Regardez les débuts de Ségolène Royal hier soir dans "Touche pas à mon poste" qui a fait sa première chronique de près de 20 minutes face à Cyril Hanouna

  • l’année dernière
C'est la recrue dont tout le monde a parlé pendant l'été, l'arrivée de Ségolène Royal dans "Touche pas à mon poste". L'ancienne candidate à la présidentielle a donc fait ses débuts hier soir en évoquant l'inceste et les violences sexuelles sur les enfants.
Le principe de la chronique intitulée "Ségolène explique" est de prendre un sujet et de répondre à 5 questions qui se posent.
S’adressant autant aux parents qu’aux enfants, elle a fait défiler plusieurs panneaux explicatifs pour prodiguer des conseils simples à appliquer face à un sujet tabou, "recouvert d’un silence effroyable".

La chronique a duré plus de 20 minutes sur le plateau de TPMP avec des propos qui ont été visiblement très appréciés chez les spectateurs, mais aussi par les journalistes, à en croire les articles publiés pour commenter son intervention.

Seul point négatif relevé par plusieurs observateurs le côté "très sérieux" et "très lourd' de la chronique dans une émission de divertissement. Mais c'est sans doute oublier que depuis l'année dernière, TPMP a pris un vrai virage avec une première partie, certes consacré au divertissement, mais elle est suivie par une grosse partie actualité généralement consacrée à des faits divers.

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Transcript
00:00 C'est Golen, explique les ailleurs.
00:02 [Applaudissements]
00:17 - Bravo, bon délire.
00:19 Comment allez-vous C'est Golen ?
00:20 - Ça va bien.
00:21 - Ça va bien ?
00:22 - Ça va bien.
00:23 - Je suis content que vous soyez là parce que j'ai vu, tout l'été on n'a parlé que de vous.
00:26 Dès que vous faites une émission, on vous parle de votre arrivée dans notre émission.
00:29 - Ça prouve qu'il y a une attente alors.
00:31 - Vous êtes à la hauteur.
00:32 - Vous êtes à la hauteur.
00:33 - Vous attendez beaucoup.
00:34 Franchement, je me rappelle que vous étiez venue en invité et c'est vrai que j'avais passé un très bon moment avec vous.
00:38 Vraiment, je suis très content que vous soyez là.
00:40 - Merci, moi aussi.
00:41 - J'espère que vous allez être heureuse avec nous.
00:42 C'est vous qui avez eu l'idée de cette, enfin, je n'ai pas envie de dire, moi je n'aime pas dire chronique.
00:47 C'est plus de cette intervention.
00:49 - Non, ce n'est pas une chronique.
00:50 - C'est une explication.
00:51 - Cette explication.
00:52 - Donc en fait, à chaque fois que vous viendrez nous voir, on va vous poser cinq questions sur un thème bien précis.
00:56 Et aujourd'hui, vous avez choisi un sujet d'actualité puisque cette semaine, l'inceste et les agressions sexuelles sur les enfants sont au cœur de l'actualité.
01:04 - Voilà, donc c'est vrai que c'est un sujet douloureux.
01:08 - Oui.
01:09 - Parce que je pense qu'une agression sexuelle sur un enfant, c'est le pire crime qui puisse exister.
01:14 Et ce qui est incompréhensible, c'est qu'il y a un silence effroyable, finalement, sur cette criminalité.
01:20 Parce que c'est très difficile pour un enfant de parler.
01:22 Et c'est très difficile pour un adulte de l'écouter.
01:25 Et c'est très difficile pour un adulte de savoir quoi faire, surtout lorsque, quand c'est un inceste, c'est-à-dire un crime dans la famille, tout s'écroule d'une certaine façon.
01:35 Et donc, ce que j'ai essayé de faire pour aujourd'hui, c'est d'apporter des règles très précises, des mots très précis, que ceux qui nous écoutent.
01:46 Parce que vous avez beaucoup de téléspectateurs.
01:48 - Oui, ils sont là.
01:49 - Et je m'adresse à eux.
01:50 Parmi vous, il y a des gens, des adultes, qui ont subi des agressions sexuelles à enfants, qui n'en ont jamais parlé.
01:57 Et si cette émission peut permettre à eux de parler, parce que la prise de parole, c'est déjà un début de guérison, comme l'a expliqué Emmanuel Béart, qui parle 45 ans après.
02:07 Il ne faut pas attendre 45 ans, parce que c'est un poids, c'est une blessure.
02:13 Elle, elle est forte. Elle a pu surmonter ça.
02:15 Mais il y a beaucoup d'enfants, par exemple, ou d'adultes, après, qui n'arrivent jamais à résorber cette douleur et qui, par exemple, vont se suicider, vont se mutiler, vont être à leur tour agressifs, etc.
02:25 Donc c'est très important de parler.
02:28 Et puis, parmi ceux qui nous regardent, il y a des enfants qui sont actuellement en train d'être violés ou de subir des atteintes sexuelles.
02:36 Et peut-être, si cette émission peut permettre aux parents qui nous écoutent d'être plus attentifs aux petites phrases que l'enfant va exprimer, pas clairement, pas brutalement.
02:50 - Je vais donner de quoi.
02:51 - Je vais donner quelques exemples.
02:52 - Exactement.
02:53 - Il faut à ce moment-là s'arrêter et écouter.
02:54 Et puis, il y a des prédateurs qui nous écoutent.
02:56 Donc on va leur rappeler ce qu'ils risquent.
02:58 - Exactement.
02:59 - Parce qu'il y a beaucoup d'adultes.
03:00 Je vais expliquer comment est-ce que le prédateur fait une emprise sur l'enfant, comment il se comporte dans un commissariat de police, et donc comment il faut résister à ce comédien, ce pervers, qui va se transformer en victime, qui dit qu'il n'a rien fait, qui dit qu'il est malade, qui dit qu'il va se guérir, etc.
03:16 Et ça, non, il ne faut pas laisser passer.
03:18 - Alors, il y a cinq questions, ce soir.
03:20 La première, y a-t-il beaucoup d'enfants concernés ?
03:22 - Alors, oui, il y a beaucoup d'enfants concernés, puisqu'on estime qu'un adulte sur dix déjà a été concerné.
03:29 Et aujourd'hui, c'est un enfant sur... une fille sur cinq et un enfant sur huit et un garçon sur huit qui subit des atteintes sexuelles.
03:37 Ça veut dire, en effet, peut-être trois ou quatre enfants en moyenne par classe.
03:41 Il y a des classes où il y en aura plus, des classes où il y en aura moins.
03:43 - Mais la moyenne est fréhente.
03:44 - C'est ça.
03:45 Parce qu'en plus, avec la diffusion de la pornographie, les enfants, malheureusement, ne savent plus ce qui est bien, ce qui n'est pas bien.
03:52 Et le prédateur sexuel va lui montrer des images pornographiques en lui disant "mais, tu sais, tous les enfants font ça, tous les adultes font ça avec les enfants".
03:59 Et l'enfant n'a plus la capacité de résister.
04:02 Et donc, la première chose à lui dire, ça, si on peut voir sur le... ce que je vous ai préparé...
04:07 - C'est le même qu'elle a tout préparé, elle a préparé.
04:09 - Qu'est-ce qu'on peut dire aux enfants qui ne sont pas victimes, mais à tous les enfants ?
04:14 - Moi, je l'ai dit à mes enfants quand ils étaient petits.
04:16 Non pas pour les accabler, pour leur faire penser qu'ils rentrent dans un monde prédateur, etc.
04:21 Juste pour qu'ils prennent conscience et juste leur donner une petite lumière comme ça intérieure qui va, à un moment peut-être, leur permettre de résister.
04:29 C'est de lui dire "ton corps, c'est ton corps, tu as le droit de dire non".
04:33 "Ton corps, c'est ton corps, tu as le droit de dire non".
04:36 Et vous devez dire à l'enfant "mon corps, c'est mon corps, j'ai le droit de dire non".
04:39 Même de dire non à des gens que j'aime bien si ce qu'on me fait me dérange.
04:43 Et un enfant, c'est toujours ce qui le dérange, un baiser normal, un baiser qui n'est pas normal.
04:48 L'enfant a beaucoup d'instincts, il va savoir.
04:50 Donc "ton corps, c'est ton corps, tu as le droit de dire non".
04:52 On lui dit ça à peu près une fois par mois, une fois par... pas tous les jours parce qu'il ne faut pas non plus accabler l'enfant.
04:56 Mais de temps en temps, voilà, vous leur dites ça et ça, ça les sécurise.
05:00 - Alors pourquoi on parle d'inceste et pas d'agression sexuelle ? Parce que c'est vrai que ça serait un peu plus clair, je trouve, non ?
05:06 - C'est vrai, parce que l'inceste, c'est un mot qui ne paraît pas dangereux.
05:10 On dit inceste, inceste ça veut dire juridiquement, c'est juste les relations sexuelles au sein de la famille.
05:14 C'est interdit, mais ça peut être des relations entre adultes.
05:18 En revanche, l'agression sexuelle en famille, c'est pour ça que moi je préfère le mot, l'agression sexuelle en famille,
05:24 c'est 80% des agressions sexuelles sur les enfants.
05:27 Et les autres, c'est les agressions sexuelles dans les milieux éducatifs, l'école, le sport, les milieux de loisirs, etc.
05:35 Les voisins, donc vous voyez 80% c'est dans la famille.
05:40 C'est considérable quand même, les adultes, ou les frères, ou les cousins, ou les oncles, les tantes, le père, le grand-père, etc.
05:47 80%, donc c'est très important.
05:49 Et moi je pense, et c'est l'élément peut-être positif de ce soir, c'est que si la parole se libère,
05:54 les prédateurs, les abuseurs n'oseront plus passer à l'acte.
05:58 - Exactement, ouais.
05:59 - Parce qu'ils n'oseront plus s'amuser avec un enfant, juste en se disant "papa vu, papa pris".
06:03 quand ils sauront que c'est 20 ans de réclusion criminelle, le viol d'un enfant.

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