avec aucun moyen véritable de remplacement.
13:16 - C'est-à-dire ? - D'accord ?
13:17 - Qu'est-ce que c'est une destruction ? - Il a annoncé la fin des moteurs thermiques en 2035.
13:22 Est-ce qu'il y a un remplacement à ces moteurs thermiques ?
13:26 - Un million de voitures électriques qui vont être produites en France.
13:29 - Non mais la réponse est non. Il n'y a pas, à la fin des moteurs thermiques, on s'entend, en 2035,
13:37 il n'y a pas, au moment où nous nous parlons, un moyen souverain, abordable pour les Français,
13:43 de remplacement à ces moteurs thermiques.
13:45 - C'est pour ça qu'il veut contrôler le prix de l'électricité.
13:48 - Ah ! - Ah bah oui.
13:50 - Ah bah tiens, c'est drôle, c'est ce que demande le Rassemblement national depuis des mois.
13:54 Et plutôt que de contrôler le prix de l'électricité, le président de la République a décidé de faire des chèques
14:00 qui ont contribué, par ailleurs souvent mal ciblés, mais qui ont contribué à aggraver considérablement notre dette.
14:07 Comment compte-t-il faire ? Est-ce qu'il vous l'a dit ? Moi je n'ai rien entendu sur ce sujet.
14:12 - Il a dit qu'il le dirait en octobre, comment il va. Vous le savez, aujourd'hui EDF est nationalisé,
14:17 donc ils peuvent décider de contrôler les prix d'EDF. Après vous savez ce que ça veut dire.
14:21 Ça veut dire moins d'investissement. - Ça n'a rien à voir avec la nationalisation, pardon.
14:26 Ça a tout à... Non mais rien à voir, rien. - Si Marine Le Pen... - Non, rien, rien du tout.
14:30 - Contrôler les prix d'EDF, ça veut dire ça ? - Non, Madame. Ça n'a rien à voir.
14:33 Nous contrôlions déjà de manière quasi-totale cette grande entreprise, donc on aurait pu parfaitement contrôler les prix.
14:42 Le problème n'est pas là. Le problème c'est que les prix, aujourd'hui, sont fixés par l'Union Européenne.
14:48 Et ils sont évidemment considérablement plus chers que nos prix de production.
14:53 Donc la vraie question qu'il faut poser à Emmanuel Macron, c'est « souhaitent-ils sortir du système de tarification européen de l'électricité, oui ou non ? »
15:02 Nous le réclamons depuis des mois. Et depuis des mois, ils refusent de le faire, mettant les Français dans une situation qui est aujourd'hui insupportable pour nombre d'entre eux.
15:14 - L'économiste Jean-Pyzani, férie, préconisait de mettre en place un impôt exceptionnel et temporaire sur le patrimoine financier des 10% de Français les plus aisés,
15:23 à hauteur de 5 milliards d'euros par an, pour financer précisément la transition écologique.
15:28 Ce qu'on a résumé par ISF Vert, mesure reprise hier par plusieurs députés, dont le modem, vous y êtes favorable, Marine Le Pen ?
15:36 - Je suis pour la taxation des surprofits et des surdividendes. Nous l'avons proposé à l'Assemblée nationale, ils ont refusé de l'accepter.
15:48 Qu'est-ce que c'est que les surprofits et les surdividendes ? Lorsqu'une entreprise fait des efforts, des efforts technologiques, des efforts de compétitivité,
15:57 il est normal que cette entreprise conserve ses profits et ses bénéfices. Mais lorsqu'ils font des surprofits et des surbénéfices,
16:03 à raison d'une crise dont ils profitent sans avoir effectué le moindre effort, alors il est normal qu'on puisse créer une fiscalité spécifique sur ce sujet.
16:16 Je vous donne un exemple, on a fermé les petits commerces pendant le Covid. Les grandes surfaces ont fait des surprofits incroyables du fait de cette décision administrative.
16:26 Il aurait été normal de fiscaliser ces surprofits pour pouvoir financer des aides à destination des Français.
16:35 Mais ce que viennent expliquer ces gens qui indiquent qu'il faut taxer les 10%, mais ce n'est pas au niveau des besoins de financement pour financer une transition écologique.
16:47 Vous feriez comment Marine Le Pen ? Et sur le fond, si vous êtes élu en 2027, vous appliquerez la règle européenne de faire baisser les émissions de 55% d'ici 2030 ?
17:00 C'est-à-dire d'ici demain, vous vous émanciperez de cette règle en disant "non, je ne l'applique pas, je ne l'applique plus, les voitures thermiques interdites à partir de 2035, je reviens sur cette proposition,
17:11 je reviens sur tout et je refixe un autre calendrier" ou vous la respecterez cette fois ?
17:15 Oui, très certainement, pour une raison simple, c'est que ce calendrier ne sera jamais tenu. Par ailleurs, c'est une fausse promesse qui est faite.
17:22 Et on tente de l'atteindre en mettant en place des normes qui sont en train de tuer notre économie, des suppressions, des interdictions qui vont plonger notre pays dans des difficultés qui vont être des difficultés majeures.
17:38 Donc l'objectif de baisser de 55% nos émissions d'ici 2030, vous en sortez ?
17:42 Il faut baisser nos émissions, c'est une évidence, mais il faut d'abord s'attaquer au gros morceau. C'est quoi le gros morceau des émissions de gaz à effet de serre ? C'est les importations.
17:54 50%, c'est le Haut Conseil du Climat qui le dit, 50% sur les importations. Donc commençons par nous attaquer aux importations et mettons en place la réindustrialisation, la relocalisation que nous plaidons.
18:10 Maintenant, on vous pose une question intéressante, le financement. Et moi je n'ai pas entendu, je suis désolée, de la part d'Emmanuel Macron, le moindre commencement de piste de financement.
18:18 Il y a à mon sens deux éléments qui doivent être travaillés immédiatement sur ce sujet.
18:24 C'est d'abord le fonds souverain que nous avons développé pendant la campagne présidentielle qui aurait vocation à financer les infrastructures rentables.
18:32 Pour que les intérêts qui sont générés par ces infrastructures rentables puissent bénéficier aux Français et pas aux marchés financiers.
18:40 Et puis la deuxième chose, c'est peut-être une réflexion qu'on doit avoir sur les banques centrales. Parce que les banques centrales, elles ont créé de la monnaie pendant des années et des années, des milliards et des milliards qui n'ont pas bénéficié à l'économie réelle, qui n'ont pas bénéficié aux Etats, qui n'ont pas bénéficié aux entreprises.
18:56 Eh bien, je pense qu'il faut peut-être réfléchir avec les banques centrales à mettre en place un financement à des taux qui sont des taux bas pour les investissements et notamment pour une transition qui soit une transition sérieuse.
19:10 Voilà des pistes qui, à mon sens, doivent être mises sur la table.
19:15 Sur l'international, Marine Le Pen, Emmanuel Macron a finalement annoncé dimanche que l'ambassadeur de France ainsi que les 1500 soldats français présents au Niger seraient rapatriés d'ici la fin de l'année, comme le demande la junte militaire au pouvoir.
19:30 Jusque-là et depuis le coup d'État, la France refusait de partir, refusait de reconnaître la légitimité de la junte. Comprenez-vous la décision d'Emmanuel Macron ?
19:40 Ce n'est pas une décision. Il n'a pas de choix en réalité. Il a commis une erreur d'analyse. Il a pensé que la junte était plus fragile qu'elle ne l'était et que la CEDEAO interviendrait.
19:53 En réalité, rien de tout cela ne s'est passé. Donc il a commis une erreur d'analyse. Aujourd'hui, il est au pied du mur. Il ne peut pas faire autrement que d'annoncer ce départ.
20:01 Ces choses-là nous dépassent. Faignons d'en être les organisateurs. C'est malheureux parce que la réalité c'est qu'on est en train de se faire éjecter d'Afrique.
20:11 Est-ce qu'on a d'autres choix que de partir ?
20:13 Là, on n'a pas d'autres choix, non. Bien entendu que non. Mais on fait partir notre ambassadeur, nos militaires, dans des conditions qui sont des conditions humiliantes.
20:24 Tout ça est un échec absolument considérable de la diplomatie française. La vraie question qu'on se pose c'est « existe-t-il encore une diplomatie française ? »
20:32 Quand vous entendez les partisans de la junte se réjouir du départ des Français et célébrer leur amitié avec les Russes, Wagner, eux, c'est nos vrais partenaires, c'est eux qui vont nous aider.
20:40 C'est Wagner, vous leur dites quoi ? Vous vous trompez ?
20:42 Oui, vous vous trompez bien sûr. Vous vous trompez et vous en reviendrez.
20:45 Ce n'est pas les Russes ? Vous en reviendrez des Russes ?
20:47 Exactement.
20:48 Comme vous ?
20:49 Oui, des Russes et des Chinois d'ailleurs.
20:50 Vous en êtes revenu, vous aussi ?
20:51 Non mais le sujet n'est pas là, je n'ai jamais encore une fois tenu ces propos-là. Vous le savez très bien, c'est un faux procès qui nous est fait, stop, game over là, c'est bon sur la Russie.
21:03 La réalité c'est que sur ce continent, la Russie contribue à évacuer la France de ses liens historiques, amicaux, économiques, culturels avec différents pays africains.
21:19 Les pays africains en reviendront mais la France a très certainement par l'intermédiaire de son dirigeant commis des erreurs.
21:26 Et c'est la raison pour laquelle je me suis attelée à la rédaction de cette déclaration des droits des peuples et des nations dont je pense que non seulement elle a vocation à s'appliquer aux pays européens mais également à l'ensemble des pays du monde et notamment aux Africains.
21:46 Qui, on le voit bien, ont des souhaits de souveraineté qu'on peut difficilement leur reprocher.
21:55 Un mot sur la guerre en Ukraine récemment, en plein contentieux, c'est réallié avec l'Ukraine. La Pologne, pourtant alliée du pays farouchement anti-russe, a décidé de suspendre ses livraisons d'armes à Kiev. Comment jugez-vous cette décision de la Pologne ?
22:09 Il faut dire que la Pologne réagit à des insultes. Je pense que le président ukrainien a été extrêmement maladroit avec la Pologne qui est un allié de l'Ukraine depuis le premier jour, qui a d'ailleurs accueilli sur son sol plus d'un million d'Ukrainiens.
22:28 Je crois qu'il faut bien traiter ses alliés. Je ne sais pas s'il y aura une persistance dans le temps de la colère exprimée par la Pologne. Sur le reste, ce sont des considérations économiques qui méritent d'être posées.
22:40 Parce que vouloir aider l'Ukraine est par évidemment d'un bon sentiment, mais encore une fois, c'est un peu comme pour les sanctions qui ont été décidées sur l'énergie. On ne peut pas prendre des décisions qui frappent aussi violemment des secteurs économiques entiers de notre pays et mettre ainsi notre peuple dans la difficulté.
23:01 Revenons en France. Dernier épisode d'une enquête judiciaire longue de 8 ans. Le parquet de Paris a requis le renvoi du Front National, de vous-même et de 26 autres prévenus devant le Tribunal Correctionnel pour détournement de fonds publics.
23:14 Le parquet estime qu'il y a eu un système centralisé où de 2004 à 2016, vous auriez financé les dépenses du FN grâce à l'argent du Parlement européen à hauteur de 6,8 millions d'euros. Quelle est votre réaction Marine Le Pen à cette décision du parquet ?
23:28 Je ne suis pas très étonnée par cette décision du parquet, puisque c'est la même philosophie qu'il a appliquée au Modem, qu'il a également renvoyée et qu'il appliquera très certainement à la France Insoumise.
23:37 Je pense que le parquet se trompe totalement sur le rôle qui est celui des députés, et notamment des députés d'opposition, et de leurs assistants. Nous faisons de la politique.
23:49 Les députés font de la politique, leurs assistants font également de la politique. Nos assistants n'ont pas vocation à être des fonctionnaires de la Commission, n'en déplaise à l'Union Européenne.
23:59 Marine Le Pen, quand vous avez été auditionnée, on peut le lire dans Libération Aujourd'hui, vous avez reconnu, selon le journal, le flottement de vos équipes et le fait d'avoir baissé la masse salariale de votre parti grâce à l'Union Européenne.
24:10 Je rappelle aussi que vous avez remboursé en juillet dernier 330 000 euros au Parlement européen pour avoir payé sur les fonds européens deux de vos collaborateurs. Jusque-là, vous refusiez de rembourser. Là, vous avez remboursé 300 000 euros.
24:20 Le fait de rembourser, c'est que vous reconnaissez qu'il y a eu des torts, que vous avez eu des torts.
24:23 Non, absolument pas. D'ailleurs, je rembourse parce qu'ils avaient mis en place une procédure de saisie. Donc, j'ai été contrainte de rembourser.
24:31 Et j'ai remboursé en indiquant bien que ce remboursement était évidemment effectué tout en contestant formellement la procédure qui était engagée contre moi et son fondement.
24:44 Mais vous avez reconnu le flottement de vos équipes, vous avez reconnu avoir fait baisser la masse salariale, c'est ce qu'on peut lire, grâce à l'Union Européenne, c'est pas vrai ?
24:51 Non, mais absolument rien à voir. Que nous ayons baissé notre masse salariale est une chose. J'ai juste indiqué qu'il m'apparaissait assez normal que si on cherchait des assistants parlementaires,
25:03 on aille plutôt chercher dans notre propre camp de pensée. Si vous voulez, que ailleurs. Tout ceci, encore une fois, est une manœuvre qui est faite sur la base, encore une fois, d'une incompréhension de ce qu'est le travail politique.
25:17 politique.
25:18 Merci.
25:19 Merci d'avoir été au micro d'Inter ce matin.

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