La grande interview : Laurent Nuñez

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Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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00:00 La grande interview sur CNews et Europe 1. Bonjour à vous Laurent Lugnès.
00:06 Bonjour.
00:07 Bienvenue, vous êtes préfet de police de Paris. Il y a beaucoup de sujets à vous soumettre ce matin sur le plan de la sécurité.
00:12 Et tout d'abord la semaine, cette semaine qui est qualifiée comme étant celle de tous les dangers, de tous les défis sur le plan sécuritaire.
00:18 Alors il y a la venue de Charles III ce jour, il y a la visite du pape et le tout, rappelons-le quand même, en pleine coupe du monde de rugby qui se poursuit.
00:26 Est-ce que pour vous, monsieur le préfet de police, c'est un enjeu de crédibilité, de rayonnement pour notre pays ?
00:32 Oui, d'abord vous avez raison de rappeler que c'est une semaine très compliquée. Il y a énormément d'événements, une visite d'État, le pape qui sera à Marseille,
00:38 des manifestations, des matchs de rugby, des matchs de football aussi. On a un Paris Saint-Germain Olympique de Marseille dimanche.
00:44 On avait fait Paris Saint-Germain Dortmund hier. Oui, c'est une semaine compliquée parce qu'on va mobiliser, le ministre de l'Intérieur nous l'a demandé,
00:51 de mobiliser des dispositifs de sécurité à très haut niveau. Et je ne pense pas que ce soit un enjeu de crédibilité.
00:58 Pour nous, l'enjeu, c'est de continuer à être très déterminé, très concentré. Les grands événements, la France a l'habitude d'en gérer.
01:05 Vous savez, on a géré la coupe du monde de rugby en 2007, il ne faut pas l'oublier. Nous avons accueilli l'arène, et j'étais déjà en fonction de la préfecture de police en 2014, à l'époque.
01:13 Ce sont des choses que nous savons faire, mais c'est l'accumulation d'événements cette semaine qui fait que les dispositifs sont exceptionnels.
01:20 Et la mobilisation de nos forces de sécurité intérieure est exceptionnelle à hauteur des chiffres annoncés par le ministre, jusqu'à 30 000 effectifs mobilisés.
01:26 C'est un dispositif vraiment inédit. Est-ce qu'il peut évoluer, alors, en UNES, ce dispositif ?
01:31 Non, il n'évoluera pas. Mais je pense, oui, vous avez raison de rappeler qu'il est inédit. Il faudrait se pencher sur la période passée.
01:35 Mais autant d'événements qui se cumulent sur une semaine, oui, je pense que c'est quand même très inédit.
01:39 Ce sont donc des milliers de policiers et de gendarmes qui sont mobilisés. Il y a un contexte quand même qui est particulier.
01:45 Il y a les émeutes de juin dernier qui sont encore dans tous les esprits. Nous venons aussi de vivre, je parle de Marseille, puisque le pape va y être, un drame à Marseille,
01:52 sur fond de trafic de drogue. Il y a aussi une menace, plus largement terroriste, qui vise la France. Est-ce que c'est un contexte inflammable avec tous ces événements à préparer ?
02:00 Le contexte de la menace terroriste, comme l'a rappelé encore très récemment le ministre, et à très juste titre, évidemment, il est permanent.
02:06 Donc c'est quelque chose sur lequel nous sommes attentifs. À la fois, il y a la mobilisation des services de renseignement,
02:11 et puis des dispositifs de protection de voie publique qui sont à la hauteur, évidemment, de cette menace.
02:17 Mais voilà, nous sommes prêts. Il y a aussi le risque toujours d'attaque cyber, évidemment. Il y a toute une multitude de menaces,
02:24 des risques aussi d'actions peut-être de plus basse intensité, mais des mouvements environnementalistes de désobéissance civile,
02:31 qui s'intéressent aussi à ces grands événements. Et donc, évidemment, les forces de l'ordre sont aussi concentrées sur ce terrain.
02:39 J'imagine que vos nuits sont courtes. Je ne vais pas vous demander ce que vous craigniez en priorité.
02:43 Vous venez de me faire une liste quand même assez conséquente des défis et des craintes.
02:48 Les forces de sécurité intérieure que j'ai l'honneur de diriger, sous l'autorité du ministre de l'Intérieur, nous ne fonctionnons pas à la crainte,
02:55 mais à la concentration, à la détermination et tout ce que nous veillons à ne rien laisser au hasard.
03:01 Concentration, détermination et soutien aussi au moment où une manifestation, Laurent Lunet se prépare, ce sera ce samedi,
03:08 dans toute la France, mais aussi, bien sûr, dans la capitale à Paris, contre, je cite, je cite entre guillemets,
03:13 "les violences policières et le racisme systémique dans la police". C'est une manifestation organisée à l'appel de certains syndicats,
03:19 la CGT, deux partis politiques, la France Insoumise. Qu'est-ce que ça vous inspire ?
03:24 D'abord, c'est un événement de plus à gérer dans ce contexte compliqué. Samedi, c'est la journée la plus haute en termes de mobilisation de force.
03:31 Donc, ce sera une manifestation de plus à gérer. Après, sur le fond, évidemment, et j'ouvre les mêmes guillemets que vous,
03:38 manifestation contre les violences policières, le racisme systémique dans la police, évidemment, je ne souscris pas à cela du tout.
03:46 Donc, je crois qu'une partie des gens qui manifestent oublient une chose essentielle dans notre pays,
03:51 c'est que les forces de sécurité intérieure détiennent l'utilisation de la violence légitime.
03:56 Mais ils le contestent.
03:57 La violence légitime.
03:58 Ils le contestent.
03:59 Oui, ils contestent ça, mais une police qui ne peut pas faire usage de la violence légitime, ce n'est plus une police.
04:05 Je crois que nos concitoyens, ils veulent une police d'autorité, c'est-à-dire une police qui fasse respecter la loi,
04:10 qui veille à ce que quand on demande à un conducteur de s'arrêter, d'obtempérer, il obtempère,
04:14 qui veille à poursuivre les délinquants, à prendre en charge des véhicules qui commettent des infractions graves et qui risquent de tuer des personnes.
04:22 C'est encore été le cas il n'y a qu'un jour à Paris, où un jeune homme de 30 ans a perdu la vie, tué par un chauffard.
04:27 Et c'est notre métier d'empêcher tout cela.
04:30 Et pour cela, évidemment, nous avons la possibilité de faire recours à la violence légitime.
04:33 Mais alors, qu'est-ce que vous pensez quand un syndicat comme la CGT et la France Insoumise avancent avec la banderole "violence policière",
04:40 qu'est-ce que vous dites, vous, préfet de police de Paris ?
04:42 Je m'inscris évidemment en faux.
04:45 Et je rappelle que la violence de la police, elle est légitime.
04:48 Elle vise à quoi ? Elle vise à arrêter des auteurs d'infractions, mettre un terme à des dégradations, à des exactions, à des violences contre les personnes.
04:55 Et personne n'a à instaurer une présomption d'illégitimité de l'utilisation de la violence.
05:01 Personne. Il n'y a qu'une seule autorité qui est capable de dire s'il y a eu faute ou pas, c'est l'autorité judiciaire.
05:08 Et personne d'autre, ni vous, ni moi, ni un parti politique, ni l'opinion, c'est vraiment la justice française qui seule juge de la légitimité ou de l'illégitimité éventuelle d'une action quand elle est disproportionnée.
05:21 C'est ça le seul baromètre, c'est la proportionnalité de la riposte policière.
05:25 Et dans la majorité des cas, c'est ça.
05:27 Mais vous savez, la confiance qu'accordent les Français aux forces de l'ordre, elle est très élevée.
05:33 Vous estimez qu'ils sont en totale, j'allais dire, distorsion par rapport à l'opinion publique qui continue de soutenir les policiers ?
05:40 Je pense qu'il y a une minorité de gens qui pensent que les policiers sont racistes et commettent des injures.
05:44 Minorité, mais ils sont quand même dans la rue et vous avez rappelé avec tous ces événements.
05:47 La question peut se poser, puisque vous avez déjà interdit des manifestations contre, entre guillemets, les violences policières après les émeutes de juin, suite à la mort de Noël.
05:57 Est-ce que vous y avez pensé pour cette manifestation ?
06:00 À l'époque, nous avions interdit ces manifestations, en parfait accord avec le ministre de l'Intérieur.
06:06 À l'époque, c'était quelques jours, quelques semaines après les émeutes urbaines.
06:10 Nous avions considéré que la période n'était pas propice et nous avions dit qu'à l'automne, ces manifestations pouvaient de nouveau avoir lieu.
06:16 C'est le cas et elle sera évidemment encadrée et aucun débordement ne sera toléré.
06:23 C'est le principe. On va voir dans la réalité.
06:25 Depuis que je suis préfet de police, c'est une réalité.
06:27 Il n'y a pas de débordement qui est toléré. Les manifestations se passent toujours très bien.
06:31 C'est ce que me demande le ministre de l'Intérieur.
06:33 On prend beaucoup de distance, on laisse les gens déambuler dans les rues.
06:36 Et dès qu'il y a des dégradations, des exactions, nous intervenons juste pour y mettre un terme.
06:40 Puis nous nous retirons et les manifestations en général se passent bien.
06:43 S'il y a des violences, nous interviendrons avec beaucoup de fermeté.
06:46 Simplement un point sur le dispositif.
06:48 Vous avez parlé de ce match attendu, classico, PSG-Marseille au Parc des Princes.
06:52 Là encore, gros dispositif, exceptionnel, inédit, spécifique à cet événement ?
06:56 C'est un gros dispositif de police, puisqu'il y a un antagonisme fort entre les supporters des deux clubs.
07:02 Chaque fois qu'ils ont eu l'occasion de se rencontrer, il y a eu des incidents.
07:05 Il faut nommer les choses.
07:07 Je sais que ça ne fait jamais plaisir à l'Association nationale du supporterisme quand on prend des mesures.
07:12 Pour ce match-là, j'ai interdit le déplacement, relayé évidemment par un arrêté du ministre de l'Intérieur
07:19 qui a évidemment validé cette mesure et qui prend lui-même un arrêté.
07:22 Il n'y aura pas de déplacement de supporters marseillais dimanche soir au Parc des Princes.
07:27 Parce que quand c'est le cas, il y a toujours des incidents.
07:30 Et y compris, il faudra qu'on soit très attentif au déplacement des joueurs marseillais
07:34 qui font souvent l'objet de jets de projectiles.
07:38 Malheureusement, c'est une réalité. J'aimerais vous dire le contraire.
07:41 J'aimerais vous dire que c'est super que les supporters visiteurs puissent se déplacer.
07:44 Mais il y a trop d'incidents pour que les choses soient possibles.
07:47 Peut-être aussi que vous avez plus largement retenu la leçon aussi,
07:49 puisque depuis le début de cette interview, vous mettez en avant, et ce qui est vrai en grande partie,
07:53 Laurent Nunez, notre savoir-faire, la France pour l'accueil de grands événements.
07:57 Mais nous avons eu aussi, j'allais dire, une période plus compliquée
08:00 après la finale de la Ligue des champions au Stade de France.
08:03 Vous-même, vous avez reconnu le ministre de l'Intérieur qui avait eu de graves lacunes.
08:07 Est-ce qu'on a retenu les leçons de ce qui s'était passé ?
08:09 Parce qu'on avait dit que c'était la faute aux Anglais quand même.
08:11 On a retenu les leçons de ce qui s'était passé.
08:14 On l'a démontré en organisant la finale de la Coupe de France,
08:17 qui est sans doute le match au risque le plus élevé qu'il peut y avoir au Stade de France.
08:24 C'est une finale de Coupe de France avec des clubs de football, des supporters de football.
08:28 Donc ça s'est très bien passé.
08:30 Nous avons eu des matchs de rugby qui nous ont servi de test,
08:33 comme le match amical France-Australie.
08:34 Ça s'est bien passé.
08:35 Et puis depuis le début de la Coupe du Monde, ça se passe bien,
08:37 parce qu'effectivement, on a retenu les leçons de ce qui s'était passé
08:39 dans la gestion des flux de spectateurs autour du Stade de France,
08:43 dans la gestion des transports.
08:44 Je rappelle que depuis la finale de l'équipe des champions l'année dernière,
08:48 nous avons un centre de commandement à la préfecture de police,
08:51 qui est réuni en partie, financé par le conseil régional d'Île-de-France,
08:55 qui réunit l'ensemble des opérateurs de sécurité des transporteurs.
09:01 Donc la CFRATP, on travaille tous ensemble et on gère tous ensemble les difficultés.
09:05 Il va servir pour les Jeux olympiques ?
09:07 Bien sûr, ce sera le point névralgique,
09:10 ce sera le centre de commandement principal des transports
09:13 dans l'ensemble de l'Île-de-France pendant les Jeux,
09:15 comme il le fait actuellement pour la Coupe du Monde de rugby.
09:17 Et puis un point important, un enseignement important qu'on a tiré
09:20 de la finale de la Ligue des champions,
09:22 c'est le dispositif de lutte contre la délinquance,
09:24 qu'on a déployé partout autour du Stade, dans les transports
09:28 et dans les lieux où se rassemblent les supporters,
09:30 comme les villages de rugby.
09:31 Et pour ça, il faut des agents de sécurité.
09:33 Alors ce qui semble péché pour la préparation des JO,
09:36 c'est ce nombre d'agents de sécurité.
09:39 Est-ce que vous maintenez quand même sur la table
09:41 qu'il peut y avoir le scénario de demande à l'armée
09:45 de pallier à ces manques ?
09:47 D'abord, sur le dispositif dont je parlais,
09:49 les leçons du Stade de France, c'est surtout les forces de sécurité intérieures.
09:52 C'est la voie publique, les transports.
09:54 C'est la sécurité, bien sûr.
09:55 Sur la sécurité privée, dans tous les événements sportifs,
09:57 c'est le cas actuellement pour la Coupe du Monde de rugby.
09:59 Les agents de sécurité jouent un rôle important
10:01 en termes d'orientation des publics, de contrôle d'accès aussi
10:04 et évidemment de surveillance à l'intérieur des sites.
10:06 Il en faut 15 000.
10:07 Pour les JO, il nous faudra, il y a même certaines journées,
10:10 on monte à 22 000.
10:11 Pour l'instant, il y a des lots qui ont été passés par l'organisateur.
10:15 Il n'y a pas de raison particulière d'être inquiet.
10:18 Il faut laisser le temps au temps.
10:20 Je crois que les derniers lots arrivent à échéance
10:23 à la fin de l'automne, au début de l'hiver.
10:25 On verra tout ça à ce moment.
10:26 Vous avez tous les plans de sécurisation déjà qui sont opérationnels,
10:29 déjà testés ?
10:30 Pour les Jeux olympiques, tous nos plans de sécurisation
10:32 sont opérationnels avec des périmètres de protection,
10:34 des zones de circulation.
10:35 Et évidemment, nous profitons de la Coupe du monde de rugby,
10:38 c'est ce que demande le ministre de l'Intérieur,
10:40 pour tester ces dispositifs.
10:42 Pour nous, c'est un test grandeur nature avant les JO.
10:45 Laurent Nunez, il y a un point important,
10:47 et c'est essentiel de l'évoquer pour beaucoup d'habitants,
10:50 de riverains.
10:51 Vous êtes préfet de police de Paris,
10:53 vous intervenez ce matin sur CNews et Europe 1.
10:56 Ceux qui nous écoutent, probablement, font partie de ces riverains
10:58 qui n'en peuvent plus, évidemment, du fléau, du krach.
11:01 Nous en parlons souvent sur nos antennes.
11:03 Ils dénoncent un abandon de l'État, une impuissance des autorités.
11:07 Est-ce que vous pouvez venir avec des chiffres,
11:09 avec un premier bilan d'État ?
11:10 Vous aviez dit vous-même, vous étiez engagé à faire face à ce fléau.
11:14 D'abord, je vais vous dire, je comprends la détresse des habitants.
11:19 Je vais vous expliquer pourquoi je comprends cette détresse.
11:21 Et je peux vous dire qu'avec le ministre de l'Intérieur,
11:23 on la partage et c'est une de nos préoccupations.
11:26 Quand j'ai été nommé, il y a maintenant 14 mois,
11:28 le ministre de l'Intérieur m'avait demandé
11:30 d'éradiquer la consommation de krach à ciel ouvert.
11:33 - Éradiquer ?
11:34 - C'est ce qu'on a fait.
11:35 Il n'y a plus que scène de consommation à ciel ouvert.
11:37 - Éradiquer, il n'y en a pas ?
11:38 - Il y avait un campement à Forceval, je vais y venir.
11:39 - Monsieur le Préfet.
11:40 - Il y avait un campement à Forceval, sur un square,
11:44 où les consommations se faisaient à ciel ouvert,
11:47 les ventes se faisaient à ciel ouvert.
11:48 Dans la journée, il pouvait y avoir plusieurs centaines de personnes.
11:50 C'était avec une délinquance forte aux amours.
11:53 En trois mois, nous avons démantelé ce camp.
11:55 C'était il y a un an.
11:56 Bon, le camp a été démantelé.
11:58 - Déplacé ou démantelé ?
12:00 - Il a été démantelé.
12:01 - Pour être déplacé à Yann ?
12:02 - Il n'y a plus d'autres camps dans l'Est parisien.
12:03 Il y a des consommateurs, et ça je ne le conteste pas,
12:05 il y a des consommateurs qui dispersaient, se promènent ici ou là.
12:08 Vous avez des trafiquants qui essaient de les regrouper
12:10 pour faire des ventes flash, leur vendre rapidement du produit.
12:13 Mais donc, c'est pour cela que nous déployons énormément de policiers
12:16 pour continuer à disperser ces consommateurs,
12:19 mais surtout arrêter les trafiquants.
12:21 C'est ça le plus important.
12:22 Il faut qu'on démantèle les trafiquants.
12:24 On en a interpellé depuis le début de l'année 315.
12:26 Vous savez, généralement, ils prennent plusieurs années de prison.
12:29 - C'est de quels ?
12:30 - Ce sont beaucoup...
12:31 - Quels sont les profils ?
12:32 - On a beaucoup de profils de pénurie.
12:33 - On peut dire que c'est l'immigration illégale ?
12:34 - En partie, certains sont en situation irrégulière.
12:36 - En grande partie, oui.
12:37 - En grande partie, ce sont des vendeurs sénégalais,
12:39 parfois guinéens, gabonais, qui vendent le crack.
12:43 On en a interpellé 315.
12:45 Donc, la plupart sont condamnés.
12:47 Moi, je veux saluer l'action de la procureure de la République
12:49 à mes côtés sur ce dossier.
12:51 L'an passé, pour toute l'année, on en avait interpellé 285.
12:54 Donc, on va continuer ce démantèlement judiciaire.
12:57 Maintenant, je veux dire, le fond de ma pensée,
13:00 c'est que nous, l'action policière et la justice,
13:03 puisque la justice est à nos côtés, évidemment, dans cette affaire,
13:06 on est au maximum de ce qu'on peut faire.
13:08 Il faut qu'on monte en puissance, et c'est ce que nous faisons
13:10 sur le dispositif sanitaire et social.
13:12 Vous savez, moi, je ne demande pas à des médecins
13:14 de démanteler des trafiquants de crack.
13:17 On ne peut pas demander à mes policiers de soigner des consommateurs.
13:19 - Donc, volet sanitaire.
13:21 - Ils savent disperser, ils savent interpeller, rassurer.
13:23 - Vous êtes en train de dire qu'on ne peut pas monter en puissance
13:25 sur le volet sanitaire.
13:26 - On doit monter en puissance sur le volet sanitaire.
13:28 - C'est une manière de dire que...
13:29 - Vous savez, toutes les nuits, il y a 610 consommateurs de crack
13:33 qui sont logés dans des dispositifs ou qui sont pris en charge
13:36 et sont un dispositif efficace, puisque 87% d'entre eux
13:39 qui passent par ces dispositifs réduisent leur consommation
13:42 et 19 l'ont arrêté.
13:44 Mais il faut encore aller plus loin.
13:46 - Quand certains vous disent non, on ne croit pas à cette promesse,
13:49 ça, vous l'entendez, d'éradication, c'est illusoire.
13:51 D'ailleurs, je l'ai noté, c'était dans le Parisien,
13:53 vous aviez dit vouloir éradiquer le fléau du crack d'ici un an.
13:56 C'est ambitieux. Mais est-ce que c'est pas totalement illusoire ?
13:59 - Mais on va continuer. Il n'y a plus de consommation à ciel ouvert.
14:02 Il y a quand même moins de consommateurs qui errent,
14:04 j'emploie le mot à dessein, qui errent dans les rues
14:06 et qui créent ce sentiment fort d'insécurité
14:08 quand certains ne sont pas effectivement eux-mêmes violents.
14:11 Et par ailleurs, on réalise, on augmente le nombre
14:14 d'interpellations et de démantèlement de trafic,
14:16 parce que c'est ça, le nœud du problème.
14:18 C'est qu'on arrive à démanteler ces réseaux de trafic en crack,
14:21 qui sont des micro-réseaux, en interpellant des vendeurs
14:23 et surtout en démantelant la cocaïne
14:26 qui arrive essentiellement de Guyane.
14:28 Et de ce point de vue, on a démantelé 130 réseaux
14:30 depuis le début de l'année, on a saisi 220 kg de cocaïne.
14:33 Voilà, il faut continuer. Mais je comprends la détresse des habitants.
14:36 Il reste des consommateurs qui sont encore présents sur la voie publique.
14:39 Et on va maintenir le dispositif de police
14:42 aussi longtemps qu'il le faudra.
14:44 - Merci Laurent Nunes, c'était votre grande interview
14:47 avec CNews et Europa. Et j'allais dire bonne chance
14:49 à notre pays, évidemment, pour l'organisation
14:51 de ces grands événements, pour le rayonnement
14:53 de la France avec ses visites et ses défis.
14:56 Merci à vous et très bonne journée.
14:58 - Merci.
15:00 Sous-titrage Société Radio-Canada
15:02 ...
15:06 [SILENCE]

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