Journaliste L'Equipe et spécialiste de l'OM, Mathieu Grégoire revient sur l'actualité brûlante du club phocéen.
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00:00 avec notre correspondant Mathieu Grégoire en direct de Marseille.
00:02 Merci Mathieu d'être avec nous, bravo d'avoir sorti cette info.
00:05 Et il faut que tu nous aides à y voir plus clair parce qu'il y a des infos qui viennent dans tous les sens,
00:08 réunion ou pas réunion, donc le coach qui veut partir mais la direction l'empêche,
00:12 la direction qui pense aussi à démissionner.
00:14 Il faut que tu nous expliques tout Mathieu, on t'écoute.
00:16 - Oui, bonjour à toutes et à tous.
00:19 C'est assez compliqué de s'y retrouver parce qu'aujourd'hui, si vous voulez,
00:24 tout le monde a un peu pensé à démissionner.
00:26 Ce matin, c'est le coach qui en a parlé à plusieurs joueurs.
00:28 Il a parlé vraiment que c'était son dernier match contre Toulouse
00:32 et qu'il ne se projetait plus sur la suite.
00:34 Pour la direction, il était hors de question que le coach s'en aille.
00:38 En même temps, cette direction, elle a aussi, en la personne de Pablo Longoria,
00:43 son géant démissionné après les accusations hier très graves des groupes de supporters
00:46 sur sa gestion depuis deux ans et demi comme président.
00:50 Donc si vous voulez, il y avait un peu un maelström et il fallait attendre
00:54 que notamment Franck McCourt tranche un peu.
00:58 Donc là, en début d'après-midi, Pablo Longoria, qui a songé à démissionner
01:01 pendant la nuit, dit avoir eu Franck McCourt en privé.
01:05 Et il dit qu'il ne songerait plus à démissionner.
01:09 Il avait fait part notamment à certains allocuteurs de menaces de mort.
01:13 Pareil, menaces de mort lors de la réunion hier qui ne sont absolument pas avérées
01:16 pour l'instant à ce stade.
01:17 S'il y en a, bien sûr, elles donneront des plaintes.
01:20 Mais pour l'instant, on n'en est pas là.
01:21 Tous les participants que j'ai pu avoir du côté de l'OM comme du côté des groupes
01:24 n'ont pas parlé de menaces de mort.
01:25 Mais en tout cas, il a suffi que cette réunion ait lieu,
01:32 qu'il y ait des accusations sur sa pratique, sur ses pratiques qui soient portées
01:36 pour que le président Longoria, en tout cas, soit dans un état de stress
01:40 et d'anxiété assez important.
01:43 Et par là même, Marceligno.
01:44 Lui, Marceligno voit le président et Ami depuis 17 ans qui est fragilisé,
01:49 voit un contexte compliqué et voit une équipe qui a du mal à intégrer sa méthode.
01:54 Donc lui, il y a plus de paramètres qui le poussent aussi à reconsidérer sa situation à l'OM.
02:02 Est-ce que si Longoria, qui a hésité à démissionner,
02:04 finalement revient sur sa décision et reste,
02:07 il peut emmener Marceligno dans son sillage ?
02:09 Ce qui serait quand même la meilleure solution pour tout le monde,
02:10 parce que là, le timing est catastrophique.
02:12 On a une chance de l'avoir encore à la tête de l'OM ou pas, dans les jours qui arrivent ?
02:18 Oui, bien sûr.
02:19 Je pense qu'il peut effectivement emmener Marceligno dans son sillage.
02:23 Pourquoi ? Parce que c'est son choix très fort à Pablo Longoria.
02:27 Il faut savoir qu'en juin dernier, par exemple,
02:30 son bras droit à Rabia Ribalta préférait Paolo Fonseca.
02:34 Et vous voulez un profil un peu plus moderne, -442, moins compassé.
02:38 Et surtout, ne pas prendre un copain en fait.
02:40 Parce qu'il faut savoir que Marceligno et Pablo Longoria se connaissent depuis 2006-2007.
02:45 Ils ont partagé le même agent en commun, Eugénio Bottas.
02:48 Donc c'est un peu blanc-bonnet, bonnet-blanc.
02:51 Donc oui, si Pablo Longoria reste dans ce contexte-là,
02:55 il est clair que pour Marceligno, c'est quand même un gage d'un contexte un peu plus tranquille.
03:03 Mais, dans le même temps, depuis dimanche soir,
03:07 Pablo Longoria a commencé à mettre des critiques sur Marceligno en privé.
03:11 Et Marceligno a aussi dit "Bon, cet effectif,
03:13 ce qui correspond à ce que je veux mettre en place, ça va peut-être être compliqué".
03:17 Donc, on est dans une incertitude.
03:19 Beaucoup de joueurs, ce matin, nous ont appelés tous.
03:21 Vous avez cité mes collègues, Mélisande Gomez, Baptiste Chaumier, Hugo Delon et moi.
03:25 Ils nous ont appelés en disant, voilà, il nous a parlé de "dernière partie", "ultimo partido".
03:30 Et, "ultimo partido", pardon pour mon espagnol, j'ai fait allemand en deuxième langue.
03:34 Et ensuite en disant, voilà, je suis un peu dans une situation qui est complexe.
03:42 Et ils l'ont trouvé tous très accablé, ouais.
03:44 Pierre Boubi, il y a une question.
03:45 - Ouais, salut Mathieu. Je voulais savoir comment est-ce que c'est vécu du côté des supporters.
03:49 Parce que j'ai entendu, il y a eu deux, trois trucs comme quoi, enfin, tous les supporters,
03:52 même, n'étaient pas forcément d'accord.
03:54 Et qu'il y en avait qui voyaient aussi Longoria d'un bon oeil, quoi.
03:58 Qu'ils avaient envie qu'il reste. C'est tranché ? Comment ça se passe, en fait ?
04:01 - Ouais, c'est tranché.
04:05 C'est tranché. Moi, je distingue vraiment les supporters des réseaux sociaux
04:09 et les groupes de supporters qui sont au quotidien au Vélodrome
04:13 et qui sont plus spécialistes de l'animation.
04:16 Tout à l'heure, tu parlais de la fin de la mandature ERO.
04:19 Et c'est les groupes de supporters, les "vrais", entre guillemets, sur le terrain,
04:24 qui ont fait ce basculement, finalement.
04:26 Qui ont emporté Pablo Longoria au pouvoir.
04:28 Donc, ça veut dire que les groupes, il y a deux ans et demi, et il y a encore deux ans,
04:31 ils étaient très proches. Ils étaient cul et chemise de Pablo Longoria,
04:35 qui les avait même protégés quand il y a eu le procès de la commanderie,
04:38 de la prise de la commanderie.
04:39 Donc, à ce moment-là, les groupes étaient très proches de Pablo Longoria.
04:42 Mais aujourd'hui, ils lui reprochent une gestion qui a dérivé.
04:46 Et c'est pour ça qu'ils sont aujourd'hui en fracture ouverte.
04:51 À côté de ça, sur les réseaux sociaux, il y a ce que tu as dans tous les clubs.
04:55 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, moi, je suis le premier marqué par ça
04:58 parce que j'ai commencé à suivre l'OM il y a 15 ans.
05:01 Aujourd'hui, tu as des fans ousts de Pablo Longoria,
05:04 tu as des fans ousts de Ravieri Banta, tu as des fans ousts de Marcelinho.
05:08 En fait, c'est un petit peu toujours il faut aimer, il faut détester,
05:11 il faut aduler, il faut courtiser.
05:13 Donc, c'est vrai qu'il a aussi largement ses fans ousts Pablo Longoria
05:19 sur les réseaux sociaux notamment, qui vont avoir plutôt tendance à le défendre.
05:23 Tout à fait.
05:24 Merci, Mathieu. Je crois que tu as fait beaucoup rire Bertrand Latour.