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00:00 Sur 50 émissions, il y en a une qui s'attaque à une personnalité de gauche.
00:03 À l'époque, je voulais faire une enquête sur Jean-Luc Mélenchon.
00:06 On me la refusait.
00:07 C'était quand même pile poil au moment où il avait dit "La République, c'est moi".
00:10 Il y avait largement de quoi faire un complément d'enquête.
00:12 On me la refusait et on a eu même ce mot qui m'a quand même...
00:15 Alors là, je suis tombé de l'armoire où on m'a dit "Non mais tu comprends, la France
00:18 insoumise nous donne tellement de dossiers qu'on ne peut pas travailler et on ne peut
00:21 pas travailler contre eux".
00:22 C'est incroyable.
00:23 C'est incroyable.
00:24 On était en direct.
00:25 Jacques, c'est quoi cette histoire ? Tu voulais faire un truc à l'époque où il y a eu la
00:28 perquisition ?
00:29 Je voulais faire un 52 sur Mélenchon pour qu'on puisse vraiment analyser le personnage,
00:37 ses contradictions, le mettre en face de ses propres contradictions comme on l'a fait
00:42 sur d'autres personnalités, sur Carlos Ghosn, sur Dupont-Moretti, sur plein de monde.
00:46 Et oui, ce n'est pas un secret de dire qu'au sein de complément d'enquête, on a plutôt
00:52 un penchant pour taper sur la droite que pour taper sur la gauche.
00:56 Moi, je me souviens toujours de ce que m'a dit Harvey Bruzzini.
00:58 C'est le patron du prix Albert-London.
01:00 Le prix Albert-London, c'est le prix, le summum en matière d'investigation.
01:04 Le Graal.
01:05 Il m'avait dit "Si tu veux être respecté, il faut être redouté.
01:07 Et pour être redouté, il faut que tu tapes aussi bien d'un côté que de l'autre.
01:10 Parce qu'il ne faut jamais que les gens puissent deviner pour qui tu votes.
01:13 Et il ne faut jamais…".
01:15 Voilà.
01:16 Et l'autre chose, c'est que lorsque je suis arrivé à la tête de complément, la direction,
01:20 qui en était pleinement consciente, m'avait dit "On compte sur toi pour les tenir".
01:23 Parce qu'il y avait eu des mouvements dans les mois qui ont précédé, il y avait eu
01:26 des grèves, etc.
01:27 Et donc, on m'avait dit "Voilà, on compte sur toi aussi pour faire en sorte que ce soit
01:32 équilibré parce qu'une émission d'investigation comme celle-là, elle est magnifique, avec
01:36 des gens qui travaillent très bien, ça n'est pas le problème.
01:38 C'est qu'on doit faire en sorte d'être… Neutre, ce n'est pas possible.
01:42 Mais de donner un équilibre.
01:44 Et l'équilibre consiste à taper aussi bien d'un côté que de l'autre.
01:47 J'ai été choqué qu'on me dise ça et j'ai également été choqué qu'on me
01:51 traite de facho parce que je voulais faire une enquête sur l'islamo-gauchisme.
01:54 On l'a faite.
01:56 Mais ça a été compliqué.
01:59 Il y a plusieurs journalistes qui l'ont refusé avant qu'une troisième finalement
02:02 l'accepte.
02:03 Et sur Jean-Luc Mélenchon, comment t'as dit non ?
02:05 En fait, si tu veux, Complément d'Enquête, c'est une émission où le patron et le rédacteur
02:10 en chef, le présentateur et le rédacteur en chef impulsent.
02:13 Mais c'est impossible de faire une enquête si la totalité des journalistes sont contre.
02:19 Il y a une dizaine de reporters et la plupart des reporters ne voulaient pas freiner des
02:24 cas de fer.