• l’année dernière
Le pape François est arrivé à Marseille pour une visite de deux jours sur le thème de la Méditerranée et du défi migratoire. Après une prière mariale à la basilique Notre-Dame de la Garde, le souverain pontife s'est recueilli sur une stèle dédiée aux migrants et disparus en mer.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Comment vous avez réussi à avoir ce moment-là le Pape, vous à côté et d'autres élus ?
00:06 Parce qu'il y avait Jean-Claude Gaudin, ancien maire de Marseille, qui était là aussi.
00:09 Comment vous avez réussi à obtenir ça du Pape ?
00:11 Ça s'est fait très naturellement, évidemment. Je ne lui ai absolument pas demandé à ce que ça se passe comme ça.
00:15 Moi, je suis président de Marseille Espérance et c'est une spécificité de Marseille.
00:19 En invitant François à Marseille, en invitant le Pape François à Marseille,
00:23 je lui ai fait un courrier pour lui expliquer ce qu'était Marseille.
00:26 Le cardinal Jean-Marc Evelyne l'avait déjà fait et on a beaucoup insisté sur la spécificité marseillaise,
00:31 sur le fait que c'est une ville qui n'est pas forcément une ville catholique,
00:34 mais une ville où il y a beaucoup de religions, il y a aussi beaucoup de gens qui ne croient pas,
00:37 mais qui vivent ensemble, qui coexistent ensemble.
00:40 C'est un peu le miracle de Marseille, si on permet cette toute petite entorse à la laïcité.
00:43 Mais encore une fois, il n'y a pas d'exploit ou il n'y a rien de particulier.
00:46 C'est tout naturel que d'être ici. On est face à un homme qui nous a parlé d'humanité,
00:51 qui a dit des mots très forts avec une humilité et une simplicité absolument incroyables.
00:56 C'était rempli d'émotions. Vous avez suivi ça en direct.
00:59 J'imagine que les téléspectateurs de BFM l'ont vécu aussi.
01:02 C'était quelque chose de particulier. On n'est pas dans un cadre fermé,
01:05 on n'était pas dans le cadre d'une homélie dans une église,
01:08 mais on était face à la mer, sous la bonne mer, comme on dit à Marseille,
01:11 et on a parlé d'humanité. Et c'était ma place, moi, en tant que maire de Marseille,
01:16 que d'être là et d'écouter ce discours, cette adresse faite à l'humanité.
01:20 Mais qui est aussi une adresse d'accord, mais des reproches aussi.
01:24 Des reproches faits aux responsables politiques dont vous êtes,
01:27 quand le pape François s'adresse nommément à l'Union européenne,
01:30 quand le pape François explique qu'on ne peut pas considérer les migrants décédés en Méditerranée
01:34 comme des numéros, comme des faits divers, qu'il y a un devoir d'humanité,
01:39 c'est à tous les responsables politiques qu'il s'adresse.
01:41 Et il a bien raison.
01:42 C'est une charge qu'il vous donne aussi.
01:43 Et il a bien raison, d'ailleurs. Et il a bien raison.
01:45 Et quand je vois comment se sont comportés, justement, mes opposants dans mon hémicycle,
01:50 quand j'ai décidé d'aider les associations qui recueillent des réfugiés qui sont en train de mourir en mer,
01:55 on m'a traîné devant un tribunal pour m'empêcher d'aider ces associations.
01:59 Et donc on voit bien qu'il y a de la crispation.
02:01 Et donc qu'est-ce qu'il dit ? Il dit aux pays riches,
02:03 "Il est temps que vous vous réveillez, il est temps d'ouvrir les yeux."
02:05 Pendant combien de temps encore est-ce qu'on va continuer à faire comme si le problème n'existait pas ?
02:09 Est-ce qu'on va continuer sans cesse à mal accueillir des gens qui sont prêts à risquer leur vie ?
02:15 Vous savez, quand on décide de quitter son village, sa famille,
02:17 on ne le fait pas de gaieté de cœur. Quand on risque sa vie pour survivre,
02:20 personne ne le fait de gaieté de cœur.
02:22 Alors maintenant, il appartient en effet aux pays riches de se dire,
02:26 "Est-ce qu'on peut aider ces pays à se développer ?"
02:28 La question c'est de savoir ce que ces mots-là peuvent changer.
02:30 Mais ils sont très forts et je pense qu'il a raison, il est très courageux le pape.
02:33 Il est très courageux parce que ça dépasse la droite, la gauche.
02:37 Il s'adresse à notre humanité.
02:39 Quand il dit "il faut accueillir dignement",
02:41 quand il dit "quand quelqu'un se noie, on ne lui demande pas ses papiers",
02:44 évidemment qu'il a raison.
02:45 Et que moi je souffre quand je vois, y compris des gens,
02:48 m'amener devant un tribunal en disant "il ne faut pas donner cet argent-là,
02:52 laissons ces gens-là là où ils sont, quitte à ce qu'ils meurent en mer,
02:55 je ne peux pas le supporter."
02:56 Et je suis très fier qu'il ait fait ça à Marseille.
02:58 Ce n'est pas pour rien, c'est au-delà de la foi, c'est au-delà de la religion.
03:03 Si on a choisi de l'inviter à Marseille, si il a choisi de venir à Marseille,
03:06 ce n'est pas pour rien.
03:07 Quand il parle de Marseille comme il en parle,
03:09 il en parle avec des mots merveilleux.
03:11 Et il a raison de dire qu'ici, l'accueil justement il est différent,
03:15 parce qu'il est sincère, parce qu'il n'est pas politique.

Recommandations