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L’Agence de la transition écologique (ADEME) vous présente le webinaire Pacifique dédié à la Semaine Européenne de la réduction des Déchets (SERD) 2023. Cet évènement est destiné aux futurs porteurs de projet de la SERD tels que les collectivités, les administrations, les associations, les entreprises, les établissements scolaires, les particuliers, etc. À travers le témoignage de porteurs de projets engagés, des lauréats de l’édition 2022 et grâce à nos invités, nous reviendrons sur des modalités d’animation originales, nous vous partagerons des conseils clés pour optimiser les actions SERD et nous discuterons sobriété et emballage.

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00:00:00 [Musique]
00:00:19 Malo, yaorana, bonjour à toutes, à tous, bienvenue.
00:00:24 Je suis ravie de vous accueillir à ce séminaire transpacifique de préparation de la semaine européenne de la réduction des déchets.
00:00:31 Merci de votre présence depuis la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis et Fotona.
00:00:38 Vous qui agissez en faveur de la réduction des déchets, vous allez pouvoir trouver dans ce séminaire qui est consacré au thème des emballages,
00:00:47 de nouvelles idées d'action, des conseils clés et vous allez pouvoir échanger avec d'autres porteurs de projets pour réduire et refuser les emballages,
00:00:56 pour les éco-concevoir, pour les réutiliser et les réemployer.
00:01:00 Je suis Anne-Sophie Langevin, directrice du cabinet Langevin & Associés en charge de la coordination de la CERD pour l'ADEME
00:01:07 et je vous accompagne au cours de ce premier temps fort de la journée,
00:01:11 cette linière de partage de bonnes pratiques dans le cadre de trois tables rondes de retours d'expérience.
00:01:17 Puis, vous allez vous retrouver au sein de chacun de vos territoires autour d'ateliers de co-construction d'animation CERD
00:01:25 afin d'imaginer des actions de sensibilisation de vos publics à la réduction des emballages,
00:01:32 en créant pourquoi pas des partenariats entre vous.
00:01:36 Posez-nous vos questions dans la rubrique qui s'affiche sur votre écran,
00:01:41 nous ne manquerons pas d'y répondre dans le cadre de deux temps d'échange dédiés.
00:01:47 Je vous propose d'ouvrir dès maintenant ce webinaire en donnant la parole à Caroline Nicolo,
00:01:54 représentante territoriale ADEME en Nouvelle-Calédonie et à Walise Futuna.
00:01:59 Caroline, nous t'écoutons.
00:02:03 Bonjour à toutes et à tous. Bonjour à la salle Nouvelle-Calédonie, aux collègues dans une autre salle en Provence-Sud
00:02:10 et à tous les collègues de Walise Futuna, de Polynésie française et à l'équipe de Langevin que je remercie d'ennuyer ce webinaire avec nous.
00:02:18 Donc, ravie de vous accueillir, que vous soyez toutes et tous présents pour cet atelier de préparation à la SARD
00:02:25 qui a lieu dans deux mois et comme tu disais Anne-Sophie, cette année, le thème c'est la réduction des déchets d'emballage.
00:02:31 Alors juste pour, voilà, on amuse bouche avant de goûter.
00:02:35 On a la chance d'avoir des petites amuses bouche concrètes de la belle terre et des produits locaux, végétaux, etc.
00:02:41 Mais pour rentrer dans la matière, en matière, je vais vous citer peut-être quelques chiffres pour rentrer un peu dans le détail sur les emballages.
00:02:49 Donc au niveau national, il existe un plan de prévention des déchets qui fixe des objectifs à l'horizon 2030
00:02:59 pour réduire de 15% les quantités de déchets ménagers et assimilés.
00:03:03 Donc ça c'est au niveau national, chaque territoire a ses propres objectifs.
00:03:07 Et dans les déchets des ménages, ce qu'on remarque c'est qu'en volume, la part des emballages, ça constitue la majorité des volumes des déchets.
00:03:14 Donc quand on regarde ces emballages, bon, sans vouloir focaliser sur une matière plutôt qu'une autre, mais quand même,
00:03:21 60% des emballages qu'on consomme sont en plastique.
00:03:25 La consommation de plastique a été multipliée par 250 au niveau mondial en l'espace de 70 ans exactement.
00:03:34 Et donc malheureusement, tous ces produits en plastique, 40% d'entre eux sont jetés moins d'un mois après leur achat, source Atlas Plastic 2020.
00:03:45 Et donc voilà, il y a une surconsommation de plastique, mais pas que, j'ai envie de dire, il y a aussi les autres matériaux qui servent aux emballages.
00:03:53 Donc le verre, le papier sont davantage recyclés. Il y a quand même une question de la consommation des ressources et un enjeu de préservation des ressources naturelles.
00:04:01 Et derrière aussi, des consommations d'eau, des consommations d'énergie, bien souvent fossiles, responsables du climat.
00:04:07 Donc on est là pour travailler ensemble, pour réfléchir sur la réduction des déchets d'emballage, quel qu'il soit.
00:04:14 Et ravie qu'on soit tous mobilisés présents aujourd'hui, ce matin, le soir et à notre moment de la journée en Polynésie,
00:04:23 pour essayer de trouver ensemble des solutions pour participer à la CERD et mettre en place des solutions pérennes.
00:04:29 C'est un peu l'objectif au-delà de la CERD, c'est de contribuer au changement des comportements.
00:04:35 Donc merci à toutes et tous d'être présents.
00:04:38 Merci beaucoup, Caroline. Nous allons maintenant débuter la première table ronde intitulée "Réduire et refuser les emballages"
00:04:47 en compagnie de Françoise Suvé et de Oumalo Vahitoulaki.
00:04:53 Françoise Suvé, bonjour. Tu viens de la province sud en Nouvelle-Calédonie.
00:04:59 Oumalo, tu es chef du village de Vahitoulaki à Wallis.
00:05:05 Bonjour tout le monde.
00:05:08 Et Oum, tu mènes un travail de longue haleine depuis le début de ton mandat en 2016,
00:05:14 de sensibilisation de la population de ton village à la réduction des déchets.
00:05:19 Pour cela, tu as choisi de le faire à travers le prisme de la santé publique.
00:05:24 Est-ce un argument convaincant pour tes concitoyens ?
00:05:29 Merci beaucoup. Je voudrais, avant de répondre, transmettre les salutations à toutes les personnes présentes sur cette visioconférence.
00:05:39 Aux Polonaisiens, à vous qui êtes en métropole, aux Calédoniens, ainsi que tous les représentants ici à Wallis et Futuna.
00:05:47 C'est un plaisir d'être dans ce genre de débat, puisque effectivement, dans le village où je suis,
00:05:54 depuis que j'ai été mis en fonction, nous avons mis en place un développement durable
00:05:59 où la santé publique est au centre de nos préoccupations.
00:06:04 La santé publique, essayer de convaincre une population que pour les déchets, c'est un problème qu'ils ne comprendront jamais.
00:06:13 Mais, centrer notre travail sur la santé publique, tout gravite autour.
00:06:19 L'environnement, où là on découvre l'intérêt de faire attention aux déchets.
00:06:24 L'agriculture, où on retrouve aussi des emballages pour tout ce qui est importé de l'extérieur.
00:06:33 Pour l'agriculture, c'est toujours avec des emballages.
00:06:38 Et tout gravite autour de la santé publique.
00:06:41 C'est dans ce sens que dans le village, nous avons essayé de parler et de communiquer sur la réduction des déchets.
00:06:48 Donc, on est revenu sur nos anciennes pratiques ancestrales, sur le consommé localement.
00:06:55 À travers ça, le message passe plutôt bien, puisque au fond, nous touchons aussi une partie de la vie du quotidien, l'économie.
00:07:08 Nous essayons de sensibiliser cette partie, puisque nous n'avons pas les mêmes budgets dans les foyers.
00:07:15 Et en fin de compte, le résultat permet à tout le monde de réagir dans le sens où nous avons tissé des partenariats avec les services du territoire et de l'État,
00:07:30 pour communiquer ensemble sur la possibilité de travailler ensemble.
00:07:35 Puisque moi, en tant que chef, à un moment donné, mon discours de chef coutumier s'arrête.
00:07:40 Et le partenariat avec les services, la technicité, l'ingénierie, peut convaincre le citoyen du village.
00:07:50 Et c'est à travers ce genre de partenariat qu'aujourd'hui, je suis entouré par beaucoup de services,
00:07:58 dans les actions que nous menons dans le village, de l'agence de santé, de l'environnement, de l'agriculture, et puis l'administration aussi.
00:08:08 Parce que c'est une grande partie de ce travail qui est dans la communication,
00:08:15 pour adhérer la population à cette lutte que nous faisons quotidiennement dans nos foyers, dans le village, dans la paroisse, et puis dans le territoire aussi.
00:08:28 Nous nous rendons compte aussi que par la mer, il y a beaucoup de déchets qui arrivent par la mer.
00:08:33 Et donc nous menons des campagnes mensuelles pour le ramassage des déchets dans les îlots, sur le littoral du village.
00:08:44 Et voilà en gros ce que nous avons mis en place.
00:08:47 Et depuis 2016, nous pensons que c'est quelque chose qui est rentré dans les habitudes des villageois,
00:08:59 puisque même dans nos cérémonies coutumières ou les événements où il y a du monde,
00:09:04 nous essayons de ne plus mettre les sodas, les canettes.
00:09:10 On essaye de faire des carafes pour servir de l'eau dans nos événements.
00:09:16 C'est un discours qui est très difficile à réceptionner par la population,
00:09:21 mais c'est en faisant des actions que nous arrivons petit à petit à les convaincre.
00:09:26 Voilà, je vais m'arrêter.
00:09:28 Et justement, ce que tu disais, c'est que ce qui est intéressant, c'est qu'en ayant cette approche du prisme de la santé publique,
00:09:37 tu as finalement lancé toute une dynamique de rééducation alimentaire avec l'aide en plus de nutritionnistes et des services.
00:09:46 Oui, effectivement, avec l'Agence de santé, je demande le soutien des nutritionnistes, des professionnels,
00:09:57 pour nous aider aussi à comprendre pourquoi nous cherchons à revenir sur nos pratiques ancestrales.
00:10:05 Tout simplement parce que nous évitons automatiquement les emballages dans les commerces.
00:10:10 On fait d'une pierre deux coups finalement.
00:10:12 On règle des problèmes de santé publique tels que le diabète, l'hypertension, qui sont des fléaux,
00:10:18 et en même temps, effectivement, on fait du zéro déchet finalement.
00:10:21 Voilà.
00:10:23 Très bien. On revient vers toi. Dans un instant, Françoise, tu as impulsé une dynamique territoriale forte
00:10:29 en matière de réduction et de refus des emballages au sein de la province sud
00:10:34 à travers la création d'une filière à responsabilité élargie des producteurs
00:10:38 qui sera opérationnelle d'ici à la fin de cette année en Nouvelle-Calédonie.
00:10:43 À quel besoin cette filièrette va-t-elle répondre ?
00:10:47 Bonjour Anne-Sophie, bonjour aux Parisiens, s'il y en a effectivement qui sont au visio.
00:10:53 Bonjour à mes collègues calédoniens qui sont à l'IRD.
00:10:57 Je suis très heureuse de vous recevoir.
00:11:03 Je suis de l'Indésie française et effectivement, le thème de l'emballage est en ce moment,
00:11:12 je dirais à la une, la gestion des déchets en province sud.
00:11:17 Alors, on n'est pas dans une situation qui est aisée puisqu'on a trois codes de l'environnement,
00:11:25 chaque province est autonome, c'est une compétence qui est provinciale.
00:11:29 Donc ce n'est pas simple, mais on travaille de concert avec les deux autres provinces
00:11:34 sur les réglementations concernant la gestion des déchets
00:11:39 et on a tout intérêt parce qu'on dit que le déchet n'a pas de frontière.
00:11:44 Et la conscience nous dicte et notre responsabilité d'élu nous dicte
00:11:51 effectivement qu'il faut qu'on travaille à l'échelle du territoire.
00:11:55 Alors les emballages, bien sûr que c'est un besoin, comme tous les déchets,
00:12:00 il faut s'en occuper, c'est une question de santé humaine,
00:12:04 c'est aussi une question de santé environnementale.
00:12:08 Et puis c'est aussi la préservation de nos conditions de vie
00:12:13 et de notre seul milieu de vie qui est la planète.
00:12:18 Et en gros on travaille aussi, je dirais, in fine pour l'humanité
00:12:23 et chacun à notre échelle doit pouvoir le faire.
00:12:29 Alors c'est vrai que la province sud est très dynamique depuis quatre ans,
00:12:35 puisqu'on avait déjà six filières réglementées,
00:12:38 ce sont des déchets qui étaient quand même particuliers et plutôt,
00:12:43 on va dire, toxiques et qu'on trouvait dans le quotidien des Calédoniens.
00:12:49 Pour vous citer, ce sont les pneus usagés,
00:12:53 ce sont les véhicules hors d'usage, donc les épaves,
00:12:57 ce qui n'est pas rien parce qu'on en voit beaucoup.
00:13:00 Tout ce qui est huile usagée, parce qu'évidemment on en trouvait
00:13:04 beaucoup aussi dans le milieu naturel et les gens ne savent pas quoi faire
00:13:07 de ces déchets. On a les batteries, c'est aussi un gros fléau.
00:13:12 On a tout ce qui est piles et accumulateurs usagés
00:13:16 et les déchets des équipements électriques et électroniques.
00:13:20 Donc ça, ça répondait vraiment à un besoin et depuis trois ans,
00:13:23 on a mis la gomme, on va dire, puisqu'on a réglementé un déchet
00:13:28 qui est très toxique et dangereux, à la fois pour l'environnement
00:13:32 et pour la santé humaine, ce sont les médicaments dont on utilisait.
00:13:37 Et on a également une filière qui est réglementée,
00:13:42 on ne va pas dire réglementée, elle est volontaire,
00:13:45 puisque ce sont les exploitants, les importateurs et les metteurs
00:13:48 sur le marché des produits phytosanitaires, principalement agricoles,
00:13:52 qui se sont constitués en collectif et qui gèrent ces déchets,
00:13:58 évidemment encadrés par la province sud.
00:14:02 Donc ça, c'est une très bonne chose.
00:14:04 Et là, on est sur la filière réglementée des emballages,
00:14:08 ça concerne surtout les boissons et les contenants alimentaires,
00:14:13 parce qu'on en trouve partout, c'est une grande partie de ce qu'il y a
00:14:18 dans la poubelle, ce sont les bouteilles en verre, les canettes alu,
00:14:23 les boîtes de conserve en métaux ferreux, et en même temps,
00:14:28 on s'attaque aussi, je dirais, indirectement à la bouteille en plastique
00:14:32 et le tétrapaque, puisque ce sont deux principaux fléaux qu'on a,
00:14:37 pas qu'à l'échelle de la Nouvelle-Calédonie, mais à l'échelle mondiale,
00:14:41 et qu'il faut tenter d'enrayer.
00:14:43 Alors, c'est un petit peu un coup d'épée dans l'eau, ce qu'on fait ici
00:14:46 en Nouvelle-Calédonie, parce que ce qu'il faudrait, c'est que tous les chefs d'État
00:14:50 s'accordent à ce que l'industrie soit plus vertueuse et plus responsable,
00:14:55 à ce que le monde industriel verse aussi, je dirais, dans les principes
00:14:59 de l'écologie. Mais ce n'est pas grave, ça ne nous arrête pas,
00:15:02 et on se dit que sur notre territoire, où on est en gros 270 000 habitants,
00:15:07 on peut le faire et il faut absolument le faire.
00:15:09 Ça répond à un besoin, c'est une demande vraiment des Calédoniens,
00:15:13 mais je pense, de manière générale, de tout le monde.
00:15:16 Et pour cela, vous allez notamment mettre en place également
00:15:19 une éco-contribution plus importante, justement, s'agissant des tétrapaques
00:15:22 et des bouteilles en plastique.
00:15:25 Ce n'est pas une taxe, c'est une éco-contribution qui va être appliquée
00:15:29 évidemment à l'ensemble des produits, et sur les produits pour lesquels
00:15:33 on n'a pas de solution à la fois locale et où, effectivement,
00:15:39 ce sera exporté en majeure partie, et notamment la bouteille plastique
00:15:44 et le tétrapaque, on met une éco-contribution qui est effectivement
00:15:50 importante pour rendre dissuasif l'achat de ces produits.
00:15:55 Alors, Eouh et Françoise, le point commun de vos deux approches,
00:16:00 c'est de déployer une méthode résolument participative.
00:16:04 Expliquez-nous tous les deux.
00:16:06 Peut-être Eouh, et puis on va vous réécouter, Françoise.
00:16:12 Eouh, tu y vas ?
00:16:14 Merci, Françoise.
00:16:17 Pour le reste, on vous repose la question.
00:16:19 Oui, bien sûr. J'expliquais que l'un des points communs très importants
00:16:24 entre ton approche et celle de Françoise au sein de la province sud,
00:16:29 c'est de déployer une méthode résolument participative
00:16:33 avec l'ensemble, finalement, des acteurs.
00:16:36 Est-ce que tu peux nous en dire quelques mots, Eouh ?
00:16:39 C'est effectivement une préoccupation qui, dès le départ,
00:16:48 nous avons pris connaissance sur les déchets.
00:16:53 Et pour cela, le gros problème, c'est la communication avec la population,
00:16:59 puisque changer les habitudes des populations du jour au lendemain,
00:17:04 c'est un défi que je demanderais à tout le monde d'essayer de le faire.
00:17:08 Et pour une population qui a une habitude,
00:17:12 en fait, on est dépendant des commerces,
00:17:15 et on y va sans chercher à comprendre le reste qui va rester,
00:17:21 en fait, parce qu'on va consommer le produit,
00:17:23 mais le reste, on s'en fout, on fait ce qu'on veut avec,
00:17:27 soit dans la poubelle ou bien soit dans le jardin,
00:17:30 ou bien quand on est dans des terrains de foot, c'est partout.
00:17:34 Donc après, la difficulté, c'est aujourd'hui, essayer de convaincre.
00:17:39 Et le travail de l'environnement ici a été percutant aussi,
00:17:43 puisque la mise en place de, comment on appelle déjà,
00:17:48 l'éco-taxe a permis aussi à la population
00:17:53 que dans des événements culturels,
00:17:56 où la majeure partie de la population se réunisse,
00:18:01 après les événements, il n'y a plus de canettes qui traînent,
00:18:05 parce que les gens se ramassent,
00:18:09 parce qu'ils savent qu'il y a un retour monétaire qui va revenir après.
00:18:15 Ce sont des rencontres que tu organises régulièrement ?
00:18:19 Je crois qu'il y a une régularité que tu as mise en place dans les rencontres.
00:18:22 Au départ, pour que la population du village comprenne,
00:18:26 j'ai organisé tous les mercredis une rencontre
00:18:29 avec tous les services concernés.
00:18:33 Pour cela, nous faisons un petit cocktail,
00:18:38 où nous n'achetons rien des magasins.
00:18:41 C'est par là aussi qu'on fait passer le message,
00:18:45 sans le faire comprendre à la population,
00:18:48 qu'utiliser nos produits locaux nous éviterait d'avoir aussi des poubelles
00:18:53 pour ramasser les emballages.
00:18:56 C'est comme ça, ce sont des petites actions,
00:18:59 mais sur le long terme, ça fait des grandes distances.
00:19:03 C'est mieux de faire des petits pas pour faire rentrer l'information
00:19:07 que de faire des grands pas dans le vide.
00:19:11 Au bout de ces temps de pratique,
00:19:14 je me rends compte de l'intérêt de cette partie communication.
00:19:19 Ça fait effet aussi sur les autres villages,
00:19:23 et il y a une prise de conscience sur le district.
00:19:26 Oui, c'est intéressant, c'est en train d'essaimer dans les autres villages.
00:19:31 Françoise, beaucoup de travail, de réunions également,
00:19:34 de sensibilisation avec tous les acteurs concernés
00:19:38 pour mettre en place bientôt cette filière REP ?
00:19:42 Oui, d'abord, on ne sort pas une filière comme ça,
00:19:47 on est obligé, c'est incontournable,
00:19:50 de rencontrer tous les opérateurs qui travaillent sur ces produits.
00:19:55 Ça commence évidemment par ceux qui mettent sur le marché ces produits,
00:20:00 on a les importateurs, les producteurs.
00:20:03 C'est important de les avoir, de les entendre,
00:20:06 parce qu'ils participent aussi à l'économie de la Nouvelle-Caïdonie.
00:20:11 On ne peut pas non plus déstabiliser des pans de l'économie,
00:20:18 c'est de les entendre, de comprendre effectivement leurs difficultés,
00:20:23 leurs revendications,
00:20:26 parce que bien souvent, évidemment,
00:20:29 une réglementation ne s'est jamais prise positivement.
00:20:33 Heureusement que les consciences évoluent,
00:20:36 et on essaie de trouver, bien sûr, les meilleures voies
00:20:41 pour parvenir à mettre en place, à organiser la filière.
00:20:46 Ce n'est jamais une mince affaire, ça ne se fait pas en six mois ni un an.
00:20:50 Nous, on est en tractation, on a été pendant deux ans en discussion,
00:20:54 puisqu'on a adopté la filière en juin 2021,
00:20:59 et qu'on est au bout de deux ans et qu'elle va enfin avoir le jour.
00:21:05 Après, on a tous connu la crise sanitaire,
00:21:09 à un moment donné, le ralentissement économique,
00:21:13 donc on a bien compris également les enjeux pour tout le monde.
00:21:16 On s'adapte, on entend, mais à un moment donné, il faut y aller.
00:21:21 C'est-à-dire qu'il y a un délai, et après ce délai,
00:21:24 on met tout le monde au pas et ça doit fonctionner.
00:21:29 Évidemment, on a des messages très forts,
00:21:32 qui sont ceux de la prévention.
00:21:35 Il y a également le message prévenir,
00:21:40 mais aussi de réduire, de capter le maximum de flux.
00:21:44 J'ai un mot, par exemple, qui est celui de la consigne.
00:21:48 Pour nos petits territoires, ça marche bien.
00:21:51 C'est sûr qu'à une échelle plus importante, c'est peut-être plus difficile,
00:21:56 mais pour nos petits territoires, nous qui avons connu la consigne
00:21:59 et qui avait très bien marché, c'est aussi une solution qui peut être rétablie.
00:22:06 Il y a une chose, ce qui est certain,
00:22:09 c'est que ce que ça coûte de mettre en place des filières pareilles,
00:22:15 tout cet argent, on préférait qu'il soit dédié à autre chose,
00:22:20 et qu'il y ait moins de déchets possibles,
00:22:23 et qu'on utilise cet argent pour la jeunesse ou autre chose.
00:22:27 Les objectifs, Françoise, de collecte des déchets d'énergie,
00:22:31 de verre, d'aluminium et de métal avec cette filière,
00:22:34 sont de 40 % pour la première année et de 60 % à 5 ans.
00:22:39 C'est ambitieux ?
00:22:41 Oui, c'est ambitieux.
00:22:44 Tout ça, ce n'est jamais ambitieux quand il s'agit de régler nos problèmes de déchets.
00:22:49 Après, je crois qu'il ne faut jamais mollir.
00:22:54 On s'est fixé des objectifs,
00:22:57 on a des écorganismes qui ont été désignés.
00:23:02 Ils ont ces objectifs.
00:23:05 Les plans de gestion sont encadrés aussi par la province.
00:23:10 On a des commissions chaque année pour vérifier l'avancement.
00:23:18 Mais autant vous dire qu'on n'attend pas cette commission d'agrément annuelle,
00:23:23 puisqu'on surveille de très près ce qui se passe sur les filières.
00:23:30 Très bien.
00:23:32 On revient vers toi.
00:23:34 Tu nous le disais tout à l'heure,
00:23:36 dans la plupart, d'ailleurs dans tous les événements culturels que tu mets en place,
00:23:42 au sein du village, vous faites vraiment du zéro déchet.
00:23:47 On a quelques petites images que vous pouvez voir à l'écran,
00:23:54 où l'on voit des exemples de contenants biodégradables
00:23:59 confectionnés à partir de feuilles de cocotier,
00:24:02 qui sont l'occasion de se retrouver entre concitoyens,
00:24:07 pour lancer cette dynamique de retour aux pratiques que l'on connaissait très bien.
00:24:15 C'est l'occasion de sensibiliser toute cette préparation en amont de ces événements culturels.
00:24:21 Oui, effectivement, sur cette pratique de zéro déchet,
00:24:28 ça passe par des journées de portes ouvertes pour organiser des échanges.
00:24:37 Par exemple, ici, vous avez une dame, parce qu'on organise des journées de bien-être,
00:24:42 et là, on essaie de mettre plein de petits événements autour.
00:24:50 Et en même temps, notre atelier de zéro déchet,
00:24:54 où on fait des services avec ces paniers grands,
00:24:58 pour refaire les services, éviter d'emmener du plastique,
00:25:03 et en même temps, éviter aussi d'emmener des plats en porcelaine.
00:25:09 Ça crée des différences entre les personnes qui viennent pour l'événement.
00:25:15 Mais en même temps, ce sont des choses qui sont courantes dans notre vie.
00:25:20 Et tous ceux qui sont autour de moi peuvent le prouver,
00:25:25 parce que partout, nous avons grandi dans cette façon de faire,
00:25:32 pressé, pour servir tout ce qu'on a à servir à la maison.
00:25:37 Donc, nous le faisons dans le village, dans le district aussi, ça marche comme ça.
00:25:43 Et puis, sur le territoire, nous sommes obligés d'organiser des événements réguliers
00:25:49 comme ça pour transmettre en même temps,
00:25:52 parce que c'est une transmission que nous faisons en même temps pour les générations futures.
00:25:59 Et c'est vrai que ce type d'événements zéro déchet,
00:26:02 vous avez aussi l'habitude de les mener lors de la Semaine européenne de la réduction des déchets,
00:26:06 pour marquer justement le message de la réduction des déchets.
00:26:12 Françoise, la province sud lance chaque année des appels à projets économie circulaire
00:26:18 pour soutenir des initiatives prometteuses et à impact.
00:26:22 Parmi les lauréats du dernier appel à projets,
00:26:24 quels sont, Françoise, les projets intéressants dans le domaine de la prévention des emballages ?
00:26:32 Alors, il y a un porteur de projet sur une épicerie, en fait, sur la vente en vrac,
00:26:41 qui marche très bien, c'est une extension, c'est beaucoup.
00:26:45 En fait, il avait déjà été lauréat, et là, la consolidation de sa structure économique,
00:26:56 elle est aujourd'hui avec, elle prend de l'ampleur, puisqu'il s'étend,
00:27:03 il a de très belles surfaces, et il ne fait que de la vente en vrac.
00:27:09 Ça, c'est une très bonne chose.
00:27:12 On a aussi un brasseur qui réutilise, en fait, les bouteilles,
00:27:20 donc il y a un système de consignes, donc il réutilise les bouteilles en verre,
00:27:24 on les a également aidées.
00:27:26 Il y a plusieurs, effectivement, porteurs de projets.
00:27:29 Ce sont des activités dont on ne s'attend pas forcément,
00:27:33 mais ce sont des petites activités,
00:27:35 et je pense que ça traduit un volet qui est essentiel à la gestion des déchets,
00:27:42 qui est celui de la valorisation.
00:27:45 Alors pour moi, ça coule de source, et je viens de me rendre compte,
00:27:48 en fait, que je n'en ai pas parlé, c'est qu'on crée ces filières,
00:27:52 les règlementes, donc on vérifie les gisements,
00:27:57 et on vérifie à travers ces appels à projets,
00:28:00 la viabilité des projets qui sont déposés,
00:28:05 et on vérifie également la rentabilité économique du projet.
00:28:13 Si ça vaut le coup, effectivement, on les accompagne,
00:28:16 et là on met en ligne tous les dispositifs d'aide de la province
00:28:22 dans le fonds ADEME Provinces Sud,
00:28:26 qui nous est vraiment, vraiment, je dirais, bien utile,
00:28:31 et on les accompagne.
00:28:33 Le retour, c'est la valorisation de ces déchets,
00:28:38 faire de ces déchets une matière première, secondaire,
00:28:41 et on a beaucoup, beaucoup, on a un vrai tissu d'entreprise
00:28:46 qui est aujourd'hui constitué, et il faut continuer.
00:28:51 Que ce soit pour le verre, les métaux ferreux, l'alu,
00:28:55 qu'il s'agisse de la transformation ou tout simplement,
00:28:59 je dirais, de la vente de ces métaux,
00:29:03 je veux dire, ces entreprises aujourd'hui fonctionnent
00:29:08 et sont équilibrées économiquement et financièrement.
00:29:13 Et c'est également ça le but, je dirais, c'est tout bénef sur la ligne,
00:29:17 parce qu'effectivement on capte un flux,
00:29:21 on le transforme, on le traite,
00:29:25 et c'est de la création d'entreprises et d'emplois,
00:29:28 surtout non délocalisables, et qui ne nécessitent pas
00:29:31 forcément de très grosses qualifications.
00:29:34 Et c'est, je dirais, c'est vraiment, c'est tout positif
00:29:37 quand on déroule cette chaîne-là,
00:29:40 et la direction du développement durable des territoires
00:29:44 et de la province sud est vraiment alignée sur cet objectif.
00:29:51 Très bien. Françoise et Eau, le mot-clé que vous me citiez
00:29:55 lors de nos échanges préparatoires, c'était celui de l'adaptation.
00:29:59 L'adaptation, Eau, du discours, de sensibilisation à la culture
00:30:02 de chaque génération, parce que je m'expliquais qu'il y a cette dimension
00:30:06 aussi de gérer les différentes cultures générationnelles,
00:30:11 et puis adaptation, Françoise, aux spécificités aussi des besoins
00:30:14 de chaque catégorie d'acteurs du territoire.
00:30:18 Est-ce que vous voulez en dire quelques mots, les deux?
00:30:21 Moi, pour ma part, pour ce domaine, c'est sûr qu'il y a toujours
00:30:32 un conflit de génération, de compréhension sur l'évolution.
00:30:37 Nous arrivons à pallier à ça avec le fait de passer aux actions.
00:30:43 Par exemple, je prends l'exemple d'aujourd'hui, on a réussi à déplacer
00:30:49 les pochons à côté des habitations au centre du village.
00:30:57 Cela a permis aux jeunes de communiquer avec leurs aînés,
00:31:02 puisque c'était un peu difficile, jusqu'à un moment où la communication
00:31:07 ne passait plus. Nous avons demandé à une enquête au niveau
00:31:12 de l'administration pour que ces professionnels des services
00:31:18 fassent une enquête dans chaque foyer. C'est là qu'on s'est aperçus
00:31:22 qu'il y a un gros problème entre la nouvelle génération et les aînés,
00:31:27 puisqu'ils ne s'accordent pas à un moment donné pour trouver une solution.
00:31:31 Chacun compte sur ses positions. À travers cette enquête,
00:31:36 tout le monde a pu s'exprimer. On s'est rendu compte qu'après,
00:31:41 20% de la population voulait encore de l'élevage à côté.
00:31:48 Les 80% de la population sont tous d'accord pour faire le déplacement
00:31:54 des parcs. À partir de là, nous avons retravaillé avec l'environnement
00:31:58 et l'agriculture pour faire des parcs tournants. Les cultures viennent
00:32:04 après avec des normes de surface pour les parcs, avec les conseils
00:32:10 de l'environnement, l'aide technique des services de l'agriculture.
00:32:15 C'est ensemble comme ça qu'on a réussi à faire passer une communication.
00:32:20 Nous nous rendons compte que les déchets, qu'on parlait hier,
00:32:24 n'est plus un déchet aujourd'hui, parce qu'on valorise à chaque fois
00:32:28 pour la santé publique. Il y a ce soutien, par exemple, des services
00:32:34 pour faire le compost. Pour fertiliser les sols, on passe sur des méthodes
00:32:40 comme les parcs tournants et puis le compostage est devenu chose courante
00:32:45 pour la pratique de la crue, l'agriculture et de l'élevage. Ce qui fait
00:32:52 que le résultat au bout est meilleur que ce qu'on faisait avant.
00:32:58 On arrive à trouver un terrain d'entente sur les résultats et on se rend compte
00:33:02 que sur les résultats, nous avons éliminé beaucoup de déchets.
00:33:05 On essaie de passer outre les déchets qui deviennent après un fertilisant
00:33:11 pour notre culture, l'agriculture surtout.
00:33:18 Formidable. Françoise ?
00:33:23 Alors, il y a plusieurs étages. D'abord les élus qui mettent en place
00:33:31 les politiques publiques doivent être crédibles.
00:33:36 C'est vrai que soit vous le portez en vous, soit le message est plus difficile
00:33:43 à passer. C'est le premier étage. L'exemplarité de la collectivité,
00:33:50 c'est l'exemplarité qui est apportée par les élus.
00:33:55 Moi, je n'ai pas trop de soucis avec ça parce que je suis tombée dans le bouillon
00:33:59 vert depuis toute petite. Ensuite, on n'a pas accès directement
00:34:09 aux consommateurs au niveau de l'étage de la province.
00:34:14 J'y rencontre beaucoup également et c'est pour ça que sert une réglementation
00:34:20 et toutes les réunions de concertation qu'on fait avec les acteurs économiques.
00:34:24 C'est de les amener, eux aussi, à changer leur politique commerciale
00:34:34 et leur politique de sensibilisation. Ils connaissent très bien les industriels,
00:34:39 les producteurs, les importateurs. Ils ne fabriquent pas de produits
00:34:46 comme ça par hasard. Ils connaissent très bien les besoins des consommateurs.
00:34:51 Ce sont des échanges avec eux et la réglementation est là aussi
00:34:55 pour les amener à changer les modes de consommation des habitants.
00:35:04 C'est une deuxième chose. Ensuite, je pense que la troisième chose,
00:35:08 là où on touche beaucoup les gens, c'est au niveau des professionnels.
00:35:15 Par exemple, les appels à projets sont très prisés.
00:35:21 Les appels à projets qu'on mène avec l'ADEME, Provincia-Sud-ADEME,
00:35:27 sont très recherchés, très prisés. D'abord, ça fait naître l'esprit d'initiative.
00:35:34 C'est la première chose. La deuxième chose, c'est arriver à créer son projet.
00:35:41 Et ça, c'est une bonne chose parce que c'est cranté déjà vers quelque chose
00:35:46 d'économique et de possible. Ensuite, c'est l'émulation que ça crée,
00:35:53 sans forcément qu'il y ait des partenariats d'établi avec les gros producteurs.
00:36:03 Je prends la vente en vrac, par exemple. On a mis en place, à travers un appel à projet,
00:36:09 la réduction des emballages, etc. On a eu des porteurs de projets
00:36:13 qui aujourd'hui sont très bien établis, dont un particulier qui s'est vraiment spécialisé
00:36:18 dans la vente en vrac, y compris avec des produits locaux, notamment.
00:36:23 Et ça marche tellement bien, c'est un incontournable de la place,
00:36:28 en tout cas calédonienne, et bien ça marche tellement bien
00:36:32 que les hypermarchés aujourd'hui, la grande distribution aujourd'hui,
00:36:37 réservent un espace dédié à la vente en vrac dans leurs grands magasins.
00:36:43 Ce n'est pas rien, c'est bien. Ça veut dire qu'ils ont été également à l'écoute
00:36:47 et sensibles sur l'évolution du besoin du consommateur calédonien.
00:36:53 C'est un exemple qui est vraiment très concret, comme les conserves alimentaires
00:37:01 qui sont produits localement et qui font l'objet, le contenant fait l'objet d'une consigne,
00:37:08 et bien c'est ramené. Alors on accepte de payer un peu plus cher,
00:37:12 mais on sait qu'on peut ramener le contenant parce qu'il est réutilisable
00:37:17 et qu'il garde une valeur.
00:37:19 Exactement. Écoutez, merci énormément, Françoise et You, pour vos interventions.
00:37:25 On vous retrouve tout à l'heure lors du temps dédié aux questions-réponses,
00:37:30 puisqu'il y a déjà des questions qui vous sont posées.
00:37:34 N'hésitez pas à continuer, vous tous, à poster vos questions.
00:37:41 Nous allons y répondre tout à l'heure. Merci encore, You et Françoise.
00:37:46 Alors quand on ne peut ni refuser ni prévenir l'utilisation des emballages,
00:37:51 il y a le recours à l'éco-conception. Nous allons en parler maintenant
00:37:55 dans le cadre de la deuxième table ronde. Rappelons que l'éco-conception
00:38:00 est un outil de l'économie circulaire que les entreprises peuvent mobiliser
00:38:04 pour réduire l'empreinte de leur activité sur l'environnement,
00:38:07 tout en économisant et en innovant. L'éco-conception vise à prendre en compte
00:38:12 et à réduire les impacts environnementaux dans toutes les étapes du cycle de vie,
00:38:16 de l'offre, extraction de matières premières, fabrication, transport, usage,
00:38:21 traitement en fin de vie. L'éco-conception s'applique aux produits matériels,
00:38:25 mais aussi aux services, dans l'objectif commun de faire mieux avec moins.
00:38:31 Alors voici trois entrepreneurs dont les projets inspirants tendent
00:38:36 vers l'éco-conception des emballages. Ayana Champo, Kii Tuio et Yann Hernandez.
00:38:43 Bienvenue à vous trois. Ayana Champo, tu es co-gérante de Biobase Tahiti,
00:38:52 entreprise de fabrication d'emballages à partir de déchets végétaux depuis 2020.
00:38:58 Kii Tuio, tu es également co-gérante d'une entreprise, l'entreprise Awa Tahiti,
00:39:07 depuis 2020 également. Yann Hernandez, bonjour. Tu es le gérant du snack
00:39:14 Master Food à Nouville, en Nouvelle-Calédonie, depuis 2018.
00:39:19 Alors, tout d'abord, Ayana et Kii, vous éco-concevez des emballages
00:39:23 à partir de déchets végétaux, mais que vous envisagez comme des ressources.
00:39:28 Kii, tu récupères des noix de coco et Ayana, des fibres de bananier, de coco,
00:39:33 d'ananas et de cannes à sucre. Alors, Ayana et Kii, à partir de ces ressources
00:39:38 végétales, quels produits confectionnez-vous ?
00:39:41 Oui, Rana, bonjour à tous. Donc, moi, c'est Kii Tuio et avec mon compagnon,
00:39:52 Eriata, on a conçu Awa Tahiti. On propose des bols en coco personnalisables,
00:39:58 principalement. Et on a développé toute une gamme autour de la récupération
00:40:04 de bois naturel, enfin de bois locaux, pour fabriquer de la vaisselle du quotidien.
00:40:12 On part aussi bien d'un bol, d'un verre, d'une assiette, d'un plateau ou des couverts.
00:40:23 Bonjour à tous, moi c'est Ayana Champo, fondatrice et cofondatrice de Biobase Tahiti.
00:40:30 Et d'abord, je tiens à vous remercier d'organiser ce type d'événement,
00:40:35 d'échange entre nous pour se réunir et parler de ce sujet qui nous tient vraiment à cœur.
00:40:41 Et donc, nous, avec mon compagnon, on fabrique du papier, des grandes feuilles de papier.
00:40:50 Et quand on ne les vend pas tel quel, on en confectionne des sacs, comme ça,
00:40:55 des boîtes, des enveloppes, des cartes de visite et beaucoup d'autres produits.
00:41:00 Le papier est en fait le premier échelon de toute une filière et les applications sont grandes.
00:41:08 Yann, Thiyu et Ayana, à l'origine de vos trois projets, il y avait une même idée,
00:41:17 proposer une alternative locale et biodégradable aux barquettes alimentaires jetables,
00:41:22 mais qui, tu t'es rapidement rendu compte vraiment au tout début de ton entreprise,
00:41:26 que ça allait être très compliqué de mettre en place finalement une consigne de bol de coco
00:41:33 dans des restaurants puisque ça aurait pris trop de place.
00:41:36 C'est pourquoi tu t'es tourné finalement vers la confection de vaisselle, comme tu le disais à l'instant.
00:41:41 Et au côté, Ayana, un projet de faisabilité, justement, barquettes alimentaires à partir du papier
00:41:47 que tu confectionnes est à l'étude actuellement en partenariat avec l'Université de la Polynésie française.
00:41:53 Quant à Yann, pour répondre à ce même objectif, tu as opté pour des barquettes comestibles.
00:41:59 Alors, comment en as-tu eu une idée ?
00:42:01 Bonjour tout le monde. En 2017, j'ai eu l'occasion de faire le tour de la Calédonie à la Voile
00:42:08 et je me suis rendu sur des îlots dans le nord complètement isolés et j'enchaînais le plastique des plages au vent.
00:42:16 À l'époque, j'avais eu l'idée, mais je ne savais pas quelle idée exactement j'allais faire.
00:42:21 En 2020, l'équipe Zéro Déchet m'a contacté pour le TEDx Luméra qui se passait au Centre Culture Aljibaou
00:42:29 pour organiser le repas et être en Zéro Déchet.
00:42:34 À l'époque, mon snack en 2018, j'avais déjà banni tout le plastique non réutilisable,
00:42:38 sauf malheureusement les bouteilles en plastique pour les coupements liquides.
00:42:43 Donc, à cette époque-là, j'avais eu l'imagination, l'imaginer qu'il fallait manger sa barquette en fait,
00:42:51 que si on mange son produit, on ne crée pas de déchets.
00:42:55 Donc, j'ai inventé Croc2, que TEDx m'a servi de cobaye, j'ai servi 130 barquettes.
00:43:02 Sur les 130 barquettes, on est revenu avec 3 kg de déchets.
00:43:05 Sur ces 3 kg de déchets, essentiellement c'était les couvercles en bois, les serviettes en papier et un peu de Croc2.
00:43:13 Et là, je me suis dit, ok, c'est la bonne voie, je suis dans une bonne démarche.
00:43:18 Le concept plaît, le concept a été agréablement surpris.
00:43:23 Et là, je me suis lancé à fabriquer les Croc2 pour juste Master Food au début.
00:43:30 Par la suite, la Provincie de l'Adame aussi sont venus me contacter pour l'appel à projets,
00:43:36 qui m'ont aidé à financer une partie de ma production,
00:43:40 qui m'a permis de pouvoir développer et de lancer le projet pour le distribuer et le vendre à d'autres.
00:43:49 Alors, tu effectivement proposes à la vente ces Croc2 aux professionnels de la restauration et à la boulangerie.
00:43:56 Quels sont les principaux avantages de la Croc2 ?
00:43:59 Le premier, c'est de le manger, en fait.
00:44:04 C'est que du coup, on ne crée pas de déchets.
00:44:07 Le deuxième, en fait, c'est de revisiter un peu le sandwich qu'on connaît tous,
00:44:11 mais avec une barquette qu'on connaît aussi tous.
00:44:15 Ça permet de valoriser un plat qu'on servait en barquette en plastique à l'époque ou en carton maintenant,
00:44:22 mais tout en ayant à l'esprit sandwich, tacos, pizza,
00:44:27 mais en mettant des pas, pas plus raffinés, mais en ayant plus de la qualité de la restaurateur classique.
00:44:37 Oui, parce que tu as réussi à mettre au point une recette qui permette une barquette qui ne soit pas sèche,
00:44:42 qui ait un bon goût, ce qui était quand même un challenge par rapport à ce qui pouvait exister finalement.
00:44:50 Oui, c'était mon premier cahier des charges à l'époque en tant que restaurateur.
00:44:54 En fait, il existe déjà des barquettes comestibles, mais non mangeables en fait.
00:45:00 On ne les mange pas.
00:45:02 Je voulais que ça fasse partie du plat, comme une pizza, comme un taco, comme un sandwich.
00:45:06 En fait, le contenant fait partie du plat.
00:45:08 J'ai cherché à réaliser une recette qui résiste à l'humidité.
00:45:13 Donc, une salade de poisson, un civet, n'importe quel plat liquide ou chaud ou gratin résiste tout à fait à le temps donné.
00:45:22 Sachant qu'une barquette plastique, au milieu de la restauration, est utilisée 11 minutes en moyenne.
00:45:29 Donc, elle est utilisée et au bout de 11 minutes, elle part à la poubelle.
00:45:32 Donc, en fait, j'y suis resté jusqu'à 7 heures.
00:45:37 Donc, l'optimisation, c'est qu'elle tienne un liquide 7 heures par rapport aux contraintes d'un restaurateur.
00:45:43 Et j'ai surtout actionné sur les contraintes d'un restauration rapide où on nous impose d'être en barquette jetable par rapport à la réglementation calédonienne.
00:45:54 Et on n'avait pas le droit à la vaisselle parce qu'on est restauration mobile, en fait.
00:45:59 Oui, c'est ça.
00:46:01 Alors, qui, pour développer avec ton compagnon, ton entreprise qui emploie trois personnes,
00:46:08 tu t'es formée auprès d'une ancienne entreprise et tu t'es entourée également d'artisans.
00:46:14 Raconte-nous.
00:46:15 Oui, on a commencé l'aventure en novembre 2020.
00:46:27 Au tout début, j'étais seule avec mon compagnon à chercher pendant au moins trois, quatre mois,
00:46:34 comment on pouvait faire des bols en coco.
00:46:36 Ça a l'air d'être simple, mais finalement, il n'existait pas d'outils clés en main prêts pour faire des bols en coco.
00:46:43 Donc, une ancienne société locale existait et proposait également des bols en coco qui avaient fermé.
00:46:50 Et j'ai osé toquer à la porte pour leur demander comment on faisait.
00:46:54 Et grâce à eux, j'ai gagné énormément de temps et j'ai pu me former auprès d'eux.
00:46:59 J'ai racheté leur machine et ensuite, il fallait créer toute la filière.
00:47:04 Donc, c'était ça la problématique du début.
00:47:08 C'était de comment on peut s'approvisionner en coco.
00:47:12 On peut se dire que ça paraît bête comme ça parce qu'on est en Polynésie, on est entouré de coco.
00:47:17 Sauf que pour faire des bols, il fallait une particularité, il fallait que les cocos soient assez plats et pas pointus.
00:47:23 Donc, de cette idée-là, on a commencé à chercher des fournisseurs.
00:47:27 On a trouvé un sur une île de Hua Hiné qui nous fournit toutes les semaines.
00:47:34 On reçoit des cocos décortiqués de cette île.
00:47:37 Et ensuite, on a mis en place une filière d'économie circulaire où aucun déchet n'est jeté.
00:47:44 Donc, les coques arrivées à Haiti, on les pré-découpe.
00:47:48 Ensuite, un fabricant de bonbons coco récupère pour récupérer la chair à l'intérieur et fabriquer ses bonbons coco.
00:47:56 Et puis, on fait du troc.
00:47:58 Donc, en échange, je lui offre la chair et lui, il me nettoie mes coques.
00:48:03 Comme ça, dès que je les réceptionne, je les passe en atelier où elles sont pensées pour être prêtes à la commercialisation.
00:48:11 Donc, vraiment, à Haïti, on a essayé de faire en sorte que chaque maillon de la chaîne soit rémunéré à sa juste valeur
00:48:19 et que ce ne soit pas nous au bout de chaîne qui récoltons tous les profits de cette activité.
00:48:25 C'est vraiment une valeur qui me tient à cœur dans ce projet-là.
00:48:28 Et également, on s'est rapprochés de plusieurs artisans.
00:48:35 Donc, on avait un sculpteur parmi nos équipes qui faisait toute la fabrication des couverts en bois.
00:48:43 Et on a également des artisans qui nous proposent, comme on a pu le voir en Nouvelle-Calédonie ou à l'lycée Futuna,
00:48:51 de fabriquer des paniers en I.O. en pannes de cocotier pour remplacer l'usage des sacs et des emballages à usage unique.
00:49:03 Merci. Ayana, tout comme qui vient de très bien décrire le processus de fabrication qui se base effectivement sur une éco-conception,
00:49:13 est-ce que tu peux nous décrire également ton process de fabrication sur le même principe de l'éco-conception ?
00:49:21 Oui, bien sûr. En fait, nous, on a pris un peu une autre tournure où on s'est dit qu'avec les emballages importés,
00:49:29 il était possible de créer des emballages éco-conçus à base de matières biosourcées, donc végétales.
00:49:37 Et voyant qu'avec la crise sanitaire, on avait besoin d'emplois qui valorisent nos ressources, nos propres ressources,
00:49:47 sans se fier aux importations qui devenaient de plus en plus bancales.
00:49:52 Et donc, on s'est mis à vouloir fabriquer du papier pour pouvoir ensuite en confectionner des objets.
00:50:01 Donc, notre grand objectif est de toucher le secteur alimentaire et de fabriquer des barquettes,
00:50:08 parce que c'est vraisemblablement le produit qu'on retrouve le plus sur nos plages et dans nos vallées, et qui pollue le plus,
00:50:15 les barquettes en plastique. Mais pour bien commencer par quelque chose, on s'est mis à pouvoir déjà fabriquer des sacs en papier,
00:50:25 des boîtes et des choses qui n'ont pas besoin d'être imperméables pour être utilisées.
00:50:30 Donc, notre procédé, d'abord, on récupère les résidus fibreux agricoles, ce qui n'est pas utilisé, qui est censé être jeté,
00:50:40 on le rachète en échange de la livraison à notre atelier.
00:50:44 Donc, ça, ça permet de gérer une logistique, justement, de ne pas gérer la logistique de récupération,
00:50:50 donc c'est les gens qui nous les apportent directement. Et à partir de ça, on en fait de la pâte, et à partir de cette pâte, on en fait du papier.
00:51:05 Donc, à partir du tronc de bananier, par exemple, on va le broyer, le cuire, le mixer, ça prend assez longtemps,
00:51:14 au bout de cinq jours, on a un papier. Donc, c'est quand même aujourd'hui assez manuel et artisanal,
00:51:21 parce qu'on n'a commandé aucune machine spéciale de l'étranger. Aujourd'hui, on fait tout avec du matériel qu'il y a localement.
00:51:30 Et ça, ça s'est traduit par énormément d'expériences, d'échecs. Et en fait, on n'a pas, comme Kihi, on n'avait pas de recette clé en main.
00:51:41 On savait comment faire du papier sur Internet, envoyer, mais c'est vraiment l'ambition et la volonté d'aller à notre objectif
00:51:49 qu'on a réussi à créer ça aujourd'hui, en bananier local.
00:51:54 Bravo. Yann, tu arrives de ton côté à la croisée des chemins, puisque pour réussir à SME ton concept,
00:52:02 tu aurais besoin d'activer le levier de la baisse du coût, puisque le prix de tes barquettes est trois fois plus élevé que les contenants jetables,
00:52:10 ce qui, évidemment, représente un frein à tes prospects. Mais pour cela, tu aurais besoin d'investir dans un équipement qui représente lui-même un coût élevé.
00:52:19 Quelles sont aujourd'hui tes pistes de solution ?
00:52:22 Malheureusement, pas grand-chose actuellement à l'heure d'aujourd'hui. Si, j'ai plusieurs pistes. La première piste, c'est de m'industrialiser.
00:52:33 Mais c'est d'industrialisation à un gros coût. On parle d'entre 25 et 40 000 euros prix des parts France pour la bécane.
00:52:42 La deuxième option, c'est de changer les taxes. Mais ça, c'est plus compliqué à gérer.
00:52:51 Et après, c'est d'arriver que dans le monde entier, on arrête les conneries et qu'on se sensibilise un petit peu plus
00:53:02 avec les restaurateurs et les consommateurs, se sensibiliser sur les barquettes jetables.
00:53:08 Sur la Frog2, pour ceux qui ne la voient pas, elle est là.
00:53:15 Mon coût de production est trop élevé, en fait, dix fois plus élevé qu'une barquette jetable actuelle,
00:53:24 et qui fait que j'ai un coût de vente trop cher.
00:53:29 Et pourtant, l'impact de l'essai-mâche de ta crocto serait énorme, puisque du coup, en trois ans, à l'échelle de ton seul restaurant,
00:53:37 tu as déjà permis d'éviter 44 m3 de déchets plastiques.
00:53:42 Donc, on imagine évidemment toute l'ampleur que ton concept pourrait avoir si effectivement il était développé.
00:53:48 Donc, on espère évidemment que tu puisses réaliser cet investissement nécessaire.
00:53:54 Justement, Ayana, tu souhaites passer également à un process de semi-industrialisation.
00:54:06 Est-ce que tu peux nous en dire davantage sur ce projet ambitieux ?
00:54:12 Alors oui, effectivement, on a l'objectif d'augmenter notre capacité de production.
00:54:17 Donc, peu à peu, on va devoir s'équiper en machine pour pouvoir répondre aux plus grandes demandes,
00:54:26 parce que rien qu'avec ces petits produits-là, il y a un marché énorme.
00:54:31 Et aussi, pour aller vers le secteur alimentaire, pour en créer des barquettes, on a besoin de plus d'équipement.
00:54:41 Et c'est pour ça qu'on est aujourd'hui en attente d'un local, parce qu'à la maison, ça commence à être petit au bout d'un moment.
00:54:49 Donc, voilà, on est en train de réfléchir et de tout mettre en place pour arriver à un procédé un peu plus mécanique.
00:55:00 Quel conseil clé tous les trois vous pourriez apporter aux porteurs de projets qui nous écoutent
00:55:06 et qui, eux aussi, certains d'entre vous, ont peut-être également un projet entrepreneurial tourné vers l'éco-conception ?
00:55:13 Est-ce que vous avez des conseils ?
00:55:18 Donc, moi, je dirais vraiment qu'on a une idée et on y croit, il faut foncer.
00:55:25 Il ne faut surtout pas abandonner. Les premières années sont assez difficiles.
00:55:30 On a tendance à tomber sur quelques échecs, mais au contraire, c'est ce qui nous fait grandir.
00:55:36 Et vraiment, maintenir et garder le cap sur vos valeurs, parce que c'est ce qui permet d'aboutir à un projet qui vous ressemble.
00:55:46 Et donc, pour moi, c'est vraiment ce à quoi on doit s'accrocher, c'est ses ambitions, ses valeurs, et d'y aller pour d'oeuvrer jusqu'au bout, de se donner les moyens.
00:55:57 Merci. Ayana ?
00:56:00 Je la rejoins aussi dans… J'ai envie de dire foncer, montrer que l'économie locale peut se reposer sur d'autres secteurs que le tourisme,
00:56:08 qu'on a des ressources à valoriser et que si, par malheur, vous tombez sur un échec, ne vous laissez pas abattre.
00:56:19 Un échec, ça arrive à tout le monde et dans chaque projet.
00:56:23 Et en fait, c'est grâce à cet échec que vous allez changer de plan.
00:56:28 Mais ce que je peux vous dire, c'est que si vous changez de plan, n'abandonnez tout de même jamais votre objectif de base.
00:56:34 Parce qu'il y a 10 millions de façons de faire et même si vous ne l'avez pas tout de suite, inspirez-vous des personnes qui vous motivent.
00:56:43 Et au bout d'un moment, l'idée viendra. Si vous gardez en tête votre objectif, si vous l'accrochez en gros de votre chambre, par exemple, devant vous,
00:56:50 vous allez voir que des façons de faire au bout d'un moment vont vous venir.
00:56:56 Et voilà, n'abandonnez jamais et croyez en vous.
00:57:01 Mororo, Yann, de ton côté, as-tu des conseils ?
00:57:08 C'est pas facile d'avoir des convictions, de les mettre en place, c'est encore plus difficile.
00:57:14 De les faire comprendre et de les expliquer, c'est encore un chemin à parcourir.
00:57:21 Et que les gens adhèrent, alors là c'est un fossé gigantesque, mais il faut savoir s'accrocher.
00:57:26 J'y tiens, j'y accroche, au bout de 3 ans je suis toujours là, j'essaye toujours.
00:57:31 Bien que c'est pas facile tous les jours, loin de là, j'en vis pas, j'en vivrai sûrement jamais de mes convictions.
00:57:37 Mais c'est mes convictions et je dis qu'il faut s'accrocher à ses convictions et encore plus, ça peut rester dans le temps.
00:57:49 Merci beaucoup. On va regarder quelques images de vos projets, de vos entreprises.
00:57:58 Alors tout d'abord on a des images de Out Haiti. Est-ce que tu as un petit commentaire sur ce panorama de tes différentes confections ?
00:58:14 Et puis aussi sur la gauche on voit également quelques photos du process en lui-même.
00:58:21 Oui c'est exact, comme on peut le voir, c'est... Pardon.
00:58:28 En fait je propose, comme vous pouvez le voir, un petit panel de nos produits.
00:58:32 C'est vraiment un panel de produits à base de coco et de bois local.
00:58:39 Donc on a tenu à faire de la personnalisation aussi sur nos produits,
00:58:45 pour justement que les personnes s'approprient de leurs bols et qu'elles puissent justement les utiliser.
00:58:51 Que ce soit pas juste un objet qui devient décoratif, mais d'un usage quotidien.
00:58:56 Et donc sur les images on peut voir Yannick qui est en train de retirer l'excédent de chair sur les coques,
00:59:03 ou encore Jonathan après découpe des cocos.
00:59:08 Très bien, et du coup tu expliquais un petit peu au début toute la variété des confections.
00:59:17 Et c'est vrai que tu nous en as pas parlé, mais on l'aperçoit sur l'image en bas à droite,
00:59:22 que tu fais même des supports pour alliances, pour les mariages, des marques places.
00:59:27 Tu finalement agis aussi dans l'événementiel.
00:59:32 Oui c'est exact, en fait on s'adapte vraiment à la demande du client.
00:59:36 C'est vraiment grâce à eux aussi qu'on peut grandir vraiment.
00:59:41 Donc on s'est développé beaucoup dans les mariages, dans l'événementiel, des baptêmes ou ce genre de produits.
00:59:47 Donc pour les festivités telles que Noël également, ou lorsqu'il vous avez des convives,
00:59:53 on peut basculer sur des produits fabriqués localement et surtout personnalisables.
00:59:59 Et donc comme vous pouvez le voir au niveau des coques, on a également deux teintes,
01:00:03 donc on joue pas seulement sur les cocos qu'on a l'habitude de voir à l'international, les foncés,
01:00:09 mais également les clairs qui dépendent tout justement de la maturité de la coque.
01:00:14 Donc plus les cocos sont jeunes, plus ils vont être clairs et plus ils vont devenir vieux, donc ils vont être sombres.
01:00:22 Et tu joues aussi d'ailleurs, ce serait intéressant de le préciser, sur la variété des cocos,
01:00:27 et tu es de plus en plus en train de chercher à valoriser des fournisseurs des îles des Marquises ou des Toa Motu
01:00:33 pour justement valoriser leurs ressources.
01:00:38 Oui, c'est exact. Sur les Toa Motu, par exemple, on va retrouver des cocos beaucoup plus allongés,
01:00:43 donc avec lesquels on pourra en faire des verres.
01:00:46 Sur les Marquises, ils ont des variétés de cocos qui sont vraiment très gros
01:00:51 et qui peuvent dépasser 20 cm de diamètre au niveau de la coque.
01:00:57 Et sur ces produits-là, on souhaite partir sur des seaux à glaçons, par exemple,
01:01:03 comme idée de produit qu'on a déjà pu développer, mais qu'on souhaite vraiment pouvoir s'agrandir davantage
01:01:12 et surtout étendre notre panel de produits en s'appuyant sur les fournisseurs d'autres îles que Tahiti ou des Raromatei.
01:01:21 Oui, formidable. Alors, quelques images maintenant de BioBase.
01:01:27 Ayana, est-ce que tu as un petit commentaire sur ces photos ?
01:01:34 Ok, alors, oui, je peux commenter. Là, on peut voir les sacs.
01:01:41 Donc, les sacs, on propose trois tailles différentes.
01:01:46 On a adapté à la demande aussi et en fonction de notre capacité.
01:01:52 Et on peut voir aussi le circuit d'économie circulaire sur lequel nous nous sommes basés.
01:02:01 Donc, la récupération des déchets, on réfléchit dessus, on l'étudie, ensuite on l'éco-concevoit.
01:02:09 Ensuite, le produit étant biosourcé, il est biodégradable et avec même nos propres chutes,
01:02:16 on refait du papier et on en refait après des objets.
01:02:22 Et si par malheur un de nos sacs se retrouve dans l'océan, il ne devient pas du poison,
01:02:29 mais il devient en fait de la nourriture pour le poisson au lieu du poison.
01:02:34 Donc, ça c'est aussi autant que tous les autres produits qu'on peut fabriquer.
01:02:41 Notre démarche, c'est de faire en sorte que tout soit complètement compostable domestiquement.
01:02:49 Donc après, en fonction des demandes, on a fait énormément de produits différents
01:02:56 comme les supports à bijoux, tout simplement pour piquer les boucles d'oreilles dedans.
01:03:01 C'est un produit bête, mais en fait, on n'a pas besoin d'apporter quelque chose.
01:03:06 On peut le fabriquer localement.
01:03:09 Et tout plein d'autres produits.
01:03:13 - Ça c'est quelques images du procédé. - Voilà, c'est ça.
01:03:17 - Voilà, on voit quelques images du procédé.
01:03:19 Ça reste comme vous pouvez le voir, artisanal et manuel.
01:03:24 Et voilà, on est passionné.
01:03:28 - Ça s'entend et c'est formidable.
01:03:31 Alors, quelques photos.
01:03:33 Alors, ce n'est pas encore l'heure du déjeuner, mais ça peut vous mettre déjà en appétit
01:03:37 parce qu'on ne l'a pas précisé, mais c'est vrai que Yann, c'est un snack bistronomique.
01:03:45 Donc tu arrives à proposer des plats très qualitatifs dans ta croquetoux.
01:03:53 Est-ce que tu as deux exemples à nous citer, justement,
01:04:00 un plat que tu arrives comme ça à transposer sur la croquetoux ?
01:04:04 - Là, on a deux exemples de poissons.
01:04:07 Sur la droite, on a un micri de thon pané à la moutarde avec des crudités locales et avec alédoniens.
01:04:14 Et sur la gauche, on a un tartare de thon exotique, pommes Yann,
01:04:21 fruit de la passion pour les autres pays,
01:04:25 basilic, thaï et plein d'autres légumes et de producteurs en direct.
01:04:31 Bon, là, c'est des recettes parmi tant d'autres.
01:04:34 Après, on met vraiment énormément de composition et je crée aussi en fonction de mes envies,
01:04:42 de mes humeurs et des saisons de recettes calédoniennes d'ici ou d'ailleurs, et européennes aussi.
01:04:51 - On retrouve ici à la fois l'adresse de ton restaurant, Yann,
01:04:58 et puis les adresses où on peut retrouver des points de vente, des confections d'Ayana et de Kii.
01:05:07 On vous a mis les adresses exactes, de sorte que vous pouvez bien sûr aller découvrir par vous-même
01:05:15 l'offre de ces trois entrepreneurs qui contribuent à lancer le mouvement de l'éco-conception.
01:05:20 Alors bravo à vous trois et merci beaucoup.
01:05:23 On va pouvoir maintenant échanger avec le public.
01:05:27 On a quelques questions, n'hésitez pas à continuer à les poster maintenant,
01:05:32 puisqu'on y répond au cours de ces prochaines minutes.
01:05:36 Alors, des questions pour les cinq intervenants que nous venons d'entendre.
01:05:42 Alors, une première question, tout d'abord, qui s'adresse certainement peut-être à Françoise.
01:05:49 Quelqu'un qui nous demande à quoi sert en fait l'éco-participation en Nouvelle-Calédonie.
01:05:54 Est-ce que cela va permettre la mise en place d'une nouvelle filière de traitement écologique de ces déchets ?
01:06:01 Est-ce que, Françoise, tu peux préciser effectivement à quoi sert l'éco-participation ?
01:06:07 L'éco-participation, qui est appelée sur chaque produit réglementé, va servir en fait à organiser la filière,
01:06:18 c'est-à-dire la collecte, et également le traitement, parce que tout a un coût.
01:06:24 Et cet argent est dédié, effectivement, exclusivement à la gestion du déchet qui est réglementé.
01:06:34 C'est-à-dire que le producteur, ou en tout cas ceux qui mettent sur le marché ces produits,
01:06:39 sur chaque produit, il y a une éco-contribution.
01:06:41 Franchement, elle est minimale, elle n'est pas élevée du tout, et ça va effectivement dans un fonds,
01:06:50 c'est géré par un éco-organisme.
01:06:53 Et l'éco-organisme va utiliser cet argent pour, effectivement, financer la collecte,
01:07:02 mais également le traitement de ces déchets.
01:07:04 Donc à un moment donné, il va y avoir en bout de course des opérateurs économiques,
01:07:10 et évidemment, ça va être à un moment donné, la commercialisation de ces déchets vers ces opérateurs.
01:07:19 Une autre question, Françoise, de la part d'un autre participant,
01:07:26 qui témoigne du fait que beaucoup d'importateurs locaux font venir des quantités importantes
01:07:34 d'emballages carton et de plastique, et cette personne qui est peut-être d'éco-pavement signale que
01:07:41 l'éco-pavement, par exemple, permet de revaloriser du plastique dans une quantité infime.
01:07:46 Et la question est, existent-il des filières de trim et de revalorisation du carton et du plastique ?
01:07:53 Alors, sur le plastique, oui, on a des opérateurs, mais on n'a pas une véritable filière organisée sur le territoire.
01:08:07 C'est franchement pas simple quand on voit aussi les différentes catégories de plastique qu'il y a.
01:08:14 Sur le carton, en fait, dans la réglementation sur les emballages, il y a cinq types,
01:08:24 et cinq sous-sections, il y a le plastique et il y a le carton.
01:08:31 Ça veut dire que là, on s'attaque aux emballages alu, verre, les métaux ferreux.
01:08:38 Ça veut dire aussi que par la suite, on va avoir les emballages carton, etc.
01:08:47 Parce que là aussi, il faut qu'on arrive à organiser une filière économique derrière.
01:08:56 Après, autant on peut être emballé, il ne faut pas non plus être utopique,
01:09:04 parce qu'on a un petit marché et l'étroitesse du marché ne doit pas nous faire perdre de vue,
01:09:11 je dirais, l'objectif aussi de rentabilité économique pour les entreprises.
01:09:18 Ça ne sert à rien de mettre en place une usine à gaz qui va coûter beaucoup d'argent
01:09:24 si derrière, on n'a pas suffisamment la matière pour leur permettre de fonctionner.
01:09:31 Mais on a beaucoup d'entreprises qui se sont effectivement développées
01:09:36 autour de la valorisation des déchets.
01:09:40 Ensuite, une réglementation ne sort pas comme ça.
01:09:44 En général, il faut bien deux ans pour la mettre en place,
01:09:48 et encore deux ans, il faut être hyper motivé.
01:09:56 Sur le carton, c'est un sujet qu'on porte aussi à bout de bras.
01:10:03 On aimerait bien voir un opérateur sortir de terre sur la transformation du carton,
01:10:15 et notamment, par exemple, pour la OUAD de cellulose,
01:10:18 parce qu'on a aussi notre programme d'habitat,
01:10:22 on a quand même un développement important de l'habitat,
01:10:27 mais également des locaux professionnels.
01:10:30 Ce serait bien qu'on arrive aussi à être autonome là-dessus.
01:10:37 Très bien.
01:10:39 On a par ailleurs un participant qui émet une remarque
01:10:44 pour faire un appel à ce que d'autres entreprises soient sollicitées,
01:10:51 pour partager la réflexion sur la mise en place de filières
01:10:54 ou de solutions de retraitement des déchets.
01:10:56 De toute façon, on a les coordonnées de tous les participants,
01:10:59 donc on vous transmettra très directement
01:11:01 qu'on se fasse les coordonnées de ces personnes.
01:11:03 Et puis, un autre commentaire très élogieux sur les projets
01:11:08 qu'on vient de présenter, merveilleux projets en Polynésie française
01:11:11 et Nouvelle-Calédonie.
01:11:13 Je ne suis pas sûre d'avoir compris la question.
01:11:18 D'ailleurs, j'appelle le participant à venir peut-être préciser sa question,
01:11:21 puisque la question telle qu'elle est posée est
01:11:24 « qu'est-ce que les territoires d'outre-mer mettent en place
01:11:30 en termes d'échanges, de bonnes pratiques et de connaissances
01:11:33 au-delà de la sensibilisation ? »
01:11:36 Je ne suis pas sûre de comprendre.
01:11:38 C'est-à-dire que, par exemple, ce type de séminaire est l'occasion
01:11:41 d'échanger justement sur ces bonnes pratiques.
01:11:45 Je crois que les ateliers de tout à l'heure vont faire partie
01:11:48 de cette démarche et je crois que l'ADEME et les collectivités,
01:11:52 dont celle qui est représentée aujourd'hui,
01:11:55 justement, essaient beaucoup de stimuler ces échanges
01:11:58 de bonnes pratiques.
01:11:59 Y a-t-il des fonds spécifiques dédiés aux projets durables recyclage ?
01:12:02 On a les exemples qu'on a cités tout à l'heure d'appels à projets
01:12:05 qui sont régulièrement lancés, par exemple, par la Province Sud
01:12:09 et par l'ADEME.
01:12:11 Chaque année, des projets sont effectivement soutenus,
01:12:16 techniquement, par des études de faisabilité,
01:12:18 financièrement également par du soutien.
01:12:20 Là, il y a vraiment une prise de contact à faire justement
01:12:24 avec vos collectivités territoriales et puis avec vos contacts ADEME
01:12:28 pour justement proposer vos projets et voir en fait
01:12:31 quelles sont les faisabilités de soutien.
01:12:37 Je découvre également d'autres questions.
01:12:40 Pourrait-on envisager que les coparticipations puissent aussi
01:12:43 financer de l'éducation, de la sensibilisation durable
01:12:46 des populations pour favoriser la prévention ?
01:12:48 Oui, c'est vraiment ce que disait Françoise tout à l'heure.
01:12:51 D'ailleurs, le but, c'est justement à terme de réussir
01:12:54 à faire des économies pour finalement, plutôt que de dépenser
01:12:57 de l'argent à traiter des défis, réutiliser cet argent
01:13:01 dans des projets, effectivement, notamment d'éducation.
01:13:06 Alors, encore une question.
01:13:08 Comment sont calculées les éco-participations ?
01:13:11 Alors voilà, peut-être que...
01:13:14 Est-ce que vous avez une réponse rapide ?
01:13:16 Sinon, il y a aussi des éléments comme ça, très concrets,
01:13:18 qu'on pourra envoyer par mail, puisqu'encore une fois,
01:13:21 on a tous les mails de nos participants.
01:13:24 Et une question complémentaire.
01:13:28 On pourrait penser que la petite taille de nos territoires
01:13:30 est un inconvénient.
01:13:31 Quels avantages trouvent d'ailleurs nos interlocuteurs
01:13:34 à cette taille ?
01:13:37 Est-ce qu'il y a des avantages ?
01:13:39 On a parlé tout à l'heure des inconvénients,
01:13:41 puisque effectivement, c'est difficile de développer
01:13:43 certaines filières quand on est sur un petit territoire.
01:13:45 Est-ce qu'il y a des avantages à être sur un petit territoire ?
01:13:48 Demande-t-on. Oui, Françoise.
01:13:50 Alors, le principal avantage,
01:13:53 un, on n'est pas nombreux,
01:13:55 et l'impact, il est quasi immédiat.
01:14:00 C'est-à-dire qu'on met quelque chose en place,
01:14:04 c'est sûr qu'en matière de prévention,
01:14:06 de sensibilisation, d'information,
01:14:08 ça va beaucoup plus vite.
01:14:10 Et quand on met en place les actions,
01:14:13 on a un retour sur action,
01:14:16 mise en place sur investissement
01:14:18 qui est beaucoup plus rapide.
01:14:20 Donc, on a une évaluation immédiate
01:14:23 de la portée de chacune de nos actions.
01:14:27 Et on le voit également
01:14:30 dès qu'on traite la valorisation de déchets.
01:14:33 On voit, il y a un microcosme aujourd'hui,
01:14:37 un écosystème économique
01:14:40 autour de la valorisation des déchets.
01:14:43 Et c'est vraiment une très bonne chose.
01:14:46 Je vais prendre un exemple.
01:14:48 J'espère qu'on va y arriver,
01:14:50 parce que c'est vraiment un très, très gros chantier.
01:14:52 C'est d'arriver à réglementer une filière,
01:14:57 celle des navires hors d'usage.
01:14:59 Ceux des naves, de bateaux, etc.
01:15:01 Alors, évidemment, c'est assez complexe
01:15:05 quand on regarde ce qui se fait en métropole
01:15:08 ou ailleurs.
01:15:10 Mais en même temps, on se dit,
01:15:11 il faut qu'on l'adapte à nos territoires.
01:15:14 Et donc, on arrive à simplifier,
01:15:16 il faut qu'on arrive à un niveau de simplification
01:15:19 qui est adapté, je dirais,
01:15:23 à nos tissus économiques, etc.
01:15:27 En tout cas, à toutes nos contraintes
01:15:30 pour que ça sorte le plus vite possible.
01:15:34 Parce qu'en attendant, on peut tous se gargariser
01:15:36 d'avoir les plus beaux lagons du monde.
01:15:39 En attendant, les épaves, elles continuent
01:15:42 d'y être stockées, etc.
01:15:45 Et ce n'est pas possible.
01:15:47 Il faut qu'on mette en place des choses pour l'avenir.
01:15:50 Mais en même temps, il faut qu'on résorbe le retard
01:15:52 qui a été constaté jusque-là.
01:15:56 - Une question.
01:15:58 - Excusez-moi Anne-Sophie.
01:16:01 Je pense qu'on doit vraiment avoir un gros travail
01:16:03 de réseau au niveau de la région.
01:16:06 On n'échange pas suffisamment.
01:16:08 C'est-à-dire qu'on attend toujours qu'il y ait un webinaire
01:16:10 ou autre pour se mettre en lien.
01:16:12 Nous, il nous arrive, mais de façon sporadique,
01:16:15 à nous mettre en lien avec les territoires de la région.
01:16:18 On est trois territoires français.
01:16:20 Il y a la péninsule française,
01:16:21 il y a Vallée-Séfoutouna et la Nouvelle-Calédonie.
01:16:24 Et ce travail de réseautage, il faut qu'il soit mis en place.
01:16:29 Mais c'est important, c'est vraiment primordial,
01:16:32 parce qu'on a tous des pratiques différentes.
01:16:38 Et parfois aussi, je voyais les noix de coco,
01:16:42 la transformation des noix de coco à partir du déchet de bananier,
01:16:48 ce qu'ils arrivent à en faire.
01:16:51 Je trouve ça extraordinaire, parce qu'on a l'impression que c'est simple.
01:16:54 Même si on sait que c'est beaucoup de travail derrière,
01:16:57 je ne peux pas m'empêcher de dire qu'on a les mêmes ressources ici,
01:17:01 en très grosse quantité,
01:17:03 et il faut aussi qu'on développe nos propres produits
01:17:08 pour couvrir le marché territorial.
01:17:10 Et puis, qui sait, j'ai lancé un petit mot à Caroline Rancien,
01:17:14 pourquoi pas les assises de l'économie circulaire
01:17:17 au niveau de la région pacifique ?
01:17:21 Pourquoi pas, effectivement, ce serait formidable
01:17:26 pour poursuivre ces échanges de bonne pratique.
01:17:28 Un enseignant-chercheur de l'Université de Polynésie française,
01:17:32 arrivé sur le territoire il y a trois ans,
01:17:35 a été surpris du niveau de méconnaissance des consignes de triche
01:17:40 chez les étudiants, et demande s'il y a une réflexion
01:17:44 sur les stratégies et les outils de sensibilisation.
01:17:48 La CERD, en tout cas, je peux répondre que la CERD
01:17:51 est justement un grand outil pour justement sensibiliser
01:17:56 à ces problématiques, notamment auprès de la cible des étudiants,
01:18:00 puisque cette cible est de plus en plus prégnante
01:18:04 dans le cadre de la CERD, grâce notamment à un réseau
01:18:09 qui s'appelle le RÉZES, et qui mobilise les universités
01:18:13 pour justement créer de plus en plus d'actions de sensibilisation
01:18:19 auprès des étudiants.
01:18:21 Est-ce qu'il y a un complément de la part de la Polynésie
01:18:26 à apporter sur ce sujet, avant que l'on présente justement la CERD ?
01:18:41 Oui. Bonjour Anne-Sophie, c'est donc Laurie.
01:18:45 Laurie Goriat, coordonnatrice d'émission de l'ADEME.
01:18:48 Je vais juste préciser, effectivement, alors j'ai Benoît aussi
01:18:52 de Phénoma juste à côté de moi, peut-être qu'on pourra préciser,
01:18:56 mais effectivement il y a des campagnes de sensibilisation
01:18:58 quand même qui sont faites, et des rappels avec pas mal
01:19:00 de communications faites par Phénoma sur le territoire
01:19:03 de Tahiti et Moréa, pour la partie recyclage, etc.
01:19:08 Mais effectivement, la CERD, c'est aussi l'occasion de travailler
01:19:12 avec les établissements scolaires et l'université pour travailler
01:19:16 sur cette sensibilisation et pousser, dynamiser les étudiants
01:19:21 à déjà respecter les consignes des tris, mais aussi pourquoi pas
01:19:25 aller plus loin sur la réflexion de la consommation au quotidien.
01:19:30 Oui, donc au niveau de l'université, puisque c'était une question
01:19:36 d'un professeur d'université, nous avons participé à la matinée
01:19:41 ou la journée de la rentrée scolaire des nouveaux arrivants
01:19:45 sur l'université, c'était la semaine dernière,
01:19:48 donc on a eu un stand qui a permis de sensibiliser,
01:19:52 mais souvent les étudiants se réveillent, les jeunes adultes
01:19:59 deviennent un peu plus actifs, et en fait on a fait des sondages
01:20:03 auprès de cette population des 16-25 ans, où on se rend compte
01:20:08 qu'ils se sentent mauvais trieurs, qu'ils peuvent être des trieurs parfaits,
01:20:13 et en fait, en creusant la question, on s'est rendu compte
01:20:17 qu'ils prennent conscience qu'ils sont des trieurs actifs
01:20:21 à partir du moment où ils habitent dans leur propre logement.
01:20:24 Donc c'est souvent quand ils rentrent dans la vie active
01:20:26 et non pas dans la vie étudiante. Parce que pour eux,
01:20:31 trier une bouteille d'eau, une canette de soda ou d'autres boissons,
01:20:36 pour eux, c'est pas ça le tri. Le tri, c'est vraiment la personne
01:20:40 qui va acheter au magasin des produits, qui va cuisiner,
01:20:46 et c'est cette personne-là qui va devenir le trieur.
01:20:49 Or, les étudiants sont encore dans ce schéma-là,
01:20:53 le papa et maman qui les assistent, mais en fait, le petit tri qu'ils font,
01:20:56 même si c'est une canette ou un petit carton,
01:20:58 ils n'ont pas le sentiment d'être des trieurs.
01:21:00 Donc du coup, ils ont une mauvaise connaissance des consignes de tri,
01:21:03 mais très rapidement, ils se rendent compte que ce qu'ils faisaient
01:21:07 à l'école, au collège, au lycée, à l'université,
01:21:11 puis plus tard dans leur métier, on l'espère,
01:21:14 ce sont toujours les mêmes consignes et qu'en fait,
01:21:16 ils savent absolument trier, puisque nous, on essaye de simplifier
01:21:19 au maximum les consignes de tri. Bien sûr que quand les gens
01:21:23 viennent nous visiter, on rentre dans les détails,
01:21:26 mais sinon aujourd'hui, on reste sur un message très simple,
01:21:29 les déchets à trier, ce sont des déchets propres.
01:21:32 Il y a aussi toute la famille des déchets dit toxiques.
01:21:35 Donc, on préfère que les gens soient pointus sur les déchets toxiques,
01:21:38 qu'on banalise les déchets recyclables pour arriver à, en fait,
01:21:44 à fédérer un maximum et surtout qu'il y ait dans les lieux publics,
01:21:48 à l'université comme ailleurs, des corbeilles de récupération
01:21:51 des produits pour faciliter cet accès.
01:21:54 Merci Benoît. Nous avons reçu d'autres questions que nous allons traiter
01:21:58 dans le deuxième temps de questions réponses, puisqu'il faut qu'on présente
01:22:02 maintenant la CERD pour ceux qui ne la connaissent pas ou rappeler
01:22:06 ce qu'elle est pour ceux qui la connaissent.
01:22:09 Alors, tout d'abord, pour vous dire que la CERD est un temps fort
01:22:16 de mobilisation collective, puisque c'est un temps très concentré
01:22:20 à la fin du mois de novembre de chaque année, où justement,
01:22:23 on cherche à ce qu'il y ait le maximum de porteurs de projet
01:22:26 qui se mobilisent pour mener des animations de sensibilisation
01:22:29 des publics, de façon à créer comme ça un temps véritablement
01:22:33 très concentré pour parler réduction des déchets.
01:22:37 C'est un événement qui cherche à communiquer sur la prévention
01:22:43 des déchets, à la fois sur le plan quantitatif et qualitatif,
01:22:47 c'est-à-dire qu'on cherche à véhiculer à la fois l'argument de réduire
01:22:51 la nocilité et la quantité des déchets avec ce fameux slogan
01:22:55 de la CERD et de l'ADEME, "Quel est le meilleur déchet ?
01:22:57 Celui que l'on ne produit pas."
01:23:00 On cherche, du coup, lors de ces animations, à véhiculer les messages
01:23:07 de mieux produire, de mieux consommer, de prolonger la durée
01:23:10 de la vie des produits et de jeter moins.
01:23:13 16 000 animations ont été organisées dans le cadre de la CERD
01:23:17 l'année dernière par 30 pays, puisque ça s'étend maintenant
01:23:22 au-delà de l'Europe, et dont près de la moitié
01:23:25 dans les territoires français.
01:23:28 Plusieurs centaines d'animations sont en moyenne organisées
01:23:31 chaque année dans vos trois territoires.
01:23:34 Alors, qui peut faire quoi pendant la CERD ?
01:23:37 Nous avons cinq catégories de porteurs de projets,
01:23:40 les administrations et les collectivités territoriales,
01:23:43 les entreprises, les associations, les établissements scolaires
01:23:46 et même les particuliers.
01:23:49 Six thématiques de la réduction des déchets peuvent être abordées,
01:23:53 la prévention des déchets, le réemploi, la réparation
01:23:56 et la réutilisation, la prévention du gaspillage alimentaire,
01:23:59 la promotion du compostage, la prévention des déchets dangereux
01:24:03 et puis des journées de nettoyage, de sensibilisation,
01:24:05 peuvent également être organisées.
01:24:07 Les catégories de cibles sont bien souvent le grand public,
01:24:10 mais il peut aussi s'agir de professionnels,
01:24:13 de vos organisations administratives ou de salariés,
01:24:16 les élus, les scolaires, les étudiants.
01:24:19 Alors, quel est l'intérêt pour ceux d'entre vous
01:24:22 qui n'ont pas encore été porteurs de projets de la CERD ?
01:24:25 Quel est l'intérêt d'y participer ?
01:24:27 Eh bien, le premier intérêt, c'est de pouvoir renforcer la dynamique
01:24:30 de son organisation ou de son territoire,
01:24:33 si on est une collectivité, en matière de prévention des déchets,
01:24:36 pour stimuler l'engagement sur cette thématique.
01:24:41 L'enjeu est également d'apporter de la visibilité à une mobilisation
01:24:45 qui est peut-être déjà très ancrée dans vos organisations,
01:24:48 grâce aux actions de communication de l'ADEME,
01:24:50 puisque à la fois à l'échelle nationale,
01:24:52 mais aussi à l'échelle de vos trois territoires,
01:24:55 eh bien l'ADEME et ses partenaires se mobilisent
01:24:59 pour communiquer, la presse également,
01:25:02 mais en exerguent vos engagements.
01:25:06 Et puis, vous pouvez également bénéficier d'une reconnaissance
01:25:09 de votre engagement si vous candidatez, que vous devenez lauréat
01:25:12 des trophées de la CERD, qui sont à la fois organisés
01:25:16 à l'échelle française, mais aussi à l'échelle européenne.
01:25:20 Alors, comment participer à la CERD ?
01:25:22 Eh bien, il faut que vous vous rendiez sur le site de la CERD
01:25:25 pour inscrire votre action.
01:25:28 Nous, en fait, on vient consulter chacune des 8 000 actions
01:25:35 qui sont inscrites chaque année à l'échelle de tous les territoires français.
01:25:39 On vient regarder chacune de ces actions, on vient vérifier
01:25:42 si elles vont bien être organisées au cours des dates de la CERD,
01:25:46 encore une fois pour créer ce fameux temps fort,
01:25:48 si les thèmes de la CERD sont bien portés par les actions proposées.
01:25:52 On vérifie également si ce qui est proposé est vraiment très précis,
01:25:57 va donner lieu à un passage à l'acte.
01:26:01 Et puis, on vérifie également si l'action n'est pas commerciale,
01:26:04 même si bien évidemment, et c'est heureux,
01:26:07 de plus en plus d'entreprises deviennent porteuses de projets,
01:26:11 c'est important de ne pas être dans une démarche de valorisation pure d'un produit.
01:26:16 L'idée, c'est de vraiment sensibiliser son public,
01:26:21 même si ça peut être bien sûr ses clients, à la réduction des défis.
01:26:25 Sachez que l'ADEME met à votre disposition gratuitement
01:26:31 des outils pour vous accompagner.
01:26:33 Sur le site de la CERD, vous avez le guide du porteur de projet
01:26:37 qui répond à toutes vos questions et qui vous donne d'ailleurs
01:26:41 énormément d'idées d'animation classées par thématique et par type de cible.
01:26:48 Vous trouvez également beaucoup d'idées d'animation sur le site de la CERD
01:26:53 qui est en refonte et qui va être lancée dans sa nouvelle mouture dans quelques jours.
01:26:59 Dans quelques jours, vous pourrez déjà commencer à vous labelliser.
01:27:03 Une fois que vos actions font partie officiellement du programme de la CERD,
01:27:09 ont été labellisées, vous pouvez gratuitement télécharger des outils
01:27:13 et même en commander en papier, puisque du coup,
01:27:16 même si le but est de réduire au maximum les impressions,
01:27:19 on sait très bien que pour réussir à sensibiliser,
01:27:22 parfois diffuser concrètement des outils comme des guides,
01:27:26 puisque la DEM produit beaucoup de guides, on en voit des exemples sous les yeux.
01:27:31 Ça peut être très utile.
01:27:33 Un petit focus sur les trophées.
01:27:38 Les actions les plus exemplaires de la CERD sont valorisées par des trophées.
01:27:45 Le jury sélectionne des animations qui se distinguent par leur originalité,
01:27:49 leur impact à long terme et leur reproductibilité.
01:27:53 Un lauréat est désigné au sein de chaque catégorie,
01:27:55 l'administration, l'association, l'entreprise, l'établissement scolaire et particulier.
01:28:00 En récompense, vous bénéficiez d'une capsule vidéo qui vient valoriser votre action
01:28:06 et que vous pouvez diffuser dans vos réseaux.
01:28:09 Sur la rubrique trophée du site de la CERD, vous pouvez retrouver les descriptifs des lauréats 2022.
01:28:17 Quelques informations pratiques pour terminer.
01:28:19 Comme je le disais tout à l'heure, dans quelques jours, d'ici à la fin de la semaine,
01:28:23 vous allez pouvoir commencer à inscrire vos actions sur le site et ce jusqu'au 13 novembre.
01:28:28 Pour vous, les commandes d'outils de communication se clôturent le fin octobre.
01:28:33 Toutes les infos, encore une fois, sur le guide du porteur de projet,
01:28:36 dont le lien s'affiche ici.
01:28:38 Et pour toute question qu'il s'agisse d'idées d'actions,
01:28:43 de demandes de conseils pour monter vos projets,
01:28:49 écrivez-nous à cerd@aden.fr.
01:28:55 Nous évoquions à l'instant les trophées de la CERD.
01:29:01 Sachez qu'en 2022, deux de vos territoires ont été représentés parmi les lauréats,
01:29:06 la Polynésie française, avec une animation de récupération
01:29:10 et de reconditionnement d'appareils numériques porté par la MGEN,
01:29:14 en partenariat avec la Fondation de réinsertion FAS,
01:29:18 et la Nouvelle-Calédonie, avec le lancement pendant la CERD de l'application PacificScan.
01:29:23 Nous avons avec nous le lauréat de PacificScan,
01:29:29 qui nous rejoint pour cette troisième table ronde intitulée
01:29:32 « Réutiliser et réemployer les emballages ».
01:29:34 Manuel Deligny, bonjour.
01:29:37 Tu es président de l'association PacificScan en Nouvelle-Calédonie,
01:29:42 et Benoît Lerle-Giallana, on t'a vu tout à l'heure,
01:29:45 tu es directeur du FENOAMA,
01:29:47 Syndicat mixte des déchets de Polynésie française.
01:29:50 Alors Manuel, tu es aussi enseignant en physique chimie au sein du lycée à Nova, à Caleta.
01:29:56 C'est dans ce lycée que tu as développé avec des élèves ce projet d'application,
01:30:01 de géolocalisation des points de collecte des déchets,
01:30:04 pour éviter notamment les dépôts sauvages et favoriser leur réutilisation et leur réemploi.
01:30:10 Comment as-tu eu l'idée de cette application ?
01:30:13 Bonjour à tous.
01:30:16 Je suis enseignant de sciences, technologies de l'industrie et du développement durable
01:30:20 au lycée à Nova de Caleta, qui se situe en Nouvelle-Calédonie.
01:30:25 Et il y a deux ans, en 2021, nous avons été porteurs de projets
01:30:30 dans le cadre des Trophées Bleus, qui étaient promus par Puy-au-Nouvelle-Calédonie.
01:30:36 Et j'aime les réserves marines XXL, qui mettaient en avant les projets
01:30:42 basés sur la mer et l'entretien de la mer et la préservation de l'espace maritime calédonien.
01:30:48 On a, avec une équipe réduite d'élèves et d'enseignants,
01:30:53 fait un constat, c'est qu'il y avait beaucoup de déchets plastiques non recyclables,
01:30:59 notamment dans la mer, et qu'il fallait en faire quelque chose.
01:31:03 Et surtout qu'il fallait comprendre comment ça se faisait,
01:31:07 qu'il y avait ces déchets plastiques dans la mer.
01:31:09 Donc il y a eu deux postulats.
01:31:11 Soit les personnes ne connaissaient pas l'impact des déchets plastiques
01:31:15 ou de tous leurs déchets, et du coup ne pensaient pas les mettre dans les lieux à titrer.
01:31:21 Soit les gens ne connaissaient pas l'endroit pour aller mettre leurs déchets.
01:31:24 Donc ils ne savaient pas où est-ce qu'on pouvait collecter les déchets.
01:31:27 À partir de ce postulat-là, on s'est dit qu'il fallait informer les gens
01:31:31 des points de collecte ou des points de déchetterie qui étaient en disposition en Nouvelle-Calédonie,
01:31:36 et ensuite de les informer sur l'impact des déchets qu'il y avait à la maison notamment,
01:31:45 et leur permettre de connaître quels étaient les impacts environnementaux,
01:31:50 qui sont le nombre de 6 sur les déchets.
01:31:54 Donc on a créé une application et grâce à un élève qui était assez doué en informatique,
01:32:00 on a pu créer une application puisque c'était le meilleur moyen de communiquer
01:32:03 avec les Calédoniens sur ces deux points-là,
01:32:07 où pouvoir retraiter les déchets et quels sont les impacts des déchets.
01:32:12 Alors quelles sont les trois fonctionnalités de cette application manuelle ?
01:32:16 Alors il y a trois fonctionnalités, donc vous pouvez tous la télécharger
01:32:19 si vous avez un peu de 3G, donc c'est Pacific Scan.
01:32:22 Les trois fonctionnalités, c'est déjà de pouvoir scanner un objet,
01:32:26 donc on a la reconnaissance artificielle, donc une intelligence artificielle,
01:32:29 vous la connaissez bien avec ChatGPT, mais ça fait longtemps que ça existe,
01:32:33 qui est basée sur une base de données de millions de photos,
01:32:36 et qui permet en prenant la photo d'un gobelet par exemple,
01:32:39 d'avoir un gobelet qui apparaît et ses composants.
01:32:43 Donc ces composants vont informer l'utilisateur de l'impact qu'a le plastique,
01:32:48 le carton, les métaux, les différents…
01:32:51 Donc là vous avez par exemple un aspirateur,
01:32:54 vous avez un des types de déchets qu'on a renseigné,
01:32:57 donc il y a une base de données de plus de 200 produits.
01:33:01 Qu'est-ce qu'on peut en faire ? Comment éviter ce déchet ?
01:33:05 De quoi il est composé ? Et en bas, on a la possibilité d'avoir où jeter.
01:33:09 Donc où jeter, ça va nous géolocaliser à l'instant T,
01:33:12 et ça va nous donner les points de collecte,
01:33:15 ou les points d'apport volontaire, à proximité,
01:33:18 donc classés par ordre de proximité.
01:33:20 On a la possibilité d'aller déposer notre déchet
01:33:24 sans avoir à chercher l'endroit le plus proche,
01:33:27 parce que souvent le souci des gens, c'est de savoir où est-ce qu'ils peuvent jeter leur déchet.
01:33:31 Il n'y a pas forcément de communication très claire dessus.
01:33:34 Et là, toutes les personnes, via l'application, ont accès à ces informations.
01:33:39 Voilà pour les trois fonctionnalités.
01:33:42 Donc la reconnaissance artificielle, l'aide à l'accès aux points de déchet.
01:33:48 Il y a une troisième partie, que l'on voit en haut à gauche,
01:33:52 qui est la réalisation de stories.
01:33:54 Ça, ce sont faits par nos élèves du lycée,
01:33:56 qui sont des mini stories, vous connaissez tous ce que c'est.
01:34:02 Donc des informations courtes basées sur des photos.
01:34:05 Le but étant de slider 5 informations,
01:34:09 donc des informations précises dedans et certifiées.
01:34:12 Et avec une question à la fin, permettant de voir si l'élève a bien lu les informations.
01:34:19 Donc il y a un but pédagogique, c'est mon cœur de métier,
01:34:22 dans cette application, pour permettre de la création par les élèves,
01:34:26 mais aussi de l'auto-apprentissage.
01:34:28 Parfait.
01:34:30 Alors Benoît, le syndicat FenoaMath traite et recycle les déchets
01:34:34 de ces 13 collectivités adhérentes,
01:34:37 l'UPI et les 12 communes de Tahiti et de Mouréa.
01:34:40 Chaque année, le syndicat anime des actions CERD
01:34:43 pour sensibiliser le grand public à la réduction des déchets.
01:34:46 Quelles ont été les actions du syndicat l'année dernière ?
01:34:50 Oui, donc chaque année, nous sommes partenaires effectivement de l'ADEME,
01:34:56 sur cette action.
01:34:57 Donc généralement, nous mettons un accent sur l'ouverture de nos installations,
01:35:04 visite guidée du centre de tri,
01:35:08 également des centres de gestion des déchets,
01:35:11 sur rendez-vous, surtout des entreprises.
01:35:14 Nous visons les entreprises et également les scolaires,
01:35:17 même si ces actions sont réalisables tout le long de l'année.
01:35:21 On essaie de développer cette ouverture aux installations
01:35:27 pour le faire connaître.
01:35:29 Également, nous avons dans le passé fait aussi des actions en interne
01:35:35 pour nos propres salariés, comme peut le faire toute entreprise.
01:35:41 Et ensuite, ce que nous avons aussi au niveau de Phénomas,
01:35:46 c'est que nous avons développé ce qu'on appelle les tortues d'or.
01:35:50 Et donc, ça nous permet aussi d'intégrer dans les règlements d'obtention
01:35:56 des critères sur les tortues d'or pour les entreprises ou les scolaires,
01:36:00 les hôtels également, des points supplémentaires
01:36:03 pour ceux qui ont des initiatives attractives et intéressantes et novatrices.
01:36:08 Nous visualisons ici des photos de la chaîne de tri
01:36:20 et des balles de carton du syndicat.
01:36:22 Quel est le volume d'emballage de carton trié chaque année ?
01:36:27 Les cartons représentent la plus grande majorité,
01:36:31 la plus grande partie des déchets que nous récupérons,
01:36:34 puisque nous allons recevoir environ 8 500 tonnes maximum
01:36:41 aujourd'hui de déchets tout confondus, de déchets à trier.
01:36:45 Une fois que nous les avons triés, il y a à peu près 1 500 tonnes d'erreurs
01:36:49 qui vont rester sur Tahiti et 7 000 tonnes qui vont partir à l'étranger
01:36:53 pour être recyclées.
01:36:54 Et les cartons représentent 50 % de cette masse,
01:36:58 qui est environ 3 500 tonnes de cartons qui sont ainsi récupérés
01:37:02 sur cette chaîne de tri et exportés.
01:37:04 Alors, le Finoama anime, tu le disais tout à l'heure, Benoît,
01:37:09 les tortues d'or.
01:37:10 C'est un concours qui récompense chaque année les initiatives
01:37:14 exemplaires en matière d'économie circulaire.
01:37:16 Et il y a des entreprises candidates à la dernière édition.
01:37:19 La société Sopal, qui est la filiale locale de distribution d'enseignes
01:37:24 telles que Carrefour ou Champion, a particulièrement retenu ton attention
01:37:28 dans le domaine de la réutilisation et du réemploi des emballages.
01:37:31 Explique-nous.
01:37:32 Oui, alors, effectivement, au cours des différents dossiers
01:37:37 qu'ils ont montés, je trouvais que l'exemple qu'on va citer
01:37:42 est totalement représentatif de ce que peut être une démarche
01:37:45 éco-responsable, même s'ils n'ont pas eu à leur grand désarroi
01:37:48 la tortue d'or.
01:37:49 C'est la CPS, il s'y présente, qui l'a remportée cette année.
01:37:53 Mais leur initiative va dans le bon sens.
01:37:57 C'est-à-dire que, alors nous, au niveau de Finoama, nous maîtrisons
01:38:01 le site de traitement des déchets dits ultimes, donc les déchets
01:38:07 qu'on appelle les bacs gris à Tahiti, et également les déchets recyclables.
01:38:11 La difficulté, c'est que d'un point de vue économique,
01:38:14 l'enfouissement est bien plus simple et moins cher que l'exportation
01:38:18 et le recyclage.
01:38:19 Donc si on dit, on peut parler en francs pacifiques, puisqu'on est
01:38:23 entre nous, c'est dans le Pacifique, donc en gros, l'enfouissement,
01:38:28 si vous voulez, pour autour de 12 000 francs la tonne, c'est
01:38:33 totalement jouable, alors que le tri, quand on fait du tri plus
01:38:38 l'export et le recyclage à l'étranger, on peut atteindre, sur
01:38:41 certaines matières, avec l'envol des coûts d'exportation que nous
01:38:45 avons connus principalement depuis un an, un an et demi, on est
01:38:50 plutôt sur des 50 000 à 60 000 francs la tonne, le coût de revient.
01:38:54 Donc si on dit à une entreprise, du tri, ça va te coûter 60 000
01:38:58 francs, par contre, si tu enfouis ces 12 000, l'entreprise, même
01:39:03 aussi vertueuse que soit-elle, il y a un moment où elle ne peut pas
01:39:05 supporter un coût cinq fois supérieur.
01:39:08 Donc depuis toujours, depuis 13 ans maintenant, nous avons mis en
01:39:12 place une grille tarifaire incitative au tri sélectif, c'est-à-dire
01:39:16 que plus vous triez, moins vous allez payer.
01:39:18 Donc nous avons artificiellement ramené le coût du tri à 5 000
01:39:24 francs la tonne pour des cartons, pour ce qu'on appelle du
01:39:27 monomatériau, 7 500 francs la tonne pour des déchets en mélange
01:39:31 type recyclable, papier, carton, bouteille en plastique en mélange,
01:39:35 comme à la maison.
01:39:37 Et puis par contre, nous avons monté jusqu'à 24 000 francs la tonne
01:39:41 pour de l'enfouissement.
01:39:42 Et grâce à la marge que nous faisons sur l'enfouissement, nous
01:39:46 arrivons à financer les pertes provoquées par le tri.
01:39:50 Puisque nous n'avons pas d'aide publique, au niveau de la
01:39:53 politique française, il n'y a pas de soutien, comme c'est le cas en
01:39:57 métropole ou dans les départements français, comme par exemple le
01:40:01 fait Citeo ou Eco-Emballage, le soutien aux collectivités locales
01:40:05 pour la mise en place du tri.
01:40:07 Donc, fort de ce constat, la société dont vous parlez, qui est un
01:40:11 distributeur du groupe Carrefour, en local, nous a sollicité pour les
01:40:17 films plastiques qu'ils produisent en grande quantité, des films
01:40:20 plastiques qui proviennent de leur palette.
01:40:23 Donc comme ils sont distributeurs, ils produisent des palettes, il
01:40:30 faut les protéger, qu'elles tiennent bien, donc ils mettent du film
01:40:33 plastique tout autour.
01:40:34 Ils consomment énormément de plastique et ils sont venus me voir en
01:40:38 me demandant si je pouvais développer une filière pour les films
01:40:41 plastiques.
01:40:42 La difficulté pour nous, Fenoama, c'est que nous, notre action de
01:40:45 base, c'est la population.
01:40:47 Et cette population ne produit pas de films plastiques en grande
01:40:50 quantité, donc ce n'est pas un sujet prioritaire pour nous.
01:40:54 En plus, sur les cinq dernières années, nous avons connu énormément
01:40:59 de difficultés pour l'export des matières plastiques qui étaient
01:41:03 propres, comme les bouteilles en plastique, par exemple, soit parce
01:41:06 qu'il y a eu des tensions internationales à l'arrivée, soit
01:41:09 parce qu'il y a eu une explosion des coûts de transport.
01:41:14 Donc c'est très compliqué.
01:41:17 Du coup, cette entreprise a cherché d'elle-même une solution et c'est
01:41:22 ça, les informations que je t'avais envoyées.
01:41:25 Ce sont donc des bâches à longue durée de vie qui viennent entourer
01:41:34 les palettes pour remplacer le film plastique.
01:41:39 Donc c'est totalement réutilisable.
01:41:41 Par contre, il y a une logistique en plus, c'est qu'il faut que le
01:41:44 magasin qui reçoit cette palette à l'arrivée ne jette plus son
01:41:49 plastique, mais plie correctement la bâche pour la remettre sur les
01:41:52 palettes pour que le transporteur les ramène à l'hangar d'origine.
01:41:56 Donc, il faut savoir que sur une palette normale, ils utilisent à
01:42:02 peu près 30 mètres de film étirable.
01:42:05 Et donc, en cumulé, cette société dont on parle utilise plusieurs
01:42:11 milliers de rouleaux par an.
01:42:14 Il me semble qu'on était sur des chiffres assez impressionnants.
01:42:17 À eux seuls, ils étaient au-delà de 6000 films étirables utilisés par
01:42:23 an.
01:42:24 Donc, ils vont acheter plusieurs bâches, plusieurs centaines de bâches
01:42:31 qui vont pouvoir tourner entre eux avec plusieurs tailles, la petite
01:42:35 taille, la moyenne et la grande taille pour s'adapter et ainsi ne plus
01:42:39 produire de films plastiques ou du moins de limiter très grandement
01:42:43 la production.
01:42:44 C'est un projet qu'ils ont initié en 2021, qui a été testé en 2022.
01:42:50 Ils ont validé en début 2023 la généralisation.
01:42:54 Donc, je pense que sur l'exercice 2024, on aura des premiers retours
01:42:59 intéressants de cette initiative.
01:43:01 Très bien.
01:43:02 Oui, avec un impact, effectivement, potentiellement très important.
01:43:05 Manuel, pour favoriser la réutilisation et le réemploi des emballages
01:43:09 en Nouvelle-Calédonie, orienter les ménages vers les bons gestes de
01:43:12 tri grâce à ton application Eclay.
01:43:15 L'enjeu est donc de réussir à ce que davantage de citoyens s'emparent
01:43:19 de cet outil.
01:43:20 Quels sont, selon toi, les leviers pour une diffusion plus étendue de
01:43:24 ton application ?
01:43:25 Alors, c'est assez compliqué, puisqu'il faut une prise de conscience
01:43:32 des Calédoniens sur les impacts des déchets et sur les impacts de
01:43:37 chaque type de déchet.
01:43:38 Donc, moi, mon levier actuel, c'est l'éducation des jeunes,
01:43:43 donc au sein de ma classe, au sein de mon établissement.
01:43:46 Le but étant d'étendre ça aux autres établissements, donc passer par
01:43:51 le levier du vice-rectorat sera déjà un bon levier pour diffuser
01:43:57 l'application, pour conscientiser un petit peu l'impact des déchets.
01:44:02 Donc, de mon côté et du côté du lycée, ça va être de communiquer cela
01:44:07 avec l'enseignement public, avec l'enseignement privé et permettre
01:44:10 aux jeunes d'avoir une vision globale de l'impact d'un déchet et de ce
01:44:14 qu'il est possible de faire avec.
01:44:17 Ensuite, je pense qu'il y a aussi un rôle des collectivités locales
01:44:22 et des collectivités de type province sud sur la promotion du tri,
01:44:28 la promotion de la séparation des déchets, des chiffres clés,
01:44:34 la mise en place de filières.
01:44:36 Nous, nous avons été contactés par Trion, qui est un éco-organisme
01:44:41 qui vient de se créer, qui était anciennement présidé par Oletri.
01:44:46 Le président est Oletri, j'ai perdu son nom.
01:44:51 Voilà.
01:44:53 Et donc, il nous a contactés pour utiliser l'application,
01:44:56 pour utiliser l'application afin de promouvoir le tri des déchets.
01:45:01 Donc, pour l'instant, on est en bonne voie puisque les éco-organismes
01:45:05 nous contactent et cherchent à utiliser ce qu'on a créé.
01:45:08 Le but, il est aussi derrière de communiquer avec toute la communauté
01:45:13 pacifique et de promouvoir ça dans tout le Pacifique,
01:45:17 donc Wallis et Futuna et la Polynésie française,
01:45:21 pour faire un outil global et puis véhiculer ce genre d'utilisation,
01:45:27 donc le numérique, puisqu'il est accessible à tous.
01:45:31 Enfin, au moins de nos jours, avec les smartphones,
01:45:34 on a facilement accès à cet outil.
01:45:38 Donc, je pense que les grands leviers sont via les institutions
01:45:43 aujourd'hui qui peuvent communiquer sur cette application
01:45:47 et qui peuvent promouvoir l'Oletri et faire comprendre
01:45:50 qu'il est grand temps de trier et surtout quand on est dans un petit pays
01:45:55 comme la Nouvelle-Calédonie, où chaque déchet créé reste
01:45:59 soit dans la mer, soit dans le sol, soit dans l'air.
01:46:02 Mais en l'occurrence, nous, le levier, c'était la mer.
01:46:06 Donc, et puis, c'était à l'origine du projet.
01:46:12 Et du coup, tu parlais de transposer effectivement ton application
01:46:16 à Wallis et Futuna et en Polynésie française, par exemple.
01:46:19 Est-ce que ce serait ton association qui pourrait gérer cela ?
01:46:24 Bien sûr, bien sûr. On a créé l'association pour pouvoir diffuser
01:46:27 en dehors du lycée, puisqu'au début, on était basé sur le lycée.
01:46:30 On a créé l'association pour créer une structure officielle
01:46:33 et derrière, promouvoir cette application à l'étranger,
01:46:38 que ce soit en Europe ou dans la communauté pacifique.
01:46:41 Donc là, le but, c'est de rayonner au plus proche.
01:46:44 Et bien sûr, qu'on serait ravis, franchement ravi,
01:46:47 de pouvoir aider les collectivités du Pacifique
01:46:50 dans le développement de cette application, ou au moins l'adaptation,
01:46:53 puisque c'est assez facile pour nous, vu qu'on a dégrossi
01:46:56 aujourd'hui le travail et qu'on a les compétences pour,
01:46:59 de le déployer à Wallis et Futuna et en Polynésie française.
01:47:05 Bon, et bien, avis aux amateurs. Merci beaucoup, Manuel.
01:47:08 Et merci beaucoup, Benoît. On va prendre de nouvelles questions.
01:47:12 On va garder, on va prendre quelques minutes pour répondre à vos questions.
01:47:19 Et si on n'a pas le temps de toutes les traiter,
01:47:21 sachez que de toute façon, vous allez tous recevoir les réponses
01:47:24 à toutes les questions qui auront été posées.
01:47:31 Alors, tout d'abord, il y avait eu un encouragement,
01:47:38 qui allait dans le sens de ce que Françoise tout à l'heure disait,
01:47:41 sur le fait de continuer de renforcer les initiatives
01:47:44 telles que celles d'aujourd'hui, d'échanger à l'échelle des trois territoires.
01:47:51 Donc, formidable, si cela a de la résonance.
01:47:55 Plusieurs questions également sur la consigne.
01:47:59 Voilà, certains demandent, est-ce qu'il est possible d'avoir un renforcement
01:48:03 de la consigne dans ces territoires ?
01:48:05 Je pense qu'effectivement, il va y avoir des initiatives dans ce sens.
01:48:10 Alors, oui, une remarque, une remarque sur le fait que ce que l'on présente,
01:48:14 pour certains exemples, sont des initiatives très importantes,
01:48:19 mais le participant indique que selon lui, cela reste de niche.
01:48:24 Comment mettre en place l'accès à tous, à ces bonnes pratiques ?
01:48:30 On a un petit peu répandu, justement, là, dernièrement, par exemple,
01:48:33 avec l'application Pacifiscan, où là, c'est un exemple typique,
01:48:36 où cette transposabilité est possible.
01:48:41 Elle est proposée en plus par l'association,
01:48:43 donc il n'y a plus qu'à vous emparer de cette opportunité.
01:48:46 S'agissant des autres projets que l'on a présentés,
01:48:50 je crois que, justement, là, on est en train de communiquer,
01:48:54 justement, sur ces pratiques pour aussi donner l'idée de transposer,
01:48:58 peut-être, dans d'autres territoires.
01:49:00 Est-ce qu'il y a des réactions par rapport à cette remarque ?
01:49:14 À mon niveau, en fait, c'est que le concept peut être développable
01:49:17 dans le monde entier.
01:49:19 Ce n'est pas qu'à la Nouvelle-Calédonie, c'est un concept…
01:49:23 On a tous des festivals, on a tous des manifestations à grandeur,
01:49:27 à des échelles beaucoup plus élevées que la Nouvelle-Calédonie,
01:49:30 un peu partout dans le monde, et en fait, ces déchets,
01:49:33 c'est souvent des déchets récurrents dans toutes ces manifestations.
01:49:36 Donc, en fait, c'est un projet qui est tout à fait réalisable
01:49:40 et concevable de partout, et exportable, du coup.
01:49:43 Mais pas exportable en croctou, construit, en fait.
01:49:47 C'est exportable. Le process est exportable pour créer une économie
01:49:52 à échelle courte, pour éviter un emprunt de carbone,
01:49:56 pour créer des mini-petites usines croctou, on va dire.
01:49:59 Voilà, à mon niveau.
01:50:01 Parfait. Merci, Yann. Est-ce qu'il y a d'autres réactions
01:50:06 de la part d'autres intervenants ?
01:50:11 Alors, on nous demande par ailleurs, donc je pense que c'est une entreprise
01:50:20 qui s'exprime et qui demande quelles animations CERD
01:50:25 on peut organiser quand on est une entreprise.
01:50:30 Je l'expliquais tout à l'heure dans le guide du Porteur de Projet
01:50:33 sur la page d'accueil du site, vous allez trouver énormément
01:50:35 d'exemples inspirants. Mais voilà, pour vous donner des exemples,
01:50:40 vous pouvez tout à fait, par exemple, si vous décidez que la cible,
01:50:43 ce sont vos salariés, réaliser des animations de team building
01:50:47 autour de ces questions. Donc là, il y a plein de leviers possibles.
01:50:52 Par exemple, on a vu récemment des exemples d'escape game organisés
01:50:58 sur le thème de la réduction des déchets, qui en fait,
01:51:02 on le mérite en plus de créer de l'adhésion au sein de l'entreprise.
01:51:07 Voilà, ça, c'est un exemple qui est récent.
01:51:12 Et du coup, vous pouvez également trouver sur la rubrique des trophées
01:51:17 les initiatives des lauréats entreprises de ces dernières années
01:51:22 qui vont vous donner des exemples inspirants.
01:51:27 Une question à Fénois Marre, je la lis, je la découvre en même temps.
01:51:32 Comment est financée la gestion des déchets en Polynésie française ?
01:51:35 Et en réalité globale, la REP ne représenterait-elle pas
01:51:39 une évolution intéressante et transparente ?
01:51:43 Est-ce que Benoît, tu souhaites t'attaquer à cette question ?
01:51:49 Alors, nous, au niveau de Fénois Marre, nous regroupons 13 collectivités,
01:51:56 comme tu l'as dit, la Polynésie française et les 12 communes
01:51:59 de Tahiti et de Moréa. Pour les 12 communes, ce que nous faisons,
01:52:04 c'est que nous gérons les déchets traditionnels bacs gris
01:52:09 que nous envoyons à l'enfouissement.
01:52:12 Ça représente à peu près 40 000 tonnes de déchets par an.
01:52:16 Ensuite, nous allons aussi récupérer leurs déchets encombrants,
01:52:21 environ 5 000 tonnes par an, et également les déchets recyclables
01:52:25 bacs verts, qui correspondent à peu près aussi à 5 000 tonnes par an.
01:52:31 Et enfin, les bouteilles en verre, c'est 2 600 tonnes par an.
01:52:36 Toutes ces actions sont financées à 100 % par les 12 communes concernées.
01:52:42 Il n'y a aucune aide de public sur ce système-là.
01:52:46 Ça représente une charge financière pour l'exercice 2023
01:52:50 d'environ 1,1 milliard.
01:52:53 Ensuite, vous avez les déchets toxiques, les piles, les batteries,
01:52:58 les huiles de moteur, les carcasses de voitures, les déchets électroniques,
01:53:02 les fusées de détresse, les médicaments, les pneumatiques.
01:53:05 Ce sont des produits qui sont pris en charge directement
01:53:09 par la Polynésie française, à travers Phénoma,
01:53:12 pour un budget qui varie entre 250 et 350 millions de francs par an.
01:53:17 Cela dépend du niveau de réalisation et du taux de réalisation de ces programmes.
01:53:22 Aujourd'hui, il n'y a pas besoin de REP en particulier pour les matières
01:53:27 en place, puisque le financement vient à 100 % de la Polynésie française,
01:53:31 à travers Phénoma.
01:53:33 Maintenant, il est en charge de la Polynésie française
01:53:38 de le développer aux autres îles.
01:53:41 Nous sommes dans l'attente de connaître le mode de financement.
01:53:46 Mais aujourd'hui, la REP, pour moi, a deux vocations principales.
01:53:52 Premièrement, c'est de développer des filières qui n'existent pas.
01:53:56 Deuxièmement, de les financer.
01:53:58 Aujourd'hui, nous faisons déjà beaucoup de filières.
01:54:02 L'autofinancement existe déjà par la Polynésie française.
01:54:06 Souvent, la difficulté que nous avons eue dans le passé,
01:54:10 puisqu'on peut donner deux exemples de taxes qui existent en Polynésie
01:54:14 française pour le financement des déchets, vous en avez une première
01:54:18 qui s'appelle la TEAP, Taxe Environnement, Agriculture et Pêche,
01:54:23 qui permet de récolter 2% sur la valeur CAF des produits.
01:54:30 La valeur CAF, c'est la valeur marchande des produits entrant sur le territoire
01:54:35 auquel on a rajouté le coût du fret.
01:54:37 Les seuls produits qui sont exonérés de cette taxe,
01:54:40 c'est les hydrocarbures et les produits de première nécessité, les PPN.
01:54:44 Cette taxe ramène 2,5 milliards à 3 milliards de francs
01:54:48 dans les caisses du territoire tous les ans.
01:54:50 Ensuite, vous avez une deuxième taxe qui s'appelle la TERV,
01:54:53 c'est la taxe sur les véhicules en fin de vie,
01:54:56 donc en fait que l'on paye sur les véhicules neufs.
01:54:59 Elle est de 5 000 francs sur les scooters et les deux roues,
01:55:02 elle est de 15 000 francs sur les voitures et elle peut monter
01:55:05 à 90 000 francs pour tout ce qui est engins de chantier ou poids lourd,
01:55:09 etc. Et elle, elle va ramener entre 180 et 250 millions de francs
01:55:14 tous les ans dans les caisses du territoire.
01:55:16 Donc vous voyez qu'il y a déjà des taxes qui existent,
01:55:19 qui ramènent pas mal d'argent. Malheureusement, derrière,
01:55:23 après, il faut que ce soit tracé et c'est cette trace qui est compliquée
01:55:27 à mettre en œuvre et à garantir. Donc aujourd'hui, si une REP est rajoutée,
01:55:33 en fait, les produits payent déjà une éco-taxe,
01:55:37 quel que soit le nom qu'on leur donne.
01:55:40 Donc ensuite, c'est de savoir si cet argent va être mobilisé
01:55:45 sur un éco-organisme ou sur une structure publique ou privée
01:55:49 pour mener à bien sa mission. Voilà. Donc nous sommes un petit territoire,
01:55:56 une REP, comme le disait l'intervenante Françoise, je crois,
01:56:01 de Nouvelle-Calédonie, c'est long à mettre en œuvre,
01:56:04 alors qu'en s'appuyant sur une structure déjà existante,
01:56:07 comme la nôtre, avec un financement public qui existe déjà à travers
01:56:11 les communes ou à travers le pays et adhérent de la structure,
01:56:15 ça peut être très rapide. Donc c'est un mélange de volonté politique
01:56:19 et aussi de cohésion entre les différents organismes existants.
01:56:25 Et s'il y a une défaillance sur l'organisation, c'est à ce moment-là
01:56:29 que je pense qu'il faut créer une structure adaptée ou spécifique
01:56:32 à ce sujet-là. Mais notre territoire étant assez modeste en termes
01:56:38 de gisements de déchets, il est compliqué d'imaginer une REP
01:56:43 à la française avec 17 filières et 17 éco-organismes.
01:56:48 Ça semble économiquement insupportable. Voilà. Donc la bonne volonté,
01:56:54 des fois, peut suppléer à cette organisation-là, mais c'est vrai
01:56:59 qu'au bout d'un moment, si on veut augmenter les performances,
01:57:03 il faut que la législation suive également.
01:57:06 Nous avons reçu quelques demandes de précision auxquelles nous répondrons
01:57:10 à tous par écrit, puisqu'il ne nous reste plus que quelques minutes.
01:57:15 Merci déjà pour toutes ces questions et merci pour ces réponses.
01:57:20 Encore une fois, on va toujours synthétiser et ajouter également
01:57:26 des compléments. Vous allez tout à l'heure vous retrouver au sein
01:57:30 de chacun de vos trois territoires autour d'ateliers de co-construction
01:57:34 de la CERD. L'objectif, c'est d'imaginer collectivement une animation
01:57:39 à mettre en place au cours de la CERD pour sensibiliser un public,
01:57:42 qu'il s'agisse du grand public, de scolaires, de professionnels,
01:57:46 à la réduction des emballages. Trois thématiques vous sont proposées
01:57:50 en correspondance avec les trois tables rondes de cette plénière.
01:57:55 On va passer à la diapo suivante. L'atelier 1, intitulé "Réduire et refuser
01:58:02 les emballages", qui concerne notamment la sensibilisation au refus
01:58:07 des produits jetables, comme par exemple la vaisselle en plastique,
01:58:10 les couches, et sensibilisation également au refus du suremballage,
01:58:15 les bouteilles en plastique, les contenants petits formats,
01:58:18 les sachets individuels par exemple. Il s'agit également dans cet atelier
01:58:22 d'imaginer par exemple des animations pour promouvoir des produits
01:58:29 écolabels européens, des produits de fabrication maison, du vrac,
01:58:33 des produits rechargeables. Dans le cadre de l'atelier 2,
01:58:38 intitulé "Éco-concevoir des emballages", vous allez pouvoir imaginer
01:58:43 des actions par exemple en lien avec une incitation à la production
01:58:48 vertueuse d'emballages fabriqués localement, réutilisables,
01:58:52 biodégradables, comestibles par exemple, comme on l'a vu tout à l'heure,
01:58:56 ou aux actions de valorisation par exemple de fournisseurs d'emballages
01:59:01 éco-conçus auprès des services achats des entreprises et des administrations.
01:59:05 Enfin, dans le troisième atelier, intitulé "Réutiliser et réemployer
01:59:10 les emballages", vous allez pouvoir imaginer des actions qui porteront
01:59:14 par exemple sur l'incitation à la mise en place d'un système de consignes
01:59:19 et par exemple d'un système de dons inter-entreprise, de cash-draw
01:59:24 et de palettes pour le stockage et le transport. Ou encore, vous pourrez
01:59:28 imaginer de sensibiliser au sur-cyclage des emballages.
01:59:32 Toutes les bonnes idées que vous allez imaginer collectivement tout à l'heure
01:59:37 seront partagées dans la synthèse du webinaire, ce webinaire qui sera
01:59:42 d'ailleurs disponible en replay. Bravo à tous nos intervenants pour
01:59:47 tous ces engagements très enthousiastes et très créatifs.
01:59:52 Merci beaucoup à tous pour votre participation active. Grâce à vous,
01:59:56 nous avons recueilli de nombreuses idées qui peuvent non seulement être
02:00:00 mises en place au cours de la prochaine CERM, mais qui peuvent aussi donner
02:00:03 lieu à des engagements durables pour construire ensemble une action forte
02:00:08 en faveur de la réduction des déchets. Écoutons pour cette clôture
02:00:13 Laurie Goriat, représentante territoriale ADEME en Polynésie française.
02:00:18 Merci à tous. Au nom de l'ADEME, je suis emballée de pouvoir enfin
02:00:27 clôturer ce séminaire préparatoire de la Semaine européenne de la réduction
02:00:30 des déchets qui a lieu dans nos trois territoires du Pacifique,
02:00:34 Wallis et Futuna, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française.
02:00:38 Et puis aussi merci à l'animation en hexagone. Je vous souhaite de vous
02:00:43 remercier pour la qualité des échanges, des interventions durant cette
02:00:47 matinée et j'espère que ce webinaire a permis de repartir avec de nouvelles
02:00:51 idées, de nouvelles perspectives pour faire avancer notre mission qui est
02:00:55 commune, qui est de réduire les déchets pour préserver notre belle planète,
02:01:00 mais aussi notre santé comme on l'a pu le voir ce matin. Je tiens en
02:01:04 particulier du pouvoir remercier chaleureusement tous les intervenants
02:01:07 avec effectivement des engagements enthousiastes, parfois très créatifs.
02:01:11 Merci à Yannaz sur ces sujets-là. Merci à nos partenaires locaux,
02:01:16 à mes côtés Fenouama, mais effectivement aussi les nombreux partenaires
02:01:20 qu'il y a sur les trois territoires, qui sont aussi là pour soutenir des
02:01:24 événements comme celui-là qui permettent de partager les bonnes pratiques,
02:01:27 de faire fleurir on espère de nouvelles idées, voire de nouvelles collaborations
02:01:31 si possible pacifiques. Cette première partie du séminaire peut être l'occasion
02:01:37 d'entendre différents témoignages qui mettent en œuvre des initiatives de
02:01:42 réduction des déchets, chacun à leur niveau, autour de l'objet même,
02:01:46 de l'emballage ou même plus loin. Et ces partages nous rappellent que
02:01:50 chacune de nos actions compte, aussi petite que ce soit telle, et chaque
02:01:54 geste que nous faisons pour réduire notre empreinte environnementale
02:01:57 tous les jours a un impact réel. Alors que pouvons-nous faire
02:02:01 individuellement ou en tant que communauté ? Premièrement, on peut
02:02:06 d'abord commencer par réduire notre propre consommation. On ne l'a pas assez
02:02:10 évoqué tout au long de ce séminaire, mais c'est bien la première partie.
02:02:13 Réfléchir à deux fois avant d'acheter des produits qui sont parfois
02:02:17 excessivement emballés, privilégier les produits locaux, les produits
02:02:21 durables. Là, on va pouvoir le voir sur un temps de pause. On va pouvoir
02:02:24 manger aussi nous, local, comme vous en Nouvelle-Calédonie, sur votre
02:02:27 temps de pause précédent. Et encourager les pratiques de réutilisation
02:02:31 aussi. Pourquoi pas, en enlevant les principaux emballages qui sont,
02:02:36 comme a pu le dire pour notre territoire de la Polynésie, la partie carton.
02:02:40 Et par exemple, éviter les bouteilles, les différents gobelets, etc.
02:02:46 Ensuite, encourager aussi notre entourage, que ce soit personnel ou
02:02:50 professionnel, à se joindre à notre cause. Éducation et sensibilisation,
02:02:54 c'est un peu les maîtres mots et les outils puissants pour le changement.
02:02:57 Organiser des ateliers, des conférences comme celle-ci, des campagnes de
02:03:00 sensibilisation, et chacun à votre échelle, ça peut aider à partager nos
02:03:04 connaissances et à inspirer les autres pour agir. Et enfin, effectivement,
02:03:09 la partie politique de réduction des déchets, les incitations à la
02:03:13 recyclabilité, aux tris, aux réglementations un peu plus strictes,
02:03:17 sont aussi d'autres moyens de nos décideurs politiques de jouer un rôle
02:03:22 essentiel dans cette partie de préservation de l'environnement.
02:03:26 Donc la semaine européenne de la réduction des déchets, qui aura lieu
02:03:29 du 18 au 26 novembre, c'est le moment idéal pour soit commencer,
02:03:33 soit continuer, soit dynamiser notre action. Et nous pouvons tous nous
02:03:38 mettre en action, justement juste après un petit temps de pause,
02:03:41 ou alors un peu plus tard pour certains en Nouvelle-Calédonie ou à
02:03:44 Wallis et Futuna, pour réfléchir ensemble à nos engagements et travailler
02:03:48 sur de nouvelles actions sur les territoires. Donc merci encore à tous
02:03:52 de votre participation et puis nana ou tata, selon le lieu où vous
02:03:57 vous trouvez.
02:03:58 Merci beaucoup, Laurie. Merci encore à vous tous.
02:04:02 Bravo.
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