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En Belgique, le nouveau programme d’éducation sexuelle fait débat et se retrouve au coeur d’un montage de fake news, qui a déclenché la colère de nombreux parents d’élèves.

Depuis le 12 septembre, les écoles belges sont en proie à des incendies criminnels. Tout part de la propagation de fausses informations sur l’éducation sexuelle dispensée dans ces établissements, et pourtant la colère se maintient. Hier, dimanche 17 septembre, environ 1.500 personnes ont manifesté à Bruxelles relate le média belge Le Soir.
En cause : le décret sur les cours d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) dans l’enseignement francophone, qui concerne les élèves de 6ème et de seconde, pour deux sessions annuelles de deux heures sur le consentement, les relations sexuelles ou encore l’identité de genre.

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Transcription
00:00 En Belgique, depuis le 12 septembre, des écoles sont prises pour cibles.
00:03 Avec une série d'incendies criminels.
00:05 En cause, de fausses informations qui circulent sur un nouveau programme d'éducation sexuelle
00:10 dans les classes de 6ème et 2 secondes.
00:12 Sur les murs, des tags No Evras pour protester contre les cours d'éducation à la vie relationnelle,
00:17 affective et sexuelle.
00:19 Des intox ont massivement été relayés sur les réseaux sociaux.
00:22 Ici, une personne se faisant passer pour un parent d'élève
00:25 raconte que son fils aurait été contraint de se dénuder en classe
00:28 et de réaliser un acte sexuel sur une camarade.
00:31 Une histoire inventée de toute pièce.
00:33 D'autres affirment à tort que le programme scolaire Evras apprend la masturbation aux élèves.
00:38 Je sais pas quel est le plan des gouvernements,
00:39 mais je pense très fortement qu'ils veulent pervertir au plus tôt nos enfants.
00:43 Il ne s'agit pourtant que de deux sessions annuelles de 2 heures,
00:45 une en 6ème et une en seconde,
00:47 destinées à parler de questions comme le consentement,
00:50 les relations sexuelles en général ou encore l'identité de genre.
00:53 Les thèmes abordés varient en fonction de l'âge des élèves
00:56 et sur la base des questions qu'ils soulèvent eux-mêmes, expliquent les formateurs.
01:00 Mais alors, d'où sont partis ces intox ?
01:02 Le journal belge De Stendhaard a remonté la piste
01:05 et révèle que l'opposition au programme comprend un ensemble hétéroclite d'organisations.
01:10 Parmi elles, un groupe Facebook appelé "Sauvons nos enfants"
01:13 comptant 2100 membres et cofondé par un certain Frédéric Goharéguet.
01:18 Ce pédopsychiatre avait déjà pris position pendant la pandémie de Covid-19
01:22 contre les mesures de confinement et contre la vaccination des enfants.
01:25 Il avait d'ailleurs dû répondre de ses prises de position controversées
01:29 devant l'ordre des médecins, mais n'avait finalement écopé d'aucune sanction.
01:32 Frédéric Goharéguet reproche au guide théorique associé au programme Evrace
01:37 de parler de masturbation ou de transidentité à de très jeunes enfants.
01:41 Et il dit s'interroger sur la place accordée aux relations homosexuelles
01:44 qu'il décrit comme une forme de propagande.
01:46 Ce guide de 300 pages n'est en réalité pas destiné aux enfants,
01:50 mais aux formateurs du programme.
01:52 Il a en revanche été amendé après avoir reçu des critiques.
01:55 Parmi les organisations qui s'opposent au programme Evrace,
01:58 on trouve aussi plusieurs associations islamiques, dont certaines,
02:01 comme le réseau de mosquées d'Iyannet, sont connues par le renseignement belge
02:05 pour leurs liens étroits avec le régime d'Erdogan en Turquie.
02:08 A l'origine de la contestation, on trouve donc à la fois des organisations religieuses
02:13 et des canaux aux accents complotistes.
02:15 Et sur les réseaux sociaux, certains comptes comme celui-ci ou encore celui-là
02:19 ont partagé de fausses informations, récoltant parfois des milliers,
02:22 voire des millions de vues.
02:24 En France, une campagne d'intox similaire avait déjà été relayée il y a 10 ans,
02:28 en 2013, autour d'un programme appelé "ABCD de l'égalité".
02:31 Vous avez changé de nom, mais les ABCD admettaient
02:35 que face à la polémique du début de l'année 2014,
02:38 le gouvernement a reculé sur les ABCD.
02:40 Et ce type de fausses rumeurs refait régulièrement surface.
02:43 Aux Etats-Unis aussi, le sujet est très clivant.
02:46 En témoigne par exemple la loi récente "Don't say gay" promulguée en Floride,
02:51 qui interdit d'enseigner des sujets en lien avec l'orientation sexuelle
02:54 ou l'identité de genre.
02:56 Ces débats, écrit la presse au Canada,
02:59 sont devenus un vrai motif de guerre culturelle.
03:02 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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