• l’année dernière
Depuis douze ans, l’arc antillais est victime d’échouements récurrents de sargasses, ces algues flottantes qui abîment les littoraux de la Caraïbe, les habitations, et présentent des risques pour la santé. Pour y faire face, des communes se sont organisées.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Ces algues sont un vrai cauchemar.
00:02 Tout tombe en panne à cause de ça.
00:04 Ça pue, c'est catastrophique.
00:06 Ce sont des sargasses.
00:07 Ces algues flottantes s'échouent massivement sur les côtes caribéennes
00:10 et atteignent le Mexique et la Floride.
00:12 Là, je suis au Robert, l'une des villes martiniquaises
00:14 les plus touchées par les échouements de sargasses.
00:16 Quand ces algues s'accumulent, comme ça,
00:18 elles pourrissent et dégagent une très forte odeur d'œufs pourris.
00:21 Ça pue quoi ?
00:22 En fait, en se décomposant,
00:24 les sargasses libèrent des gaz toxiques,
00:26 de l'ammoniaque et de l'hydrogène sulfuré, H2S.
00:29 Et c'est un problème.
00:30 Car l'exposition à ces gaz provoque des vomissements,
00:33 des difficultés respiratoires ou des maux de tête.
00:35 Et en particulier chez les riverains.
00:37 Ces gaz provoquent aussi la corrosion des métaux
00:39 et abîment donc la robinetterie et l'électroménager.
00:42 Tous les six mois, j'ai des appareils qui tombent en panne.
00:44 Ça, c'est pour la partie matérielle.
00:47 J'ai une employée, en tout cas, qui n'a pas pu continuer à travailler
00:50 à cause de ces émanations de gaz-là.
00:52 Elle avait des saignements du nez,
00:54 elle avait des troubles de l'orientation, des vertiges.
00:57 J'ai eu cette malheureuse expérience la première année
01:00 d'avoir à réparer ma télé.
01:03 J'ai aussi perdu le micro-ondes.
01:05 Le plafond est devenu noir.
01:06 À plusieurs reprises, des établissements scolaires du Robert
01:09 ont dû fermer à cause des émanations de gaz.
01:11 Et en plus des impacts sanitaires,
01:13 ces algues brunes peuvent dégrader la biodiversité.
01:15 Une partie s'accumule dans les mangroves
01:17 et les étouffe, par exemple.
01:18 Et puis, comme des plages sont régulièrement abîmées,
01:21 c'est un impact sur l'industrie touristique,
01:23 qui est l'une des principales ressources économiques aux Antilles.
01:25 Mais d'où viennent ces algues brunes, au juste ?
01:27 Les sargasses ont soudainement commencé à séchouer
01:29 dans la Caraïbe en 2011.
01:31 Depuis, leur échouement est récurrent
01:33 et s'éteint généralement de février à octobre,
01:35 du fait des courants marins.
01:36 Le truc, c'est qu'on ne sait pas très bien
01:38 pourquoi ces algues brunes prolifèrent.
01:40 Des chercheurs ont émis deux hypothèses.
01:42 L'augmentation de la température de l'océan
01:44 due aux dérèglements climatiques,
01:46 et l'écoulement dans l'océan de nutriments
01:48 issus de l'activité agricole et de la déforestation en Amazonie.
01:51 Pour faire face à ce phénomène,
01:52 certaines villes se sont mobilisées,
01:54 comme ici, au Robert.
01:55 10 km de barrages ont été installés
01:57 et le ramassage d'algues en mer se fait
01:59 grâce à cet outil, derrière moi.
02:01 C'est un bateau qui s'appelle le Sargator.
02:03 Et les effets sont plutôt encourageants.
02:05 Le but des barrages, c'est quoi exactement ?
02:08 De protéger la population, ça c'est déjà la première chose.
02:11 Mais c'est surtout de pouvoir les emmener
02:13 à un endroit où on peut les gérer.
02:16 C'est pour ça qu'on a des barrages déviants
02:18 et des bloquants.
02:20 La sargasse, c'est la sargasse qui arrive.
02:22 Elle reste dedans.
02:24 Nous, après, avec le Sargator, on passe,
02:26 on l'écupère et on va jeter là-haut.
02:28 On est en train de les collecter avec le tapis.
02:31 Le tapis collecte.
02:33 Chaque sac représente environ 300 à 350 kg.
02:37 Le bateau a une possibilité de 16 sacs.
02:40 Après la collecte des algues en mer,
02:45 elles sont déposées directement ici.
02:47 Elles sèchent dans la banche.
02:48 Au bout d'un moment, on les ramène après
02:50 au large, à près de 15 minutiques,
02:53 sur des fosses marines.
02:55 Après un premier plan sargasse en 2018,
03:01 le gouvernement en a lancé un deuxième en mars 2022.
03:04 Il prévoit une enveloppe de 36 millions d'euros
03:06 à destination de la Guadeloupe, de la Martinique
03:08 et de Saint-Martin jusqu'en 2025.
03:11 Mais ce budget semble insuffisant pour les collectivités
03:13 et les acteurs locaux, face à un fléau
03:15 qui s'intensifie chaque année.
03:17 Pour la Martinique, sur la 2022,
03:19 on a eu 2,7 millions.
03:23 Il y a 8 communes, avec 6 communes impactées.
03:26 Ça ne fait même pas 400 000,
03:28 600 000 balles par commune.
03:30 Bon, 400 000 euros, ça peut paraître beaucoup.
03:32 Mais en fait, ce n'est pas tant que ça.
03:33 Le sargator, là, il en a déjà coûté 260 000.
03:36 C'est parce que je m'entends bien avec mes gars.
03:39 Ils sont d'accord pour qu'on fasse...
03:41 C'est vraiment du bricolage qu'on fait.
03:43 On fait des barrages par moment.
03:44 On fait du ramadage, on recoue des filets.
03:46 On essaie d'arranger pour que ça tienne un petit peu.
03:48 C'est de la débrouillarde.
03:50 Oui, voilà, c'est ça.
03:51 Ce n'est pas normal.
03:52 On devrait mettre plus d'argent.
03:54 Les communes et communautés d'agglomérations
03:56 ne peuvent plus faire face.
03:58 Pour cet élu, une action à l'international
04:00 est nécessaire pour s'attaquer à la racine du problème.
04:03 ♪ ♪ ♪
04:05 ♪ ♪ ♪
04:07 ♪ ♪ ♪
04:09 ♪ ♪ ♪
04:11 ♪ ♪ ♪
04:13 ♪ ♪ ♪
04:15 ♪ ♪ ♪

Recommandations