• l’année dernière
Transcription
00:00 [Musique]
00:17 Applaudissements pour Lyon !
00:19 [Applaudissements]
00:27 Donc les traditionnels mais sincères remerciements à la section Lyon et plus largement la section Ronalp.
00:33 Je suis un peu dans un esprit stand-up aujourd'hui, là je vous cache pas, j'ai le micro.
00:37 On m'entend bien, ça va ?
00:38 Oui !
00:39 Bon, ça grésille pas, ça casse pas les oreilles ?
00:41 Bon, avec la défection de Dieu donné, je vais devoir prendre la relève, donc on va faire un spectacle.
00:47 D'ailleurs, je ne voulais pas en parler, je voulais atteindre les cimes de la réflexion géopolitique,
00:55 de la pensée métaphysique, vous décrypter les cartes kabbalistiques de Brzezinski et de Kissinger,
01:00 mais sachant que vous alliez me harceler de questions sur Dieu donné,
01:04 j'ai décidé d'entamer cette conférence et cette démonstration par le dieu d'Auget.
01:10 Donc voilà, on va commencer, je prends le taureau par les cornes et je prends les devants parce que je sais, je sais, il n'y a que ça qui vous intéresse.
01:18 Alors, plus précisément, je ne vais pas forcément vous... haute déception pour vous,
01:23 on ne va pas rentrer dans les ragots, les potins, tout ce qui concerne Dieu donné, sa relation avec Alain, etc.
01:30 Mais par ce que révèle cette affaire, à mon sens, de la gestion de la communication à l'intention de l'opinion publique.
01:39 Donc c'est un sujet qu'on a effleuré, enfin qu'on a effleuré, qu'on a relativement développé dans le dernier C'est parti mon kiki,
01:45 que j'imagine la plupart d'entre vous ont écouté. Et donc le sujet que je voulais aborder avec vous en entame de ce développement,
01:52 c'est effectivement la question de la nouvelle opposition contrôlée en 2023 en France,
01:58 qui est incarnée par des personnages qu'on retrouve à la manœuvre dans le dieu d'Auget, à savoir évidemment Gilles-William Goldnadel, André Bercoff et Cyril Hanouna.
02:10 Alors Gilles-William Goldnadel, parce que vous l'avez vu, c'est lui qui a donné le feu vert à Dieu donné.
02:15 Cyril Hanouna, c'est lui qui a officialisé effectivement le retour potentiel dans les médias de Dieu donné.
02:21 Et André Bercoff, parce que c'est celui qui donne son tampon en termes de débat public autour de la question et qui valide in fine,
02:31 par l'entremise d'Elisabeth Lévy, on l'a vu sur Sud Radio, qui valide le potentiel retour et qui accepte les potentiels éclats.
02:39 Qui accepte les potentielles excuses de Dieu donné.
02:42 Donc ce triumvirat, Goldnadel, Bercoff, Hanouna, je pense, est à surveiller en tant que militant, sympathisant d'égalité et réconciliation,
02:52 car il compose effectivement la nouvelle opposition contrôlée politico-médiatique qui vienne frontalement rencontrer ce que représente égalité et réconciliation,
03:03 son site de réinformation et plus largement ce que dégage Alain Soral en termes de contestation politique.
03:09 On pourrait rentrer dans les détails par rapport à ces personnes-là.
03:14 Déjà, je vous livre en exclusivité relative, puisque Xavier en a déjà parlé dans le dernier Kiki,
03:18 que les portraits de Cyril Hanouna et d'André Bercoff sortiront dans les prochaines semaines, dans les prochains mois dans Faisez Document.
03:26 Donc vous pourrez avoir vraiment tous les détails sur leur parcours, ce qui sera extrêmement révélateur.
03:31 Le portrait de Gilles-William Goldnadel est déjà sorti il y a quelques années,
03:34 mais voilà, ça fera une série autour de la nouvelle opposition contrôlée politico-médiatique.
03:40 Et donc dans cette affaire du dieu Dogget, on voit bien que Gilles-William Goldnadel, lui, représente effectivement la maison mère,
03:47 directement le Likoud, Israël, vous le savez, mais on va dire les réseaux politiques de droite dures.
03:53 Cyril Hanouna, lui, représente effectivement le culturel, l'animation.
03:58 Et Bercoff représente le côté un peu réinformation, nouveaux médias, journalisme.
04:06 Voilà, parce qu'on voit bien que tous les nouveaux dissidents au sens très large,
04:10 qui émergent dans la sphère politique française, de la nouvelle dissidence, passent chez André Bercoff.
04:19 Ils sont validés, que ça soit de la nouvelle nouvelle droite, les papacito, les machins, vous les connaissez,
04:24 ils sont tous passés là-bas. Et même la nouvelle nouvelle gauche, j'ai envie de dire, comme les rois de Branco et compagnie,
04:29 ils passent là-bas aussi. D'ailleurs, on les voit aussi chez Hanouna.
04:31 Donc on voit que ce jeu, soi-disant avec les extrêmes, duquel nous sommes exclus, mais dont on s'exclut nous-mêmes,
04:37 évidemment, est vraiment en train de se mettre en place.
04:41 Donc c'était intéressant de constater ça, avec chaque public différent, en fonction de chaque personne,
04:48 puisqu'on voit bien que Cyril Hanouna, lui, s'adresse aux beaufs, quand André Bercoff, essu de radio,
04:53 s'adresse aux nouvelles élites un peu culturelles et de la pensée dissidente.
05:00 Derrière, Golnadel, vous le savez, évidemment, c'est la maison mère, c'est Israël.
05:06 Derrière, Cyril Hanouna, les gens ne le savent pas forcément, mais c'est Bolloré et Macron.
05:12 Donc ça, c'est quelque chose que vous apprendrez en lisant notamment le portrait de Faise Documents qui lui est consacré.
05:17 Mais c'est vraiment ces puissances économiques, j'ai envie de dire, qui sont derrière un personnage comme Cyril Hanouna,
05:24 qui gère donc effectivement la question du showbiz, la question du spectacle.
05:29 Avec Antoine Defond, une question dont on parlera peut-être plus tard, ce qui est la question du Cameroun par rapport à Dieudonné,
05:36 puisque Bolloré, c'est l'Afrique. Bolloré, c'est précisément le Cameroun.
05:41 Dieudonné possède des parts sur le littoral camerounais qui intéressent beaucoup de gens,
05:45 notamment les Chinois, mais qui intéressent aussi évidemment,
05:49 enfin qui rentrent en conflit potentiel avec la mainmise de Bolloré en Afrique et au Cameroun.
05:55 Donc ça, il faut connaître les liens entre la famille Bolloré et les monarques camerounais que sont les Biya,
06:02 Paul Biya, le président camerounais. Donc voilà, il y a tous ces enjeux en toile de fond.
06:07 Un autre élément par rapport à André Bercoff et par rapport au dieu de Gaët, c'est la personne de Francis Lalanne.
06:13 Francis Lalanne, qui est à la manœuvre, qui est l'intermédiaire dans cette affaire Dieudonné,
06:20 qui lui fait partie effectivement de ces nouveaux réseaux soi-disant dissidents,
06:24 qui est donc très lié, Francis Lalanne, à André Bercoff, qui est très lié à un journal comme France Soir,
06:31 qui, à mon sens, que vous connaissez tous parce qu'il s'est positionné pendant le Covid,
06:35 effectivement comme l'un de ces médias de réaffirmation qui vient faire concurrence à ER
06:40 et qui, à mon sens, joue un rôle assez trouble et assez louche,
06:43 que je pense intégrer dans cette nouvelle logique d'opposition contrôlée,
06:47 qu'il faut absolument que nous nous surveillons, que nous gardions à l'œil tous ensemble.
06:51 Donc là, je vous invite à vous poser, à vous interroger sur la personne de Xavier Asalbert,
06:56 qui est le président de France Soir et ses liens potentiels avec le pouvoir.
07:04 Avec Xavier, on pense effectivement que Francis Lalanne, on peut rigoler ici,
07:09 mais Francis Lalanne était potentiellement propulsé en sous-main par la Macronie
07:14 pour venir incarner la contestation, puisqu'on a vu qu'il s'est manifesté pendant les Gilets jaunes
07:18 pour devenir un des porte-parole des Gilets jaunes et encore plus, à fortiori,
07:22 lors de la contestation contre le Covid.
07:26 C'était un peu devenu une figure de proue négéri des antivax.
07:30 Et donc Francis Lalanne veut jouer un peu ce rôle d'opposant politique sous contrôle.
07:35 Et donc son rôle se confirme dans cette affaire Dieudonné.
07:40 Donc très intéressant et puis très intéressant de constater effectivement les enjeux,
07:45 les toiles de fond. Donc on verra ce qu'il aviendra de l'affaire Dieudonné.
07:49 Je ne veux pas trop m'avancer. On en reparlera certainement entre nous dans les questions-réponses.
07:53 Mais vous voyez tous ces personnages et toute cette galaxie qui se dessine devant nous.
07:58 D'autres détails, je vous ai parlé de Cyril Hanouna et de ses liens avec la famille Bolloré,
08:03 mais il est en lien direct avec la Macronie.
08:06 C'est pour ça que je vous dis qu'il fait le lien dans les puissances économiques Rothschildiennes et Bolloré.
08:11 Parce que, par exemple, Cyril Hanouna est assez proche, voire très proche de Brigitte Macron,
08:17 par message en tout cas, il communique régulièrement, et de Marlène Schiappa.
08:22 Donc Marlène Schiappa qui est un roi essentiel de la Macronie, quoi qu'on en pense,
08:26 et qui, je vous le rappelle, ne fait plus partie du secrétariat de défense de l'égalité homme-femme
08:31 ou je ne sais pas quoi maintenant, elle est au ministère de l'Intérieur, adjointe de Gérald Darmanin.
08:37 Donc elle est positionnée dans ce qu'on considère de plus dur au niveau de la répression.
08:44 Donc quelque chose à surveiller, encore une fois en toile de fond.
08:48 Marlène Schiappa, pour la petite histoire, pour ceux qui ne le savent pas,
08:51 qui est une young global leader du Forum de Davos, il n'y en a pas 50 en France,
08:55 j'aime bien le rappeler en conférence, voilà, en France.
08:59 Emmanuel Macron, Gabriel Attal, Marlène Schiappa, voilà c'est les...
09:03 Edouard Philippe, il est de la French American Foundation, mais il n'est pas du Davos.
09:09 Olivier Deverand n'est pas de Davos non plus, je crois que c'est la French American aussi.
09:14 Il n'y en a pas énormément, mais je vous ai donné les plus importants.
09:18 Voilà, donc surveiller tout ce qui est en train de se mettre en place et de se sanctuariser.
09:25 Sur André Bercoff, pour terminer, après on va passer à autre chose.
09:29 Sur André Bercoff, les gens ne connaissent pas ses rapports,
09:34 ses liens avec le pouvoir profond incarné par Jacques Attali.
09:38 André Bercoff, ces dernières années, est devenu une figure des droits d'art,
09:43 qui ose, qui est un peu positionné sur une ligne Zemmouro néo-conservatrice,
09:48 de la liberté d'expression, etc.
09:51 Si vous vous intéressez, et je vous encourage dans les quelques semaines,
09:55 les quelques mois qui arrivent à vous procurer les numéros de faits et documents qui lui seront consacrés,
10:00 si vous vous intéressez à son parcours, vous découvrirez qu'il a toujours été en lien,
10:04 de manière non pas politique, mais de manière opportuniste, avec les réseaux de pouvoir,
10:09 et notamment avec Jacques Attali.
10:11 Alors là, je vous renvoie, par exemple, aux plus anciens d'entre vous, qui connaissent peut-être l'affaire Caton.
10:15 Un livre sous pseudo défrait la chronique en France en 1983,
10:18 parce qu'il émènerait d'un représentant politique de droite,
10:22 qui cracherait dans cet ouvrage sur tous ses contemporains de droite,
10:30 et surtout le milieu politique français de droite.
10:32 Et donc, il y a un mystère autour de l'auteur, ce livre crée la polémique.
10:38 Qui raconte quoi à droite ? Pourquoi il balance ?
10:40 La gauche est toute contente de cette affaire, etc.
10:43 Je vous passe les détails.
10:44 Qui se cachait sous pseudo, derrière ce pseudo de Caton, dans cette affaire ?
10:49 C'était André Bercoff.
10:50 André Bercoff qui avait rédigé cet ouvrage, il y en avait deux ouvrages d'ailleurs,
10:54 quand je vais vous donner les titres, vous allez rigoler,
10:56 deux ouvrages, qui avait rédigé ces ouvrages,
11:00 sur demande de Jacques Attali, validés par François Mitterrand,
11:04 avec l'aide de François Hollande.
11:06 François Hollande qui était un stagiaire de Jacques Attali à cette époque.
11:10 Et donc, si vous voulez, c'était les liens entre Jacques Attali,
11:14 ce qu'il représentait déjà en termes de pouvoir profond, institutionnel et économique,
11:18 bancaire et de vision du monde, avec quelqu'un qui représente le culturel,
11:23 le médiatique, le journalistique, comme André Bercoff,
11:26 était déjà très profond, très imbriqué.
11:30 Et ils avaient mis en place cette opération.
11:32 Et ce n'est pas la première fois.
11:33 Et en fait, Jacques Attali et André Bercoff sont restés en lien pendant des années.
11:36 Mais ça, c'est l'opération, si vous voulez, la plus emblématique.
11:39 Et donc, l'opération Caton avait créé effectivement un gros remous à l'époque.
11:44 Et c'était une opération politique.
11:47 Et pour la petite histoire, André Bercoff, qui était déjà connu,
11:50 envoyait François Hollande, qui lui n'était pas connu,
11:52 sur les plateaux, non pas de télé, mais de radio,
11:54 pour incarner l'auteur sous pseudo à sa place.
11:58 La vérité, c'est tout simplement que le pouvoir socialiste ne tombera pas comme un fruit mur.
12:02 Et ce qui laisse entendre que nous pouvons, c'est-à-dire que nous avons la droite
12:06 de revenir au pouvoir dans les mois qui viennent,
12:09 ou même dans les deux années qui viennent, se trompe et trompe les Français.
12:12 Ce n'est pas parce que Pierre Bourgeois est à Cayenne ce matin
12:14 que nous sommes débarrassés de la gauche.
12:16 Voilà, ça, c'était une petite opération machiavélique de l'époque.
12:21 Et fun fact, comme on dit en anglais,
12:24 quels étaient les titres de ces ouvrages soi-disant de droite
12:29 qui en fait servaient la politique de gauche néolibérale qui se mettait en place,
12:34 puisqu'on est au moment du tournant de la rigueur en France, etc.
12:37 Renaissance et reconquête.
12:41 Donc, quand on veut s'amuser et qu'on a un peu de perspective politique,
12:44 on comprend que Jacques Attali, à la manœuvre déjà dans les années 80,
12:48 avec François Hollande, avec André Bercoff,
12:52 et on va dire avec une vision pré-macronienne des choses,
12:55 avait déjà des termes et des concepts qui finalement ont émergé ces dernières années
13:00 autour de certaines personnes comme Macron et Éric Zemmour.
13:03 Ce qui tendrait peut-être à confirmer que la Zemmourie n'est pas si éloignée que ça de la Macronie,
13:08 selon certaines hypothèses qui demandent à être éclairées,
13:12 sur les liens entre par exemple Alexis Kohler et la femme de Zemmour, Sarah Knafo.
13:19 Voilà, donc des choses qui restent à creuser,
13:23 mais qui, je pense, sont intéressantes d'avoir en tête
13:26 et encore une fois assez utiles pour les semaines et les mois qui viennent en France
13:31 parce qu'au cœur de cette affaire de données, il y a tous ces enjeux-là qui sortent.
13:38 Donc, j'ai dessiné devant vous, très rapidement,
13:42 j'ai esquissé devant vous un trio, une galaxie,
13:45 qui à mon sens vient concurrencer et veut concurrencer,
13:49 voire, j'ai envie de dire, destituer Égalité et Réconciliation
13:52 de sa place de leader de la réinformation authentique et indépendante française.
13:59 Et sur le terrain, soit disant, de droite et de gauche.
14:02 Et donc voilà, ne nous le rends pas et sachons qui sont véritablement nos ennemis
14:08 et restons sur nos gardes.
14:10 Tout ça pour vous dire que le jeu est bien verrouillé,
14:14 il est bien quadrillé, il est bien encadré,
14:17 il est bien chapoté en France par les réseaux macrono-israéliens,
14:21 ce qu'on appelle le système en fait.
14:23 Et qu'avec la possible défection de dieux donnés,
14:27 effectivement, du terrain politique dur,
14:30 j'ai envie de dire, un dieu donné ne va pas disparaître,
14:32 il va peut-être continuer même à faire des spectacles et à faire rire les gens.
14:35 Mais sa défection du terrain politique dur fait ou fera potentiellement
14:41 qu'Égalité et Réconciliation, moi, vous, Alain Soral évidemment,
14:45 seront peut-être les derniers, et ça sera peut-être officiel en France en 2023,
14:49 seront peut-être les derniers résistants, authentiques,
14:53 sur la question que vous connaissez bien,
14:57 ce qui explique peut-être les choses dures qui nous arrivent en coulisses
15:02 et dont je ne peux pas vous parler ici,
15:05 dont Alain a un tout petit peu parlé dans le dernier "C'est parti mon kiki",
15:09 mais voilà, je peux vous dire que ça se radicalise,
15:12 ça se radicalise et l'offensive se radicalise contre nous, encore une fois, en coulisses.
15:17 Ce qui est logique, ce qui a toujours été logique,
15:22 j'ai envie de dire vu nos positions, mais ce qui est logique parce que
15:25 dans la période actuelle, plus que jamais, le système est obligé de se cadenasser à triple tour,
15:31 parce que nous sommes dans une période de crise aggravée au niveau économique,
15:34 social, démocratique, institutionnel, et c'est là la nouveauté, entre guillemets, et géopolitique.
15:41 Et donc là, on a vraiment un cocktail assez grave
15:45 qui fait que la Macronie, le système, marche sur des œufs,
15:49 mais si vous voulez, si je voulais filer la métaphore,
15:53 la Macronie marche sur des œufs avec des bottes de cuir,
15:55 c'est-à-dire qu'ils sont obligés, la Macronie, je l'ai déjà expliqué dans mes précédentes conférences,
16:01 la Macronie va être obligée et elle est obligée pour se survivre,
16:04 c'est une sorte de fuite en avant, de se radicaliser, de s'absolutiser.
16:09 C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron, comme je le dis, c'est le monarque
16:12 qui est obligé de devenir un président absolu pour rester en poste, vu le contexte.
16:19 Donc la Macronie marche sur des œufs, mais avec des talons à sommeil compensé,
16:24 enfin des bottes de cuir à talons compensés,
16:27 et elle est prête à tout écraser sur son passage parce qu'elle n'a pas vraiment le choix.
16:32 Donc on a un système quasiment tout puissant, au sens totalitaire,
16:37 mais qui, pour se survivre, va être obligé de prendre de plus en plus de risques
16:42 et de mesures relativement brutales ou perverses.
16:46 Alors j'ai déjà expliqué dans mes précédentes conférences ce qu'était pour moi la Macronie profondément,
16:52 je peux vous le redire très très très brièvement.
16:55 La Macronie, à mon sens, repose sur deux ressorts principaux,
17:01 qui sont un, la cooptation, on va dire la corruption,
17:09 et non, le séparatisme, pardon.
17:12 Deux ressorts principaux qui sont le séparatisme,
17:15 et deux, alors le séparatisme c'est-à-dire la capacité à cliver,
17:21 la volonté même, j'ai envie de dire consubstantielle, de cliver.
17:26 On l'a vu typiquement avec les Gilets jaunes, on clive au niveau social,
17:30 on l'a vu avec la question du Covid, évidemment,
17:32 on clive la citoyenneté sur la question Big Pharma, on va dire,
17:36 sur la question administrativo-sanitaire,
17:39 et c'est ce que représente réellement la Macronie profondément
17:43 quand on veut bien comprendre ce qu'est sa vision du monde et ce qu'est le néolibéralisme.
17:47 Là je vous encourage à lire les ouvrages de Jean-Claude Michiat,
17:50 pour ceux qui s'intéressent à cette question d'un point de vue philosophique.
17:53 Moi j'aime bien utiliser cette expression,
17:56 le néolibéralisme trace une ligne entre les élus et les exclus.
18:01 Emmanuel Macron c'est exactement sa vision du monde.
18:04 Il y a les élus, pas au sens du peuple élu, quoi que,
18:07 mais il y a les élus, c'est-à-dire les winners,
18:10 la question sociale de la mondialisation, la mondialisation heureuse de la minc,
18:14 et il y a les losers, voilà, et ça c'est les Gilets jaunes,
18:18 c'est les anti-vax, c'est les anti-Sem,
18:21 c'est ceux qui ne sont pas écolos, c'est les pollueurs,
18:24 voilà, ça sera, vous savez, tout ça quoi.
18:27 Et donc ce séparatisme, cette capacité de cliver,
18:30 est fondamentale et intrinsèque à la Macronie pour moi.
18:35 Donc ça c'est le premier ressort de la Macronie.
18:38 Deuxième ressort de la Macronie, la capacité à faire bloc,
18:41 qui passe effectivement par la corruption et la cooptation dont j'ai parlé tout à l'heure.
18:45 La capacité à faire bloc c'est complémentaire,
18:47 c'est-à-dire d'un côté on clive, et de l'autre on se sanctuarise.
18:50 C'est-à-dire que la Macronie effectivement, elle trace une ligne très ferme,
18:55 et elle se renferme sur elle-même.
18:58 Elle a une capacité à se renfermer sur elle-même, à se sanctuariser,
19:01 qui à mon sens est sans égal, puisqu'elle est l'aboutissement d'un mouvement
19:05 qui a commencé en France techniquement, précisément je dirais à partir de 2007, avec Sarkozy,
19:11 et qui représente pour moi une caste, voilà,
19:15 la volonté de se créer en tant que caste élitaire.
19:19 Qui ne fait que se renforcer depuis 2007.
19:25 Et à mon sens donc la Macronie fonctionne sur ces deux ressorts,
19:28 et fonctionne par deux moyens ou deux méthodes complémentaires,
19:33 qui sont un, le passage en force, ça c'est le 49-3,
19:38 le passage en force c'est la fin du dialogue social,
19:43 c'est-à-dire que ça avait déjà commencé sous Sarkozy,
19:46 après sous Hollande évidemment, et là sous Macron,
19:49 il s'est avéré qu'il n'y a plus de dialogue social en France.
19:52 Avec les syndicats, avec les gilets jaunes, c'était ça le fond du problème,
19:57 cette crise de la démocratie des institutions,
20:01 fait que finalement cette caste élitaire capitalistique, néo-capitalistique dont je vous parle,
20:06 n'a plus besoin de dialoguer avec les représentants de la question sociale française.
20:12 Parce qu'elle passe, parce qu'elle passe en force.
20:14 Et deuxième moyen pour passer, la corruption.
20:17 Dans tous les cas, ça passera parce qu'au pire, elle arrose.
20:22 Et ça c'est, on l'a vu, pareil, avec les gilets jaunes,
20:25 ça sera je vous donnerai 100 balles et un mars,
20:27 et puis pendant le Covid c'était "Ah les restaurateurs, vous allez manifester, vous allez fermer, machin, non non".
20:34 Et puis ils ont arrosé, et puis je suis désolé, la Macronie elle a arrosé et ça a fonctionné.
20:37 Pendant la crise du Covid, elle a arrosé les restaurateurs,
20:41 elle a arrosé les chauffeurs de taxi et ça a marché.
20:44 Et les petits patrons qui devaient se rebeller ne se sont pas rebellés.
20:47 Donc ça fonctionne et la Macronie a raison d'y croire.
20:50 Donc ça c'était pour des rappels sur ma définition de la Macronie,
20:55 qui est toujours intéressante de garder en tête.
20:57 Maintenant, ce qui est intéressant pour nous dans cette conférence,
21:00 à mon sens, puisque finalement je prolonge mes conférences de Paris et de Marseille,
21:06 pour ceux qui les ont écoutées et vues,
21:09 c'est-à-dire ce cycle de conférences sur l'actualité,
21:12 que j'avais débuté déjà au Festival de la Réconciliation,
21:15 le second pour ceux qui y étaient, ou ceux qui ont vu la vidéo,
21:19 avec la conférence optimiste.
21:21 C'est une sorte de chronique de la politique française et internationale.
21:26 C'est un exercice auquel je me livre, et je vous fais participer.
21:29 Je vous délivre dans ces conférences une grille de lecture qui est un peu originale,
21:36 mais j'espère qu'elle fait réfléchir et qu'elle a le mérite d'exister.
21:40 Par rapport à ce que j'expliquais dans ma dernière conférence officielle,
21:44 celle qui est sortie, celle de Marseille,
21:47 je posais la question simple,
21:50 qu'est-ce qui pourrait venir bousculer les choses en France ?
21:53 Et je donnais une réponse. Cette réponse, à mon sens,
21:57 passe par trois pressions.
22:01 Une triple pression.
22:03 La réponse est une triple pression.
22:06 Une pression consubstantielle, complémentaire.
22:10 C'est la pression sociale, la pression institutionnelle et la pression internationale.
22:17 Après avoir réfléchi à cette question à mon niveau longuement,
22:22 je pense qu'il n'y aura que la conjonction de ces trois pressions
22:26 qui fera que les choses bougeront fortement en France au niveau du pouvoir.
22:31 Concrètement, la Macronie dégagera,
22:34 quand on aura une conjonction assez forte et temporelle, bien sûr,
22:39 de ces trois pressions.
22:41 Sociale, institutionnelle, internationale.
22:44 Alors, qu'est-ce que j'entends par la question sociale ?
22:46 Ça me paraît évident, c'est la question de la contestation populaire
22:51 dont les Gilets jaunes, encore une fois, ont été la figure emblématique.
22:57 En 2023, si on veut actualiser, c'est la question de l'inflation.
23:01 En 2023, c'est la question de l'énergie, c'est la question de l'hiver qu'on est en train de passer.
23:07 Et plus précisément, là, en ce début d'année, c'est la question de la réforme des retraites.
23:11 Que vont donner les manifestations liées à la réforme des retraites ?
23:16 Est-ce qu'il y a un espoir par rapport à ça ?
23:18 Est-ce que ça peut être le début de quelque chose ?
23:20 Est-ce que ça peut être une mobilisation ?
23:22 Est-ce qu'il va y avoir des figures qui vont émerger, prendre la tête d'un mouvement ?
23:26 Est-ce qu'on va passer à un niveau supérieur ?
23:29 Ou est-ce qu'on va rester dans ce qu'on a connu avec les Gilets jaunes de 2ème époque ?
23:34 Parce que 1ère époque, ça a duré quelques jours, on va dire.
23:36 Et c'est là la question de la nouvelle opposition contrôlée.
23:39 C'est là la question du rôle de gens comme, par exemple, en ce moment, avec Face Document,
23:44 on travaille aussi sur le portrait de François Ruffin.
23:46 C'est la question de Mélenchon, c'est la question de Clémentine Autain,
23:50 c'est la question de Juan Branco, c'est toutes ces questions-là.
23:52 Et c'est la question dont je vous ai parlé tout à l'heure, de cette nouvelle opposition contrôlée
23:56 en termes politiques et en termes médiatiques, avec Berkhoff, avec Hanouna, etc.
24:00 Donc ça, c'est la question sociale.
24:02 On pourra faire un point là-dessus si vous voulez tout à l'heure.
24:04 On parlera peut-être de la réforme des retraites, je voulais le faire,
24:06 mais je pense que c'est mieux d'en parler dans les questions-réponses.
24:09 La question de l'hiver, on pensait tous que finalement,
24:12 on allait tous crever la dalle et se cailler les miches cet hiver.
24:15 Bon, je ne sais pas s'il y a eu un projet ARP, mais il s'avère,
24:18 bon là, il fait un peu froid ces derniers jours,
24:19 mais il s'avère que l'hiver est assez chaud cette année en Europe,
24:24 sauf en Russie, pour ceux qui regardent les cartes, c'est un peu...
24:27 il y a un truc bizarre, mais bon, la Macronie va peut-être y échapper aussi de ce point de vue-là.
24:33 Donc la question sociale, en suspens par rapport à toutes ces questions.
24:37 La question institutionnelle, liée à la question internationale et à la question sociale.
24:41 La question institutionnelle, je l'ai déjà développée, la pression institutionnelle,
24:44 je l'ai déjà développée aussi dans mes précédentes conférences,
24:46 c'est-à-dire, ça passe par le Parlement, mais ça passe aussi par le Sénat,
24:50 ça passe par les représentants, les classiques de la Ve République qui sont là depuis des années.
24:56 À partir du moment où la question sociale, la contestation populaire
25:00 se fera de plus en plus forte et de plus en plus chaude,
25:02 à partir du moment où la question internationale sera peut-être de plus en plus difficile à gérer pour eux,
25:06 la crise géopolitique, est-ce que ces gens-là ne vont pas,
25:09 et en plus comme la Macronie ne fait que passer en force et les humilier,
25:12 parce qu'il y a quand même cette lutte, par exemple avec les parlementaires,
25:17 mais même avec les sénateurs, avec les représentants de certains fromages républicains
25:22 comme le CESE dont j'ai déjà parlé.
25:25 Il y a beaucoup de mécontents, de petits mécontents, on va dire, administratifs,
25:29 comme on l'a vu avec le corps des diplomates par exemple, que Macron a effacé.
25:35 Il y a tout un tas de petits segments comme ça qui souffrent du passage en force de la Macronie
25:40 et qui pourraient non pas se rebeller et devenir des révolutionnaires,
25:43 mais venir appuyer une certaine puissance, une certaine force,
25:47 une certaine revendication à un moment pour faire tomber la Macronie
25:51 ou faire chier le pouvoir en place, parce que pour eux,
25:54 ça deviendra aussi potentiellement compliqué à gérer,
25:56 parce que ce sont des gens qui sont quand même plus proches du "peuple" que l'eau de la pyramide.
26:02 Donc ça c'est la pression sociale, la pression institutionnelle,
26:06 et donc la pression internationale, c'est la grande question du moment,
26:10 dont j'ai déjà parlé à ma entreprise.
26:12 C'est la question géopolitique, c'est la question de la Russie,
26:15 c'est la question de ce qui est en train de se passer.
26:17 Donc là, si vous le voulez bien, et si vous m'accompagnez toujours dans cette conférence,
26:21 on va faire une petite mise à jour de mes analyses sur la question internationale.
26:26 Alors pour ceux qui n'ont pas suivi, je vais faire un rapide rappel
26:33 de ma vision des choses au niveau international.
26:36 Encore une fois, c'est une grille de lecture un peu originale.
26:39 C'est-à-dire que pour moi, trois grands réseaux sont à l'œuvre à l'international.
26:44 Le réseau russe-poutinien, le réseau que je vais appeler davossien,
26:48 qui représente donc le Forum de Davos ou la puissance Rothschildienne,
26:52 si on est un peu plus conspi dans le niveau de la rhétorique.
26:56 Et ça, je suis l'un des seuls à le développer relativement,
27:00 c'est la puissance traditionnelle américaine,
27:03 qui pour moi sont incarnés par les réseaux trumpiens.
27:06 Donc sans parler forcément des élections, c'est truqué, c'est pas truqué,
27:09 qui est au pouvoir, tout ça, je pense que la puissance profonde américaine,
27:14 qui n'est pas l'État profond, puisque l'État profond,
27:16 ce serait plutôt le réseau Davos-Rothschild dont je vous ai parlé,
27:19 la puissance profonde américaine et ses réseaux existent encore,
27:25 ils sont encore à l'œuvre, à la manœuvre, et plus qu'on ne le croit,
27:29 notamment dans ce qui se passe en Europe.
27:32 Donc voilà, ça c'est l'un de mes apports, je résume, je schématise.
27:36 Et dans mes conférences précédentes, j'ai développé une hypothèse
27:42 qui était l'hypothèse de la mutation des politiques de défense et énergétique
27:46 de l'Union européenne autour de deux axes principaux en opposition
27:51 incarnés en Europe de l'Ouest par la France,
27:54 la France d'Emmanuel, Jupiter, Mozart, Napoléon, Dieu, Macron,
28:02 et de l'autre côté, la Pologne.
28:05 Et de l'autre côté, la Pologne, et ça je pense que c'est un de mes apports relatifs,
28:10 que je n'invente pas.
28:12 Et donc voilà, il y a deux axes en opposition pour moi,
28:15 en termes de défense et en termes énergétique,
28:18 qui sont en train vraiment de se marquer pour les prochaines semaines,
28:21 les prochains mois, les prochaines années.
28:23 Et ça se passe autour de la France et de la Pologne.
28:25 Alors si vous m'avez bien suivi, la France qui est reliée au réseau Davos,
28:31 alors que la Pologne, à mon sens, est reliée au réseau Trumpien.
28:34 Je vais schématiser, les réseaux de l'Amérique géopolitique profonde.
28:38 Avec comme trésor, j'ai envie de dire, disputé entre ces deux axes et ces deux réseaux,
28:45 l'Allemagne.
28:47 Ça, pour moi, c'est fondamental pour comprendre ce qui se passe aujourd'hui.
28:52 Voir l'Allemagne partagée entre les trois réseaux,
28:54 puisqu'il y a la question de la Russie aussi derrière.
28:56 Et donc figurez-vous que les gens, pour les gens qui me suivent,
29:00 qui ont lu, enfin qui ont écouté, pardon, et visionné mes deux dernières conférences,
29:04 celle de Paris et celle de Marseille,
29:06 je vous rebattais les oreilles du traité du Quirinal.
29:10 Alors, je vais le redire pour ceux qui ne le savent pas,
29:12 le traité du Quirinal est un traité qui a été ratifié le 26 novembre 2021
29:18 entre la France d'Emmanuel Jupiter, etc.
29:22 et l'Italie de Mario Draghi, à l'époque.
29:26 Mario Draghi, qui lui, n'est pas un Jung Global Leader de Davos,
29:29 mais qui est un ancien banquier de Goldman Sachs, Bilderberg,
29:33 enfin voilà, qui fait partie de cette mouvance aussi.
29:36 Donc on était vraiment dans ce partenariat-là.
29:38 Et j'ai considéré, donc dans mes précédentes conférences,
29:41 que cette signature de ce traité du Quirinal de 2021
29:44 était un acte emblématique et très important par rapport à ce que j'explique,
29:53 parce qu'à mon sens, il redéfinissait l'architecture de défense européenne.
29:58 Et la France, actant la défection des États-Unis,
30:03 enfin de la puissance autonesque, c'est-à-dire des États-Unis et de la Grande-Bretagne,
30:07 et l'hésitation, on va dire, de l'Allemagne,
30:10 chercher tout azimut à se trouver de nouveaux alliés pour fonder effectivement un nouveau pôle,
30:16 un nouveau pôle en Europe de l'Ouest.
30:18 Et elle s'est tournée dans un premier temps vers l'Italie de Mario Draghi.
30:22 Et donc le traité du Quirinal, c'était pour moi un événement.
30:26 Et bien figurez-vous qu'Emmanuel Macron va tellement vite
30:31 qu'il a déjà quasiment annulé le traité du Quirinal,
30:35 notamment à cause ou grâce à l'élection de Giorgia Meloni en Italie,
30:41 qui finalement, on pensait que ça n'avait rien changé,
30:44 que voilà, c'est les trucs de la petite politique italienne.
30:47 En fait, ça a changé beaucoup de choses,
30:49 parce qu'Emmanuel Macron a abandonné officieusement le traité du Quirinal
30:55 et vient de signer un nouveau traité ces dernières semaines avec l'Espagne.
31:01 C'est le traité de Barcelone.
31:04 Le traité de Barcelone qui a été signé,
31:06 bon, je n'ai plus la date, mais c'est...
31:08 En fait, pour vous expliquer à quel point c'est important,
31:13 c'est-à-dire que pendant les contestations sociales contre la réforme des retraites,
31:18 même si c'était des syndicats qui font des barbecues dans la rue,
31:24 parce qu'on est au tout début, n'est-ce pas ?
31:26 Pendant ces manifestations contre la réforme des retraites,
31:29 où était Emmanuel Macron ?
31:31 Il était en Espagne en train de signer ce traité.
31:33 Donc c'est pour vous dire...
31:35 Et quelques jours après, il était en Allemagne,
31:38 enfin, il rencontrait Olaf Scholz.
31:40 Donc c'est pour vous dire que la réforme des retraites,
31:42 il n'en a rien à foutre, la contestation sociale, il n'en a rien à foutre,
31:45 il délègue ça à ses subalternes.
31:47 Et lui, ce qui l'intéresse vraiment, c'est la politique internationale,
31:50 au sens de la consolidation, ce pour quoi il a été mis en place,
31:53 la consolidation de la forme davotienne de l'Union européenne,
31:57 je vais le dire comme ça, encore une fois, pour schématiser.
32:00 Et donc croyez bien, petit aparté, que la réforme des retraites,
32:03 elle passera, parce qu'il n'en a rien à carrer.
32:06 Ce n'est pas quelque chose qui le préoccupe.
32:08 Il ne s'est pas dit "Ouh là là, les gens ne sont pas contents".
32:10 Ça passera, passage en force, ça passera.
32:12 Et donc lui, il est complètement sur d'autres questions.
32:14 Alors que le traité du Quirinal, je vous le dis, était un acte majeur,
32:17 parce que dans l'histoire de France, on va dire récente,
32:20 depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale,
32:22 il n'y avait que deux traités similaires
32:25 au traité de Barcelone dont je viens de vous parler.
32:28 C'était un traité avec l'Allemagne,
32:31 Francfort, ou je ne sais plus quoi, de 1963,
32:34 et un seul autre traité qui était le traité du Quirinal,
32:37 avec l'Italie en 2021.
32:39 C'est quelque chose de très rare au niveau diplomatique,
32:41 qui arrive tous les 50 ans,
32:44 et qui vient de se reproduire en 2023,
32:48 donc deux ans après, il y a quand même cette notion d'urgence,
32:51 avec le traité de Barcelone, donc ce nouveau traité
32:54 entre la France et l'Espagne.
32:56 C'est un traité d'amitié et de coopération,
32:59 signé avec l'Espagne,
33:01 de l'Espagne, il n'y a pas grand-chose à en dire,
33:04 de Pedro Sánchez,
33:06 pour ceux qui savent, c'est le numéro 1 du gouvernement,
33:10 ce n'est pas le président, parce que là-bas, il y a le roi Felipe IV, je crois,
33:13 et c'est le chef du gouvernement,
33:16 Pedro Sánchez, donc c'est un socialiste,
33:19 ce n'est pas un young global leader du Forum de Davos,
33:22 c'est juste un européiste,
33:24 qui a une formation économiste,
33:27 et qui, qu'est-ce que j'ai noté,
33:29 il a pris le pouvoir en Espagne en 2018,
33:31 à la faveur d'un contexte de corruption généralisée,
33:34 il y avait beaucoup de polémiques,
33:36 lui il est arrivé avec une image assez lisse,
33:39 et il a réussi à prendre le pouvoir en 2018 en Espagne,
33:45 sans faire trop de vagues,
33:47 d'ailleurs 2018 c'était un moment justement,
33:49 où il y avait des basculements en Europe,
33:51 c'est-à-dire qu'il y avait effectivement,
33:53 c'est à partir de ce moment-là que le Brexit est rentré en vigueur,
33:56 le Brexit date de 2016, mais c'est à partir de 2018 qu'il est rentré en vigueur,
33:59 c'est en 2018, donc cette année-là,
34:01 que l'Italie basculait vers Salvini,
34:04 et le mouvement 5 étoiles,
34:06 donc il y avait quand même une dynamique, on va dire populiste,
34:09 et lui, en Espagne, il est venu contrecarrer cette dynamique,
34:13 avec la menace Podemos, etc.
34:15 Donc voilà, c'est toujours intéressant de constater ces petits mouvements,
34:20 et de les mettre en perspective.
34:22 Tout ça pour dire, donc ce traité entre la France et l'Espagne,
34:26 ce partenariat,
34:28 met en jeu deux choses principales,
34:32 qui sont un hydrogénoduc,
34:34 ça s'appelle comme ça,
34:36 un hydrogénoduc vert, écolo,
34:38 qui relie Barcelone à Marseille,
34:41 et qui s'appelle le Barmar,
34:44 Barcelone-Marseille,
34:46 et qui a un nouveau nom depuis peu,
34:48 c'est pour la précision,
34:50 l'exactitude, comme on a les ouvrages de M. Florisson là-bas,
34:54 son autre nom c'est le H2MED,
34:58 donc cet hydrogénoduc vert qui relie Barcelone et Marseille,
35:03 qui met aussi en lien le Portugal,
35:06 et quelque chose de central dans ce traité de coopération
35:11 qui se met en place entre la France et l'Espagne,
35:15 donc ça c'est la première chose,
35:16 et deuxième chose, au cœur de leur déclaration,
35:18 parce que j'ai dû lire leur déclaration,
35:20 c'est une volonté affichée,
35:24 d'empêcher la fuite des industries européennes vers les Etats-Unis,
35:30 en période de crise, en période d'inflation,
35:33 parce que c'est ce que demande Emmanuel Macron,
35:36 via les subventions de l'Union Européenne,
35:38 donc ça veut dire,
35:40 si vous voulez, ça confirme,
35:42 ça m'amène à plusieurs réflexions,
35:44 et à plusieurs états des lieux,
35:48 si vous voulez,
35:49 c'est que ça confirme que l'objectif d'Emmanuel Macron
35:52 est bien de sauver la vision supranationale de l'Union Européenne,
35:57 parce qu'il y a des visions qui s'opposent de l'Union Européenne,
36:00 tous les pays de l'Union Européenne n'ont pas la même vision
36:02 de ce que doit être la structure de l'Union Européenne,
36:05 les Allemands ont une vision beaucoup plus fédéraliste,
36:08 les Français, encore a fortiori,
36:10 et beaucoup plus à Emmanuel Macron,
36:12 Emmanuel Macron est porteur, lui, d'une vision supranationale,
36:15 oligarchique, on va dire, de l'Union Européenne,
36:17 et donc avec ce traité de Barcelone,
36:19 il confirme cette volonté d'un état-providence,
36:22 d'un supra-état-providence européen
36:26 qui viendrait sauver l'économie et l'industrie européenne
36:29 en péril et en concurrence avec les États-Unis.
36:33 Donc ça, c'est quelque chose d'intéressant.
36:36 Par exemple, pour finir cette digression,
36:38 les états du nord de l'Union Européenne
36:40 ont une autre vision,
36:42 ils n'ont pas une vision de l'état-providence
36:45 par rapport à l'Union Européenne,
36:48 ils ont une vision beaucoup plus libérale des choses,
36:51 ils ne sont pas sur l'austérité budgétaire globale,
36:54 ils ne sont pas sur cette question-là, en fait.
36:56 Pour eux, c'est chaque pays doit un peu se débrouiller,
36:58 parce que c'est ça, c'est la vision libérale.
37:00 Donc il faut quand même nuancer toutes ces questions.
37:03 Parmi les états de faits que ce nouveau traité de Barcelone
37:07 me laisse envisager,
37:10 je citerai aussi le fait qu'il y a quand même quelque chose,
37:14 c'est que si Emmanuel Macron se tourne vers l'Espagne,
37:16 c'est par dépit.
37:18 C'est-à-dire que l'Espagne est un choix par défaut,
37:21 puisque le premier choix d'Emmanuel Macron était l'Italie.
37:24 Alors l'Espagne, c'est un débouché intéressant,
37:27 c'est vrai pour le Maghreb, pour la Méditerranée,
37:29 pour l'Afrique et pour l'Amérique latine,
37:32 mais l'Espagne ne veut plus être une puissance internationale.
37:40 La politique internationale, ça passe en second en Espagne.
37:44 On n'est plus du tout sur ces questions-là.
37:46 Donc je pense que c'est quand même un petit caillou
37:48 dans la chaussure d'Emmanuel Macron
37:50 et qu'il est un peu déçu de cette issue.
37:53 Dans le traité du Quirinal avec l'Italie,
37:57 il était prévu que des contingents militaires italiens
38:01 viennent prêter main forte aux forces militaires françaises en Afrique,
38:06 au Mali précisément.
38:09 Donc là, avec l'Espagne, ça tombe un peu à l'eau, cette question.
38:14 Donc voilà, il faut quand même avoir ça en tête.
38:18 Autre constat, l'élection, je l'ai dit tout à l'heure,
38:21 l'élection de Giorgia Meloni a bien finalement changé quelque chose.
38:26 Finalement, on passe de Mario Draghi, qui était donc un banquier international,
38:32 et avec Giorgia Meloni, sans parler d'elle forcément,
38:35 on voit que c'est le retour des réseaux de Berlusconi.
38:39 Et Berlusconi, quoi qu'on en pense, c'est quelqu'un de retort et d'appliqué
38:44 qui joue à l'international un subtil équilibre,
38:48 un jeu subtil d'équilibriste entre la Russie de Vladimir Poutine
38:53 et les réseaux trumpiens, les États-Unis de Donald Trump.
38:57 Et qui, à mon sens, même tend plus vers les États-Unis de Donald Trump
39:01 que vers la Russie, malgré les apparences.
39:04 On en reparlera peut-être.
39:07 Autre constat par rapport à ce traité de Barcelone,
39:10 on comprend quand on le lit et quand on comprend ce qui est en train de se jouer
39:14 que l'ambition d'Emmanuel Macron est de séduire l'Allemagne
39:18 grâce à ce nouveau partenariat.
39:21 Et ça, c'est l'un des objectifs qui tend à confirmer mes hypothèses
39:24 sur cette question européenne.
39:27 Puisque, en termes énergétiques, comme vous le savez,
39:30 l'Allemagne est dans une période difficile,
39:33 avec le sabotage des Nord Stream notamment.
39:35 L'Allemagne s'était déjà manifestée en tant que puissance intéressée
39:39 par les exportations de gaz et d'électricité de l'Espagne.
39:44 Avec ce traité signé entre la France et l'Espagne,
39:48 Emmanuel Macron peut quand même peser dans les débats,
39:52 dans la balance et dans la négociation à l'intention de l'Allemagne.
39:56 Donc ça, ça va être quelque chose à surveiller,
39:59 d'autant plus que l'Espagne vise à être une référence
40:03 au niveau des énergies renouvelables pour les années à venir.
40:06 Et l'Allemagne, quoi qu'on pense d'Olaf Scholz,
40:10 est obligée tant vers les énergies renouvelables
40:14 parce qu'Olaf Scholz a été élu à la faveur d'une coalition avec les écolos.
40:18 Je ne sais pas ce qu'il en pense lui personnellement sur la question énergétique,
40:21 mais on est toujours dans cette tendance.
40:23 Donc ça rentrerait dans ce narratif, si vous voulez.
40:26 Donc il y aura quelque chose qui va peser dans la balance,
40:30 sachant que la France, quoi qu'on en pense aussi, est une puissance nucléaire.
40:34 Et l'un des grands défis d'Emmanuel Macron
40:38 dans les prochaines semaines, les prochains mois, les prochaines années,
40:41 c'est de réussir à faire passer, labelliser, j'ai envie de dire,
40:45 le nucléaire comme une puissance verte.
40:47 C'est en jeu, c'est en débat, peut-être qu'il y arrivera.
40:50 Et à partir de ce moment-là, il pourra encore plus peser dans les débats
40:54 à l'heure actuelle selon le narratif officiel.
40:58 Et donc la France et l'Espagne pourront être ces puissances vertes
41:03 qui pourront effectivement nourrir une Allemagne aux abois
41:07 et peser dans la balance, potentiellement.
41:09 Autre réflexion que ce traité de Barcelone m'inspire,
41:12 c'est que le projet de fonds que j'exposais dans mes précédentes conférences
41:17 d'Europe de la défense, finalement, a du plomb dans l'aile
41:20 puisque la déclaration commune entre la France et l'Espagne
41:23 plaide plutôt pour un retour de l'OTAN.
41:27 Alors qu'il y a quelques années, et notamment avec le traité du Quirinal,
41:30 il était plutôt question de remplacer l'OTAN en tant que puissance
41:34 de défense européenne indépendante.
41:38 Là, on a l'impression que selon le contexte, effectivement,
41:42 ça serait bien de réaffirmer la puissance de l'OTAN
41:45 et de faire en sorte qu'elle revienne nous sécuriser.
41:48 Donc il y a tout ça à mettre en perspective.
41:51 D'autant plus que dans le même temps, l'Italie...
41:56 Donc là, je vous ai schématisé ce qui se passe en Europe de l'Ouest,
41:59 mais dans le même temps, exactement dans le même temps,
42:01 dans la même séquence, l'Italie, elle, s'est rapprochée de la Pologne.
42:05 L'Italie a fait une déclaration avec la Pologne,
42:10 une déclaration hostile à l'égard du projet européen supranational
42:16 dont je suis en train de vous parler.
42:19 La Pologne qui mène, ce que j'expliquais dans ma conférence de Marseille,
42:24 qui mène le groupe de l'Intermarium.
42:26 Le groupe de l'Intermarium, qui est donc un groupe interne
42:29 à l'Union européenne qui est en train de se créer autour de la Pologne
42:33 sous directive et supervision américaine.
42:37 Et qui est en train de devenir de plus en plus indépendante
42:40 sur les questions de défense, questions de sécurité
42:43 et peut-être même à terme sur la question économique.
42:45 Pour le moment, elle prend l'argent de l'Union européenne
42:47 et elle se crée sa propre structure.
42:48 Et à terme, ça deviendra certainement une structure concurrente à l'Union européenne.
42:52 Voilà, l'Italie se tourne vers la Pologne
42:54 qui elle-même est, à mon sens, plus ou moins liée
42:58 et en partenariat avec les États-Unis.
43:02 Et ces deux puissances se sont déclarées hostiles
43:05 au projet de l'Union européenne supranationale.
43:08 Projet qui a été réaffirmé ces derniers jours,
43:11 dans le même temps, par Emmanuel Macron et Olaf Scholz.
43:14 Car, ce qu'on disait tout à l'heure,
43:17 une fois qu'il a signé le traité de Barcelone,
43:20 il est allé rencontrer Olaf Scholz.
43:22 Et ensemble, la France et l'Allemagne ont réaffirmé
43:24 la relance du projet européen
43:26 et plus précisément de la souveraineté européenne.
43:29 Dans le même temps, vous l'avez vu ces derniers jours,
43:31 l'Allemagne a envoyé des chars Léopard en Ukraine.
43:33 L'Allemagne s'est proposé, en tant que puissance de développement
43:38 d'usines de munitions pour l'OTAN.
43:41 Il y a eu un changement de ministre de la Défense,
43:44 Tony Truant, en Allemagne ces derniers jours.
43:46 Donc, en fait, il se passe beaucoup de choses.
43:48 Ce qui s'est passé, c'est que l'Allemagne a accusé
43:52 le coup du sabotage des Nord Stream.
43:55 Elle n'a pas gémi, elle n'a pas dit "c'est une catastrophe".
43:58 En fait, finalement, elle a gardé le silence.
44:00 Mais là, en coulisses, ça s'accélère.
44:02 Il faut guetter absolument ces prochains mouvements.
44:05 Ce qui tend donc à confirmer mon hypothèse,
44:08 l'hypothèse selon laquelle Macron a peut-être négocié
44:12 avec Olaf Scholz et est en train de tenter de séduire,
44:16 parce que Macron, c'est le grand séducteur.
44:18 L'Allemagne, c'est la femme courtisée de l'Europe.
44:21 Macron est peut-être en train de séduire,
44:24 de convaincre l'Allemagne de la rejoindre
44:27 au niveau énergétique et au niveau sécuritaire.
44:32 Donc, ça, c'est pareil, c'est à surveiller.
44:35 Tout ça, je vous dis, c'est dans la même séquence.
44:37 La réforme des retraites, le traité de Barcelone,
44:39 la rencontre entre Olaf Scholz et Emmanuel Macron.
44:43 Ce sont les derniers mouvements chauds
44:45 qui me semblent intéressants à surveiller.
44:48 L'Allemagne, je le redis, est dans une situation difficile,
44:51 mais elle a non seulement déjà la sagesse
44:54 de ne rien laisser transparaître,
44:56 et néanmoins, elle ne s'est pas totalement placée.
44:59 Là, elle a fait un pas vers l'Union européenne davosienne,
45:02 macronienne, tout ça, mais dans le même temps,
45:05 on sait qu'elle continue et qu'elle a développé
45:08 des échanges avec la Chine.
45:10 Elle s'est rapprochée de...
45:12 Il y a un mois ou deux, on avait vu le rapprochement
45:15 d'Olaf Scholz avec Xi Jinping.
45:17 Elle entretient des relations cordiales avec la Pologne,
45:20 qui sont un peu l'agent des États-Unis en Europe.
45:23 Là, elle fait un pas vers cette Union européenne davosienne
45:26 autanesque. En fait, l'Allemagne n'est toujours pas placée.
45:29 Je l'ai expliqué dans mes précédentes conférences.
45:32 L'Allemagne, c'est le pivot,
45:35 c'est le mouvement qu'il faut surveiller
45:38 pour comprendre ce qui va se jouer,
45:40 et c'est peut-être la clé de ce qui va se jouer en Europe
45:43 dans les prochains mois. C'est l'enjeu.
45:45 L'enjeu du moment, c'est que va faire l'Allemagne.
45:48 Elle pourrait continuer à développer autour de l'Europe,
45:51 par exemple autour des questions des tensions
45:54 en Serbie en ce moment,
45:56 ou sur les dernières déclarations de Viktor Orban,
45:59 qui, je vais le citer parce que ça me fait rigoler,
46:02 a déclaré récemment que le marécage devait être asséché.
46:05 Donc, il reprend complètement la rhétorique Kuanon,
46:08 qui laisserait à penser que les réseaux américains, peut-être,
46:11 en tout cas, c'était un clin d'œil,
46:13 mais il y a quand même des grosses tensions,
46:16 parce qu'il parlait de l'Union européenne quand il disait
46:18 que le marécage devait être asséché.
46:20 Donc, il y a quand même des grosses tensions en Europe en ce moment.
46:23 Mais moi, je voudrais plutôt, parce que j'ai déjà développé tout ça,
46:26 je voudrais mettre l'accent aujourd'hui sur un point
46:29 dont on parle assez peu, pour changer un peu,
46:32 puisque je pense que c'est important,
46:35 c'est le rôle joué par l'Afrique dans le conflit actuel,
46:39 le conflit au sens large.
46:42 Alors, ça va peut-être, là, vous surprendre,
46:44 vous demandez pourquoi il nous parle de l'Afrique.
46:46 On est en plein dans l'Union européenne, l'OTAN, la Russie.
46:49 Il y a plusieurs choses qui me semblent très importantes aujourd'hui.
46:54 C'est qu'il faut savoir qu'il y a un transfert d'armes massifs
46:58 de l'Europe vers l'Afrique via l'Ukraine en ce moment,
47:03 via l'Ukraine et via les Balkans.
47:04 Plus précisément, les armes envoyées par les puissances européennes
47:08 en Ukraine, soi-disant, sont finalement stockées dans les Balkans,
47:12 principalement au Kosovo et en Albanie.
47:15 Et à partir de là, elles sont massivement, difficile de quantifier,
47:21 mais elles seraient massivement acheminées vers l'Afrique.
47:25 Donc, il y a tout ce jeu de dupe autour des livraisons d'armes
47:29 et des intérêts réels.
47:32 Je rappelle que le traité du Quirinal, dont je vous parle depuis tout à l'heure,
47:35 entre la France et l'Italie, prévoyait l'envoi de contingents italiens
47:39 aux côtés des forces françaises en Afrique,
47:41 au prétexte, bien sûr, bidon de la lutte contre le terrorisme,
47:45 la sauvegarde de la démocratie, blablabla.
47:48 Évidemment, le but, c'était de garder la main sur les matières premières,
47:54 sur les flux migratoires et sur les territoires africains.
48:01 Sauf qu'il était question de le faire, évidemment, pour le compte de Davos.
48:04 Mais c'est un échec relatif, significatif.
48:08 Et surtout, il se passe quelque chose en Afrique en ce moment,
48:10 et je l'ai remarqué, c'est que les Africains ont perdu confiance dans les Occidentaux.
48:15 Et ça, c'est très prégnant en ce moment au Mali et au Burkina Faso,
48:18 puisque les forces françaises se font dégager, remplacer par les forces de Wagner,
48:25 par les forces intermédiaires russes, on va dire.
48:29 Et il y a tout ce chamboulement qui se met en place,
48:35 qui me laisse penser qu'il ne va pas falloir éluder l'Afrique de la carte dans les prochains mois.
48:45 Le problème, c'est que les Africains ont perdu confiance dans les Occidentaux,
48:49 parce que les Occidentaux, et donc les Français, sont des pompiers pyromanes en Afrique.
48:54 Ce qui est reproché aux Occidentaux, c'est notamment d'avoir organisé les réseaux terroristes,
49:04 les réseaux djihadistes qu'ils prétendent combattre.
49:06 Et en fait, c'est vrai, les forces françaises au Mali, notamment, combattent les forces djihadistes.
49:13 Mais lorsqu'on comprend bien la politique internationale,
49:16 c'est en partie depuis la déstabilisation otanesque et donc française de la Libye
49:22 que ces réseaux djihadistes se sont développés, ont fondu sur l'Afrique noire.
49:30 Et évidemment, il y a ce double jeu, puisque les réseaux djihadistes sont formés, organisés aussi par les services,
49:37 les services otanesques, les services français.
49:39 Donc les Africains ont raison de voir la puissance occidentale comme une puissance dans laquelle on ne peut pas avoir confiance,
49:44 même si la présence française n'est pas inutile d'un certain point de vue.
49:47 Les puissances occidentales peuvent avoir leur place là-bas pour tout un tas de raisons,
49:51 mais les Africains perdent confiance et, comme vous le savez, Wagner est sur place,
49:56 mais il y a aussi les Chinois qui sont là en termes de puissance économique.
49:59 Donc là, on a tout un maelstrom qui laisse à penser qu'il va se passer pas mal de choses en Afrique,
50:05 certainement, dans les mois qui viennent.
50:08 Donc j'ai mis l'hypothèse qu'on pourrait avoir une guerre chaude en Afrique
50:14 entre les forces otanesques davossiennes, armées par les armes européennes,
50:22 donc qu'ils envoient en Ukraine et qui, finalement, se retrouvent en Afrique,
50:26 et de l'autre, la Russie par l'intermédiaire de Wagner.
50:30 Et tout ça, il y aura peut-être potentiellement une guerre chaude en Afrique entre ces réseaux
50:36 et ça se fera au nom de la lutte contre Daech.
50:39 La lutte contre Daech, je ne l'invente pas, ça a déjà été évoqué par le département d'État américain,
50:46 de l'État profond américain, par la voie de Victoria Nuland en 2022, je crois, l'année dernière.
50:52 En fait, si vous voulez, c'est dans les cartons.
50:56 D'où le rôle des armes européennes et d'où le rôle de l'Espagne et du rapprochement entre la France et l'Espagne,
51:02 parce que l'Espagne, effectivement, s'est débouchée sur le Maghreb, la Méditerranée,
51:06 même si avec l'Italie, on avait un débouché sur la Libye.
51:10 Il y a des liens historiques entre l'Italie et la Libye.
51:13 En plus, la Libye détient pas mal de gaz et de pétrole, donc c'était intéressant pour ça.
51:20 C'est aussi pour ça qu'on a vu Macron, je crois que c'était l'année dernière,
51:24 tenter de se réconcilier avec l'Algérie.
51:27 En toile de fond, il y avait toutes ces questions.
51:30 La réconciliation avec l'Algérie a foiré, mais en termes diplomatiques,
51:34 la réconciliation avec l'Algérie a foiré, soi-disant parce que la colonisation, machin mon cul,
51:38 mais en fait, c'est principalement de la rhétorique diplomatique.
51:42 En fait, ça a foiré parce qu'il y a tout l'enjeu africain que je viens de vous exposer
51:48 qui fait que l'Algérie n'avait pas envie de s'affilier avec une puissance déstabilisante comme la France.
51:54 Tout ça pour vous dire que l'une de mes hypothèses est que l'affrontement Davos-Russie
52:01 risque d'avoir lieu physiquement en Afrique.
52:04 Et il est possible qu'il soit, et ça c'est l'une de mes hypothèses,
52:07 il est possible qu'il soit relativement court-circuité par les réseaux américains trompiens en Europe
52:14 à partir de la Pologne.
52:16 Ce qui n'exclut pas une hypothèse que j'ai déjà développée ailleurs,
52:20 c'est-à-dire la prise des Pays-Baltes par la Russie de Vladimir Poutine.
52:23 Donc ça peut bouger, mais à l'heure actuelle, je ne tablerai pas forcément sur un affrontement chau-chau en Europe.
52:35 Je pense que ça sera canalisé par les États-Unis en Pologne.
52:40 Parce que fondamentalement, les américains trompiens, les réseaux de puissance traditionnelle américaine
52:45 ne veulent pas affronter les Russes.
52:48 Ils optent malgré les apparences, je dis bien malgré les apparences,
52:52 pour une stratégie de contrainte par les alliances.
52:57 Et en fait, les réseaux trompiens, depuis des années, négocient avec toutes les grandes puissances,
53:03 les moyennes puissances, et tentent de les contraindre à leurs avantages
53:09 dans le grand jeu géopolitique sans forcément rentrer en confrontation directe.
53:16 Et donc, leur objectif est de contraindre les Russes en termes géopolitiques
53:22 et contraindre l'Union Européenne en termes économiques.
53:27 Et quand je dis l'Union Européenne, c'est malheureusement ce qui en reste,
53:30 ou ce qui va en rester dans la perspective que j'ai décrite,
53:32 c'est-à-dire celle dans laquelle nous sommes enferrés,
53:35 effectivement, je ne sais même plus ce qu'on pourrait considérer comme l'Union Européenne.
53:39 Moi, je dis que c'est une sorte de néo-Union latine qui tend à réussir à s'agripper à l'Allemagne.
53:47 Donc, ça sera quelque chose à suivre.
53:50 Puisque finalement, dans les faits, les Européens, dans ce conflit,
53:55 dans ce qui est en train de se jouer actuellement, ne font que s'endetter.
53:59 Finalement, ils s'endettent avec la guerre en Ukraine.
54:02 D'ailleurs, c'est totalement opaque.
54:05 Il y a des emprunts massifs, mais on ne sait pas auprès de qui.
54:09 Et donc, les Européens s'endettent.
54:12 Et la guerre, finalement, à l'heure actuelle, pour les Européens,
54:17 ne semble être que le narratif parfait pour faire accepter la récession économique.
54:24 Récession économique qui a des causes, évidemment, beaucoup plus ancrées, marquées,
54:29 que les rapports que l'on donne à la politique économique, monétaire, bancaire,
54:34 qui, entre guillemets, nous opprime depuis des années.
54:38 Voilà ce que je voulais vous dire aujourd'hui.
54:41 Donc, je ne vais pas jouer au devin.
54:43 J'ai déjà proposé des scénarii, comme on dit, au pluriel, dans mes précédentes conférences,
54:49 pour ceux qui veulent regarder la conférence de Marseille.
54:52 Et je vous indique simplement, je prétends simplement vous indiquer où regarder dans les prochains mois
55:00 et ne pas se tromper d'ennemi et avoir au moins en tête ce que j'ai exprimé en termes de grilles des lectures.
55:07 Voilà, je ne sais pas combien de temps j'ai fait.
55:10 [Musique]