Jeff Wittenberg reçoit Léon Deffontaines, chef de file PCF aux élections européennes sur le plateau des 4 vérités.
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00:00 Bonjour à tous, bonjour Léon Defroncque, vous êtes un nouveau visage dans l'arène politique,
00:05 vous avez 27 ans, mais on va beaucoup vous voir dans les prochains mois puisque c'est
00:09 vous normalement qui allez diriger la liste communiste aux élections européennes, vous
00:14 serez aussi l'une des têtes d'affiche de la fête de l'humanité qui débute aujourd'hui
00:18 et non plus à la Courneuve mais au Plessis-Pathé, c'est dans l'Essonne à côté de Bretigny-sur-Orge,
00:23 c'est important.
00:24 Et donc, c'est Maya qui le dit à l'instant, vous êtes aussi le numéro 2 ou en tout cas
00:30 un des leaders de ce parti communiste dont Fabien Roussel vient de faire une rentrée
00:34 tonitruante, il appelle à envahir les stations-services, les grandes surfaces, les préfectures, de
00:39 la légitime défense contre la hausse des prix, on en parlait à l'instant, mais quel
00:43 est le but recherché exactement, est-ce que vous pouvez nous expliquer ?
00:45 Je vais vous répondre mais tout d'abord moi je pense aux Françaises et aux Français
00:48 qui sont en train de nous écouter, qui sont en train de préparer le petit déjeuner pour
00:51 les enfants, qui sont en train de prendre leur petit déjeuner et qui pour eux, leur
00:54 priorité, c'est la question du pouvoir d'achat, la question des courses qui ont augmenté
00:56 de 20% en un an.
00:58 Et alors oui, aujourd'hui ils attendent des politiques qui puissent agir pour le pouvoir
01:01 d'achat et on l'assume complètement, avec Fabien Roussel, nous avons provoqué, provoqué
01:05 le destin pour que le gouvernement agisse concrètement en faveur de leur pouvoir d'achat
01:10 et en l'occurrence, à l'heure actuelle, ils sont très inactifs, sur l'augmentation des
01:13 salaires il n'y a quasiment rien, sur l'augmentation des pensions de retraite et d'invalidité
01:18 il n'y a rien, sur l'augmentation des bourses il y a quasiment peanuts, aujourd'hui on attend
01:22 du gouvernement qu'il agisse et en l'occurrence Fabien Roussel a fait une proposition, nous
01:26 avons joué le jeu, nous avons fait les propositions notamment à Saint-Denis pendant le grand
01:30 brainstorming du président de la République, notamment celle de l'indexation des salaires
01:33 sur l'inflation, ce qui nous semble être une complété.
01:34 Et le blocage des prix aussi.
01:35 Et le blocage des prix.
01:36 Et la diminution des taxes sur les prix des carburants parce qu'on est à plus de 2,50
01:39 euros par fois le litre, j'ai vu dans certaines stations d'essence.
01:42 Oui, la moyenne en France est un petit peu en dessous de 2 euros.
01:46 Mais pour en revenir à la méthode prônée par Fabien Roussel, vous croyez, vous imaginez
01:51 les patrons d'hypermarchés, des pétroliers, baisser leur prix juste parce que vous envahissez
01:55 leur loco, on revient un petit peu à la méthode des gilets jaunes, c'est ça votre modèle
01:59 en quelque sorte ?
02:00 Vous savez le contexte a considérablement changé depuis les gilets jaunes.
02:02 En fait en réalité la situation s'est détériorée depuis la crise des gilets jaunes, le prix
02:08 de l'essence a augmenté, le prix des courses a considérablement augmenté et les salaires
02:10 ne suivent pas.
02:11 Donc en fait en réalité aujourd'hui c'est les français qui disent ça, c'est les français
02:14 qui disent qu'ils n'en peuvent plus et que nous sommes au bord de l'inclusion.
02:16 Jean-Pierre, sur l'efficacité, comment vous imaginez les choses ? Vous rentrez dans les
02:19 stations de service et du coup Total décide de baisser ses prix par exemple, puisque c'est
02:23 ce que propose Fabien Roussel.
02:24 Il y a deux choses, c'est d'un côté pointer la responsabilité notamment l'industrie
02:27 pétrochimique par exemple sur l'augmentation des prix du carburant qui se font des marges
02:31 énormes depuis le début de la crise.
02:33 Et deuxièmement aussi pointer la responsabilité de l'État et l'inaction en l'occurrence
02:36 de l'État en matière de pouvoir d'achat parce qu'aujourd'hui ils n'agissent pas
02:40 concrètement sur l'augmentation des salaires.
02:42 Nous avons fait une proposition de celle de l'indexation des salaires sans inflation,
02:45 celle de l'augmentation du SMIC et en l'occurrence le gouvernement pour l'instant a balayé
02:48 d'un revers de manche ces propositions de loi.
02:50 Nous voulons les remettre devant la table et nous attendons des françaises et français
02:53 qui puissent agir en faveur de leurs branches.
02:54 Mais je reviens quand même d'un mot sur la méthode.
02:56 Comment, comme Fabien Roussel peut-on se déclarer, je le cite, contre l'action violente tout
03:02 en prenant l'envahissement de commerces et de bâtiments publics, les préfectures.
03:06 Est-ce qu'il n'y a pas quand même là une contradiction que pointe d'ailleurs Jean-Luc
03:09 Mélenchon lui-même dit qu'il s'agit d'une initiative, je le cite, personnelle et violente
03:13 de votre leader ?
03:14 Vous savez aujourd'hui la principale violence elle existe, c'est nos patrons de TPE, PME,
03:20 chez nos agriculteurs qui peinent à joindre les deux bouts parce que les factures énergétiques
03:24 ont considérablement augmenté.
03:26 La violence c'est les étudiants qui sautent des repas, qui font la queue devant les organismes
03:29 de distribution alimentaire.
03:30 Aujourd'hui on a besoin d'agir pour eux.
03:32 Alors oui on l'assume complètement, on a besoin de monter d'un cran supérieur pour
03:35 pouvoir faire agir le gouvernement.
03:36 La balle est dans leur camp.
03:37 Nous ne souhaitons pas en arriver là.
03:39 Nous ne souhaitons pas que les français en arrivent là.
03:40 C'est donc une menace, vous ne dites pas encore "allez-y" ?
03:41 Non mais nous ne souhaitons pas, mais de toute façon ce n'est pas nous, nous ne souhaitons
03:44 pas, nous souhaitons que le gouvernement agisse dès maintenant le plus rapidement possible
03:47 justement en faveur du pouvoir d'achat des français, en faveur de l'augmentation du
03:50 salaire.
03:51 Et s'il ne le fait pas, comme vous le souhaiteriez ?
03:52 Mais s'il ne le fait pas de toute façon ça va arriver, on l'a vu la crise des gilets
03:53 jaunes, tout le monde le dit, c'est en train de couver en France, on est au bord de l'implosion,
03:57 il faut que le gouvernement agisse.
03:58 Et ça va arriver, donc vous savez que, parce que le gouvernement il dit qu'il agit, Bruno
04:04 Le Maire par exemple demande aux pétroliers de ne pas aller au-delà des 2 euros, on en
04:08 parlait tout à l'heure, il tente d'inviter les grandes surfaces à bloquer le prix de
04:13 certains produits, ce n'est pas suffisant, il faut aller plus loin, sinon ce sera une
04:18 sorte de révolution.
04:19 Bruno Le Maire demande depuis un an justement qu'il y ait des mesures prises en faveur
04:24 du pouvoir d'achat, il nous avait aussi dit l'année dernière qu'on était au pic de l'inflation,
04:27 finalement on est encore aujourd'hui en train de la subir, nous avons aujourd'hui besoin
04:31 du gouvernement qu'il agisse, plus qu'il demande qu'il agisse, nous demandons des actes forts,
04:35 concrets, en faveur du pouvoir d'achat des Français, en faveur des travailleurs de ce
04:38 pays et c'est pour cela que Fabien Aussade a fait cette annonce.
04:41 Vous serez donc, je le disais, tête de liste, sous toute vraisemblance du Parti Communiste
04:45 aux élections européennes, pourquoi vous partez seul à la bataille, pourquoi vous
04:48 refusez la main tendue notamment de Jean-Luc Mélenchon pour une liste commune de la gauche,
04:53 alors il y a d'autres partis, sans doute les écologistes, les socialistes également,
04:58 qui veulent partir sous leur propre manière, l'Union ne fait pas la force dans ce scrutin ?
05:02 Non, surtout pas dans ce scrutin qui est à la proportionnelle, mais surtout nous avons
05:05 aujourd'hui besoin de cohérence, nous notre ambition c'est d'aller chercher aussi celles
05:10 et ceux aujourd'hui qui ne votent plus à gauche, qui n'ont pas voté à gauche et
05:12 des fois qui se perdent dans un vote d'extrême droite, en leur proposant justement une alternative
05:16 sur le projet européen par rapport à ce qui est proposé aujourd'hui à gauche.
05:19 Nous ce que nous défendons c'est la clarté et la cohérence de défendre les travailleurs
05:25 et l'emploi en France.
05:26 Et ça c'est ce que disent également les amis de Jean-Luc Mélenchon, qu'est-ce qui
05:30 vous différencie ?
05:31 La différence c'est qu'aujourd'hui nous on dit par exemple que le 9 juin, et j'en
05:35 profite d'être sur ventre antenne pour faire cette annonce, le 9 juin prochain les élections
05:38 européennes pourront s'apparenter à un référendum, un référendum par exemple
05:41 sur la question de l'élargissement de l'Union européenne et nous avons des différences
05:44 à gauche.
05:45 Est-ce que Monsieur Glucksmann votera pour ou contre l'élargissement de l'Union européenne,
05:49 qui sera probablement tête de liste du Parti Socialiste ?
05:51 En fait Glucksmann qui iristera pour place publique sans doute à l'élu du Parti Socialiste.
05:53 Est-ce que Marie Toussaint des écologistes votera pour ou contre l'élargissement de
05:57 l'Union européenne ?
05:58 Nous nous voterons contre et c'est une question qui va se poser très vite à chaque parlementaire
06:00 européen, député européen.
06:01 Mais la France Insoumise également.
06:02 Et non, la France Insoumise a décidé de vouloir, enfin souhaite partir derrière les écologistes.
06:06 Eh bien nous nous avons le souci de la cohérence, de la clarté en politique et nous défendrons
06:10 le travail et l'emploi en France.
06:12 Nous défendrons aussi par exemple le mix énergétique nucléaire renouvelable, nous
06:15 défendrons l'investissement dans le fret de ferroviaire.
06:17 Vous savez votre spécificité.
06:18 Tout à fait.
06:19 Mais par exemple le fret de ferroviaire et la construction du Lyon-Turin, nous sommes
06:21 aujourd'hui les seuls à gauche à dire qu'il est indispensable d'investir dans cette lésion
06:24 ferroviaire pour répondre à l'impératif environnemental.
06:26 Mais vous partez de loin.
06:27 La liste communiste en 2019 avait obtenu 2,5% des voix.
06:31 Vous n'avez pas d'eurodéputés sortants.
06:32 Qu'est-ce qui vous fait penser que cette fois-ci les électeurs de gauche se diront
06:35 ben il vaut mieux voter pour votre liste que celle soutenue par la France Insoumise avec
06:41 Manon Aubry ou celle du Parti Socialiste ?
06:43 Le contexte politique a changé, le contexte de la gauche a changé.
06:46 En l'occurrence il y a une figure qui a émergé qui n'était pas présente en 2019, c'est
06:50 celle de Fabien Roussel.
06:51 On le sent aujourd'hui le discours de Fabien Roussel, de cette gauche authentique, populaire,
06:55 capable de remettre le travail au cœur de son projet.
06:57 C'est cette gauche-là que nous souhaitons incarner durant ces échanges sur le web.
07:00 Une gauche sympathique aussi, des bonheurs parfois disent certains Français.
07:05 Est-ce que là l'idée d'envahir, justement on y revient pardon, les préfectures et les
07:09 stations de services ça ne va pas un petit peu changer son image ? Ou alors c'est voulu
07:12 cette radicalité que certains à gauche lui reprochent parfois ? On dit même qu'il est
07:18 apprécié parce que c'est l'opposant sympathique que les électeurs de droite aiment bien.
07:22 Est-ce que c'est une image qu'il veut changer ?
07:23 Les électeurs de droite mais qu'on regarde avant tout c'est surtout les électeurs de
07:25 gauche qui apprécient Fabien Roussel.
07:27 D'ailleurs il est devenu la première personnalité de gauche préférée des Français et aussi
07:30 préférée des électeurs de gauche.
07:31 Et donc nous nous souhaitons aujourd'hui transformer l'essai.
07:33 Ces élections seront justement l'occasion pour nous de faire émerger cette force et
07:38 avec des victoires électorales et en effet nous comptons bien avoir des députés européens
07:41 le 9 juillet prochain.
07:42 Fabien Roussel, si je vous entends bien, la nouvelle star de la gauche sera en tout cas
07:46 celle de la fête de l'humanité qui débute aujourd'hui à Bretigny-sur-Orge.
07:50 Il y aura des débats éclectiques, il y a des personnalités venues de l'autre bord,
07:55 notamment l'ancien Premier ministre Edouard Philippe qui lui est champion des sondages
07:59 pour l'autre camp actuellement et qui va débattre avec Fabien Roussel.
08:02 Qu'est-ce que vous attendez de ce débat ?
08:04 C'est un peu un avant-goût du débat de l'avenir de l'échiquier politique.
08:08 C'est la gauche contre la droite.
08:10 La figure montante à droite contre la figure montante à gauche.
08:12 Donc on aura un débat, projet contre projet et il s'annonce très intéressant de voir
08:16 justement les différences sur ce sujet.
08:18 Léon Desfontaines, Edouard Philippe viendra mais il y en a d'autres qui ont décliné.
08:21 Clément Beaune, l'actuel ministre des Transports, Stéphane Séjourné, le patron de Renaissance
08:25 qui devait débattre avec vous-même.
08:26 Ils ne viennent pas, vous savez pourquoi ? Parce que vous avez programmé dans ces trois jours
08:31 de fête de l'humanité le rappeur Medin qui va faire un concert demain soir.
08:37 Or Medin, il est pour le moins controversé, notamment pour des déclarations contre la
08:41 laïcité à une époque, des déclarations antisémites qu'il a regrettées, dit-il.
08:47 Ça avait un petit peu fait scandale ou en tout cas fait polémique lorsqu'il est allé
08:50 à l'université d'été de LFI et des Verts.
08:53 Vous avez décidé de l'inviter, vous aussi, pourquoi ?
08:55 Tout d'abord, nous n'avons pas notre mot à dire sur la programmation musicale de la
08:59 fête de l'humanité.
09:00 En l'occurrence, c'est une programmation musicale, il est invité en tant qu'artiste
09:02 et non pas en tant que personnalité publique.
09:04 Ça change quelque chose, franchement ?
09:06 Non, mais bien sûr.
09:07 Aujourd'hui, on l'invite en tant que chanteur, nous ne l'invitons pas à débattre.
09:10 D'ailleurs, Medin ne débattra pas à la fête de l'humanité.
09:11 Mais vous ne l'auriez pas invité à débattre ?
09:12 Non.
09:13 Vous ne voulez bien comme chanteur, mais pas pour débattre.
09:15 Il s'exprime en tant qu'artiste, il est apprécié aujourd'hui d'un certain nombre
09:17 de jeunes, notamment, et ça permettra justement de faire venir ces jeunes et justement, peut-être
09:21 qu'ils puissent assister à un nombre de débats qui sont organisés sur la fête de
09:23 l'humanité.
09:24 Mais ce qu'il a dit dans les différents débats, vous le cautionnez, vous êtes d'accord
09:26 avec lui ?
09:27 C'est un peu la politique, et d'ailleurs, inexcusable, Fabien Roussel s'est exprimé
09:29 à de multiples reprises à ce sujet.
09:31 Donc, il peut venir chanter, juste, à la fête de l'humanité ?
09:34 Il viendra chanter, selon toute vraisemblance.
09:36 Il y a en tout cas un débat sur la laïcité qui se pose aujourd'hui à son sujet et à
09:40 d'autres sujets, en l'occurrence, celui de la venue du président Macron à la messe
09:46 que célébrera le pape vendredi prochain, samedi prochain plus exactement, à Marseille.
09:50 Vous aussi, vous y avez trouvé quelque chose à redire, pour quelle raison ?
09:53 Moi, je n'y vois aucun inconvénient, parce qu'Emmanuel Macron reçoive un autre chef
09:57 de l'État, en l'occurrence celui du Vatican, le pape, et je pense que c'est une bonne chose.
10:00 En revanche, qu'il assiste à une messe publique, pour moi, c'est contraire à nos valeurs de
10:03 laïcité et je pense que j'aurais attendu du président de la République, justement,
10:06 qu'il ait la décence, justement, de ne pas s'y rendre.
10:08 La décence ?
10:09 Y compris, d'autant plus que le pape a annoncé qu'il allait faire des annonces politiques
10:11 lors de cette messe, et en réalité, on en arrive à une situation ubuesque où le président
10:15 de la République va écouter, se faire critiquer en pleine messe.
10:18 C'est quand même à des années-lumière de ce qu'on peut penser de la situation politique
10:22 à l'international et de ce que devrait être le président de la République.