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00:00 Bonjour, je m'appelle Manon Fossat. Bienvenue dans le podcast "Les géants du rugby".
00:09 Dans cet épisode, Fabien Pelouse nous emmène avec lui au cœur de la Mêlée Bleue pour revivre
00:15 la Coupe du Monde de 2007 de façon intimiste. La seconde partie débute à l'aube du quart de
00:20 finale mythique entre la France et la Nouvelle-Zélande. Le match a lieu au Pays de Galles.
00:25 Les Bleus arrivent à Cardiff dans l'indifférence générale. Pour faire monter la pression dans le
00:30 bus qui les mène au Millenium Stadium, le troisième ligne Serge Betsen propose à ses
00:34 copains de regarder une vidéo qu'il a lui-même préparée. Il nous faut un maximum de confiance
00:39 pour aborder ce match-là et en fait ça nous remet dans l'état d'esprit de se dire on est
00:45 capable de ça et en plus bon il avait agrémenté du film du moment, les 300, qui est quand même
00:51 un film qui valorise beaucoup la testostérone. On va le dire comme ça. En tout cas se mettre
00:58 dans un état d'esprit de tout donner jusqu'à l'expression mourir sur le terrain alors que
01:04 c'est pas vrai, on n'est pas prêt à ça, il faut tout relativiser. Mais dans cet état d'esprit de
01:10 se dire on va tout laisser sur le terrain quoi en tout cas et pour battre les Blacks il fallait ça.
01:17 L'atmosphère en fait en arrivant au match au Millenium, ça je m'en souviens très bien,
01:25 c'est un moment où on sentait vraiment de la tension, il y avait une électricité dans l'air,
01:30 je n'arrive pas vraiment à le définir mais il y avait vraiment de l'électricité dans l'air et
01:34 puis durant la semaine en fait il y a eu quand même ce moment où tu te dis mais qu'est-ce qu'on va
01:41 faire pendant le Haka parce qu'il y a ça quand on prépare les Blacks, qu'est-ce qu'on va faire
01:45 et c'est Serge Bettsen qui a eu l'idée, un petit conseil des sages qui avait été monté pour gérer
01:51 un petit peu la vie de groupe et là en l'occurrence c'est Serge qui avait eu au cours de nos réunions
01:58 cette idée de se mettre en bleu blanc rouge face à eux.
02:01 Les Français qui vont défier le Haka messieurs.
02:03 Les Français se sont mis sur la ligne médiane à quoi ? 1m50 simplement des All Blacks pour le Haka,
02:10 ça c'est un... il donne la couleur la Pierre Albala des Jaux, les Français.
02:13 Je vais vous dire je n'apprécie pas du tout d'ailleurs, c'était une chose qu'il faut respecter
02:17 et Dieu sait si on aime le Haka, si on l'a aimé, si on doit l'aimer et le protéger.
02:23 Je vois pas du tout ce qu'on vient de défier les gars à 2m2, je trouve ça un petit peu provocateur finalement.
02:30 Ils sont en train d'exécuter le Haka.
02:32 Et pour l'instant effectivement c'est Carl-Emmanuel qui va le conduire bien sûr.
02:36 C'est l'équipementier de l'époque qui nous fournit les t-shirts en fait, bleu blanc rouge.
02:48 Donc on arrive tant bien que mal, même si on est rugbyman, à se mettre dans l'ordre,
02:52 bleu blanc et rouge et on fait face et on leur fait face en fait.
02:57 Alors il y en a qui veulent avancer, il y en a qui veulent rester là,
03:00 mais en tout cas on fait bloc et on se met tous ensemble et on reste,
03:04 on avance un petit peu vers eux et on lance le défi.
03:08 On lance le défi en fait.
03:10 C'est ça le moment que l'on veut leur imposer, c'est de lancer le défi.
03:15 Et moi c'était ma 117ème sélection, j'en avais connu des Marseillaises, j'avais connu des Hakas.
03:21 Le moment de fierté que j'ai ressenti à ce moment-là, je ne l'avais jamais ressenti.
03:24 J'ai encore les poils quand j'en parle.
03:28 En fait le message était clair, vous êtes certainement les meilleurs joueurs du monde,
03:33 la meilleure équipe du monde, mais pour nous battre aujourd'hui,
03:35 il va falloir marcher sur nos couleurs.
03:37 Et ça on n'était pas du tout prêts à le laisser faire.
03:40 Et donc pour le coup ça nous a rapprochés et ça nous a galvanisés.
03:44 Messieurs, la Marseillaise.
03:59 Moi c'est ma 117ème sélection, c'est la première fois que je chante la Marseillaise.
04:05 Parce que c'était peut-être mon dernier.
04:07 Et puis que je me disais, j'avais jamais connu ça non plus.
04:12 Alors traditionnellement, on me l'a reproché durant ma carrière de ne pas chanter la Marseillaise,
04:17 mais la première fois que j'avais été sélectionné, un peu pris par l'émotion,
04:21 certainement je n'avais pas chanté la Marseillaise.
04:22 Et puis ça ne se faisait pas trop à l'époque de chanter la Marseillaise.
04:25 Et donc, par tradition, je me disais, comment ça s'était bien passé quand même la première
04:29 fois.
04:30 La deuxième fois, je n'avais pas chanté la Marseillaise.
04:31 Et la troisième, voilà comment naissent les petits travers comme ça.
04:35 Certains, c'était toujours la chaussette gauche avant.
04:39 Mais moi, je ne chantais pas la Marseillaise.
04:41 Et là, je me suis dit, je vais la chanter.
04:44 De toute façon, parce que c'est peut-être mon dernier match, donc j'aurais connu ça.
04:49 Et c'est peut-être pour ça aussi que j'avais ressenti cette électricité un peu dans le
04:54 stade parce que c'était peut-être aussi un moment différent pour moi.
04:57 Le Millennium Stadium est plein à craquer.
04:59 72 000 spectateurs, dont 20 000 français.
05:02 Les flashs crépitent de partout et le début de rencontre est âpre.
05:05 Après seulement cinq minutes de jeu, le troisième ligne Serge Betzen se retrouve totalement
05:10 KO après un choc face à un Néo-Zélandais.
05:13 Il n'a pas encore bougé.
05:14 Il n'a pas fait le petit signe pour rassurer la famille.
05:17 Il est en position latérale de sécurité.
05:21 Il est sur le côté.
05:22 On est en train de s'occuper de lui.
05:24 Il y a Xavier Gouze, bien sûr, qui est là.
05:28 Et pendant ce temps-là, les All Blacks sont en conciliabule à l'intérieur de leur propre
05:31 moitié de terrain.
05:32 Attention, une fois qu'il s'est écroulé face à Rocco Socco, il a tenté de se relever.
05:39 Et là, il n'a pas pu se relever.
05:41 Il s'est effondré sur le terrain.
05:42 Donc, c'est beaucoup plus grave que nous pouvons le penser.
05:45 Et l'inquiétude des gens des Clubs de France.
05:48 Serge Betzen finit par reprendre connaissance, mais il est totalement groggy et doit quitter
05:52 la pelouse.
05:53 Eh bien, l'arbitre, M.
05:54 Barnes, siffle la fin de cette première mi-temps.
05:58 Il voit donc la Nouvelle-Zélande menée de 10 points, 13 à 3.
06:04 Rapport entre le marque et la qualité du jeu pratiqué, etc.
06:10 Ce n'est pas cher payé quand même pour les Blacks.
06:12 Non, non, non.
06:13 Je crois qu'ils ont engrangé le string minimum vu la supériorité technique des Néo-Zélandais.
06:19 C'est vrai qu'avoir 10 points d'avance, ma foi, eh bien rien n'est perdu.
06:24 Dans les vestiaires, Bernard Laporte haranque ses joueurs.
06:28 Vous ne lâchez pas, le match n'est pas fait.
06:31 Les 40 minutes à venir peuvent être les plus belles de votre carrière.
06:34 Les Bleus entrent sur le terrain, plus déterminés que jamais.
06:37 Devant les poteaux, le Néo-Zélandais est en position de pouvoir marquer.
06:40 Avec Elissa de ses parties, Josion, avec Claire.
06:43 Claire du saut 3, rien baissé.
06:46 Et c'est Denis Sautoy !
06:48 Ah oui, et c'est Denis Sautoy qui a transpercé la défense néo-zélandaise à la 53ème minute.
06:56 Et pour l'instant, nous revenons et nous allons peut-être, si cet essai est transformé,
07:01 être à égalité avec les Néo-Zélandais.
07:04 Eh oui, rien n'est joué.
07:05 Thierry Dussautoy marque, alors c'est marrant, mais la corrélation des choses, il marque
07:10 quasiment dans la même position que Titou Lamaison avait marqué quand on avait joué
07:16 contre les Anglais à Twickenham pour les battre.
07:20 Et donc tu vois, il y a des flashs comme ça qui reviennent, c'était 10 ans avant,
07:25 mais il y a des flashs qui reviennent comme ça, et le match commence à basculer.
07:29 Il commence à basculer.
07:30 C'est vrai qu'on a quelques minutes là où on est irrésistibles en fait.
07:33 Allez, la soirée peut devenir magique, il reste 25 minutes, 13 à 13.
07:37 Moins de 10 minutes après l'égalisation française, les All Blacks marquent un nouvel essai
07:41 et mènent 18 à 13.
07:43 Le jeune et fougueux Frédéric Michalak entre alors en jeu au poste de demi d'ouverture.
07:47 Allez, c'est parti ici avec Hari Lordocchi qui a donné un trail, qui a pu donner à Michalak.
07:53 Michalak, va-t-il y partir ? Oh là là !
07:56 Oui !
07:57 Essai ! Il y aura un essai français !
07:59 C'est Josio !
08:00 Josio à l'intérieur de Michalak !
08:03 Formidable essai !
08:04 Magnifique essai !
08:05 L'issue de cette percée extraordinaire de Fred Michalak qui a été rattrapée,
08:11 et puis ensuite est arrivé Yannick Josion, pour marquer cet essai.
08:17 18 à 18 et maintenant il va falloir transformer,
08:20 et peut-être que l'équipe de France va enfin prendre l'avantage dans cette rencontre.
08:25 Quelle percée de Michalak !
08:26 Une action, avec ce que Fred représentait à l'époque, c'est-à-dire de l'inspiration.
08:34 Il voit l'espace, il le prend et il arrive à faire jouer ses partenaires.
08:41 Et ça aboutit à l'essai.
08:43 Et là on sent qu'on tient quelque chose.
08:46 On tient quelque chose, mais pas tout quand même.
08:50 Parce qu'ils ne sont pas loin quand même.
08:52 Il y a de la tension jusqu'au bout.
08:53 Et là il faut résister.
08:55 Ça a tenu parce que, je pense que stratégiquement aussi, ils se sont un petit peu trompés.
08:59 Il faut bien le reconnaître quand même.
09:01 Ils étaient dix fois en position de tenter un drop, ils ne l'ont jamais tenté.
09:04 Je ne veux pas dire de bêtises, mais on prend une pénalité sur les 40 minutes de la mi-temps.
09:11 Ça n'existe pas en rugby.
09:13 Donc il fallait tout pour battre les blacks à ce moment-là.
09:17 Il fallait le brin de réussite, on l'a eu.
09:20 Parce qu'effectivement, peut-être qu'il y a un peu en avance sur la passe de Fred Michalak à Yannick Josion sur l'essai.
09:28 Il y a peut-être des fautes qui n'ont pas été sifflées.
09:32 Il y a le fait qu'on ait eu cette réussite-là.
09:35 Il faut tout pour battre les blacks à ce moment-là.
09:39 Et ce jour-là, on l'a eu.
09:41 On est en demi-finale ! On est en demi-finale, messieurs !
09:47 On a battu la Nouvelle-Zélande !
09:49 On est qualifiés pour la demi-finale de la Coupe du Monde.
09:53 C'est l'explosion de joie parce que, même si on y croyait, tu ne peux pas t'empêcher de te dire que c'est peut-être la fin de la Coupe du Monde.
10:04 De notre Coupe du Monde.
10:06 Et non, on la prolonge quand même.
10:09 Là, c'est l'euphorie. Tout le monde saute dans les bras.
10:12 On est heureux.
10:14 Je ne veux pas dire qu'on a gagné notre finale.
10:19 Mais ça ressemble quand même un peu à ça.
10:22 Bravo à tous ces joueurs qui ont, après le premier match contre l'Argentine, subi beaucoup de choses.
10:27 Des fois, les choses indécises de la part de ces joueurs, mais qui oublient.
10:30 C'est vrai qu'à l'Alsace, ça arrive plus vite, peut-être même plus vite chez les jeunes, mais c'est l'évolution de la société.
10:35 On n'est peut-être pas la meilleure équipe du monde, mais on est toujours en course.
10:38 À leur retour en France, les héros de Cardiff sont accueillis par des supporters en liesse venus avec du champagne à l'aéroport.
10:45 L'engouement gagne toute la France et même les cours de récréation.
10:48 Les mêlées sur le bitume de la cour de récréation, ça faisait vraiment beaucoup de dégâts.
10:52 Et on a dû imposer une règle de pas de rugby à l'école.
10:55 On peut instaurer un apprentissage du rugby, même dans le préau avec des tapis, etc.
11:00 Mais il faut reproduire des conditions adéquates pour les enfants.
11:02 On ne peut pas les envoyer uniquement pour ensuite jouer à l'infirmier.
11:05 Les Bleus doivent eux aussi soigner leur bobo.
11:11 Il reste une semaine avant la demi-finale contre l'Angleterre.
11:14 C'est une semaine où tu essaies de réparer les plaies.
11:17 Parce que tu as gagné contre les Blacks, certes.
11:20 Mais il a fallu y mettre beaucoup, beaucoup, beaucoup d'énergie.
11:24 Donc, il faut soigner les plaies, se récupérer.
11:28 Et après, préparer techniquement ce match.
11:32 Avec quand même des antécédents, parce qu'on les avait joués pour les matchs de warm-up, de préparation.
11:38 On avait des billes pour préparer le match.
11:43 On ne partait pas dans l'inconnu.
12:05 Les Angleterres nous ont mis sous pression.
12:08 Et toujours pareil.
12:09 Mais comme les Argentins l'avaient fait.
12:11 Ils nous ont mis sous pression par du jeu au pied.
12:14 Par le fait de ne pas engager trop de jeu à la main.
12:17 Et ça a suffi pour nous.
12:20 Enfin, ça a suffi.
12:22 On était une équipe qui n'était peut-être pas faite pour résister à ce jeu-là.
12:28 Certainement.
12:29 6 à 5 en faveur de cette équipe de France.
12:32 Cette équipe de France qui tente beaucoup.
12:34 Et des Anglais qui tentent moins.
12:36 C'était un peu ce que l'on attendait, Pirot.
12:38 Oui, mais ils se méfient beaucoup des trois quarts français.
12:41 Et la défense anglaise est quand même assez hermétique.
12:44 Alors que je pense que Pelos va sortir et que va rentrer Chabal.
12:50 Sébastien Chabal.
12:51 Sébastien Chabal, on ne l'attendait pas si tôt dans l'équipe de France.
12:54 Car son rôle est de rentrer dans la dernière demi-heure.
12:58 Il est en train de rentrer dans la dernière demi-heure pour faire la différence.
13:02 Comme un joueur d'impact qu'il est.
13:04 Car lorsqu'une équipe de France n'a aligné dès le départ, il n'a jamais tenu la distance.
13:09 Bon, mais là il faut faire avec la blessure de Pelos.
13:11 Et à la 25ème minute, rentre Sébastien Chabal.
13:13 Pelos est sorti.
13:14 La faute à Johnny Wilkinson qui me plaque sur un fond de touche.
13:18 Et un cartilage de côte qui se fissure.
13:22 Et pour pousser un mêlée avec un cartilage de côte cassé, c'est compliqué.
13:27 J'ai essayé une ou deux mêlées, c'était vraiment trop douloureux.
13:30 Et donc je sors avant la mi-temps.
13:32 Mais encore avec l'espoir que le job va être fait.
13:36 C'est le dernier ballon de ce match.
13:38 Le ballon de tous les espoirs et de tous les désespoirs aussi.
13:41 Le regroupement à l'avantage des Français.
13:44 Ilyssal qui donne son dernier ballon à Josion.
13:46 Josion, attention Michalak.
13:48 Michalak qui a donné.
13:49 Claire.
13:50 Ici à Claire.
13:51 Claire qui a les jambes qu'il faut pour amener le jeu dans l'événement adverse.
13:55 Et on garde le ballon au sol.
13:57 Donc il est jouable.
13:58 Donc les espoirs sont encore permis.
14:00 Michalak.
14:01 Michalak c'est parti avec Dominique Sy.
14:03 Le jeu latéral, ça fait rien.
14:05 On conserve le ballon.
14:06 Il va falloir trouver une issue à cette défense hermétique des Anglais.
14:09 Michalak à nouveau.
14:10 Michalak qui ici en percussion va donner à Josion.
14:14 Le ballon dans le regroupement est à l'avantage toujours des Français.
14:17 Nous sommes dans les 22 mètres adverses.
14:19 Et l'arbitre va siffler la fin du match.
14:23 La fin de nos espoirs.
14:26 La fin du rêve aussi.
14:29 La fin du rêve.
14:30 Et cette minute 30 qui s'est déroulée.
14:34 La France incline 14 à 9.
14:36 Fabien Pelouse, blessé, réalise depuis les tribunes aux côtés de son ami Raphaël Ibanez
14:41 que ce match était son tout dernier avec le 15 de France.
14:45 C'est la fin.
14:46 On est avec Raphaël Ibanez à côté l'un de l'autre.
14:50 On se regarde et on dit "voilà".
14:52 C'était une belle tranche de vie.
14:54 Mais on savait l'un et l'autre que c'était notre dernière Coupe du Monde.
14:59 Que certainement on allait arrêter d'annoncer notre retraite internationale après cette Coupe du Monde.
15:05 Et donc voilà, c'est la fin.
15:09 Dans les vestiaires, le silence est assourdissant.
15:12 Le retour en car vers l'hôtel est lugubre.
15:14 Certains joueurs se retrouvent au bar, mais le cœur n'y est pas.
15:17 Fabien Pelouse est assis sur le carrelage, à même le sol, le regard agarre.
15:21 Comme il n'y a pas de mots, comme on est tous dégoûtés, dépités.
15:26 En fait, on fait les choses pour les faire.
15:30 Parce que c'est dans le protocole qu'on les fait.
15:32 Mais il n'y a plus d'envie, d'enthousiasme dans quoi que ce soit.
15:36 De fait.
15:39 Donc en fait, on enchaîne de manière automatique ce que le protocole nous impose.
15:45 Mais le cœur n'y est plus.
15:48 42 jours après le match d'ouverture entre la France et l'Argentine,
15:51 les deux équipes s'affrontent au Parc des Princes pour ce que l'on appelle la petite finale.
15:55 Le match pour la troisième place.
15:57 Mais le fait de retrouver ceux qui nous ont perturbés toute la coupe du monde,
16:02 finalement, le sort l'a voulu ainsi.
16:05 Et ce n'est pas mal.
16:07 On a une petite revanche à prendre bien sympathique.
16:09 On va boucler la boucle.
16:10 Les Argentins ne veulent pas repartir chez eux sans avoir confirmé qu'ils étaient meilleurs que nous,
16:14 que les élèves avaient dépassé les maîtres.
16:16 Alors c'est un jeu plein d'attrait, un match plein d'attrait.
16:20 Et puis pour une médaille en chocolat, une médaille de bronze.
16:24 Ce n'est pas ça qui va être l'attrait, qui va faire que les gars se surpassent.
16:27 Ils sont là, ils sont présents, ils vont se surpasser les uns et les autres
16:31 parce que le rugby veut que quand on le pratique, on se surpasse, on est le meilleur de soi.
16:36 Ce 19 octobre 2007, Fabien Pelous est seul avec lui-même.
16:40 Après ce match, il raccrochera les crampons.
16:42 Mais comme il est blessé, c'est donc dans les tribunes qu'il assiste à la défaite de ses camarades 34 à 10.
16:48 Le lendemain du match de la troisième place,
16:51 on se retrouve tous dans un endroit.
16:55 On vit les derniers moments et on ferme la parenthèse.
16:59 On ferme la parenthèse.
17:01 Là, tout le monde s'embrasse, on se fait des câlins.
17:05 Parce qu'on a quand même la sensation d'avoir vécu,
17:09 même si on n'a pas gagné, d'avoir vécu quelque chose d'exceptionnel en termes d'émotion.
17:12 Je crois qu'on a bien conclu cette Coupe du Monde.
17:16 On l'a bien conclu par cette soirée où on s'est rapproché.
17:21 On avait besoin de contact physique.
17:24 C'est vrai que dans le rugby, on a cette spécificité que les corps se touchent.
17:30 Dans la vie normale, les corps ne se touchent pas.
17:33 Et ce mois-là, on avait besoin de se serrer individuellement, collectivement,
17:42 de sentir nos corps en contact une dernière fois avant de fermer la parenthèse.
17:45 Vous venez d'écouter Les géants du rugby, un podcast Europ1 Studio produit par Sébastien Guyot et réalisé par Christophe Daviau.
18:03 On se retrouve bientôt pour un nouvel épisode avec un autre géant du rugby français.
18:07 A très vite sur le site et l'application Europ1 ou sur votre plateforme d'écoute préférée.
18:12 [Musique]
18:17 [Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org]

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