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00:00 M. Paul Junot, bonjour. Bonjour. On se connaît depuis longtemps. Je me souviens qu'il y a
00:10 une dizaine d'années de cela, je vous invitais régulièrement, une fois par semaine, dans
00:13 une émission que j'animais quotidiennement sur Antenne Réunion Radio et dans laquelle
00:18 il y avait plusieurs interlocuteurs qui venaient débattre et vous étiez un de mes invités
00:21 réguliers. Et j'avais appris à vous connaître et j'avais appris à apprécier votre droiture
00:26 et votre sens des valeurs, ce qui m'avait le plus impressionné à l'époque. Et quand
00:30 vous m'avez contacté pour me raconter en partie, mais très brièvement, les soucis
00:34 que vous aviez aujourd'hui dans le cadre de votre travail, alors que moi je l'avais connu
00:38 comme syndicaliste et comme responsable de syndicats, je me suis dit « c'est pas possible
00:43 quoi, il faut que je reçoive Paul Junot pour qu'il m'explique ça plus en détail » parce
00:47 que de ce que je n'ai compris, de ce que vous m'avez déjà raconté, ça me paraît
00:51 particulièrement emblématique des pratiques de certains patrons et des dérives qu'il
00:57 peut y avoir. Est-ce que vous pouvez nous résumer d'abord, avant que nous commencions
01:01 à discuter, nous résumer en cinq minutes, je dirais, les problèmes que vous avez rencontrés
01:06 dans le cadre de votre travail. Je rappelle que vous travaillez à la BNP Paribas.
01:10 La BNP Paribas, effectivement, depuis 40 ans. Merci déjà pour cette introduction
01:15 qui résume bien déjà nos rapports. Alors en fait, depuis 2006, notre syndicat CFTC
01:22 est majorité à 75%. Ça s'est toujours très bien passé avec toutes les équipes
01:27 de direction jusqu'à maintenant et même j'ai des témoignages élogieux de tous les
01:31 secrétaires généraux et de toutes les directeurs généraux qui sont passés, arrivé le 1er
01:36 septembre 2020. Là, c'est une déclaration de guerre. En fait, c'est un nouveau directeur
01:42 qui arrive, probablement avec l'idée de mener une guerre de répression syndicale.
01:48 Et à partir de cette première réunion, le 1er septembre 2020, nous sommes attaqués.
01:54 On est majoritaire, donc on est omniprésent au sein du comité d'entreprise. Et à partir
01:58 de là, on est dans un débat contradictoire qui est de toute façon confronté à un mur
02:03 et plus rien ne passe. Lors de la première séance, dans le PV du 1er septembre 2020
02:10 est actée une tension palpable, une suspension de séance est demandée et c'est la première
02:15 fois en 40 ans de carrière que nous voyons une telle attitude d'un nouveau directeur
02:19 en arrivant. En général, il y a une certaine intelligence relationnelle qui veut que les
02:22 choses se passent plutôt bien. En tout cas, chacun cherche un peu ses repères et ses
02:26 marques. Mais là, d'emblée, c'était tout de suite la déclaration de guerre.
02:29 C'est lors de cette réunion qu'il vous a dit, soit vous faites ce que je vous dis,
02:32 soit ce sera votre souci. C'est ça ?
02:34 Voilà. Alors, en fait, à cette réunion, juste avant, quelques jours avant, en passation,
02:39 fin août, il est arrivé un jour dans le bureau du comité d'entreprise, face au
02:43 trésorier, dit qu'on change de méthode ou alors ce ne sera pas une guerre, mais ce
02:47 sera un suicide qui nous promet. En général, on se dit peut-être que la personne vient
02:52 d'arriver, elle pense que par l'intimidation, par les menaces, que ça va nous calmer et
02:55 puis comprendra qu'il n'y a pas de matière à rentrer sur un tel terrain. Mais ça s'est
02:59 toujours bien passé. On n'envisageait même pas une possibilité dans ce relationnel.
03:04 Sauf qu'au fil du temps, notamment le 1er septembre, première réunion, on a compris
03:08 qu'il fallait changer de méthode. Et à partir de là, on a vu se succéder à un
03:11 certain nombre de dysfonctionnements, à savoir des entraves répétées, des procédures
03:16 à répétition devant les tribunaux, des sanctions.
03:19 Il y a eu même le licenciement de votre trésorier.
03:21 Il y a eu un licenciement de trésorier sur des bases plus que douteuses, à savoir des
03:25 conclusions sur des faits qui ont été grossis et potentialisés à l'excès, qui ont été
03:31 contredits par un expert comptable mandaté par la direction elle-même quelques mois
03:36 plus tard, alors que cette direction qui avait mandaté cet expert pensait retrouver, justement,
03:41 en grattant un peu plus, des éléments supplémentaires pour corroborer dans le sens qu'elle aurait
03:45 voulu après le trésorier, peut-être aussi le secrétaire du CSE, à savoir moi-même.
03:50 Sauf qu'en grattant pendant une dizaine de jours, non seulement ils n'ont rien trouvé,
03:53 mais ils ont apporté, je dirais, une notion, une vision beaucoup plus favorable que ne l'étaient
03:58 les précédentes conclusions de la direction avant même toute enquête et toute audite
04:01 pour sanctionner le trésorier par un licenciement.
04:03 Mais pourtant l'inspection du travail a accordé, a donné son accord.
04:07 Alors l'inspection du travail a donné un accord en faisant du copier-coller.
04:09 On était face à une jeune inspectrice qui peut-être avait un manque d'expérience face
04:14 à la direction d'une banque multinationale, première puissance financière européenne,
04:18 et on peut penser que l'influence de la direction était beaucoup plus fonte et il y avait peut-être
04:24 une attitude de soumission à l'autorité de cette puissance qu'à l'écoute des véritables
04:30 éléments factuels que nous avons pu produire et qui démontrait de façon très précise,
04:34 comptablement parlant, de façon analytique, qu'il n'y avait pas matière à malversations
04:39 ou vols ou détoinements ou enrichissements personnels.
04:43 Bien au contraire, aussi bien l'inspectrice du travail elle-même que l'expert mandaté
04:47 par la suite avaient relevé un certain nombre d'erreurs, imputables à la masse d'informations
04:53 qui sont traitées quotidiennement et aux outils obsolètes dont on dispose.
04:56 Et donc l'expert comptable conclut à des erreurs suite à ce que je viens de décrire.
05:02 L'inspection du travail aussi soulève et souligne ces mêmes erreurs, sauf que l'inspection
05:08 du travail dit compte tenu de son expérience et de son ancienneté, ces erreurs sont des
05:13 faits fautifs qui caractérisent un manque de probité et un manque de loyauté.
05:17 Alors qu'en posant la question lors de la restitution à l'expert comptable, la restitution
05:23 de son rapport, est-ce que dans tout ce qu'il a pu contrôler, auditer, relever et constater,
05:27 il y avait une matière à caractériser un manque de probité ou un manque de loyauté.
05:32 La réponse de l'expert était très simple et très nette, non absolument pas.
05:36 Et ça, ça a été acté officiellement.
05:38 Ça a été acté officiellement dans un PV du 6 juin 2023.
05:41 Je vois que vous connaissez toujours aussi bien vos dossiers.
05:44 J'essaie d'être à jour, c'est plus paisible.
05:47 Là c'était le cas du trésorier, puis après ils se sont pris à vous.
05:50 Mais on peut aussi faire une rétrospective depuis 1998 et 2003, par exemple, pour voir
05:54 cette chasse de sorcières.
05:56 Je dirais CFTC, c'est parce que nous sommes les syndicats qui osons, en quelque sorte,
06:01 outrepasser cette logique de soumission attendue.
06:03 Et à partir de là, en 1998, Colistier de Maliste avait été mis à la retraite d'office.
06:11 À partir du moment où il avait 60 ans, mais n'ayant pas toutes les annuités, il a été
06:16 poussé malgré tout à la retraite.
06:17 Plus tard, devant la Côte d'Appel, il a eu Gancoz et BNP a été condamné à pratiquement
06:22 100 000 euros.
06:23 Plus tard, en 2003...
06:24 100 000 euros, c'est une goutte d'eau dans l'océan de leur bénéfice.
06:29 Absolument.
06:30 Plus tard, en 2003, un autre Colistier, poussé à la retraite après harcèlement et tout,
06:37 c'est comme moi qu'ils disent, c'est le jugement de la Côte d'Appel.
06:39 Et là, c'est un peu plus de 100 000 euros.
06:42 Mais là aussi, on reste dans les cas de quelques gouttes d'eau.
06:45 Et après, on est arrivé au trésorier en 2022, il y a 1998, 2003, 2022 et maintenant
06:51 2023.
06:52 Tout en sachant que 2023, juste avant, c'était le 10 juin, dans le cadre d'un entretien
07:00 professionnel de fin de mandat, parce qu'on aurait eu des élections juste après, le
07:04 27 juin, on me propose quelques postes.
07:08 J'ai postulé sur un poste de responsable des relations sociales, qui était ouvert,
07:14 et quand il a vu mon CV, il savait qu'en interne, parmi ces cadres qu'il aurait souhaité
07:18 promouvoir peut-être, il n'avait pas les compétences équivalentes et le poste a été
07:22 retiré.
07:23 Et par la suite, on me proposait de faire du mécénat de compétences, c'est-à-dire
07:27 je choisis une organisation non gouvernementale, une association, à La Réunion, à Maurice,
07:31 à Madagascar, en Inde, en Afrique, où je veux, et BNP me paye jusqu'à 70 ans.
07:37 Là, je dépare à la retraite, non, pour l'employeur peut mettre d'office à la retraite
07:40 jusqu'à 70 ans, on me paye mon salaire jusqu'à 70 ans.
07:44 Le problème c'est que juste avant, on était dans l'attente des résultats et on savait
07:48 très bien qu'on était quand même relativement bien porté, et compte tenu du fait qu'on
07:53 reçoit de ces élections majoritaires, malgré la propagande avancée par la direction, on
07:58 ne peut pas abandonner ceux qui nous ont fait confiance, au contraire, on se doit à déshonorer.
08:02 Je voulais en parler après, mais vous m'amenez à en parler maintenant, je suis désolé
08:07 auprès des auditeurs qui nous écoutent, vous parlez de mécénat, et ça me rappelle
08:13 un autre dossier de mécénat.
08:15 Vous avez porté plainte, le directeur qui vous a donné pas de soucis a été viré
08:21 de la BNP, enfin viré pour la forme.
08:24 En fait, j'avais eu l'occasion malheureusement de remonter un dossier, entre autres, c'était
08:34 le 12 septembre, suite à une alerte au niveau de l'éthique commerciale, une cliente qui
08:41 était en devoir de se faire rembourser des sommes par la voie normale des réclamations,
08:48 qui n'a pas eu qu'à une cause, malgré le fait qu'elle a raison sur le plan juridique.
08:52 J'ai dû remonter le dossier au niveau de la direction à Paris, et à partir de là,
08:58 le directeur qui était en place a été remercié, et remercié d'une façon relativement
09:03 favorable, il est aujourd'hui responsable d'une association qui consiste à former
09:10 les jeunes patrons de demain.
09:11 Il est payé, alors qu'on comprenne bien, il est aujourd'hui salarié d'une association,
09:18 mais il a gardé son salaire de directeur de banque, et son salaire est versé pour
09:22 la BNP Paris-Bas.
09:23 Voilà, en fait, il y a un département mécénat de compétences à BNP Paris-Bas, le même
09:26 qui m'aurait aussi payé, basé à Paris, et qui, donc, dans la continuité de ce mécénat
09:32 de compétences, nous paye le même salaire, effectivement, jusqu'à l'âge de départ
09:36 à la retraite.
09:37 Jusqu'à 70 ans.
09:38 Jusqu'à 70 ans, éventuellement, date obligatoire de départ à la retraite.
09:43 C'est Jackpot, quoi.
09:44 C'est votre Jackpot, oui.
09:46 Bon, alors, maintenant, parlez-nous un petit peu de votre combat interne, de l'ancien
09:50 d'alerte, parce que c'est peut-être de là que sont venus vos soucis.
09:54 En fait, voilà, les problèmes ont réellement commencé à partir du moment où, dans les
09:58 années 2018, j'ai pas eu exactement la date, on avait soulevé un certain nombre...
10:02 C'est une étonne de vous, ça.
10:03 En fait, c'est parce qu'on fait un certain nombre d'alertes, on répète les mêmes choses
10:09 en interne, et donc on ne peut pas dire à quelle date, vraiment, ça a été pris en
10:13 considération comme étant un sujet devenu sérieux.
10:16 C'est-à-dire, on dit, bon, aujourd'hui, à la direction, lors de nos réunions, on
10:19 pense que là, il y a un sujet qui est important, à savoir des pratiques commerciales abusives,
10:23 des commissions basées sur des sanctions...
10:25 Ne me dites pas que c'est posé dans une banque, ça, je vous croirais pas, c'est pas possible,
10:28 ça, que l'on revienne à des pratiques abusives dans une banque, je vous croirais pas, c'est
10:31 pas possible.
10:32 Donc, après avoir relevé un certain nombre de points qui nous paraissaient comme étant
10:36 des pratiques commerciales abusives, notamment sur les clients fragiles, on faisait des
10:39 signalements en interne, des interpellations, est-ce que c'est normal, est-ce qu'on risque
10:42 pas, quelque part, une sanction, etc.
10:45 Et puis on nous dit, non, non, mais on fait attention, tout est bien, c'était bien cadré,
10:48 mais de notre côté, on a une capacité d'analyse aussi au niveau, je dirais, comptable et au
10:52 niveau analyse financière qui nous permettent de dire et de voir, surtout, que ce que l'on
10:56 dit n'est peut-être pas tout à fait la vérité.
10:57 Et à ce moment-là, donc, je fais, mais juste comme ça, en n'y croyant pas, parce que
11:03 ces instances internes, cette justice en interne, je sais pas très bien quelles sont les limites
11:06 de l'entre-soi à ce niveau-là, mais j'éclaire en quelque sorte, plus un éclairage, un signalement
11:10 qu'une alerte au niveau de l'ACPR de ce qui se passe.
11:13 ACPR, c'est l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, c'est le gendarme de la
11:20 finance, en fait, qui est sous l'autorité de la Banque de France, du gouvernement de
11:23 la Banque de France.
11:24 Et qui contrôle les banques, enfin, les organisations, etc.
11:25 Et qui contrôle les banques et tout ce qui est établissement financier, exactement.
11:29 Et donc, vous faites un signalement à l'ACPR.
11:31 Et donc, je fais un signalement à l'ACPR, et puis, sans plus, et au bout d'un certain
11:35 temps, c'était en janvier, en juillet 2018, une équipe de contrôle fait sur place, donc
11:46 un certain nombre de contrôles.
11:47 De contrôle de paris qui est descendu.
11:48 C'est l'ACPR, oui, l'ACPR, des inspecteurs de l'ACPR qui font, pendant cinq mois, des
11:53 contrôles, une inspection.
11:54 Au bout de cinq mois, il y a un travail d'analyse de l'ensemble des pièces.
11:58 Et en novembre 2021, il y a une convocation de la direction à Paris pour entendre le
12:05 jugement et le débat contradictoire éventuel sur les éléments qui peuvent rentrer encore
12:10 avant la sanction.
12:11 Et à ce moment-là, donc, est tombée en novembre, la réunion s'est faite en octobre, et la
12:15 sanction est tombée vers le 5 novembre 2021 pour 3 millions d'euros d'amende et plus
12:22 d'un million de remboursement aux clients qui ont été lésés.
12:25 Ça avait fait la lune de la presse à l'époque.
12:27 Ça avait fait la lune de la presse, aussi bien la presse bancaire professionnelle que
12:31 la presse locale et la presse nationale, effectivement.
12:34 C'était un fait signalé.
12:35 Et ça, c'est à cause de vous, quelque part.
12:38 Alors, c'est difficile de dire de façon très précise, parce que quand on fait une
12:41 alerte ou quand on fait un signalement, on n'a pas de retour.
12:44 Donc, est-ce qu'il y a un lien de causalité ou pas ? Est-ce que sans cette alerte, sans
12:47 ce signalement, il y aurait eu peut-être ou pas un contrôle malgré tout ? Est-ce que
12:51 c'était prévu déjà dans le planning ? On ne pourra jamais le dire.
12:54 D'accord.
12:55 Mais le hasard fait bien des choses.
12:56 Le hasard fait bien des choses.
12:57 Le point de silence, c'est quand même étrange.
12:58 Il me semble, quelque part, il y a toujours un rétablissement des faits dans l'univers.
13:01 Il y a toujours une force de rappel, quelque part, qui se manifeste pour rééquilibrer
13:05 les choses.
13:06 Je crois toujours aux équilibres.
13:07 Et alors, à partir de là, c'était la guerre.
13:09 Alors, à partir de là, les choses se sont durcies, effectivement.
13:11 Donc, on est rentré dans des contrôles.
13:13 Je pense que ce qui est arrivé, par exemple, au trésorier, bien avant de regarder les
13:17 comptes du trésorier, on a dû éplucher, je veux dire, ligne par ligne, tous les mois,
13:21 mon relevé de comptes.
13:22 Et effectivement...
13:23 Et en mettant les clients chez eux, c'est facile.
13:24 En mettant les clients chez eux, donc c'est très facile.
13:26 Mais rien, rien, rien, pas une seule ligne.
13:27 Et même quand l'expert est venu par la suite pendant dix jours, rien de rien.
13:31 Et donc...
13:32 Alors, quelle est votre situation aujourd'hui ?
13:33 Alors, ma situation aujourd'hui, suite aux élections, donc, nous sommes un syndicat
13:37 en majorité relative, 45% des sièges.
13:41 Deux autres syndicats se partagent, je dirais, trois sièges d'un côté et deux sièges
13:45 de l'autre côté.
13:46 Donc, trois sièges au total.
13:47 Et donc, ils ont une majorité absolue en faisant une alliance.
13:50 Et à partir de là, nous, nous ne sommes plus ni au bureau du comité en tant que secrétaire
13:55 ni trésorier.
13:56 Et pour l'instant, on peut dire que je suis sur un emploi fictif parce que je suis en
14:00 attente d'affectation.
14:01 Et jusqu'à maintenant, je n'ai strictement rien.
14:03 Ces élections, elles se sont passées comment ?
14:06 Alors, on avait des doutes sur les élections.
14:09 Pourquoi ? Parce que tout simplement, les élections par vote électronique sont gérées
14:14 par une entreprise qui est filiale de BNP Paribas.
14:19 Se pose la question aujourd'hui, c'est ce qu'on avait dit au niveau de nos discussions
14:24 avec la direction lors de la signature du protocole d'un coorporé électoral, que
14:28 nous avons des sérieux doutes sur cette entreprise interne à BNP qui est en même temps jugée
14:35 partie.
14:36 Mais n'ayant pas plus de preuves, je dirais que ce lien filial entre BNP et cette entreprise,
14:43 on n'avait pas matière à faire une démonstration et demander l'annulation des élections.
14:47 D'accord.
14:48 Et donc, aujourd'hui, est-ce qu'il y a des sanctions qui sont dans les AG contre
14:53 vous ? On en est où de ce point de vue ?
14:56 Alors, aujourd'hui, je fais l'objet d'une procédure de licenciement initiée le 19
15:03 juillet.
15:04 Alors qu'on t'a proposé il n'y a pas longtemps de ça, une promotion.
15:06 Juste avant, on m'avait proposé de partir faire du mécénat de compétences en me payant
15:11 jusqu'à 70 ans et donc, comme les élections, c'était bien passé.
15:16 Donc, je dis, je préfère rester.
15:18 D'autant plus que j'avais expliqué que si je fais du mécénat humanitaire ou compétence,
15:23 ce n'était pas pour m'occuper, mais pour essayer de faire bouger les lignes, tout ce
15:26 qui touchait à l'injustice, aux abus et à l'exploitation abusive.
15:30 Mais, et je disais au directeur, considérer aussi que dans cette maison, il y a encore
15:34 quand même quelques injustices et quelques abus.
15:36 Donc, si j'ai de la matière ici, pourquoi j'irais ailleurs ? Et donc, là, on a mis
15:40 le dossier à l'abri.
15:41 Le dossier était clos en quelque sorte et à partir de là, ils ont dit, comme on ne
15:44 peut pas le faire sentir par la voie négociable et amiable, on peut dire ça comme ça.
15:50 Même si c'est un euphémisme, on a voulu payer pour partir.
15:52 On l'a acheté.
15:53 On a promis de le l'acheter.
15:54 Et donc, j'ai préféré rester parce qu'en fait, ce qui m'intéresse, c'est de faire
15:57 changer les lignes, de faire bouger les lignes et non pas de prendre une somme et de partir.
16:01 Ça, ça peut se faire avec certains, mais pour l'instant, ce n'est pas encore dans
16:05 mes tendances.
16:06 Dans vos gènes.
16:07 Mais pour licencier quelqu'un, surtout avec l'ancienneté que vous avez, il faut quand
16:12 même avoir un dossier solide.
16:13 Un dossier, ça se fabrique.
16:15 Un dossier, ça se fabrique.
16:16 Et là, aujourd'hui, le dossier a été fabriqué par cet ancien directeur qui a été remercié,
16:21 qui s'occupe aujourd'hui d'une petite association d'un salarié avec un salaire de directeur
16:25 de banque.
16:26 Et le dossier, tout simplement, est construit sur des bases plus que douteuses, c'est-à-dire
16:31 un directeur qui fait dire à des personnes certaines choses.
16:34 Mais ces personnes sont la plupart sur les 25 personnes, soit disant rencontrées.
16:38 Il y a plus de 20 personnes, 21 ou 22 personnes qui sont, qui interviennent de façon anonyme.
16:43 D'accord.
16:44 Et on vous reproche quoi concrètement ? Vous voulez de l'argent ?
16:49 On me reproche d'être quelqu'un de violent, d'agressif, d'hostile et qui rend malade
16:54 tous les salariés.
16:55 Écoutez, les gens qui vous regardent aujourd'hui, moi, je vous connais depuis longtemps.
16:59 J'ai du mal à vous imaginer violent.
17:01 Bon, on ne connaît jamais les gens totalement, mais c'est vrai que j'ai du mal quand même.
17:06 Alors si vous voulez, pour l'entretien de licenciement qui s'est déroulé le jeudi
17:11 27 juillet, de 9h à 16h, avec une petite pause entre midi et 13h30, consistait à entendre
17:20 ce tissu de mensonge et à partir de là de détricoter point par point ce qui était,
17:26 je dirais, relativement facile, compte tenu de ma mémoire, de tout l'historique, mais
17:28 relativement difficile en termes de volume à exposer, ce qui nécessitait autant de temps.
17:32 Et pour dire que maintenant, une fois qu'on est face à un dossier qui ne tire pas la
17:37 route, qui a été fabriqué de toute pièce, est-ce que BNP aujourd'hui, dans sa direction
17:40 actuelle, sa nouvelle direction depuis février 2023, va cautionner des pratiques aussi mensongères
17:46 et aussi tordues ? C'est la question qui se pose et il y va de la crédibilité, de
17:49 la réputation et de l'image de la maison elle-même.
17:51 Et alors aujourd'hui, la position du nouveau directeur, c'est quoi ? Il poursuit la procédure
17:56 engagée par son prédécesseur ou alors il nous a l'eau ?
17:59 En fait, le nouveau directeur est un directeur très jeune qui est plutôt de bonne foi,
18:05 je dirais, plutôt loyal, mais qui n'a peut-être pas encore l'expérience pour comprendre
18:09 qu'il est piloté depuis Paris.
18:11 Et la preuve, c'est que suite à cette réunion, donc à 16h la réunion se termine, il me
18:16 dit, lui, le directeur doit faire un retour sur RH Group pour échanger et ensuite il
18:23 reviendra vers moi pour dire la suite de ce qui sera retenu.
18:26 Donc il fait son échange en visio à Paris, 19h le jeudi.
18:31 Le lendemain, vendredi, on se revoit à 8h30, il me dit, voilà, après échange avec Paris,
18:35 c'est décidé, nous continuons la procédure, Paris a décidé.
18:38 Je dis, d'accord, j'ai bien compris.
18:39 Vous êtes le directeur et Paris vous dicte ce que vous devez faire.
18:43 Bon, c'est très bien, mais le jour où vous aurez décidé quelque chose, vous aurez une
18:47 responsabilité juridique et là ce ne sera pas vous et Paris, ce sera vous et moi et
18:51 c'est à partir de ce moment-là qu'il va falloir qu'on s'explique avec les responsabilités
18:55 qui sont les vôtres.
18:56 Et là il me dit, s'il peut faire une suspension, il va revoir avec Paris et il revient vers
19:01 moi, donc c'est ce qu'il fait, il revoit Paris à la journée, vers 15h il me rappelle,
19:05 on arrête tout, on suspend.
19:07 Très bien, donc on attend et le vendredi, le 25 ou le 28 août, il me semble que c'est
19:14 le 25 août, il me semble un vendredi, oui le 28 était un lundi, le 25 août, vendredi
19:18 vendredi, je reçois, après un coup de fil de ce jeune directeur de 50 minutes, il me
19:24 dit la procédure est relancée, je vous envoie le dossier et là je reçois 117 pages d'un
19:30 tissu de mensonge, je dirais, basé sur des faits, des propos qu'on prête à des personnes
19:38 lesquels propos n'ont jamais été tenus par ces personnes.
19:40 Et comment je le sais ? Et bien tout simplement connaissant très bien ces personnes avec
19:45 qui j'ai gardé de très très bonnes relations, quand on dit de cette personne qu'elle était
19:48 traumatisée, qu'elle était dans une très grande souffrance et tout, mon premier réflexe
19:51 c'est de dire c'est quand même bizarre, ce directeur qui était dans une très grande
19:54 souffrance et traumatisée, la première chose qu'il fait en arrivant en métropole c'était
19:58 de m'appeler pour me donner son 06.
20:00 Et donc déjà il y avait une distorsion.
20:04 Et comme j'ai son 06, j'appelle ce directeur et il m'explique qu'à aucun moment il n'avait
20:10 pensé ni dit des choses pareilles.
20:12 Si c'est vrai, parce qu'on lui fait dire aussi qu'à différentes fois il avait demandé
20:16 d'être apatrié, il me dit si c'est vrai qu'à un certain moment il avait voulu être
20:19 apatrié en métropole c'était parce que dans sa famille, quelqu'un qui était malade,
20:24 un protocole très haut point en métropole pouvait faire l'affaire, mais entre temps
20:28 ça s'est bien passé ici et au lieu de faire 3 ans il avait même fait 4 ans et demi.
20:31 Et enfin, à chaque fois quand je suis en mission en métropole, je passe un coup de
20:36 fil à cet ex-directeur et on se retrouve toujours au toilet café qui dure 1h à 2h.
20:41 Voilà pour quelqu'un de traumatisé et dans grande souffrance.
20:44 Et tout est basé sur ce genre de propos à qui on fait dire à des personnes ce que ces
20:51 personnes n'ont jamais pensé et jamais dit.
20:54 Mais étant élu syndical, encore une fois l'inspection du travail devrait donner son
20:59 accord.
21:00 Alors l'inspection du travail, il y a deux choses bien différentes.
21:03 Il y a deux époques.
21:04 A une époque, il y a 10 ans de cela, le dossier du trésorier n'aurait jamais été validé
21:07 par l'inspection du travail.
21:08 Depuis 2017, il y a une tendance nouvelle où l'inspection du travail est plutôt dans
21:13 une tendance plus libérale et un accompagnement pratiquement, je dirais, copier-coller.
21:21 Et à partir de là, on se dit qu'il n'y a pas trop de marge de manœuvre sinon peut-être
21:26 après la suite devant le tribunal administratif.
21:29 Quel est l'âge aujourd'hui Paul Junot ?
21:31 Paul Junot, 64 ans.
21:32 Vous pouvez prendre votre retraite.
21:33 Qu'est-ce qui vous pousse à vous battre encore ?
21:35 Il est libre à la retraite.
21:38 Alors, qu'est-ce qui me pousse en fait ? La question que je me pose c'est qu'est-ce
21:42 que je laisse aux générations qui arrivent ? Est-ce que ce qui est plus intéressant
21:45 pour mes enfants, mes petits-enfants, c'est mon contembant ou la société que je vais
21:49 la laisser ? Je pense que c'est plutôt la deuxième solution.
21:53 D'autant plus que si vous voulez, quand on mène le combat, on peut être fatigué et
21:59 là bien au contraire, des langues...
22:00 Vous êtes fatigué quand même.
22:01 Par rapport au Paul Junot que j'ai connu, vous n'êtes quand même pas plus fatigué
22:04 aujourd'hui, je le sens.
22:05 J'ai vieilli, c'est la vieillesse, c'est pas la fatigue.
22:07 Je vois pas le temps passer.
22:09 Donc non seulement on n'est pas ou alors c'est de la bonne fatigue, c'est-à-dire c'est
22:14 comme quand on a fait un marathon, on est fatigué mais on est en forme et c'est même
22:17 galvanisant, euro 60, quand on est en résonance en fait avec les valeurs qui sont de toute
22:22 façon, qu'on le veuille ou non, les piliers sous-jacents de toute société qui se dit
22:25 civilisée.
22:26 Très bien.
22:27 Ecoutez, je vous souhaite beaucoup de courage en tous les cas.
22:29 Merci.
22:30 Et puis n'hésitez pas à revenir vers nous si vous avez besoin d'un coup de main.
22:32 Merci.
22:33 Merci beaucoup.
22:34 [Musique]

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