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00:00 Et justement, d'où viennent les jeunes migrants ?
00:02 Pourquoi finissent-ils à la rue ?
00:03 Et quelles solutions possibles pour les mettre à l'abri ?
00:06 On va plus loin sur ces questions avec votre invitée, Florence.
00:08 Bonsoir, Jenny Briand-MacGregor.
00:10 - Bonsoir. - Je vous en prie,
00:11 installez-vous tranquillement.
00:13 Vous êtes coordinatrice pour l'association Utopia 56,
00:16 un tour où on vous a aperçue juste avant.
00:19 Vous dites, c'est la première fois
00:20 qu'on est obligé d'héberger des jeunes en tente.
00:22 Comment vous expliquez la dégradation
00:24 des conditions d'accueil de ces jeunes migrants ?
00:26 En fait, nous sommes une association citoyenne
00:29 et on a des places d'hébergement dans l'association
00:32 et on essaye tant qu'on peut d'héberger
00:34 dans des conditions correctes,
00:35 mais depuis le début de l'année,
00:37 on a vu une forte augmentation des jeunes qui viennent en aide,
00:40 qui viennent à l'association pour demander notre aide
00:43 et on ne peut plus héberger les jeunes, en fait.
00:46 On n'a plus de place.
00:48 Tout simplement, on n'a plus de place.
00:50 D'où viennent-ils, ces jeunes ?
00:51 Ils viennent principalement de l'Afrique de l'Ouest.
00:54 Donc c'est beaucoup de jeunes de Guinée, Mali, Côte d'Ivoire.
00:59 Et c'est des mineurs non accompagnés.
01:01 Donc c'est des jeunes qui arrivent en France sans leurs parents.
01:05 Et en arrivant, ils vont se présenter au département,
01:08 donc ici, le département d'André-Loire,
01:11 et ils vont faire une évaluation
01:14 pour voir s'ils sont des "vrais" mineurs ou pas.
01:18 Donc nous, on récupère les jeunes qui ont été refusés
01:21 par le département.
01:22 Ils sont dans une situation un peu de flou
01:25 en attendant un recours judiciaire, c'est ça.
01:27 Ils ont le droit de faire un recours devant le juge des enfants.
01:30 Et notre association, on les accompagne pendant ce recours
01:34 s'ils ont envie de le faire.
01:36 Donc on a des jeunes qui sont en recours
01:38 et d'autres qui sont juste de passage aussi.
01:41 Considérés comme non mineurs,
01:42 ils n'ont pas droit à un logement de fait.
01:45 C'est ça.
01:46 En fait, par exemple, quand ils sont refusés par le département,
01:50 ils vont partir avec un papier pour appeler le 115.
01:53 Mais sauf quand ils appellent le 115 pour avoir un hébergement d'urgence,
01:56 ils seront refusés parce qu'ils sont pas des majeurs.
01:59 Ils ont pas une date de naissance de majeur.
02:01 -Ce soir, ils seront neuf à dormir sous une tente.
02:04 -C'est bien ça.
02:05 En fait, depuis début juin, il y a 37...
02:08 Donc ce soir, ça va être 38 jeunes,
02:11 parce qu'il y a un nouveau arrivé aujourd'hui.
02:13 38 jeunes qui ont passé au moins une nuit
02:16 dans une toile de tente en plein centre-ville de Tours.
02:19 Actuellement, ce soir, ils seront neuf jeunes à dormir à la rue.
02:23 -Vous aviez déjà mené ce type d'action,
02:25 de campement en centre-ville, en juillet dernier.
02:28 Au-delà des institutions qui connaissent la situation,
02:31 l'idée, c'est de quoi ?
02:32 De prendre l'opinion à témoin, c'est ça ?
02:35 -En fait, nous, on considère
02:37 que c'est important de rendre ces jeunes visibles.
02:41 On les invisibilise, en fait, en les cachant, en les hébergeant.
02:44 Le public n'est pas au courant
02:46 qu'il y a des jeunes qui ont entre 15 et 18 ans
02:49 qui dorment dehors, à Tours.
02:51 Et donc, la première chose pour nous, c'est de les rendre visibles.
02:55 Et aussi de rappeler aux institutions
02:57 leurs obligations. On trouve que c'est pas à nous,
03:00 les citoyens, de s'occuper de ces jeunes.
03:02 Il faudrait trouver des solutions.
03:04 Donc, on demande une concertation entre le département,
03:08 la préfecture, la mairie,
03:10 pour qu'on trouve une solution d'hébergement pour ces jeunes
03:13 et qu'ils ne sont pas laissés à la rue.
03:16 C'est ça qu'on veut pour eux.
03:18 -Ces pouvoirs publics s'estiment parfois un peu dépassés.
03:22 Ils mettent beaucoup d'argent, notamment le département,
03:25 plusieurs millions d'euros chaque année.
03:27 Qu'est-ce que vous répondez ?
03:29 Est-ce que vous comprenez que l'Etat, le département,
03:32 ne puissent pas répondre à tous les besoins ?
03:35 -Pour moi, ce sont des personnes qui sont à la rue.
03:39 On est en France, on est dans un pays...
03:41 Je pense qu'on a la capacité, si on veut.
03:44 Si on a l'idée de bien accueillir des personnes,
03:47 on peut le faire.
03:48 -C'est un manque de volonté politique ?
03:50 -Oui. -Merci, Jenny Briand-McGregor,
03:53 coordonnatrice du Topia 56 à Tours,
03:55 d'être venue ce soir sur notre plateau.
03:57 ...

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