Les accusations choc de Jacques Cardoze qui se lâche dans "Morandini Live" sur France Télé: rédaction à gauche, parti pris d'Elise Lucet, interdiction de traiter certains sujets, rapports étroits avec les Insoumis... - VIDEO
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00:00 Voilà, Jacques Cardoz est en direct avec nous. Bonjour Jacques.
00:02 Bonjour Jean-Marc.
00:04 Merci beaucoup d'être en direct avec nous.
00:06 Est-ce que vous avez le sentiment, on va revenir en détail sur ce que vous avez dit,
00:09 mais est-ce que vous avez le sentiment que les Insoumis sont intouchables à France Télé ?
00:12 Les Insoumis donnent beaucoup de dossiers et alimentent beaucoup d'enquêtes.
00:18 À partir du moment où vous faites beaucoup de fermetures d'usines,
00:21 où vous faites beaucoup de social et que la couverture est accentuée en ce sens,
00:26 c'est sûr que vous avez plutôt besoin d'avoir des sources du côté des Insoumis
00:30 qui sont très actifs de ce côté-là, ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose.
00:34 Moi, ce que je dénonce, vous savez, dans cette affaire-là, c'est un manque d'équilibre.
00:38 C'est un manque d'honnêteté intellectuelle.
00:40 Lorsqu'on est à la tête d'une émission d'investigation, on se doit d'être impartial
00:45 et on se doit de mener des enquêtes aussi bien d'un côté que de l'autre.
00:50 Moi, pendant trois ans, j'ai essayé de maintenir cet équilibre.
00:54 D'ailleurs, la direction de l'Info m'avait dit au moment de ma nomination
00:57 « Compte sur toi parce que ce sont des gens qui ont tendance à vouloir faire sauter la République tous les jeudis ».
01:02 Alors pourquoi pas ? C'est bien de vouloir faire sauter la République tous les jeudis,
01:06 mais dans ce cas-là, il faut essayer d'être absolument honnête
01:10 et de mener des investigations aussi bien d'un côté que de l'autre.
01:14 Moi, c'est une notoriété publique de savoir que les journalistes sont plutôt majoritairement à gauche
01:22 et qu'ils ont plutôt tendance à vouloir insister du côté des personnalités de droite.
01:29 Ce portrait-là m'a été refusé, je le maintiens.
01:33 J'ai vu la réaction de France Télévisions aujourd'hui, elle ne me convainc pas.
01:37 On m'explique qu'il y avait eu un portrait d'un envoyé spécial quelque temps auparavant.
01:42 Plein de fois, Complément d'Enquête a fait des enquêtes plus poussées que ce que pouvait faire Envoyer
01:50 parce que les deux émissions se répondent et sont complémentaires.
01:53 Donc c'est un argument qui ne me convainc pas.
01:56 Cette émission-là que je voulais faire s'est transformée en une enquête sur le communautarisme
02:03 avec un des trois sujets de 20 minutes seulement qui était consacré au lien entre les insoumis
02:09 et certaines personnalités sur les listes électorales qui pouvaient venir du monde arabo-musulman
02:18 et qui pouvaient donner des voix en ce sens puisque ça a été totalement, comment dirais-je,
02:25 ça a été une stratégie assumée à un moment donné par les insoumis.
02:30 Et donc on avait fait une enquête là-dessus.
02:32 Mais qui prend ces décisions à France Télévisions en fait ?
02:35 C'est ça qui est intéressant aussi parce que c'est quoi ?
02:37 Ça veut dire que c'est une rédaction qui est de gauche ? On entend beaucoup ça.
02:40 Finalement c'est une rédaction de gauche, c'est une grande majorité de journalistes de gauche
02:45 et c'est pour ça qu'on ne peut pas taper sur la gauche globalement et sur les insoumis.
02:49 D'ailleurs, vous disiez dans vos explications, vous disiez sur 50 sujets depuis que je suis parti,
02:54 il y en a juste deux qui ont été faits sur la gauche.
02:57 Je le maintiens, j'emmarque qu'il y a eu une enquête que j'avais demandée avant mon départ sur Anne Hidalgo,
03:02 elle a été diffusée après. Il y a 25 émissions par an.
03:06 Tristan Walex et Hugo Plagnard sont là depuis deux ans et sur 52 émissions,
03:10 moi j'ai vu seulement deux émissions consacrées à des personnalités de gauche.
03:14 Madame Rousseau et Madame Hidalgo. Et encore sur Madame Rousseau, ce n'était pas spécialement méchant.
03:19 Parce qu'il y a ça aussi. Il y a aussi comment on le fait, avec quelle appréhension,
03:23 avec qu'est-ce qu'on va chercher lorsqu'on fait un portrait sur quelqu'un et que vous avez peu de choses à dire,
03:29 vous cherchez par capilarité à essayer de coller des choses.
03:33 Pour parler de l'enquête sur Monsieur De Villiers, sur le Puy du Fou, dont vous avez parlé ici dans cette émission,
03:40 on est quand même allé chercher quelqu'un qui a été victime, le dit-il, d'abus sexuels.
03:48 Ça n'a aucun rapport avec l'enquête sur le Puy du Fou.
03:51 Pour moi, ça c'est une forme de malhonnêteté intellectuelle.
03:55 Moi, personnellement, pendant mes trois ans, je n'aurais jamais laissé passer quelque chose comme ça.
03:59 J'ai refusé un certain nombre de reportages et d'enquêtes qui me paraissaient pas tenir la route.
04:05 Et à l'inverse, il y a certaines choses que je n'ai pas réussi à faire.
04:08 En particulier, cette enquête sur Mélenchon.
04:10 Et je peux vous dire, Jean-Marc, qu'il y a des amitiés au sein de compléments d'enquête.
04:15 Il y a des gens qui sont ouvertement d'extrême-gauche et à qui ça pose un problème.
04:20 Et je maintiens ce que j'ai dit.
04:22 Une journaliste m'a dit « c'est pas possible, on ne peut pas faire ça, les Insoumis nous donnent un certain nombre de dossiers ».
04:28 Mais au-delà de ça, Jean-Marc, moi, le débat que je voudrais lancer,
04:31 c'est que France Télévisions, aujourd'hui, à mon sens, n'est plus un groupe public neutre.
04:38 Lorsque vous avez des émissions d'investigation qui sont totalement portées d'un côté,
04:43 et que vous avez un Tristan Walex qui veut tout faire pour ressembler à Elise Lucey,
04:46 qui n'incarne pas, selon moi, l'idéal de l'investigation, contrairement à ce qu'elle dit,
04:51 je suis désolé, mais ça me pose un problème.
04:55 Moi, je n'ai rien contre l'investigation, je n'ai rien contre le journalisme d'investigation.
04:59 Au contraire, et si je prends la parole aujourd'hui, c'est pour, d'une certaine façon,
05:02 libérer un certain nombre de journalistes à France Télé qui me disent « c'est plus possible, on est dirigé par des idéologues ».
05:09 Il y a quelque chose qui me choque et dont on ne parle jamais.
05:12 Cette maison est dirigée par un directeur général qui a 36 ans, M. Sidbon-Gomez,
05:17 qui a été le directeur de campagne d'Eva Jolie.
05:21 Directeur de campagne d'Eva Jolie ! Je veux dire, il s'agit de l'argent du service public.
05:25 C'est lui qui décide de centaines de millions d'euros qu'on donne à telle ou telle société de production.
05:31 Il a été directeur de campagne d'Eva Jolie, il a été également proche de Cécile Duflot lorsqu'elle était ministre,
05:39 et on a dans le même temps Mme Ernotte qui explique devant des parlementaires
05:43 qu'elle ne présente pas la société telle qu'elle est, mais qu'elle présente la société telle qu'elle voudrait qu'elle soit.
05:50 Je vais essayer de ne pas être trop long, je suis désolé Jean-Marc, mais je voudrais vous dire…
05:54 C'est intéressant, c'est des idées qu'on développe régulièrement sur ce plateau,
05:58 sur le fait que France Télévisions n'est pas objectif et de gauche, mais là vous parlez de l'intérieur.
06:03 Donc c'est pour ça que je vous écoute avec attention, donc allez-y.
06:06 Très bien, et j'ajoute quelque chose. J'ai vécu 27 ans à France Télévisions.
06:10 Honnêtement, tous les présidents et directeurs généraux, Jean-Pierre Elkabbach, M. De Carolis, M. Tessier,
06:18 ont toujours fait super attention à ne pas toucher à l'info et à faire en sorte que le directeur de l'info soit quelqu'un de fort.
06:25 C'était le cas de Masroll, ça a été le cas de Thulier, ça a été le cas de deux gens qui ont quand même la carapace,
06:30 Arlette Chabot, Jean-Luc Manon évidemment, des gens qui avaient la carapace et qui pouvaient faire face au monde politique
06:35 et qui avaient une idée géniale. Jean-Pierre Elkabbach, il avait mis à l'antenne au 20h,
06:41 cinq fois Masur et cinq fois Bilalian en alternance, de façon à ce que dans la rédaction,
06:48 personne ne puisse dire "ah, pourquoi mon sujet ne passe pas ?",
06:51 "bah parce que politiquement, ça pose un problème, au tel, à tel".
06:53 Comme vous avez toutes les tendances qui sont représentées à France Télé,
06:56 je trouvais ça génial parce que votre sujet qui passait pas à un 20h,
06:59 il avait toute chance de passer avec un autre présentateur la semaine d'après.
07:03 Mais tout ça a volé en éclat lorsque moi je suis revenu des États-Unis en 2018.
07:07 J'ai vécu dix ans à l'étranger, j'ai été correspondant quatre ans à Londres et cinq ans aux États-Unis,
07:11 et lorsque je suis revenu, France Télé n'était plus le même.
07:14 Je regrette de devoir le dire. Jean-Marc, je vais vous faire un aveu.
07:17 Lorsque je suis revenu, on m'a dit "tu n'iras pas chez Morandini".
07:21 Hors de question que tu ailles chez Morandini.
07:23 C'est un scoop que je vous donne. Hors de question d'aller chez CNews.
07:26 Hors de question de parler aux médias du groupe Bolloré.
07:30 Voilà, donc je m'interroge sur ce côté, il y a le camp du bien et le camp du mal.
07:36 En fait, France Télé était devenu un groupe où on va prôner ce qu'il convient de faire.
07:43 J'ai entendu des phrases de dirigeant, Delphine Arnaud pour ne pas la nommer,
07:48 dire "on va éduquer les gens". Notre rôle est d'éduquer les gens.
07:51 Je l'ai entendu, je vais le citer parce que sinon on va me dire que c'est une fake news.
07:55 Elle l'a dit en juin dernier sur un plateau devant plusieurs dizaines de producteurs à La Rochelle.
08:05 Non, on n'a pas à éduquer les gens.
08:07 La présidente de France Télévision et le directeur général, ils sont là pour choisir des programmes.
08:11 Et moi je m'étonne qu'il n'y ait pas de commission d'enquête parlementaire sur le sujet.
08:14 C'est un scandale, Jean-Marc, c'est un vrai scandale.
08:18 Aujourd'hui, est-ce que les Français trouvent normal que le directeur des programmes
08:22 et celui qui pilote en coulisse d'une certaine façon l'info,
08:27 puisqu'il y a une porosité totale aujourd'hui entre le directeur général et l'info,
08:32 est-ce que vous trouvez normal que ce soit des gens qui soient politisés,
08:36 qui l'affichent, qui disent on est là pour éduquer les gens.
08:39 Non, je suis désolé, c'est contraire à mes valeurs.
08:43 Pendant 27 ans, j'ai fait du journalisme à France Télévision en essayant d'être honnête intellectuellement
08:48 avec des gens que j'ai beaucoup admirés, avec des journalistes qui sont de très grande qualité.
08:52 Il y a beaucoup de journalistes à France Télé qui en plus ne gagnent pas beaucoup d'argent.
08:56 Il y a de la précarité et ce sont des gens qui sont dévoués.
09:01 Ce n'est pas normal qu'ils soient dirigés par des gens qui ont une idéologie.
09:05 Ce groupe doit être exemplaire, il doit être neutre
09:09 et il faut revenir aux formes de gouvernance qu'il y avait à l'époque,
09:12 des El-Khabash, des Carolistes, etc.
09:15 J'espère que des parlementaires vont se saisir de ce sujet
09:19 parce que c'est un véritable scandale et qu'à l'intérieur de France Télé,
09:23 vous avez des gens qui m'appellent et qui me disent mais enfin, vas-y, parle.
09:27 Moi j'ai 54 ans, vous savez, je n'ai plus rien à perdre.
09:30 Je peux être blackboulé par la moitié de la place de Paris
09:33 parce que France Télé c'est un mastodonte qui est lié à des dizaines et des dizaines de sociétés de production.
09:38 Mais ça suffit, ça suffit.
09:41 Le dérèglement médiatique, il est dû à France Télévision et à cette présidence-là.
09:46 Et je le dis tranquillement et en plus je vais vous dire, Jean-Marc vous le savez,
09:50 en janvier et février prochains, je conduirai une enquête pour TPMP,
09:55 plus exactement pour C8, par l'intermédiaire d'une enquête qui s'appellera "Enquête de compléments"
10:00 et j'éteindrai tout ça. Je raconterai tout ça. Je raconterai où sont les dérives.
10:04 Ce n'est pas normal par exemple que M. Bernard-Henri Lévy ait eu un programme,
10:10 qu'on ait financé un programme qui a été vu par quelques personnes,
10:16 tout ça parce que c'était sa vision du monde.
10:19 Je veux dire, je suis désolé, il y a des dizaines de producteurs sur la place de Paris
10:22 qui ont des superbes idées, qui ont des beaux programmes à mettre à l'antenne.
10:26 Arrêtons avec tout ça.
10:28 – Jacques Cardos, je vous ai laissé parler parce que ce que vous dites,
10:31 c'est très fort et c'est même explosif parce que ça révèle des coulisses
10:34 qui jusque-là n'étaient pas révélées.
10:37 Le reproche que vont vous faire certains, et je les entends d'ici
10:40 parce qu'on va chercher à vous coincer bien évidemment,
10:42 le reproche qu'on peut vous faire à certains moments,
10:44 c'est pourquoi ne pas l'avoir dit plus tôt ?
10:46 – Tout à fait. Eh bien probablement que…
10:49 Oui, oui, non mais très bien.
10:51 Lorsque je suis revenu des États-Unis,
10:54 je n'avais pas forcément conscience de ce qui se passait à l'intérieur de France Télé.
10:58 J'ai très mal vécu le départ de Thierry Tuilier et David Pujadas.
11:01 On faisait un excellent 20h.
11:03 Je n'ai pas compris le départ de David Pujadas.
11:05 Moi, les audiences étaient très bonnes, c'était très exigeant.
11:08 Un jour, il a ouvert sur un 4 minutes sur le Zimbabwe réalisé par Dominique Derdard.
11:12 Est-ce qu'on ferait ça aujourd'hui ?
11:14 Quand je regarde le 20h, moi, et que je vois des sujets sur l'Afrique,
11:17 en général, c'est pour parler des crocodiles et des hippopotames.
11:20 Je suis désolé, mais il se passe des choses en Afrique
11:22 qui sont bien plus inquiétantes et bien plus problématiques.
11:25 Et ce 20h ne me convient pas non plus.
11:28 Donc, si vous voulez, on a foutu dehors des personnalités comme Thierry Tuilier,
11:31 alors tant mieux pour TF1, parce qu'ils sont en train de cartonner,
11:34 et maintenant je regarde TF1.
11:35 Alors, pourquoi je n'ai pas parlé avant ?
11:37 Je n'ai pas parlé avant, en effet, parce que j'étais salarié de France Télé.
11:40 J'ai décidé de démissionner pour rejoindre un club de football
11:44 parce que j'ai eu une belle proposition à l'Olympique de Marseille
11:46 et que ça fait partie de mes passions.
11:48 Donc, je l'ai quitté.
11:49 J'ai quitté Complément d'Enquête parce que, et je le maintiens,
11:52 parce que j'ai été dépossédé et parce que ça devenait impossible
11:56 d'essayer d'avoir une neutralité, d'essayer de mener journalistiquement
12:00 ce que j'avais envie de faire, parce que dès qu'on était d'un côté,
12:04 c'était le facho de service, c'était « ah oui, mais toi, t'es libéral,
12:07 t'as vécu aux États-Unis ».
12:09 « Ah oui, mais… » Enfin, c'était insupportable, en fait.
12:13 C'est-à-dire qu'Élise Lucet a étendu une telle toile
12:16 qu'autour d'elle, en fait, plus personne ne peut penser différemment.
12:20 C'est ça, la réalité de France Télévision aujourd'hui.
12:23 Je le regrette.
12:24 « Cache Investigation », c'est une excellente émission,
12:26 mais au service de quoi ? Pour qui ? Pourquoi ?
12:29 Contre les patrons, systématiquement ? Contre le grand capital ?
12:32 Contre le succès ?
12:34 Mais vous vous rendez compte de ce que je suis en train de dire, là ?
12:37 En fait, c'est les propos de La France Insoumise ou de La Gauche.
12:40 Alors aujourd'hui, je vois sur les réseaux sociaux « ah ben oui,
12:43 on a clairement compris, Jacques Cardoze, du coup, il est à droite,
12:47 il sert les intérêts des uns et des autres ».
12:49 Pas du tout. Pas du tout.
12:51 Moi, c'est totalement faux.
12:54 J'ai voté des deux côtés.
12:56 Je ne supporte pas ces attaques-là.
12:58 Aujourd'hui, on devrait, n'importe quel journaliste devrait pouvoir dire
13:01 et pouvoir mener des enquêtes, comme il l'entend,
13:05 et surtout dans le service public, sans être accusé d'être un facho.
13:09 Mais pour répondre plus précisément à votre question,
13:11 c'est vrai que j'aurais pu le dire avant.
13:13 J'ai été salarié de France Télé.
13:15 J'ai quitté France Télé il y a un an, il y a deux ans maintenant.
13:19 Aujourd'hui, je suis libre de pouvoir dire ce que je peux dire.
13:23 Il y a beaucoup de gens qui vivent en vase clos à France Télé,
13:26 qui ne peuvent pas le dire parce qu'ils sont dans…
13:28 Il y a la sécurité de l'emploi.
13:30 Ils se disent… voilà, ils vivent comme tout le monde.
13:33 Ce sont des Français qui ont aussi des difficultés.
13:35 Le prix de l'immobilier, des gens qui vivent des séparations,
13:39 des drames personnels, des maladies.
13:42 Donc, ils préfèrent rester à France Télé et puis se disent
13:44 « de toute façon, cette présidence, elle changera
13:47 et peut-être que dans trois ans, ce sera mieux ».
13:50 Mais moi, j'en marque pourquoi aujourd'hui,
13:53 les parlementaires n'interrogent pas Mme Ernotte
13:56 à partir de cette phrase qui est publique.
13:58 Ce n'est quand même pas moi qui l'ai inventée.
13:59 Mme Ernotte s'est présentée devant les parlementaires pour dire
14:03 « je veux présenter le monde tel que je souhaiterais qu'il soit,
14:07 pas tel que je le vois et je vais même révéler,
14:10 mais ça j'attendrai janvier, février, qu'il y a des courriers internes
14:14 dans lesquels on interdit à un certain nombre de journalistes
14:17 de montrer certaines réalités ».
14:19 Il faut que ça se fâche.
14:21 Un exemple, Jacques Arnaud, un exemple de ce qu'on n'a pas le droit de montrer.
14:24 Non, non, je ne le donnerai pas, je ne le donnerai pas,
14:27 mais ce sont des… parce que je vais garder un certain nombre
14:30 de révélations pour…
14:31 Je vous dis juste un exemple de ce que vous n'avez pas le droit de montrer à France Télé.
14:34 Vous n'avez pas le droit de montrer certaines réalités
14:38 qui peuvent poser problème selon des dirigeants
14:43 qui se sont positionnés clairement plutôt à gauche
14:49 et plutôt écolo-radicales.
14:51 On parle là d'écologie radicale.
14:53 Donc, bon, l'écologie elle appartient à tout le monde,
14:56 ce n'est pas forcément l'écologie radicale de gauche.
14:58 Donc, c'est dommage qu'elle soit entre les mains d'un directeur général
15:02 qui, encore une fois, a le pouvoir de choisir,
15:05 sur la base de documents établis sur des storyboards, etc.,
15:12 qui a le pouvoir de choisir tout ce qui se fait à l'intérieur de France Télé.
15:15 Il y a un manque de neutralité, d'indépendance…
15:17 Tout à fait, tout à fait.
15:18 Ce directeur général, on lui donnera la parole, bien évidemment,
15:20 s'il souhaite venir à Simon Gomez, s'il a envie de venir ici.
15:25 Je me prie à être confronté à lui.
15:26 Écoutez, on va lui proposer un face-à-face s'il accepte sur ce plateau.
15:30 Juste une réponse, si vous pouvez, très rapide, parce que je suis très en retard.
15:33 Réponse rapide.
15:34 Est-ce que, quand on dit que la rédaction de France Télé est à gauche,
15:37 est-ce que c'est vrai ?
15:40 Moi, j'en suis intimement convaincu,
15:42 parce que je connais les journalistes depuis 27 ans.
15:45 Vous savez, M. Assis de Bongomès, je suis arrivé à France Télé,
15:48 il avait 7 ans.
15:49 Donc, je connais mieux les journalistes de France Télé,
15:51 je les connais tous, je les ai tous vus arriver.
15:54 Pour moi, la rédaction est entre 70 et 80 % à gauche.
16:00 J'inclus toute la rédac.
16:02 Et aujourd'hui, ça veut dire que quelqu'un qui arrive dans une émission
16:08 pour un 13h, pour un 20h, et qui voudrait faire une enquête,
16:12 ah, c'est bizarre, il y a peu d'enquêtes sur les banlieues.
16:14 Ah, c'est bizarre, il y a peu d'enquêtes sur les armes en banlieue.
16:17 Ah, c'est bizarre, il y a peu d'enquêtes sur un certain nombre d'avantages sociaux
16:20 qui peuvent être donnés.
16:22 Et ils ne seront pas forcément écoutés.
16:25 Ou bien on leur dira "non, non, attends, on ne peut pas faire ça,
16:27 parce que tu comprends je ne sais pas quoi, ton enquête,
16:29 elle n'est pas suffisante".
16:31 Enfin, je veux dire, on sortira plein d'excuses bidons.
16:34 La réalité, c'est que moi, je vois une couleur politique à l'antenne
16:37 et on ne devrait pas.
16:38 Merci beaucoup, Jacques Ardoz.
16:40 Merci beaucoup et on va continuer à en parler dans un instant,
16:42 parce que je voudrais que tout le monde réagisse.
16:44 Mais merci d'avoir été avec nous et d'avoir pris le temps
16:46 de nous expliquer ce qui se passe de l'intérieur.
16:48 Et qui d'autre que vous pouvait nous l'expliquer,
16:50 parce que vous l'avez vécu de l'intérieur pendant des années,
16:52 puisque je le rappelle, vous avez passé plusieurs années.
16:54 Combien de temps vous avez passé à France Télé ?
16:55 - 27 ans à France Télé.
16:56 - 27 ans à France Télé.
16:58 Merci beaucoup, Jacques Ardoz.