David Lappartient, président du Comité national olympique et sportif français, le 19 septembre 2023 sur franceinfo.
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00:00 Bonjour David Lappartient, vous êtes le nouveau président du Comité national olympique et sportif français
00:04 et vous participez aujourd'hui à la deuxième édition de Demain le sport.
00:09 Très nombreux rendez-vous aujourd'hui sur France Info, toute la journée, ici même à la Maison de la radio et de la musique,
00:14 en partenariat avec France Télé et l'équipe pour parler de l'avenir du sport dans toutes ses dimensions,
00:20 l'économie bien sûr, l'impact social, mais l'avenir le plus immédiat c'est bien sûr Paris 2024 sur le plan sportif.
00:27 Est-ce que la France est prête ?
00:29 Alors elle est prête, on s'y prépare, d'abord on est prêt du point de vue de l'organisation,
00:34 ces Jeux olympiques vont être une réussite et l'objectif bien sûr moi en tant que président du Comité national olympique et sportif français
00:41 c'est que les athlètes soient prêts.
00:42 Et les athlètes on a un petit doute après notamment les mondiaux d'athlétisme qui ont été assez décevants.
00:46 Alors les mondiaux d'athlétisme n'ont pas clairement été à la hauteur attendue,
00:49 mais il y a plein d'autres sports qui ont performé et donc les voleyeuses féminines ont bien marché,
00:54 les cyclistes en BMX ou en VTT ont aussi parfaitement marché, donc on a des athlètes qui sont au point.
01:01 Ce qu'on espère, l'ambition qu'on s'est donné avec madame la ministre, c'est d'être dans les cinq premières nations au tableau des médailles.
01:08 On était septième à Rio, huitième la dernière fois, donc c'est ambitieux.
01:13 Est-ce qu'on s'y prend bien pour repérer les talents, pour les préparer, les accompagner ?
01:17 Le système français marche quand même pas si mal que ça, il est perfectible.
01:22 Dans chaque fédération, on devra aussi analyser ce qui peut encore être amélioré, c'est ce qu'on regarde.
01:27 Avec l'Agence nationale du sport, un travail qui est fait avec l'Odonesta sur la performance de chaque fédération,
01:33 on challenge chaque fédération. Il est clair qu'il y a quelques points noirs, mais comme nous serons qualifiés...
01:39 Ils sont où les points noirs ?
01:40 Les points noirs. L'athlétisme, c'est quand même un des sports emblématiques.
01:44 C'est l'athlétisme et la natation qui ont le plus de médailles.
01:47 En natation, Léon Marchand a été au plus haut niveau, donc on l'a vu, là on y est.
01:51 Mais en athlétisme, qui est aussi le symbole de l'Olympisme, on n'y était pas.
01:55 Il y a eu une médaille le dernier jour, on s'en réjouit.
01:58 Mais forcément, on a l'impression que si on n'est pas bon en athlétisme, on n'est pas bon.
02:01 Alors que l'ensemble du sport français performe, et ça, il faut en être plutôt fier.
02:05 Est-ce que vous regardez ailleurs, dans d'autres pays, d'autres petits pays parfois, qui font proportionnellement mieux que nous ?
02:10 Bien sûr, parce qu'il y a plein de choses à tirer, plein d'expériences.
02:13 Quoi par exemple ?
02:14 Vous regardez un pays comme le Danemark, qui est un petit pays, il y a un peu plus de 5 millions d'habitants.
02:19 Vous voyez qu'on a une approche beaucoup plus, parfois, générale du sport, y compris dans les rythmes scolaires.
02:24 Et c'est en ça qu'on est contents, finalement, qu'il y ait un changement des rythmes scolaires,
02:28 ou que le sport soit beaucoup plus à l'école qu'il ne l'est, parce que c'est aussi un état d'esprit.
02:33 Notre ambition, c'est aussi de faire de la France une nation encore plus sportive, et que ça irrigue, en fait.
02:38 Pas seulement dans le sport de haut niveau, que ça irrigue à l'école, et puis que les Français fassent du sport.
02:44 Bien sûr qu'ils fassent du sport, c'est bon pour la santé, c'est bon pour la cohésion, c'est bon pour l'intégration.
02:48 Et des enfants qui font du sport, c'est aussi des enfants qui ne vont pas faire autre chose.
02:53 Donc le sport, il est bon, et parmi eux, plus il y a d'enfants à faire du sport, plus il y a de personnes à faire du sport,
02:58 plus il y aura sans doute d'athlètes de haut niveau.
03:00 C'est ça, en fait, le vrai enjeu des Jeux Olympiques.
03:02 On imagine, c'est important qu'ils soient réussis, ces JO,
03:05 mais le vrai enjeu, c'est que les Français se mettent encore davantage au sport dans les années qui viennent ?
03:09 C'est clair que c'est un des enjeux partagés entre le gouvernement et le mouvement olympique.
03:13 On a 17 millions de licenciés dans nos fédérations, dans les fédérations que je représente.
03:18 Donc c'est quand même un quart des Français.
03:19 L'objectif, c'est qu'effectivement, on ait une France encore plus sportive.
03:24 Il me semble important pour l'équilibre des Français.
03:27 Et je pense sincèrement aussi que les JO vont concourir à la cohésion nationale.
03:32 On en a besoin en ce moment.
03:33 On l'a vu avec France 98 en football.
03:35 On va le voir avec les JO.
03:37 Les jeux d'hiver, parce qu'on parle des jeux de 2024.
03:40 En 2030, la France va être candidate pour organiser les jeux d'hiver de 2030 ?
03:43 Oui, nous sommes candidats.
03:45 Est-ce que c'est raisonnable ?
03:46 Bien sûr, bien sûr que c'est raisonnable.
03:49 Parce qu'on a une culture olympique.
03:51 On aura les jeux d'été.
03:53 On pense qu'avoir les jeux d'hiver, ça permettra à l'ensemble des athlètes,
03:56 qu'ils soient sur les jeux d'été et les jeux d'hiver, de pouvoir célébrer les jeux olympiques.
04:00 Et vous verrez qu'après le succès des jeux olympiques d'été, on aura envie de continuer.
04:04 Et puis, c'est aussi au service d'une transformation de la montagne.
04:09 On voit bien avec le réchauffement climatique, il y a des enjeux.
04:11 On n'organise plus les jeux olympiques comme avant.
04:13 Le CIO ne veut plus de construction d'équipements nouveaux quasiment.
04:17 Sauf s'il y a un vrai héritage et que c'est planifié dès le début.
04:20 Donc on est à l'inverse.
04:21 Les jeux olympiques s'adaptent à ce qui existe alors qu'avant, il fallait construire pour organiser les JO.
04:26 Donc il y a eu un changement complet de paradigme de la part du CIO.