Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, le dîner d'Etat qui a eu lieu hier soir à Versailles fait débat quant à son opulence.
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00:00 Pascal Praud et vous.
00:02 - 0180 20 39 21, c'est le numéro non surtaxé que vous composez pour réagir sur l'antenne de repas jusqu'à 13h.
00:08 Vous écoutez Pascal Praud.
00:09 - Le dîner du roi Charles III à Versailles était-il indécent ?
00:13 Êtes-vous choqué par cette soirée au château, la grande table, les vins exceptionnels, etc. ?
00:17 - Je suis un peu ennuyé de poser cette question parce que moi j'ai pas du tout été choqué par ce repas d'apparat.
00:24 Mais c'est vrai, j'ai sans doute la chance d'être du bon côté des grilles.
00:28 Si je rendais le dentifrice, les yaourts, les steaks hachés que j'avais mis dans mon caddie au moment de payer à la caisse du supermarché,
00:36 mais que mon compte en banque interdise d'acheter au-delà d'une certaine somme,
00:40 comment aurais-je réagi hier soir devant des invités d'Etat français, invités par l'Etat français,
00:47 qui ont bu des vins à 500, 600 ou 700 euros la bouteille ?
00:51 Est-ce que je trouverais ça indécent ? Est-ce que je trouverais ça révoltant ?
00:54 Est-ce que je trouverais ça écœurant ?
00:56 La question peut se poser. Je vais la poser à Fabienne. Bonjour Fabienne.
01:00 - Bonjour Monsieur Prost.
01:01 - Et je vous ai souvent eu Fabienne au téléphone parce que je sais que la vie est difficile pour vous,
01:06 et par exemple c'est ce que j'avais remarqué, le plus terrible de ce que vous me racontiez,
01:10 c'est que vous faites vos courses le samedi matin dans les supermarchés avant l'ouverture
01:16 parce que ce jour-là, on vend des produits dont la date de limite de vente est passée. C'est bien ça ?
01:25 - C'est ça.
01:26 - Vous êtes, je crois, employée de maison, femme de ménage, comme on disait jadis.
01:31 Vous avez une dizaine, je crois, d'employeurs qui d'ailleurs vous rétribuent, je trouve, pas suffisamment.
01:38 Je pense notamment à un couple de médecins radiologues qui gagnent extrêmement bien leur vie
01:45 et qui pourraient vous payer au SMIC en fait. C'est 9 euros, c'est bien ça ?
01:49 - Ouais, 9,80.
01:51 - 9,80 ?
01:52 - Ouais, quelque chose comme ça.
01:53 - Je voulais savoir comment la femme que vous êtes, il y a deux manières de dire
01:58 "c'est le prestige français" et finalement "ça ne changerait rien dans ma vie en fait".
02:02 Évidemment que ça ne changerait rien dans votre vie, bien sûr, s'il n'y avait pas d'idée d'apparat.
02:06 Mais en même temps, est-ce que ça vous choque ? Est-ce que le symbole vous a heurté ?
02:11 - Alors moi, je vais vous dire, je viens d'une bonne vieille famille de paysans
02:15 et j'ai ma grand-mère qui disait tout le temps "il ne faut pas péter plus haut qu'on a le cul"
02:19 pour être polie. Et actuellement, c'est ce qui se passe en France.
02:23 On veut faire mine que tout va bien, on sort des bouteilles à 500 euros la bouteille,
02:30 on donne du homard bleu, moi je sais à peine si je peux m'acheter une boîte de sardines.
02:35 Donc ça, ça me révolte, ça me révolte de voir ça.
02:39 Je sais bien que le prince Charles, on ne va pas lui donner des sardines,
02:42 ce qui est parfaitement normal, mais il y a un juste milieu à tout ça.
02:46 - Mais c'est quoi précisément le juste milieu ? C'est de ne pas faire de dîner d'apparat ?
02:51 - Non, non, non. Mais je pense qu'il y a des... La 500 euros la bouteille de vin,
02:55 je pense qu'il y a des bonnes bouteilles à moins cher.
02:57 - Alors ce sont les producteurs français, c'est pas le contribuable qu'a payé,
03:01 c'est les producteurs français qui ont offert pour la publicité du vin français d'ailleurs
03:06 et les produits d'excellence français, donc ça ne coûte pas non plus un centime à la collectivité.
03:11 - D'accord, mais franchement, à part les gens qui les ont bues ces bouteilles,
03:16 qui va aller les acheter ? Pas moi ?
03:18 - Il y a une clientèle pour le luxe. - Oui, bien sûr.
03:21 - C'est d'ailleurs ça qui est fascinant dans notre société,
03:23 c'est que s'il y a un secteur qui ne connaît pas la crise, c'est précisément le luxe.
03:29 - Bien sûr, ma fille travaille dans une entreprise à Châtellerault
03:32 qui travaille pour Louis Vuitton, et ils n'ont jamais fait autant de sacs à main.
03:36 - Mais en même temps, c'est aussi une bonne chose pour votre fille, voyez, c'est ça le paradoxe.
03:40 - Bien sûr. - Votre fille, si elle travaille pour Louis Vuitton,
03:42 c'est qu'il y a des contrats, c'est qu'il y a des clients,
03:45 et c'est la société capitaliste qui a sûrement beaucoup de défauts,
03:50 mais qui me paraît finalement, par rapport aux autres,
03:55 celle qui nous permet de vivre dans les meilleures conditions.
03:58 - Oui, je suis d'accord avec vous, mais il y a un juste milieu, c'est ça que je veux dire.
04:02 - Oui, mais c'est quoi le juste milieu ? C'est ça qui est difficile à trouver.
04:05 - Hier, vous savez, il y avait le président de Genèder Electric qui était présent.
04:08 Ce monsieur-là, il a délocalisé des entreprises.
04:12 Et lui, il vient manger là-bas comme si de rien n'était,
04:16 et il y a des gens qui travaillent chez lui qui vont se retrouver au chômage.
04:21 C'est-à-dire qu'on paye à ces gens-là des choses qui peuvent se payer tous les jours.
04:25 Moi, à la limite, vous voyez qu'on me dit « le roi vient », on lance des invitations,
04:32 mais par contre, ces gens-là payent.
04:35 Et l'argent qu'on va te donner pour payer ces gens qui viennent manger,
04:39 vous voyez ce que je veux dire ?
04:41 - Sauf le roi.
04:42 - Se raverter à une association ou quelque chose comme ça.
04:44 - Alors franchement, ça c'est une excellente idée, Fabienne.
04:46 - Pourquoi pas ?
04:47 - Mais alors en même temps, t'invites les gens, et si tu les fais payer,
04:50 si t'invites Charles de Gaullebourg, Karl Bouquet, tous ces gens-là,
04:53 et tu leur dis que vous allez payer, ben après...
04:55 - Oui, mais il y a certainement plein de gens qui auraient aimé manger avec leur roi.
04:58 - Oui, mais c'est pas stupide.
05:00 - Et qui seraient d'accord pour payer pour aller manger avec lui.
05:02 - L'image qui était donnée hier, effectivement,
05:05 et d'ailleurs lorsque la République veut honorer un représentant étranger,
05:10 comme par hasard, c'est dans un bâtiment de la monarchie.
05:14 - Oui, c'est ça aussi.
05:15 - C'est ça qui est toujours étonnant, d'ailleurs.
05:17 - Ça me fait aussi rire.
05:18 - C'est vrai que je veux pas tomber là-dedans,
05:21 parce que j'ai vu l'instrumentalisation de la France insoumise,
05:23 et j'ai pas envie...
05:24 - Ah non, mais moi je veux pas non plus.
05:25 Oui, voilà, je suis comme vous.
05:26 - J'ai pas envie d'être en écho de ce qu'ils disent,
05:28 mais je voyais ce parterre, je voyais ces smokings,
05:32 je voyais ce tapis rouge, je voyais ces voitures de luxe,
05:36 je voyais tout cela, et je pouvais me dire
05:40 "Certaines personnes seront choquées".
05:43 Je voudrais quand même dire qu'en termes de télévision,
05:45 on dit parfois "ça intéresse pas les gens", etc.
05:48 Il se trouve, je vais le citer d'ailleurs,
05:49 parce que c'est un concurrent direct de CNews,
05:51 la chaîne BFM, hier soir, a fait des scores tout à fait remarquables
05:56 en retransmettant en direct l'arrivée, sur le tapis rouge, des invités.
06:03 - Oui, ça je le comprends, parce que ça faisait des scores très intéressants.
06:06 - Oui, mais ils ont fait 900 000 personnes,
06:07 alors que d'habitude ils sont à 200 000 quand même.
06:09 Donc il y a un intérêt quand même pour ça.
06:12 Et moi-même, j'étais devant ma télé à ce moment-là,
06:14 c'est vrai que je regardais ça, ce défilé de stars,
06:17 je suis comme tout le monde, je regardais, tiens,
06:19 comment un télé habillé...
06:20 - Je rendais curieux.
06:21 - Ah tiens, je grandis un peu, vieillis...
06:23 - C'est humain, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
06:27 C'est des vedettes, c'est des personnalités, on regarde.
06:29 - Je ne conteste pas ça.
06:31 - J'entends, mais votre idée effectivement de faire payer,
06:34 je trouve que ça peut être une très bonne idée.
06:36 - Bien sûr, après il y a plein d'associations qui en ce moment
06:38 demandent de l'argent partout.
06:39 - Très excellente idée.
06:40 Vous devriez... alors ça c'est une excellente idée Fabienne.
06:42 - Et voilà, pourquoi pas, je suis sûre qu'il y a des gens
06:44 qui ont des gens qui seraient eux-mêmes...
06:47 - Je pense que Bernard Arnault peut payer son...
06:49 Bien sûr, il peut payer d'été présent,
06:51 il y avait des grands patrons qui...
06:53 Il y a des footballeurs, on sait, qui sont extrêmement riches, etc.
06:57 Et au contraire, ça serait une très bonne idée,
06:59 et ça permettrait... en fait, je vais vous dire,
07:01 je pense que personne n'a eu l'idée,
07:02 parce que si vous avez l'idée, il est possible qu'elle soit appliquée.
07:05 - Ah bah écoutez, ça ferait plaisir.
07:07 - Bah écoutez, Fabienne, franchement, je trouve que cette idée est géniale.
07:10 Je ne sais pas ce qu'en pense M. Boubouk,
07:12 on va lancer l'idée auprès des auditeurs.
07:14 Qu'en pensez-vous Bécassine ?
07:16 - Avec grand plaisir.
07:17 - Parce que vous avez gardé votre... je l'appelle Bécassine,
07:19 - Tu l'as toujours sans question.
07:21 - Vous comptez garder votre déguisement jusqu'à la fin de la saison ?
07:23 - Mais j'étais en train d'hésiter, est-ce que je peux le garder ou pas ?
07:25 - Jusqu'à la fin de la saison, c'est clair.
07:26 - Au moins jusqu'à la fin de l'émission.
07:27 - Ah bah, jusqu'à la fin de l'émission, oui,
07:29 mais est-ce que vous pourriez vous dire habiller tous les jours comme ça ?
07:31 - Bah, je me dis, en collant rouge et blanc avec des sabots comme ça,
07:34 je ne sais pas si je présente si bien,
07:36 mais après, oui, on peut essayer.
07:37 - Mais dans le métro, au contraire, vous feriez votre petit effet.
07:41 - Ah oui, vous pensez ? En robe, dans le métro ?
07:43 - Oui, pourquoi pas.
07:44 - Est-ce que la vie est toujours aussi dure sur le plan financier
07:48 qu'elle ne l'était au printemps dernier ?
07:50 Ou est-ce qu'elle l'est encore davantage ?
07:52 - Ah bah, moi, c'est davantage.
07:54 Je peux vous dire que moi, la mentide, c'est les factures de gaz
07:58 qui vont arriver cet hiver et qu'on nous annonce que ça va augmenter.
08:01 Moi, ça m'empêche presque de dormir, moi, les factures.
08:05 Je travaille, vous voyez, hier, je vous donnais ma journée.
08:09 J'ai commencé à travailler, il était 8h,
08:14 quand je suis arrivée sur mon lieu de travail,
08:16 j'en suis repartie à midi, je suis rentrée chez moi
08:18 et j'avais cinq panières de linge qu'on m'amène à repasser.
08:22 J'ai fini hier soir, il était 8h.
08:25 Ça, c'est mes journées actuellement.
08:27 Et j'ai l'impression que je gagne moins qu'il y a 10 ans
08:30 à proportion de ce que je dépense et ce que je gagne.
08:34 C'est simple et on ne s'accorde plus de plaisir.
08:38 - C'est-à-dire que cet été, vous n'avez pas pris de vacances ?
08:41 - Ah ben non.
08:43 Non, le seul moment où je m'en vais,
08:45 c'est quand je m'en vais avec ma fille quelque part,
08:47 on a été aux eaux, on a été se balader, voilà, comme ça.
08:51 Et encore, ce n'est même pas moi qui ai payé ma place, la honte.
08:54 - Non, mais votre témoignage, régulièrement,
08:57 vous vous êtes intervenue lorsque nous étions sur une autre station
09:02 et c'est pourquoi j'aime bien vous avoir régulièrement
09:04 parce que votre engagement, votre investissement dans le travail,
09:09 vous travaillez du lundi au samedi, bien souvent.
09:12 Et vous gagnez 1200, 1300 euros net ?
09:16 - Là, en travaillant comme ça, je gagne 1485 euros.
09:21 - Net ?
09:22 - Net, voilà.
09:24 - Donc, vous avez, si je m'en souviens bien,
09:26 d'abord, vous n'êtes pas propriétaire, vous êtes locataire.
09:28 - Oui, oui.
09:29 - Donc, vous avez un loyer de 5 ou 600 euros, me semble-t-il ?
09:32 - 550 euros.
09:34 - Vous avez une voiture ?
09:35 - Oui.
09:36 - Une voiture qui n'est évidemment pas nouvelle,
09:38 une voiture ancienne.
09:39 - Elle est 2009.
09:40 - Donc, c'est une voiture qui a 15 ans,
09:42 donc forcément, il y a parfois des réparations,
09:44 et ces réparations coûtent cher.
09:46 Et chaque centime est évidemment dépensé et pensé.
09:53 - Ah, bien sûr.
09:54 Moi, j'ai toujours peur, c'est qu'il y ait un petit truc
09:56 qui se mette dans le rouage, vous voyez ?
09:58 - C'est-à-dire que, par exemple, ce matin,
10:00 si j'appelle votre banque, sur votre compte en banque,
10:03 il y a combien, Fabienne ?
10:05 - Alors là, actuellement, depuis 6 mois,
10:07 en principe, quand j'arrive à la fin du mois,
10:09 comme ça, je suis entre -200 et -250.
10:15 - Et vous n'avez aucune économie de côté ?
10:18 - En vivant toute seule, c'est pas possible.
10:22 - Non, mais il n'y a pas eu, dans votre parcours de vie,
10:25 un héritage, des parents qui avaient une petite femme ?
10:28 - Mes parents avaient une maison, on l'a vendue.
10:31 Quand ça s'est vendu, il n'y avait pas grand-chose.
10:34 C'était pas une villa.
10:36 Moi, je me suis acheté ma voiture,
10:38 donc je n'ai pas eu besoin de faire un crédit.
10:40 Enfin, vous voyez, c'était en 2009, et on est en 2023.
10:44 Je me suis acheté un réfrigérateur,
10:49 et j'ai gardé 2 500 euros pour m'enterrer.
10:53 Parce que je me dis, au moins, il y aura ça.
10:57 - Et votre fille ? Vous avez élevé votre fille seule ?
11:00 - Oui, seule, sans pension alimentaire, sans rien.
11:03 - C'est aussi un parcours de vie, une trajectoire singulière.
11:07 Et votre fille, c'est aussi une satisfaction pour vous ?
11:10 Elle travaille, elle est autonome.
11:13 - Oui, elle a acheté sa maison avec son compagnon,
11:16 elle élève son fils, tout va bien.
11:19 - Ça, c'est une satisfaction d'avoir réussi
11:25 cette trajectoire pour votre fille.
11:28 - Oui. - Qui a quel âge, votre fille ?
11:30 - Ma fille a 27 ans.
11:32 - Ecoutez, moi j'ai toujours envie de dire,
11:35 comment on peut vous aider dans ces cas-là ?
11:37 Comment on peut vous aider ?
11:39 Est-ce qu'on pourrait appeler vos employeurs ?
11:41 Parce que je rappelle quand même,
11:43 parce que je vous assure,
11:45 tout le monde n'a pas écouté notre conversation.
11:47 Vous travaillez chez un couple,
11:49 l'un est radiologue, et l'autre est médecin généraliste ?
11:52 - Pédiatre. - Nous sommes d'accord ?
11:54 - Oui, pédiatre.
11:56 - J'avais évalué que ces gens-là
11:58 pouvaient gagner 400 ou 500 000 euros par an.
12:01 Nous sommes d'accord.
12:02 Vous faites combien d'heures chez eux chaque semaine ?
12:05 - Je fais 6 heures par semaine.
12:09 - Vous faites 6 heures par semaine,
12:11 donc ça fait exactement 24 heures,
12:14 nous sommes d'accord, 24 heures par mois.
12:18 Si ils vous payaient 24 heures par mois,
12:21 s'ils vous payaient 15 euros de l'heure simplement,
12:24 c'est-à-dire 6 euros de plus que ce que vous êtes payé,
12:26 vous êtes à 9 euros.
12:27 Ça fait donc 24 multipliés par 6,
12:31 nous sommes d'accord,
12:32 ça serait 144 euros pour eux en plus de dépensés.
12:37 144 euros en plus pour eux de dépensés.
12:40 Pour vous, c'est 10%, quasiment, de ce que vous gagnez.
12:43 10%, pour eux c'est rien.
12:46 - Oui, je sais bien.
12:47 - Ce couple-là vous paye au SMIC.
12:50 Je vous assure, je trouve ça beaucoup plus révoltant
12:52 que le dîner d'apparat d'hier soir à Versailles.
12:54 - Oui, quelque part, oui, ça c'est sûr.
12:56 - Franchement, parce que c'est toujours pareil,
12:58 là vous pouvez agir sur la vie des autres,
13:01 lorsque vous avez la chance,
13:03 lorsqu'on a la chance de traverser la vie
13:05 avec effectivement des revenus
13:07 qui sont très convenables, voire importants.
13:10 On peut peut-être faire,
13:13 auprès des gens qu'on connaît,
13:16 je ne parle pas de faire l'aumône à tout le monde,
13:19 mais auprès des gens qu'on connaît,
13:21 on peut peut-être, à travers ce genre de choses,
13:23 faire effectivement ce type de dépenses.
13:26 - Mais Fabienne, vous ne leur avez jamais demandé
13:28 une augmentation à ces gens ?
13:30 - Quand je leur ai parlé, on m'a répondu
13:33 "C'est la base".
13:35 - Ok.
13:37 Je suis toujours fasciné par ce que vous nous rapportez,
13:41 ce que vous nous racontez.
13:42 En tout cas, je vous remercie beaucoup Fabienne.
13:44 - De rien, ça me fait toujours plaisir de parler avec vous.
13:47 - Je sais que la vie est rude et dure pour vous,
13:50 mais vous en parlez avec beaucoup de dignité d'ailleurs,
13:53 et vous ne vous plaignez pas d'ailleurs.
13:55 - Non, je ne me plains pas.
13:57 J'ai un travail qu'on n'a pas.
13:59 J'ai un toit sur la tête, j'ai une voiture,
14:01 pourvu qu'elle tienne le coup encore plusieurs années.
14:06 Moi, ce qui m'empêche de...
14:09 Moi, j'ai 58 ans,
14:11 et ce qui m'empêche de bien vivre,
14:14 bon, franchement, on n'est pas assez rémunérés,
14:18 mais ça c'est encore autre chose.
14:20 Mais ce qui m'empêche aussi de vivre,
14:22 c'est que vous voyez, je pourrais prendre ma retraite d'ici 6 ans,
14:25 et là, je suis carrière longue,
14:27 j'ai commencé à travailler à 16 ans,
14:29 et quand je regarde ma retraite actuellement,
14:31 j'aurai 969 euros par mois.
14:35 Ça, c'est la retraite de toute une année de vie pour une femme.
14:40 Comme moi.
14:43 - Écoutez, j'entends ce que vous dites,
14:45 et je n'ai rien à rajouter à ça,
14:48 et vraiment, je trouve que effectivement...
14:50 - Parce que non seulement les femmes sont sous-payées...
14:52 - Bien sûr, ce n'est pas convenable,
14:54 c'est tout ce que je peux dire.
14:56 - Voilà, c'est ça. On est sous-payées,
14:58 on est...
15:00 On est sous-payées, on élève des enfants,
15:02 ça...
15:04 Moi, ça me choque, ça aussi, ça me choque énormément.
15:06 - Merci Fabienne.
15:08 - Merci beaucoup.
15:09 - Vraiment merci, il est 12h19,
15:11 on va marquer une pause,
15:13 on va continuer sur le prince,
15:15 qui n'est plus prince, mais qui est le roi.
15:17 - Le king, Charles.
15:19 - Le roi Charles III. Vous êtes à l'écoute d'Europe 1,
15:21 et nous sommes ensemble,
15:23 et vous voyez combien notre émission peut être différente.
15:25 Nous sommes passés de Chantal Goya à Fabienne,
15:27 et à chaque fois, ce sont des témoignages
15:29 qui ne nous laissent pas indifférents.
15:31 A tout de suite.
15:33 - Vous écoutez Pascal Praud sur Europe 1.
15:35 - Pascal Praud et vous sur Europe 1.
15:37 - Pascal Praud et vous, la suite.
15:39 - Il est 12h23,
15:41 on parle du roi Charles,
15:43 hier à Versailles,
15:45 on est avec Philippe, mais avant cela,
15:47 écoutons Robert Ménard, maire de Béziers,
15:49 qui était l'invité de sonner à Babrouk ce matin,
15:51 et qui défendait l'idée
15:53 de bien recevoir le roi Charles.
15:55 - C'est juste l'image de la France.
15:57 Enfin, attendez, on va le recevoir comment ?
15:59 Déjà, on lui a fait le coup,
16:01 il y a quelques mois, de ne pas venir,
16:03 parce qu'il y avait des manifs partout.
16:05 C'est quand même à la limite de la correction.
16:07 On le reçoit, et puis on a besoin
16:09 de la Grande-Bretagne, et puis il n'est pas n'importe qui.
16:11 Non, moi ça ne me choque pas.
16:13 J'entendais quelqu'un qui disait,
16:15 qui se présentait comme gaulliste,
16:17 qui disait "il ne faut pas faire ça,
16:19 les pauvres et tout", bien sûr, ça ne règle pas
16:21 la problématique de la pauvreté.
16:23 Mais enfin, parce que de Gaulle, il ne recevait pas
16:25 avec faste tous les hommes politiques,
16:27 bien sûr qu'il a raison de le faire, moi ça ne me choque pas.
16:29 - Robert Ménard, c'est l'image de la France,
16:31 ça ne me choque pas, il était l'invité de sonner à Babrouk
16:33 sur Europe 1, sur CNews ce matin.
16:35 Bonjour Philippe. - Bonjour Pascal Praud.
16:37 - Vous êtes chef d'entreprise, vous avez entendu
16:39 sans doute le témoignage
16:41 sidérant, saisissant plus
16:43 exactement de Fabienne, il y a quelques
16:45 instants. - Oui absolument,
16:47 et c'est vrai que quand on l'écoute, on ne peut que
16:49 compatir, enfin dire que oui, mais
16:51 malheureusement ça existe. Alors la seule question que j'avais
16:53 envie de lui poser, c'est de dire, les fameux médecins
16:55 qui ne paient que 9 euros par mois, pourquoi ne les quittent pas
16:57 pour aller trouver d'autres employeurs qui vont la
16:59 payer davantage ? Aujourd'hui, vous garantissez,
17:01 moi pour avoir eu un problème, je ne pouvais pas faire de ménage chez moi,
17:03 j'ai dû chercher une femme de ménage,
17:05 c'est très très très compliqué.
17:07 Donc moi je me pose simplement cette question-là.
17:09 Mais cela dit, par rapport au dîner
17:11 d'hier soir, je rejoins complètement ce que vient
17:13 de dire monsieur Ménard,
17:15 que j'ai entendu ce matin avec Sonia Babrouk,
17:17 bah oui c'est l'image de la France, on ne va pas
17:19 le recevoir, on ne va pas l'emmener au McDo
17:21 pour manger un kebab. Enfin c'est
17:23 l'image de la France, c'est le
17:25 rayonnement de la France. - Personne ne dit ça non plus,
17:27 le kebab. - Mais oui, mais parce qu'on peut
17:29 - Je vais vous faire une comparaison. - faire une comparaison.
17:31 Lorsque Donald Trump était venu
17:33 quelques mois après, quelques
17:35 semaines d'ailleurs, après la
17:37 première élection d'Emmanuel
17:39 Macron, il y avait eu un dîner
17:41 au restaurant Jules Verne
17:43 entre couple
17:45 sous la tour Eiffel. Bon. Et ça c'était
17:47 une manière moins prestigieuse
17:49 peut-être, moins onéreuse, de
17:51 saluer le président des Etats-Unis.
17:53 Là, hier, on a mis les petits plats
17:55 dans les grands.
17:57 - Oui, et moi je dis de temps en temps, ça fait du bien,
17:59 moi franchement j'ai pris plaisir à voir ça,
18:01 dire que la France c'est encore quelque chose, ça représente
18:03 quelque chose, au niveau de tout,
18:05 même au niveau de la gastronomie, c'est des plats préparés
18:07 par des grands chefs, ça fait rayonner la France
18:09 - Mais je suis d'accord avec vous,
18:11 mais moi je suis comme vous, je suis du bon côté
18:13 des grilles, vous vous êtes chef d'entreprise, la vie
18:15 sans douter. - Bah du bon côté, mais oui, mais pour y arriver,
18:17 franchement, j'entendais Fabienne, alors chacun
18:19 a sa vie, mais moi j'ai bossé
18:21 comme un malade, j'ai commencé au pas de l'échelle.
18:23 - Mais elle, elle
18:25 bosse comme, aussi,
18:27 en fait c'est toujours pareil, en fait ce qu'a changé
18:29 dans nos sociétés, c'est
18:31 qu'il y a 100 ans, quand on était
18:33 pauvres, on ne savait pas comment les riches
18:35 vivaient, et ce qui change tout,
18:37 c'est qu'aujourd'hui on sait tout
18:39 de la vie des riches, on sait
18:41 leur intérieur, on sait leur voiture,
18:43 on connaît leur restaurant, on sait comment
18:45 ils vivent, on sait l'argent qu'ils dépensent,
18:47 et pour les plus démunis, c'est sans doute
18:49 insupportable, et ça nous pose
18:51 collectivement une question
18:53 qui n'existait pas de la même manière,
18:55 on ne se posait pas de la même manière il y a un siècle.
18:57 C'est le sentiment que j'ai, Philippe.
18:59 - Oui, peut-être, moi je vous dis...
19:01 - Et je n'ai pas envie d'être du côté de la France Insoumise
19:03 en disant ça, vous voyez.
19:05 - Oui, j'entends bien, mais
19:07 je comprends ça, mais moi je vous garantis
19:09 que je ne vis pas dans le lutte, mais ça me...
19:11 Enfin, je n'appelle pas ça, c'est pas de la
19:13 jalousie peut-être, mais il y a peut-être quelque part aussi
19:15 une part de jalousie, mais moi je m'en fous, enfin,
19:17 moi je vis bien, je suis heureux avec ce que... Et je connais plein
19:19 de chefs d'entreprise qui ne se payent pas des
19:21 décents et qui disent "ça me suffit pour vivre correctement,
19:23 on n'est pas tous... Moi j'ai une petite boîte,
19:25 enfin, c'est pour ça, et moi je suis
19:27 content d'être en France... - Vous avez combien d'employés,
19:29 Philippe ? - J'ai plus
19:31 d'employés du tout, j'ai vendu ma partie
19:33 informatique... - Ah oui, c'est une toute petite boîte. - Non, non, mais ça date
19:35 depuis... Non, attendez, ça date du mois de mai.
19:37 - Ah. - Parce que pourquoi ? Parce qu'on ne trouve plus
19:39 d'employés, monsieur Prot. On ne peut plus travailler dans le
19:41 centre-ville de Nantes, alors ne dites pas que c'est facile.
19:43 J'ai vendu, à regret,
19:45 ma partie, une partie de mon activité informatique,
19:47 qui demandait effectivement des salariés,
19:49 on est monté jusqu'à 5 salariés,
19:51 et ce que je vous dis, c'est au mois de mai, parce qu'on ne peut
19:53 plus travailler. - Ça c'est quand même à ce que vous dites,
19:55 ce que vous dites est effrayant, parce que
19:57 votre entreprise était dans le centre-ville
19:59 de Nantes et... - Absolument, sur l'île
20:01 de Nantes, ce que vous connaissez Nantes, c'est l'île de Nantes.
20:03 - Bah bien sûr, mais... - On ne peut plus, il y a des travaux en permanence,
20:05 on ne peut plus stationner, les clients ne peuvent plus livrer,
20:07 et puis même au-delà de ça, on vous demande
20:09 est-ce que le RSE vous en est
20:11 tout ? Enfin, il y a plein de normes qu'on vous demande,
20:13 on n'en peut plus. Moi, le chef d'entreprise,
20:15 aujourd'hui, dans une entreprise de la taille
20:17 qu'était mon entreprise,
20:19 c'est le chef d'entreprise, il fait c'est le premier commercial,
20:21 et c'est normal, et j'aimais ça, etc. Mais si
20:23 on devait se mettre
20:25 aux normes qu'on nous demande,
20:27 j'avais plus le temps de faire tout ça, donc j'ai dit,
20:29 j'ai eu une opportunité de vendre cette partie-là,
20:31 j'ai gardé une autre partie qui est du développement logiciel,
20:33 où là, je prends mon pied, très franchement,
20:35 je suis tout seul, je n'ai plus de salariés, parce que c'est pareil,
20:37 pour trouver des salariés, c'est très très compliqué.
20:39 Moi, j'avais que l'antidisque, j'avais deux
20:41 bons techniciens, du jour où il y en a qui va partir,
20:43 ça va être la galère. On sait ça,
20:45 la vie de chef d'entreprise aussi, donc dites pas, oui,
20:47 c'est facile d'avoir une entreprise à tout seul.
20:49 C'est un choix que j'ai fait, parce que j'en ai une opportunité,
20:51 mais je sais ce que ça a été d'avoir des salariés,
20:53 et le stress que c'est d'avoir une entreprise.
20:55 - Eh bien, j'entends ce que vous dites,
20:57 et votre témoignage, là aussi, est saisissant, parce que
20:59 les grandes entreprises n'ont pas ces soucis-là,
21:01 parce qu'effectivement, parfois, le chiffre d'affaires
21:03 est présent, mais
21:05 dans la petite entreprise de
21:07 4-5 personnes, ce que vous venez
21:09 de dire, c'est sans doute le
21:11 quotidien de ces
21:13 chefs d'entreprise, de ces artisans, et
21:15 notamment, les règles. Les règles
21:17 administratives qui
21:19 vous pourrissent la vie,
21:21 et sur lesquelles, un jour, il faudrait sans doute
21:23 réfléchir. Merci beaucoup, Philippe.
21:25 Merci beaucoup. - Avec plaisir. - Merci beaucoup.
21:27 On va marquer une pause. Didier Barbelivien
21:29 est dans ce studio.
21:31 - Ah, vous connaissez Géraldine,
21:33 non ? - Absolument.
21:35 - Géraldine, vous connaissez Didier Barbelivien ?
21:37 - Bien sûr. - On se croise, on n'est quand même pas des...
21:39 - Pourquoi "Saïra, Saïra" du Jeff Abbe ?
21:41 - Ah oui, pour Versailles.
21:43 - Pour Versailles. - Pour les aristocrates à l'interne.
21:45 - Vous auriez mis votre smoking, hier ?
21:47 Si vous aviez été invité ? - Oh bah oui.
21:49 Il sent un peu la naphtaline,
21:51 le mien, parce que je m'en sers pas souvent,
21:53 mais... - Parce que je vous ai jamais vu en smoking.
21:55 - Eh ben, vous avez eu tort, parce qu'un pro,
21:57 parce que ça me va très bien, en plus. - J'imagine,
21:59 mais là, je vous vois plutôt en...
22:01 - Vous me voyez en tant que... - En chemise à visage.
22:03 - Je suis habillé toute l'année,
22:05 en chemise de jean.
22:07 - J'ai l'impression. - Et à un moment, j'ai même dû
22:09 faire un communiqué
22:11 pour dire aux gens que j'en avais plusieurs,
22:13 chemise. - Bon, il s'est passé quand même quelque chose
22:15 de tout à fait exceptionnel, parce que vous êtes venu sans Lulu.
22:17 - Lulu est
22:19 à Paris, il pleut, je vous ferai remarquer.
22:21 - Lulu, c'est le chien. - Lulu est un chien anglais.
22:23 - C'est le chien anglais qui ne crie jamais,
22:25 Didier Barbelivien.
22:27 - C'est vrai, sauf quand il pleut.
22:29 - Parce qu'il pleut. Lulu est le seul
22:31 anglais qui reste à la maison quand il pleut.
22:33 Il déteste la pluie. - Mais Lulu vient à Europe,
22:35 hein ? - Mais Lulu, bien sûr,
22:37 il est arrivé d'être ici. - Quand vous enregistrez,
22:39 il est là, Lulu ? - Mais bien sûr, Marie se peut en témoigner,
22:41 Lulu est venu. - Bon, bah écoutez,
22:43 moi je vois toujours avec Lulu, parce que...
22:45 - Lulu, c'est une merveille, c'est un chien. - Lulu peut
22:47 se coucher à 1h, 2h, 3h du matin,
22:49 après une soirée arrosée ou pas, avoir fumé
22:51 des cigares ou pas, à 6h, il est debout,
22:53 dehors. - Avec Lulu. - Avec Lulu,
22:55 à Paris, comme en Provence,
22:57 à Paris, généralement, on peut dire, le jardin dans lequel vous êtes
22:59 le matin, très tôt, ça ouvre à quelle heure ?
23:01 - Le parc Monseau. - Donc à 7h, vous êtes le premier
23:03 qui ouvre les grilles. - Non, 7h15,
23:05 7h20. - Là, vous êtes avec Lulu.
23:07 - Non, mais cette nuit, j'étais...
23:09 Non, qu'est-ce que j'ai fait ?
23:11 Non, cette nuit, j'ai dormi à Paris,
23:13 et je suis parti à 6h
23:15 du matin, travailler à la maison,
23:17 à côté de Paris.
23:19 - À la campagne où vous écrivez.
23:21 Il est 12h31, la pause, on revient.
23:23 - A tout de suite, sir. - On revient parce qu'on va parler
23:25 de la chanson, la nouvelle chanson,
23:27 l'inédit de Michel Pardo. C'est pour ça que vous êtes venus.
23:29 C'est pas pour parler de...
23:31 - C'est bien de le dire, parce qu'à l'épreuve,
23:33 il a ce à dire. - Voilà pourquoi il est là.
23:35 - Pourquoi est-il là ? - Qu'est-ce qu'il est là, Didier Barbeau-Livy ?
23:37 - Je faisais un peu de ménage, aussi. - Pour parler de son émission,
23:39 aussi, du... - Exactement.
23:41 - Voilà. - Exactement. À tout de suite.