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Trois médicaments offrent enfin des perspectives pour lutter contre la maladie de Alzheimer, ce fléau qui nous concerne tous ou qui nous concernera tous. : il y a 3 millions de malades ou proches de malades. Pour en parler, la spécialiste santé de RTL, Odile Pouget, et le professeur Philippe Amouyel, directeur général de la Fondation Alzheimer.
Regardez L'invité de RTL Soir du 21 septembre 2023 avec Marion Calais et Julien Sellier.

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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Julien Celié. RTL bonsoir jusqu'à 20h.
00:07 Allez, bonne fin de journée, RTL bonsoir.
00:09 Continue, place maintenant au deuxième invité de l'émission. C'est notre invité pour tout comprendre. Un espoir enfin
00:15 face à Alzheimer. C'est la journée mondiale de lutte contre la maladie aujourd'hui et on s'arrête ce soir sur des traitements très prometteurs.
00:22 Alzheimer, ce fléau qui nous concerne tous ou qui nous
00:25 concernera tous 3 millions de malades ou proches de malades dans notre pays. Trois médicaments offrent enfin des perspectives. On va en discuter
00:32 avec notre spécialiste santé Odile Pouget. Bonsoir Odile. Bonsoir à tous. Et notre invité le professeur Philippe Amouyel, directeur général de la fondation
00:39 Alzheimer. Bonsoir. Bonsoir. Odile, alors d'abord ces nouveaux traitements comment ils fonctionnent ? Alors ce sont des médicaments, on les appelle les
00:47 anticorps monoclonaux.
00:49 Ils sont administrés en intraveineuse et ils ciblent une protéine qui est suspectée d'être à l'origine de cette pathologie
00:57 complexe qui entraîne, vous le savez, perte de mémoire, des troubles du comportement,
01:01 des difficultés à exécuter certaines tâches ou encore des changements d'humeur.
01:05 Ils vont en fait empêcher
01:08 l'accumulation de plaques amyloïdes. Ce sont des dépôts toxiques
01:12 que l'on retrouve dans le cerveau des malades atteints d'Alzheimer.
01:16 Mais concrètement ces médicaments, ils changent quoi dans la vie d'un malade Odile ? Alors ça permet, c'est déjà assez énorme, de retarder le
01:23 développement de la maladie.
01:26 Les essais cliniques ont été réalisés sur 18 mois. Ils ont montré que ces traitements permettaient de réduire
01:32 d'un tiers le déclin cognitif, c'est à dire la capacité à réaliser des tâches quotidiennes, par exemple
01:38 répondre au téléphone, faire des courses, gérer ses factures, avoir des discussions sur les événements de la vie quotidienne,
01:45 des tests ont été faits sur des patients avant, pendant, après le traitement.
01:49 On a comparé avec les malades qui avaient reçu juste un placebo et les résultats sont extrêmement encourageants.
01:55 Concrètement on estime que ces malades ils ont gagné un peu plus de 7 mois sur l'avancée de la maladie.
02:01 Ces traitements dont on découvre les résultats très prometteurs, tout le monde y a déjà accès ? Non absolument pas. Les traitements dont je vous parle,
02:09 ils ont reçu pour l'instant seulement une autorisation de la FDA, l'agence sanitaire américaine.
02:15 Ils sont tout juste commercialisés aux Etats-Unis ou en passe de lettre, c'est vraiment les tout débuts.
02:20 Pour la France il va falloir attendre évidemment le feu vert des autorités
02:24 européennes, l'agence européenne du médicament et puis des autorités sanitaires françaises.
02:28 Ça peut évidemment demander plusieurs années, les médecins que j'ai interrogés sont évidemment dans l'impossibilité de donner une date.
02:35 Attention, ces traitements ils sont réservés aux patients qui en sont à un stade
02:40 très précoce de la maladie, ce n'est absolument pas pour des malades qui ont déjà un état dégradé.
02:45 Et il faut dire aussi qu'ils s'accompagnent d'effets secondaires graves comme des œdèmes ou des hémorragies cérébrales.
02:51 Donc attention, prudence, mais les avancées sont réelles.
02:56 C'est peut-être le début de quelque chose.
02:58 Professeur Philippe Amouyel justement, vous vous en pensez quoi ? C'est évidemment un espoir quand même ces traitements.
03:02 Oui c'est un espoir et pourquoi ? Parce que ça faisait quand même à peu près 20 ans qu'on n'avait pas encore trouvé un médicament
03:08 qui agisse directement sur les origines de la maladie. La protéine dont on parlait au deal Pouget, qui est cette protéine amyloïde,
03:14 c'est une espèce de glu qui vient entourer les neurones et qui va générer des anomalies par la suite.
03:18 On a réussi à bloquer sa production et à l'éliminer surtout. Donc ça c'est une avancée.
03:23 Maintenant l'impact que va avoir cette élimination
03:26 sur le bénéfice clinique reste quand même relativement modéré et comme il était dit, grévé de nombreux effets indésirables.
03:33 Mais c'est vrai qu'on voit dans certaines maladies la recherche avancer très vite ces dernières années, progresser à vitesse grand V.
03:39 On a parlé ici même dans cette émission de Vaccin contre le cancer il y a encore quelques jours avec Odile ici présente.
03:44 On a la sensation, et vous l'avez souligné, que face à Alzheimer, la recherche elle tâtonne depuis des décennies. Comment vous l'expliquez ?
03:51 Alors il faut savoir quand même qu'on s'adresse là à l'organe le plus complexe de notre corps humain.
03:56 Quand vous regardez un coeur, vous voyez qu'il y a des vaisseaux, des cavités, donc ça relève un peu.
04:02 Les cardiologues m'excuseront de la plomberie.
04:04 Quand vous prenez un cerveau, en revanche, quand vous prenez un cerveau, que vous regardez un cerveau, vous voyez rien.
04:08 Vous voyez juste des espèces de petites circonvolutions qui parcourent le... et c'est tout.
04:13 Donc il faut aller vraiment à l'intérieur du cerveau voir comment les cellules vives fonctionnent pour comprendre comment elles dysfonctionnent.
04:19 Ce médicament, il fonctionne à un stade précoce, ça veut dire que ça demande un dépistage efficace.
04:24 Là encore il y a des efforts à faire sur le dépistage ?
04:27 Alors sur le dépistage, oui. Alors pourquoi est-ce qu'on le fait à un stade précoce ?
04:30 Parce qu'on s'est rendu compte que quand on faisait une fois le diagnostic posé,
04:33 on stoppait peut-être la production d'amyloïdes, mais en revanche, on ne ramenait pas les neurones à la vie.
04:38 Donc l'idée c'est de commencer le plus tôt possible, quand le potentiel neuronal et cellules grises est encore bien intact,
04:44 pour le stopper. Et pour le stopper le plus tôt possible,
04:47 soit on prend vraiment au tout tout début de la maladie avec des petites cimes, soit,
04:50 et c'est le grand développement actuel, on cherche ce qu'on appelle des marqueurs biologiques,
04:55 l'imagerie par exemple, le certain dosage dans le liquide céphalorachidien, certaines formes d'IRM.
05:01 On travaille assez justement sur le dépistage, comment on fait ?
05:04 Parce que souvent on attend de perdre la mémoire ou d'avoir des cimes comme ça.
05:07 Il n'y a pas des prises de sang, des choses comme ça qui pourraient marcher ?
05:10 On pourrait travailler là-dessus peut-être ?
05:11 Non, on travaille dessus. Alors ce qu'il y a, c'est que ces prises de sang nécessitent derrière des appareillages
05:15 pour détecter ces protéines qui sont extrêmement lourdes et complexes, qui restent du domaine de la recherche.
05:19 En revanche, on est capable aujourd'hui de faire une prise du liquide céphalorachidien,
05:23 vous savez ce liquide qui entoure nos organes nerveux avec une petite piqûre dans le dos,
05:27 et là on peut mesurer ces protéines avec précision dans le liquide céphalorachidien,
05:31 mais généralement on le fait à partir d'un symptôme,
05:35 quand quelqu'un commence à avoir un petit trouble de mémoire.
05:37 Et pourquoi on ne le fait pas avant justement ça ?
05:38 Parce que pour le faire avant, on ne sait pas qui il faudrait faire ce test.
05:41 Alors le faire à tout le monde ?
05:42 Alors le faire à tout le monde, ce serait peut-être bien le jour où on aura un traitement qui permette de traiter tout le monde.
05:47 Aujourd'hui, on reste encore à des stades expérimentaux, c'est dans les essais cliniques, c'est dans la recherche
05:51 qu'on va chercher ces nouveaux marqueurs qui, le jour où les médicaments seront prêts,
05:54 nous permettront d'anticiper largement.
05:56 En tout cas, on va quand même se féliciter,
05:57 t'es plus hors d'espoir avec ces médicaments très novateurs dont on découvre les résultats très prometteurs
06:03 pour retarder la maladie d'Alzheimer, enfin des médicaments.
06:06 Merci beaucoup Odile Pouget, notre spécialiste santé.
06:08 Merci à vous Philippe Amouyel, directeur général de la Fondation Alzheimer,
06:12 pour votre explication ce soir sur cet espoir.
06:15 Petite pause, RTL bonsoir, continue, la bande reste réunie,
06:18 Cyprien, Marion, Alex Vizorek bien entendu,
06:21 et Isabelle Choquet à son tour dans ce studio.
06:23 Bonsoir Isabelle.
06:24 Bonsoir.
06:24 Isabelle qui est prête pour le grand match des infos pour briller au dîner face à la terrible Marion.
06:30 Oh la la !
06:31 La terrible !
06:31 Marion elle est mal quand même.
06:33 Elle a quand même mené...
06:34 Ça va, ça va !
06:35 11-8, 11-8, allez nouveau round juste après ça.
06:39 RTL bonsoir jusqu'à 20h.
06:42 [SILENCE]

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