• l’année dernière

Category

🗞
News
Transcription
00:00 - C'est presque 8h45 sur France Bleu Gironde, la saison des foires au vin, vendange, on fait le point sur la viticulture girondine ce matin
00:05 avec Karine Caillaux, la directrice de l'appellation Bla et Côte de Bordeaux.
00:09 Elle est votre invitée ce matin Marie Roarch. - Bonjour Karine Caillaux. - Bonjour. - Alors avant de parler de cette actualité
00:14 purement viticole, les vendanges, les foires au vin, un petit mot quand même du roi
00:18 du roi britannique Charles III qui est en France et qui a bu un grand cru du médoc hier soir qui va demain visiter
00:25 un domaine
00:27 à Martillac, est-ce que ça en termes d'image ça a un impact pour les vins du Bordelais ?
00:33 - Assurément c'est sûr que ça a un impact, ça a un impact positif
00:36 après on regrette parfois que ce soit systématiquement les grands noms qui soient mis au cœur d'une table
00:43 on milite et on aimerait un jour voir une bouteille de Bla et Côte de Bordeaux en toute simplicité, en toute humilité
00:49 néanmoins ces grands noms là font rayonner l'ensemble des vins de Bordeaux donc forcément c'est positif.
00:55 - Alors si on revient à cette actualité, ces foires au vin notamment, est-ce que c'est toujours un moment important pour les vignerons girondins ?
01:01 - Alors c'est un moment important pour les vignerons girondins ou même les vignerons français en général, c'est surtout un moment important pour les consommateurs
01:08 je pense parce que c'est la manière aussi de remettre en avant, de remettre au cœur des rayons et au cœur de
01:14 notre quotidien et de nos tendances de consommation ce fameux produit ultra français le vin
01:20 après
01:22 nous on est très partisans parce que foire au vin c'est souvent synonyme de
01:26 précassé, de braderie parce que le consommateur cherche du stock en fait, du volume pour refaire sa cave
01:31 on fait pas la foire au vin pour amener une bouteille sur la table le soir
01:34 on fait la foire au vin pour avoir un peu plus de voilà donc nous on brade pas nos vins parce qu'on part du principe
01:39 qu'un prix est forcément utile et forcément logique et pertinent
01:43 donc on préfère offrir
01:46 et à la Maison du Vin de Bla et Côte de Bordeaux du coup on offre des bouteilles supplémentaires
01:51 puisque vous évoquez ces consommateurs
01:53 ça ne surprendra personne si on rappelle que la consommation de vin elle a baissé ces dernières années
01:58 notamment pour les vins rouges de Bordeaux on va écouter
02:01 Yves il a 50 ans il est québécois d'origine arrivé en Gironde il y a 15 ans, lui vit dans le Médoc
02:07 et alors s'il achète pas de vin de Bordeaux lui c'est surtout pour une question de goût. C'est surtout l'aspect de la présence disons
02:13 évidente du tannin dans les vins de Bordeaux qui me fait un peu me refreindre là dessus je préfère avoir un vin un peu plus
02:20 doux comme un bourgogne par exemple plutôt que de prendre des Bordelais qui ont une grande réputation
02:25 je le sais bien mais ça concorde pas tout à fait avec mes goûts. Est-ce que c'est une affaire de goût selon vous uniquement cette désaffection ?
02:32 Alors c'est une affaire de goût
02:35 après effectivement c'est tannin là ce bois qu'on retrouve qui est quand même l'identité
02:40 le coeur en fait un des vins de Bordeaux
02:42 ce à quoi on additionne le principe de l'assemblage cet art que l'on prône nous et dont on est très fier
02:49 effectivement c'est une question de goût
02:51 après
02:52 nos viticulteurs, nos vignerons
02:54 essaient vraiment de travailler à s'adapter à l'évolution de ces tendances de consommation
02:57 en fait le ce qui est compliqué c'est de réussir
03:01 à jouer sur les deux tableaux c'est à dire garder l'identité du vin de Bordeaux tout en s'adaptant à ces nouvelles tendances qui vont vers
03:08 du mono-sépage par exemple vers des vins encore plus fruités plus ronds peut-être plus accessible à la dégustation
03:12 et qui sortent en fait de cette
03:15 colonne vertébrale identitaire. Il y a un savoir-faire à préserver. Voilà en fait il faut qu'on réussisse à préserver ça tout en
03:21 innovant pour correspondre à ces nouveaux goûts là et nous on a l'avantage à Blight c'est une appellation qui est quand même très étendue
03:29 géographiquement donc on a des terroirs très différents on a près de 400 vignerons
03:33 nous notre baseline c'est un peu une bouteille un vigneron donc chacun y amène son savoir-faire sa sensibilité
03:39 donc on a une grande diversité de vins et du coup on a la possibilité de
03:45 de correspondre en fait à une grande majorité des consommateurs voilà et c'est ce qu'on essaie vraiment
03:49 de promouvoir et ce sur quoi on communique beaucoup. C'est un travail sur l'image plus que sur
03:54 la diversification ou sur la modification du produit ? C'est un travail sur l'image et en fait c'est
03:59 comment raconter l'histoire en fait
04:03 aujourd'hui les consommateurs ils ont besoin de savoir comment ça a été produit, ils ont besoin de savoir qui l'a produit
04:07 et donc on travaille aussi beaucoup sur ces fameux temps de rencontre entre les vignerons et les consommateurs
04:13 avec par exemple le fameux printemps des vins de Blaï en avril. Il est 7h48 sur France Bleu, j'ai en notre invité ce matin en
04:19 direct Karine Caillaux, directrice de l'appellation Blaï Côte de Bordeaux. Les vendanges sont toujours en cours dans le vignoble
04:25 actuellement évidemment il est beaucoup trop tôt pour faire un bilan mais on sait l'année a été
04:30 difficile alors comment est-ce qu'il s'annonce malgré tout ce cru 2023 Karine Caillaux ? Alors l'année a été très difficile
04:36 bon après j'ai l'impression qu'on dit ça depuis longtemps donc
04:39 on va essayer d'avoir un discours aussi un peu positif c'est vrai qu'on a eu très peur
04:44 la météo nous a
04:47 particulièrement mal mené cette année avec beaucoup de pluie pas énormément de chaleur par rapport à l'année dernière par exemple
04:53 mais finalement
04:55 cette pression sanitaire due aussi beaucoup aux aléas climatiques et à ces problèmes de friche qu'on a sur le vignoble
05:01 bordelais. Donc c'est des réservoirs à maladie si on veut expliquer un petit peu aux auditeurs. Les friches qui
05:05 touchent en fait son connex à d'autres parcelles ne sont pas traitées et forcément en fait sont foyées
05:10 de prolifération de cette pression sanitaire là donc ça a aggravé encore plus le phénomène
05:16 On a finalement
05:20 grâce à cette pluie à ce soleil et à cet été indien qui arrive là une récolte qui s'annonce pas si
05:26 catastrophique que ça en termes de rendement
05:28 et en termes de qualité qui s'annonce même plutôt très bonne. Donc ça redonne un petit souffle quand même un peu positif
05:34 dans nos rangs de vignes
05:36 et c'est une fameuse année en trois comme on dit qui sont souvent des années
05:40 plutôt moyennes qui risque d'être l'exception qui confirme la règle cette année
05:45 Votre secteur a lui aussi été beaucoup impacté par le milieu on parlait des aléas climatiques
05:49 Oui en fait on entend depuis deux mois que 90% de vignobles bordelais est touché. Oui certes
05:55 je dirais même presque 100% des parcelles mais après tout dépend de la proportion en fait d'attaques
06:00 ça a été une année qui du coup a demandé beaucoup de technicité de la part des vignerons
06:04 c'est ce qu'on appelle une année de vigneron d'ailleurs où on a eu besoin de beaucoup de
06:09 disponibilité humaine et de réactivité dans les champs pour pouvoir au maximum
06:13 ralentir et étouffer ce phénomène ce phénomène sanitaire
06:17 on a la chance nous à Blaï d'avoir finalement une proportion de milieux importante
06:23 mais je pense qu'on n'est vraiment pas les pires
06:25 sur le sur le territoire
06:28 on va voir à la fin des vendanges après
06:30 Oui trop tôt pour un million c'est ce qu'on disait
06:32 J'ai pas de boule de gris sale mais pour l'instant ça s'annonce quand même plutôt bien
06:36 Un remise de l'agriculture Marc Fesneau est venu en juillet à la rencontre des vignerons de l'entre-deux-mers un peu plus au sud
06:41 justement pour évoquer le milieu pour évoquer aussi toutes ces friches il a évoqué l'important soutien des assureurs aux côtés des vignerons
06:48 face à cet épisode de milieu notamment
06:51 est-ce que vous savez s'il y a eu des avancées sur ce dossier depuis est-ce que les vignerons dans votre secteur notamment comptent sur ce soutien ?
06:57 alors on compte sur ce soutien mais finalement c'est ça sera pas la solution qui va régler l'ensemble des problèmes
07:04 c'est pas un assureur qui va empêcher que le milieu ou les aléas climatiques
07:07 nous tombent sur le coin du nez
07:10 effectivement ça permettrait quand même de dormir parfois un peu mieux sur ses deux oreilles
07:15 souverager un peu des trésoreries
07:16 voilà néanmoins les aléas climatiques on les subit nous de manière très forte mais en fait sur tout le territoire
07:23 donc on comprend qu'il y a une certaine réticence une
07:27 frilosité des assureurs parce qu'il va falloir avoir ses coussins de trésorerie quand même
07:31 mais c'est une réponse en fait c'est un accompagnement supplémentaire
07:35 je crois qu'il y a eu quand même des discours
07:39 qui ont un peu coupé les discussions pour l'instant on en est à non on ne va pas
07:45 augmenter cette fameuse assurance récolte ou
07:48 couvrir plus largement en fait
07:51 la manière d'assurer les exploitations
07:55 je pense qu'il faut en fait tout ça se réfléchit on est tous pris à court en fait de ces aléas
08:00 donc il y a tout un système et tout un écosystème à
08:03 travailler et à faire en sorte que ça fonctionne au mieux ensemble quoi
08:07 merci beaucoup Karine Caillou d'avoir été avec nous ce matin en direct je rappelle que vous êtes la directrice de l'appellation
08:13 Blaï Côte de Bordeaux merci beaucoup bonne journée bonne journée

Recommandations